Les forces de notre nouvelle région : Économie
Les Forces de la nouvelle région (2/6)
Publié le 07/10/2015 à 10:19 | La Dépêche du Midi | Gil Bousquet
Le poids lourd de l'aéronautique
Les cinq avions d'essais du dernier-né de la gamme Airbus : l'A350./Photo DDM, Airbus sas
Incontournable pilier de l'économie régionale, l'aéronautique continue d'enchaîner les records. Midi-Pyrénées est la seule région à voir l'emploi industriel augmenter.
Dans le monde entier, la métropole toulousaine et sa région sont connues pour Airbus et plus largement sa filière aéronautique. De Seattle à Hambourg en passant par Séville et la Chine, Toulouse est synonyme de conquête du ciel. L'avionneur européen concentre ses forces sur le territoire de la métropole de Toulouse avec son siège mondial, quatre chaînes d'assemblage (A320, A330, A350 et A380), le bureau d'études et toutes les fonctions support. Comme pour accentuer cette présence midi-pyrénéenne, Tom Enders, président d'Airbus Group fait actuellement ériger le siège mondial de la maison-mère d'Airbus en bordure des pistes de l'aéroport de Blagnac. Au total, Airbus emploie en direct plus de 25 000 salariés sur l'aire urbaine. Mais si l'avionneur européen est la partie émergée de l'iceberg, dans son sillage c'est tout une filière qui vit des retombées du succès commercial du numéro un mondial de l'aéronautique civile.
STS (Société Technic' Services) à Decazeville va poursuivre sa croissance interne et externe / Photo DDM, BHSP
Neuf ans de production
Selon l'Insee, 123 800 salariés travaillent dans la filière aéronautique et spatiale dans le grand Sud-Ouest et représentent 40 % des effectifs nationaux. L'aéronautique et le spatial emploie un salarié sur dix ! à elle seule, Midi-Pyrénées concentre plus de 80 000 emplois du secteur essentiellement autour de Toulouse mais également dans la Mecanic Valley (Lot, Aveyron), dans le pôle tarbais et dans une moindre mesure dans le Tarn. Satisfaction pour la région, les entreprises du secteur sont plutôt de bonne taille à l'heure où les pouvoirs publics cherchent à faire grandir les PME en ETI, (entreprise de taille intermédiaire) c'est-à-dire plus de 250 salariés. Les établissements de ce secteur emploient en effet 423 salariés en moyenne et 36 % emploient cent salariés ou plus.
Outre les avionneurs comme Airbus, ATR ou Daher Socata à Tarbes, les grands équipementiers et donneurs d'ordre sont implantés en Midi-Pyrénées : Thales, Safran, Latécoère, Liebherr Aerospace, Ratier-Figeac, l'Américain UTC (ex Goodrich), Figeac Aero, etc. Si la France est frappée de désindustrialisation, l'Union des métiers de la métallurgie rappelle souvent que Midi-Pyrénées est la seule région où l'emploi industriel continue de se renforcer. Une bonne santé due au carnet de commandes d'Airbus qui affiche neuf ans de production. «Nous n'avons jamais eu une telle visibilité sur l'avenir !» se réjouit un patron toulousain de l'aéronautique. Il fait référence aux 6 755 avions qui restent à livrer.
Daher-Socata : Sur le site de Louey (65), un nouveau hangar de 4.000 m2 pousse pour accueillir la nouvelle ligne de fabrication des trappes d'atterrissage pour l'A350 / Photo DDM, DR
Pour faire face à ces commandes, Airbus a enclenché un vaste plan de montée en cadence : de 42 A320 (avions de 150 places) produits par mois, Airbus passera à cinquante avions d'ici début 2017. La cadence de 60 avions par mois est même étudiée et Fabrice Brégier, PDG d'Airbus, a annoncé le mois dernier de nouveaux investissements à Toulouse pour y fixer l'activité d'aménagement cabine pour les A320. C'est encore 200 emplois supplémentaires. C'est aussi toute la filière numérique forte de 30 000 emplois (ingénierie, informatique…) qui est tirée par l'avionneur européen.
Publié le 07/10/2015 à 10:19 | La Dépêche du Midi |
Le spatial, second étage de la fusée
Comment Toulouse participe à la conquête martienne : Sylvestre Maurice et Curiosity./Photo DDM
à côté de l'aéronautique, prospère une autre filière plus discrète mais tout aussi stratégique : le spatial. Autour du Centre national d'études spatiales (Cnes) important donneur d'ordres (1 720 salariés) du secteur se sont agrégés deux leaders mondiaux : Airbus Defense and Space (3 000 employés) ainsi que Thales Alenia Space (2 300 salariés). Au total, 12 000 emplois en Midi-Pyrénées sont liés directement et uniquement au secteur spatial, sur les 16 000 de la France métropolitaine. Cela fait de l'agglomération toulousaine le numéro un français qui concentre aussi le quart des effectifs européens. Le spatial génère chaque année un chiffre d'affaires d'1,5 milliard d'euros dans la région. épaulés par une kyrielle de PME souvent très spécialisées, ces industriels s'appuient aussi sur un panel d'organismes de formation prestigieux comme l'ISAE, l'ENAC, l'INPT ou l'Université Paul-Sabatier.
Publié le 07/10/2015 à 07:48 | La Dépêche du Midi | Christophe Greuet (Midi-Libre)
A Montpellier comme à Toulouse, les Start-up seront les forces vives de demain
La start-up montpeliéraine Virdys, qui emploie une dizaine de personnes, a signé début 2015 un partenariat avec France Télévisions./ PQR
La fusion du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées fera-t-elle naître une nouvelle «start-up région» du Sud de la France ? Avec deux métropoles (Montpellier et Toulouse) labellisées French Tech, la future grande région pourrait bien voir s'épanouir en France la prochaine «licorne» (société non cotée en Bourse valorisée à plus de 1 Md$).
Si le monde numérique pense naturellement à Sigfox, géant des objets connectés basé près de Toulouse, plusieurs autres entreprises moins médiatisées pourraient y prétendre d'ici quelques mois ou années. La notion de start-up, qui fait référence à une dynamique entrepreneuriale, se prête mal aux statistiques. Mais le tissu des nouvelles technologies est très dense à l'est comme à l'ouest. Les Chambres de commerce et d'industrie dénombrent environ 2 500 entreprises pour 30 000 emplois en Midi-Pyrénées et 1 350 entreprises pour 15 000 emplois en Languedoc-Roussillon. Chaque métropole compte aussi ses géants de l'innovation : Dell, IBM, Ubisoft ou Schlumberger à Montpellier ; Airbus, Aérospatiale, Orange et Cap Gemini à Toulouse.
«Il existe de vraies différences entre les deux écosystèmes», souligne Emmanuel Mouton, PDG de Synox Group, spécialisé dans les objets connectés, dont les activités sont réparties entre Toulouse et Montpellier. «Le numérique est traditionnellement organisé autour de l'industrie à Toulouse, qui attache beaucoup d'importance aux process et au contrôle de qualité», poursuit le vice-président du cluster du Languedoc-Roussillon, FrenchSouth Digital. «À l'inverse, Montpellier est beaucoup plus engagé dans le secteur tertiaire, les services et business models. La dynamique et l'innovation y sont plus importantes.»
Le leader mondial de télécommunications des objets connectés est toulousain / Photo DDM
«Capital d'échanger expériences et bonnes pratiques»
«Mis bout à bout, les deux écosystèmes ne font tout de même pas la Silicon Valley française», tempère avec un sourire Jean-Dominique Seval, consultant à l'institut montpelliérain Idate, ajoutant que «toute la complémentarité est à construire entre les deux métropoles». Les start-up des deux régions se répartissent dans des domaines parfois spécifiques à chaque territoire, et parfois communs.
Ainsi, Montpellier est régulièrement citée comme l'une des toutes premières villes françaises de l'industrie du jeu vidéo, avec soixante studios installés (dont Scimob, Swing Swing Submarine ou NaturalPad), mais est également bien placée sur les services en ligne (Teads pour la publicité vidéo, Bime Analytics pour l'analyse des données professionnelles) ou la e-santé (MedTech). De son côté, Toulouse est à la pointe dans les systèmes embarqués et la robotique. Parmi les domaines communs, citons les objets connectés (Matooma et Awox à Montpellier, Sigfox à Toulouse), le big data, et l'agriculture numérique (lire ci-contre). «Il est capital d'échanger expériences et bonnes pratiques entre les deux régions», précise Philippe Coste, directeur général de la French Tech Toulouse et cadre chez Epitech.
Fabrice Brégier, le PDG d'Airbus, est venu lancer le BizLab dirigé par Bruno Guttierres (à g.)./ DDM M. Labonne
Structures d'incubation
Chacune des régions bénéficie de nombreuses structures d'incubation et d'accélération des start-up les plus jeunes.
Dans le Languedoc-Roussillon, le Business Incubation Center (BIC) de Montpellier a été classé en 2014 quatrième meilleur incubateur mondial, et compte aussi des structures plus petites (ViaInnova à Lunel ou Polen en Lozère).
De son côté, Toulouse héberge l'incubateur Midi-Pyrénées, ou des projets privés, tels BizLab, créé par Airbus en mars 2015, qui abrite cinq jeunes structures. Les start-up ne seront donc assurément pas les «parents pauvres» de la future grande région !
Publié le 07/10/2015 à 07:47 | La Dépêche du Midi |
En force sur l'e-agriculture
Supagro Montpellier invite les élèves des filières scientifiques et technologiques de l'enseignement agricole de la région / Photo DDM
Pour Léo Pichon, ingénieur à SupAgro Montpellier et responsable du pôle AgroTIC qui tisse les liens entre recherche et start-up, il n'y a pas de doute : «Le regroupement entre Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées en fera l'une des premières régions de France dans le domaine de l'agriculture numérique.» Il estime entre «30 et 50» le nombre de structures dédiées dans les deux régions. Chaque territoire y retrouve ses spécificités. «À Toulouse, plusieurs structures, dont Airbus Defence & Space ou Geosys, travaillent dans l'analyse d'images-satellite pour préconiser la fertilisation en azote, ou la prédiction pour les institutions du volume des productions à grande échelle». À l'inverse, «Montpellier se distingue dans l'analyse de données (big data) sur les cultures», via des relevés de capteurs (Fruition Sciences) ou de modélisation mathématique (iTK).
Agriculture du futur : l'épandage guidé par GPS (à Auriac-sur-Vendinelle) / Photo DDM, T.Bordas
Léo Pichon ajoute que le Languedoc-Roussillon se dotera en 2016 d'un vrai atout en e-agriculture, le “Mas Numérique”. Ce domaine, situé à Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier, et dédié aux cultures de la vigne, de l'olive et du blé dur, bénéficiera d'un équipement numérique de pointe à destination des étudiants, des entrepreneurs dont il sera la vitrine, et des chambres professionnelles, qui s'en serviront comme outil de formation.
Figeac Aéro, sous-traitant aéronautique, ne cesse de gagner des marchés / Photo DDM Lae.B.
Sélection d'articles réalisée à partir du site : http://www.ladepeche.fr
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