Les forces de notre nouvelle région : Tourisme

5/11/2015

 Les Forces de la nouvelle région (1/6) 

Publié le 06/10/2015 à 07:56  | La Dépêche du Midi |  Pierre Challier

Les Pyrénées, sommet touristique


Au pied du Pic du Midi, Grand Site, la station du Tourmalet./Photo DDM P.C.

Historiquement façonnée par l'agropastoralisme et l'hydroélectricité, la montagne pyrénéenne est surtout devenue un espace récréatif, aujourd'hui. Ski, randonnée, thermalisme : son poids économique est majeur.
Madame de Maintenon est formelle. Les Pyrénées ? «Un lieu plus affreux que je ne puis vous le dire», écrivait-elle en 1675. Regard qui fait sourire aujourd'hui… car ce sont bien des millions de touristes qui prennent désormais chaque année la direction de «la dernière frontière sauvage», hiver comme été.

Ainsi, concrètement en termes d'hébergement, 16,2 millions de nuitées (6,2 millions en hiver, 10 millions en été) ont été comptabilisées dans les Pyrénées l'an passé, dont 1,122 million pour l'hôtellerie et 1,8 pour les campings – pour la seule clientèle française.
Ce faisant… sachant que Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon fusionnés représentent les trois-quarts de la chaîne pyrénéenne avec 600 000 lits (hors Lourdes) sur cinq départements (09,11,31, 65, 66), c'est bien un poids lourd du tourisme qui occupera la frontière sud de la grande région… avec déjà 13 des 25 Grands Sites labellisés par Midi-Pyrénées tels Gavarnie ou le Pic du Midi.


Le lac de Gaube, sur le chemin du Vignemale / Photo DDM

Les emblèmes de la chaîne : du Vignemale au Canigou
Ses atouts ? Ils sont connus de tous les randonneurs et naturalistes. Côté patrimoine naturel, il y a bien sûr le Parc national dans les Hautes-Pyrénées, mais aussi les parcs régionaux des Pyrénées ariégeoises et catalanes ; une collection de sommets emblématiques du Vignemale au Canigou ; une faune comptant l'ours et le loup ainsi qu'une flore d'une richesse exceptionnelle.

Un cadre dans lequel on inscrira alors également un patrimoine préhistorique et historimoine de premier plan : de l'homo erectus de Tautavel, il y a 450000 ans, aux grottes ornées du paléolithique (en Ariège et dans les Htes-Pyrénées) ou aux forteresses du vertige, châteaux “cathares” du Moyen-Âge (dans l'Aude et l'Ariège)… sans oublier de rajouter à ces sites «obligatoires» Lourdes (lire ci-contre).

L'hiver et l'été s'équilibrent
Mais ce décor planté, s'il faut passer sur la balance côté «euros», les sports d'hiver dimensionneront définitivement l'ensemble, avec 17 stations en Midi-Pyrénées (dont Saint-Lary, le Grand Tourmalet et Peyragudes dans les Hautes-Pyrénées pesant 70 % du chiffre d'affaires global «ski») et 7 en Languedoc-Roussillon, soit 24 des 27 stations que compte la chaîne et qui attirent aussi une forte clientèle espagnole.

Découverte des sentiers lors d'une balade en montagne./ Photo DDM, Parc national des Pyrénées.

108 M€ de chiffre d'affaires pour les seules remontées mécaniques l'an passé : sachant que 1 € dépensé au télésiège génère 7 € dans la vallée et sachant aussi qu'un emploi sur six dans les Pyrénées est touristique, mais également que la particularité de la chaîne est de voir s'équilibrer hiver et été, avec notamment l'apport du thermalisme… on mesurera, en évoquant les difficultés régulières de certaines «petites» stations que la «rentabilité sociale» devra continuer à être prise en compte, «car si une station ferme, la vallée meurt», comme l'affirment les élus.

Bref, un gros potentiel en toute saison, qui plus est désormais inscrit au «Contrat de destination» lancé par le ministère des Affaires étrangères mais… des fragilités côté hébergement qui promettent déjà de gros chantiers.
Plombée par les mises aux normes obligatoires, la petite hôtellerie familiale est aujourd'hui sinistrée tandis que l'hôtellerie propre à séduire une clientèle à forte valeur ajoutée n'existe quasiment pas : aucun cinq étoiles et seulement quelques quatre étoiles, sur le marché international, les Pyrénées ne pourront pas s'en contenter.


Publié le 06/10/2015 à 07:57  | La Dépêche du Midi |

Lourdes : 2e cité hôtelière de France

Lourdes, Hautes-Pyrénées / Photo DDM

11 février 1858. Sur les bords du Gave baignant Lourdes, Bernadette Soubirous voit une Dame dans la grotte de Massabielle… C'est la première des 18 apparitions qui, avec la révélation d'une source miraculeuse, vont transformer la petite ville de Bigorre en un centre de pèlerinage mondial. Aujourd'hui ? La cité mariale, 15 000 habitants, revendique 5 millions de visiteurs dont trois millions d'excursionnistes par an, chiffre qu'il convient de mettre en regard des 626 059 pèlerins qu'ont recensés les services de réservation des Sanctuaires, en 2014, mais qui ne représentent qu'une petite partie du flux. 

En janvier 2014, Lourdes comptait encore 133 hôtels pour 10 615 chambres et 41 hôtels non classés pour 1 268 chambres soit un total de 11 883 chambres. Elle restait la 2e cité hôtelière de France après Paris et devant Nice, l'aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées, étant aussi l'un des premiers aéroports charters du territoire ! En 2012, la dépense moyenne par nuit et par personne pour un pèlerin séjournant en moyenne trois jours (incluant le transport) était évaluée à 154 €. Les trois quarts des pèlerins viennent de France, d'Italie et d'Espagne.


Publié le 06/10/2015 à 07:56  | La Dépêche du Midi |  Olivier Schlama (Midi-Libre)

Méditerranée, soleil, plages, campings : il faudra créer un tourisme des quatre saisons

Quinze millions de vacanciers se pressent chaque année sur les bords de la Grande bleue / Photo DDM

Sansouires, prés-salés, roselières… Les lagunes languedociennes recèlent des trésors. Mais la région reste avant tout «le bronze-cul de l'Europe», formule le gérant de l'un des 852 campings du Languedoc-Roussillon. Le camping, c'est l'arme d'attraction massive. Avec 12,7 % du PIB régional qui s'établit à 64 milliards d'euros par an, la région est tourismo-dépendante. Les touristes y dépensent chaque année 8 milliards d'euros. Cinq points au-dessus de la moyenne. Ce tourisme de masse génère 60 000 emplois directs, soit 5,5 % de l'emploi.

Languedoc-Roussillon : la 4e région touristique de France
Pour éviter la fuite des vacanciers vers l'Espagne, l'État a fait jadis le pari de l'attractivité d'un territoire jusque-là envahi de moustiques. Il crée, en 1963, la mission Racine. Sortent de terre les stations balnéaires de Port-Camargue, la Grande-Motte, Le Cap d'Agde et son village naturiste, Gruissan, Port Leucate, Port-Barcarès et Saint Cyprien. Avec ses cent millions de nuitées (8,8 %) et ses 15 millions de vacanciers, c'est la 4e région touristique de France, après l'Île de France, Rhône-Alpes et Paca. Le modèle s'essouffle-t-il ? «L'enjeu, analyse Roger Rabier de l'Insee, c'est la toujours très forte saisonnalité et la sous-utilisation des capacités d'accueil en arrière-saison.»

Gruissan, Aude./ Photo DDM, J.-M.G.

Élargir la gamme
Si le camping attire toujours autant d'estivants, c'est que ce mode d'hébergement est monté en gamme : «Désormais, une majorité de campings (52 %) sont équipés de mobile-home, ce qui conforte la région au 1er rang national de nuitées en campings.» Elle se classe 6e pour les hôtels et 5e pour les villages de vacances. Les campings ont fait l'objet d'autres investissements massifs : piscines, animations, etc. Alors que les toiles de tente sont devenues minoritaires, la fréquentation en saison estivale 2015, elle, a progressé de «3 % à 4 %», confie Didier Arino, le directeur du cabinet spécialisé Protourisme.

Et il ajoute que «le Languedoc-Roussillon est, avec Paca, le seul territoire bénéficiant de la désaffection des pays du Maghreb. Cela dit, «les atouts du Languedoc-Roussillon – le soleil, la plage – sont une condition nécessaire mais plus suffisante». Le défi : sortir de l'hypersaisonnalité et créer «un tourisme des quatre saisons» ; élargir la gamme en développant excursions à la journée, courts séjours, y compris avec une clientèle régionale, filières nautisme, œnotourisme, remise en forme…

Et les festivals : chercheur au CNRS, Emmanuel Négrier estime qu'il y a 400 festivals dans la région sur
6 000 événements organisés dans le pays. Et pour lesquels chaque euro d'aide, c'est 6 € de retombées économiques. «Ce qui compte, c'est le supplément d'âme, insiste Didier Arino. On n'est plus dans le 100 % farniente.

Sur les Barques à Narbonne / Photo DDM

La Grande-Motte a accompli sa mue, conservant ses touristes l'été, développant un tourisme d'affaires et attirant une clientèle hors saison.» Elle cultive une image “verte”, avec ses 70 % d'espaces verts et des déambulations à vélo ; la mise en valeur de son architecture “patrimoine du XXe siècle”.

Aider les entreprises à se rénover
Le tourisme doit «évoluer car les demandes évoluent», insiste-t-on au conseil régional. Qui prône aussi une montée en gamme. «La mutation à venir est de la même importance que dans les années soixante. Il faut aider les entreprises à se rénover et à avoir un marketing performant. Midi Pyrénées fait une «belle promotion de son tourisme basée sur les Grands sites. On peut, demain, la reprendre et l'élargir à l'actuel Languedoc-Roussillon sous l'égide de Sud de France. C'est facile et ça marchera.»

Il faudra aussi compter sur les nouvelles façons de partir comme l'échange ou la location de maisons entre particuliers. Pour Jorg Muller, chercheur au Crédoc, pour l'instant, «c'est l'apanage des catégories aisées. Le modèle du Languedoc-Roussillon est peu touché». Il rappelle que «70 % des Français sont partis en vacances lors des dix derniers mois : c'est le premier poste qui profite d'une possible sortie de crise.» Il précise que «les Français ont conservé les stratégies d'économie prises pendant la crise. Le low cost, par exemple, ce sont plutôt les classes supérieures qui y ont recours ; les autres partent près de chez eux ou en famille».


Publié le 06/10/2015 à 07:57   | La Dépêche du Midi |  Recueilli par O.SC.


Tourisme social : «Dynamiser la filière»


En colo, apprendre à mieux vivre ensemble. /Photo DDM.

La future région vue par Georges Glandières, vice-président de l'Union des associations de tourisme social et solidaire (*).

Les Unat des deux régions vont-elles fusionner ?
Oui, le 10 décembre. Dans les deux régions, c'est 240 villages de vacances, auberges, refuges, associations, 8 000 emplois, 600 000 visiteurs et un chiffre d'affaires de 160 M€.

Quels projets avez-vous ?
Cette fusion va dynamiser toute la filière et permettre au plus grand nombre de prendre des vacances. L'opération quasi unique de faire partir 2 000 enfants sera étendue à Midi-Pyrénées. Soit 4 000 enfants. Avec les Datar du Massif central et des Pyrénées, nous créerons des produits de sports, nature et bien-être. Des packages spéléo, canyoning, parapente, randonnées sur l'Aubrac, les Pyrénées, de marche nordique, autour du bien manger… À Nant (Aveyron), nous avons un gros projet autour du bien-être et de la santé des retraités.
(*) L'Unat représente 10 % du tourisme dans son ensemble

Sélection d'articles réalisée à partir du site : http://www.ladepeche.fr
 

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