La réplique de l'Hermione vogue vers les États-Unis

19/4/2015

Publié le 19/04/2015 à 07:23  | La Dépêche du Midi |  © 2015 AFP

L'"Hermione" a appareillé, symbole de l'"amitié" franco-américaine

La réplique de l'"Hermione" au large de Rochefort XAVIER LEOTY  /  AFP

L'"Hermione", réplique du navire qui emmena en 1780 La Fayette se battre aux côtés des "insurgés" américains contre l'Angleterre, a appareillé samedi soir pour les Etats-Unis, adoubée par François Hollande et Barack Obama en tant que symbole de plus de deux siècles d'"amitié franco-américaine".

Voiles ajustées, ancre hissée, amarres larguées, le trois mâts est parti à 22h45 (20h45 GMT) de l'Ile d'Aix (ouest), au terme d'une longue journée de festivités populaires sur les berges de l'estuaire de la Charente.
Dans la journée, le président français a visité l'"Hermione" à quai, avant de prononcer un discours lyrique, après un bref bain de foule. Au pied du Fort Vauban, François Hollande a ainsi célébré la frégate "inspirée de l'esprit des Lumières qui porte l'amitié entre la France et les Etats-Unis".

Le chef de l'Etat a ensuite cité La Fayette: "Pour que vive la liberté, il faudra toujours que des hommes se lèvent et secouent l'indifférence ou la résignation", enchaînant par un message d'actualité aux Français: "Et encore aujourd'hui, pour que la France puisse avancer, il faut vaincre la résignation, l'indifférence, il faut faire preuve de volonté, d'engagement".

Message d'Obama
Dans un message lu en français par le consul des Etats-Unis à Bordeaux, Thomas Wolf, le président américain a à son tour célébré "les liens indéfectibles d’amitié et de solidarité" entre les deux pays. "Notre partenariat avec la France en fait le plus ancien allié de notre Nation", a déclaré Barack Obama, avant de conclure par un message à l'équipage de l'"Hermione": "Bon vent, mer calme" et "bon voyage!".

Malgré une météo incertaine, des dizaines de milliers de visiteurs sont venus saluer, sur les berges de l'estuaire de la Charente, le départ de l'"Hermione" et des 80 membres de son équipage.
Peu avant midi, le drapeau américain a été hissé aux côtés du drapeau français à la poupe du trois mâts, tandis que, toute la journée, l'équipage s'est affairé aux derniers préparatifs.
Point d'orgue des festivités populaires, un feu d'artifice a été tiré au-dessus du Fort Vauban, une heure avant l'appareillage du bateau.

Et en fin de soirée, il aura fallu plus d'une heure à une vingtaine de matelots pour hisser l'ancre de 1,7 tonne à bord, permettant ainsi au navire d'entamer un périple vers les Etats-Unis de six semaines et 7.500 miles (13.000 km) dans l'Atlantique nord vers les côtes américaines. Il fera une escale à l'archipel des Canaries, du 1er au 6 ou 9 mai, selon la météo.

Apothéose à New York
La Marine nationale française, partenaire du projet depuis l'origine, a fourni quatre marins pour la traversée et, pour l'escorter le jour du départ, la frégate de lutte anti-sous-marine "Latouche-Tréville", du nom du lieutenant de vaisseau et futur vice-amiral commandant de l'"Hermione" pendant la mission historique de 1780.

Yann Cariou, 53 ans, commandant de la réplique du XXIe siècle, a lui-même servi dans ses rangs plus de trente ans durant. Son équipage, outre des marins aguerris, comprend 59 bénévoles, dont de nombreux étrangers et un tiers de femmes.
Presque jour pour jour 235 ans après l'original, la réplique de l'"Hermione", coque de 45 m de long, grand mât culminant à 54 m, 2.200 m2 de voilure, 25 km de cordes et vitesse maximale de 14 noeuds (26 km/h) toutes voiles déployées, devrait parcourir l'Atlantique à une vitesse moyenne de 4,5 noeuds, selon le "pacha".

Sauf vents contraires, l'"Hermione" accostera le 5 juin à Yorktown pour la première de ses 11 escales sur la côte est, avant Baltimore, New York, Annapolis, Philadelphie, Newport, Boston, etc. Yorktown, escale chargée de symboles puisque les "patriotes" américains et leurs alliés français y ont remporté la bataille décisive contre l'armée anglaise le 19 octobre 1781.
Apothéose des célébrations côté américain: l'arrivée de l'"Hermione" dans la baie de New York, escortée de centaines de bateaux à voile ou à moteur, pour la grand parade du 4 juillet, jour de l'Indépendance américaine, sous le regard de la statue de la Liberté.


Publié le 29/03/2015 à 08:04  | La Dépêche du Midi |  Jérôme Rivet

235 ans après, l'Hermione retourne aux États-Unis

Lapérouse a pris part à la guerre d'indépendance des Etats-Unis

Le 18 avril prochain, la magnifique réplique grandeur nature de l'Hermione quittera la rade de l'île d'Aix pour remonter le temps et revivre l'épopée de la guerre d'indépendance américaine à laquelle Lapérouse et La Fayette ont pris part./Photo DDM

Après 17 ans de construction, la réplique de l'Hermione qui emmena La Fayette participer à la guerre d'indépendance des États-Unis, s'apprête à traverser l'Atlantique depuis Rochefort le 18 avril prochain. Parallèlement, un projet albigeois prend forme.

L'Hermione est un navire de guerre qui appartient à l'histoire avec un grand H. En 1780, cette frégate traversa l'Atlantique pour rallier Boston avec, à son bord, le marquis de La Fayette. Il commandait les troupes françaises qui participèrent glorieusement, aux côtés de l'armée de George Washington, à la lutte pour l'indépendance des États-Unis.

Depuis septembre dernier, le légendaire trois-mâts peut de nouveau fendre les flots. En fait, il s'agit d'une formidable réplique à l'identique du célèbre bateau. Car L'Hermione historique, après avoir gagné de nombreuses batailles navales pendant presque vingt ans, s'échoua sur des rochers en 1 793.

Le projet albigeois avance
Ce navire immense, 65 m de long, 1 500 m2 de voilure arbore un grand mât de 54 m. La charpente et l'accastillage sont tout aussi impressionnants. Quatre cent mille pièces de bois et de métal, 1 000 poulies. La coque est en bois de chêne et 26 canons composent son armement.

Rappelons que Lapérouse fut de cette épopée historique. Le glorieux explorateur albigeois a bloqué toute retraite par la mer lors de la bataille de Yorktown (lire encadré).

Après avoir fait des essais en mer et des escales dans plusieurs ports français, notamment à Rochefort, Bordeaux et Brest avec à son bord quatre-vingts marins volontaires, la «Frégate de la liberté» s'apprête à remonter le temps du 18 avril au 23 juillet prochain en quittant le port de Rochefort et la rade de l'île d'Aix pour une nouvelle épopée vers l'Amérique à l'occasion des célébrations entourant la commémoration du D-Day américain, le 4 juillet 1776.

«Aujourd'hui la ville de Rochefort s'invente un autre avenir qui peut inspirer celle d'Albi rapport à une exploitation optimale de la formidable vie du Marquis de Lapérouse, engagé lui aussi dans cette guerre d'indépendance, insiste Michel Ferrié président de l'association Hermione-Lafayette Albi. Notre modeste ambition est entre autre d'ériger devant le musée Lapérouse des éléments répliques constitutifs de l'Hermione dont le grand mât et la poupe, pour rendre hommage au plus grand marin et explorateur que la France n'ait jamais eu mais également à l'un des acteurs majeurs de la guerre d'indépendance des États-Unis. Voilà pourquoi nous devrons rassembler toutes les bonnes volontés, qu'elles soient locales, régionales ou nationales, pour qu'Albi puisse tirer parti en terme d'attractivité de la vie de Lapérouse.» Et pourquoi pas rêver alors de voir pousser dans un futur proche un mât de 65 m au cœur du square Botany Bay devant l'entrée actuelle du musée Lapérouse.


 
 

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