Albi, la statue de Lapérouse rénovée
Publié le 01/02/2022 à 09:00 | La Dépêche du Midi | Emmanuel Droillard
À Albi, Lapérouse a retrouvé son piédestal
La statue a retrouvé son emplacement / DDM
Ce matin, après une opération délicate, la statue de Jean-François de Galaup, comte de Lapérouse a retrouvé la place du même nom à Albi. Pour ce faire, un nouveau socle a été réalisé par la fonderie albigeoise Gillet.
« C’est maintenant qu’on a une petite appréhension ». Tout le monde a les yeux rivés sur la statue de Jean François de Galaup comte de Lapérouse. Solidement harnaché, l’ouvrage se relève très doucement à l’aide de deux engins. C’est le moment le plus délicat.
Chacun va voir si le nouveau socle et l’ensemble de la statue tiennent le coup. « On a déjà fait ça de nombreuses fois », glisse Jean-Bernard Memet, de l’entreprise A.Corros, maître d’œuvre du chantier, à Stéphanie Guiraud-Chaumeil, la maire. Si cette dernière était pressée et heureuse de voir Lapérouse regagner son socle, elle avait néanmoins une petite inquiétude.
Fort heureusement, l'opération s’est mieux terminée que le voyage de l’explorateur. La statue du plus célèbre albigeois avec Toulouse-Lautrec a regagné son piédestal sans ambages, et sous les yeux de nombreux Albigeois venus assister à ce spectacle peu commun.
Membres du Bureau des arts de l’école des Mines, chargés de recueillir des fonds pour la rénovation de la statue Lapérouse. / DDM, J Rivet
Le socle n'était plus en mesure de soutenir la statue
La statue du navigateur avait quitté son piédestal le 8 décembre. Au départ, il avait été prévu de la restaurer sur place mais les études ont montré que le socle n’était plus en mesure de la soutenir. « Il y avait de gros problèmes de corrosion. Il a fallu refabriquer un socle, ce qui est assez exceptionnel », explique Jean-Bernard Memet, passionné par l’histoire du navigateur, pour avoir participé à deux des expéditions à Vanikoro, comme archéologue. C’est d’ailleurs une des raisons qui ont fait que l’entreprise a été chargée des travaux.
Autre clin d’œil de cette étonnante histoire où tout s’enchaîne parfaitement : c’est la fonderie Gillet, qui a obtenu le chantier du socle. Une entreprise albigeoise et qui plus est contemporaine de Lapérouse.
Œuvre du sculpteur Nicolas-Bernard Raggi, elle a été fondue en 1843. Pendant 5 ans, elle a trôné dans la cour du Louvre avant de rejoindre Albi, à l’emplacement qu’on lui connaît actuellement. Quatre ans après, en 1852, il faut repositionner la statue sur son socle car elle bascule légèrement. Elle ne sera plus retouchée jusqu’à ce jour. Et ne devrait plus l’être avant 150 ans a minima.
Réfection de la statue Lapérouse par l’entreprise A. Corros / DDM MPV
Les passants attentifs remarqueront que le nouveau socle n’est pas de la même couleur que la statue. C’est volontaire pour montrer l'ajout. Des morceaux de l’ancien, avec la date et le lieu de fonte, ont été ajoutés pour "rappeler le travail des anciens". La maire a également récupéré un morceau qu’elle a fait encadrer pour son bureau.
Outre la statue, la placette a été entièrement restaurée par l’entreprise la Pierre au carré, située à Arles. Les ancres et les canons ont fait l’objet de restauration et ont été traités avec un produit anticorrosion novateur. Une peinture bio développée par une société israélienne.
Le retour de la statue n’est pas anodin au moment où la ville vient d’annoncer que l’espace Lapérouse verra le jour à quelques dizaines de mètres, en face du grand théâtre. D’ailleurs du pied de la statue, on aperçoit le toit du futur musée. Tout un symbole mais en aucun cas un hasard.
La statue Lapérouse à Albi. / DDM, Emilie Cayre
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