Languedoc, Aveyron & Tarn : premiers épisodes cévenols

18/9/2014

     Tarn    

Publié le 18/09/2014 à 07:50   | La Dépêche du Midi |   P.S.

Arthès (81) : Pont du Saut de Sabo, neuf jeunes sauvés des eaux

Les neufs jeunes, prisonniers des eaux en furie du Tarn, se sont réfugiés au pied d'une pile du pont d'Arthès. Ils sont remontés à l'aide d'une nacelle puis d'une corde, quelques minutes avant que l'hélicoptère n'arrive sur zone. / Photos P S.

Grosse frayeur pour neuf jeunes de Carmaux et de Saint-Juéry-Arthès, hier dans le courant de l'après-midi, sous le pont du site du Saut de Sabo. Surpris par la soudaine crue des eaux du Tarn, les jeunes qui étaient passés des berges sous le pont, pour se promener et se baigner, ont dû se réfugier sur les rochers de la pile centrale. Encerclés par les eaux en furie, ils ont dû attendre les secours que l'un d'eux avait prévenus. La circulation a aussitôt été bloquée afin de faciliter les opérations menées par les sapeurs-pompiers du centre de secours de Saint-Juéry (situé à quelques centaines de mètres) et d'Albi, renforcés par les centres de Carmaux, Alban et Gaillac pour les ambulances. Une nacelle a été déployée sur le pont et suspendue dans le vide pour remonter deux jeunes avec l'aide de plongeurs de l'équipe départementale de Castres et d'Albi.


Le sauvetage, par les pompiers, des neuf ados coincés sous le pont de Sabo à Arthès dans le Tarn. / Photo DDM, Patrice Scoccia

De l'autre côté, une autre équipe a déroulé une longue corde jusqu'aux naufragés du Tarn. Pris en charge par deux sapeurs-pompiers, les jeunes équipés de casques ont été harnachés et remontés l'un après l'autre. Une sacrée aventure, suspendus dans les airs, au-dessus des eaux déchaînées. Une course contre la montre s'est engagée pour les sauver car l'eau ne cessait de monter. La crue, régulée par le barrage du Saut de Sabo, s'est calmée puis le niveau d'eau s'est stabilisé. Un hélicoptère de la sécurité civile, appelé en renfort, a survolé le site avant de remonter deux sapeurs-pompiers et se poser sur le parking du centre de secours. Tout danger était écarté.

Les jeunes ont été examinés sur le trottoir, un par un, par le commandant-médecin Fajon, de Saint-Juéry. Plus de peur que de mal. «On voulait jouer, il n'y avait pas beaucoup d'eau sous le pont et puis s'est monté d'un seul coup. On avait de l'eau jusqu'à la taille et le courant était de plus en plus fort. On s'est réfugié sur les rochers et un copain a eu la bonne idée d'appeler les secours avec son portable. Les pompiers sont arrivés et nous ont passé les harnais. On se disait pourvu qu'il tienne parce que, dessous, il y avait beaucoup d'eau. ça faisait peur et mal aux jambes», confie un jeune de Carmaux qui redoutait la réaction des copains du lycée, aujourd'hui. Quelle journée.


Publié le 18/09/2014 à 07:51  | La Dépêche du Midi |   
J-M.G.

Moulin-Mage sous les eaux

Le ruisseau du Grêle, gorgé d'eau par le violent orage de la nuit, a débordé à la Trivalle, commune de Moulin Mage et inondé l'usine de salaisons Saint-Georges. Mais le maire Pascal Cousturier (ici à droite) devra aussi faire face à de très nombreux dégâts sur les routes de sa commune./photos DDM, JMG.

Pour cette habitante du village de la Trivalle, commune de Moulin-Mage, c'était dans la nuit d'hier l'orage de trop : «Ce n'est pas la première fois que cela arrive. L'eau descend du coteau et se déverse dans le ruisseau puis inonde la plaine et après l'usine. C'est insupportable cette histoire.» Dans la nuit de mardi à mercredi en effet, des cataractes d'eau sont tombées à partir de 2 heures du matin sur les Monts de Lacaune et dans le sud Aveyron (lire aussi en page 9) mais c'est surtout au village de la Trivalle, que les dégâts ont été les plus importants du côté tarnais. L'entreprise de salaisons Saint-Georges qui emploie 10 personnes dans le village, a été recouverte par près d'un mètre d'eau lorsque le ruisseau du Grelle n'a plus absorbé le débit. Entrepôts, atelier de fabrication et frigos sont sérieusement endommagés et le personnel risque fort de se retrouver vite au chômage technique pour un certain temps. Aux côtés du patron Hervé Tristan, le nouveau maire de la commune Pascal Cousturier a donc mobilisé du monde dès le lever du jour hier. Mais déjà dans la nuit, les sapeurs pompiers de Lacaune et Murat sur Vèbre étaient sur place pour venir en aide aux sinistrés de la nuit.

Plaines de Laucate, La Trivalle, Narulle, Nages,..transformées en lac / Photo FB Photos Monts de Lacaune

Outre l'entreprise de salaisons, deux autres habitations ont été touchées au rez-de-chaussée. Mais quand le maire Pascal Cousturier a commencé à faire le tour de la commune, la liste des mauvaises surprises n'a fait que s'allonger : «Les routes communales ont énormément souffert. Sur plusieurs points sensibles de la commune, le goudron s'est soulevé, les eaux ont raviné profondément et par endroits la boue a totalement envahi la route. Je me demande vraiment comment nous allons faire face à ces dépenses imprévues.» Ainsi, Pascal Cousturier a demandé l'ouverture d'un dossier de catastrophe naturelle pour espérer recevoir une aide complémentaire. Certaines voies touchées sont du ressort de la communauté et d'autres de la mairie. Au hameau de Lacombe, il a fallu barrer la route trouée par les eaux et du côté de la Blanquine la petite route est totalement infranchissable pour ne citer qu'eux.

Aux alentours sur ce secteur de la montagne, quelques dégâts plus ponctuels ont été relevés dans le secteur de Barre et Nages. Rien d'étonnant lorsqu'on lit le score de pluviométrie : 180 mm dans la nuit à Moulin-Mage.



     Aveyron    

Publié le 18/09/2014 à 07:54  | La Dépêche du Midi |  Benoît Garret et Denis Bouzat

Camarès et Vabres-l'Abbaye au cœur des crues

Le Dourdou a atteint son pic à 5,36 m à 8 h 45 à Vabres-l'Abbaye./Photo DDM, Benoît Garret.

Les crues du Dourdou, de la Sorgues et du Rance ont surpris tout le monde… Si Météo France avait mis une partie de l'Hérault en alerte orange, ce n'était pas le cas pour le sud du département de l'Aveyron qui allait subir de violents orages accompagnés de crues.

Hier matin, plusieurs villages dont Vabres-l'Abbaye et Camarès avaient les pieds dans l'eau avec pour conséquences de gros dégâts matériels dans les habitations et sur les routes alentours, et des épisodes qui auraient pu très mal se finir.
Entre mardi 16 septembre, à 8 heures, et mercredi 17, à 8 heures, il est tombé 126 mm de précipitations en moyenne sur le tronçon Dourdou, Sorgues, Rance avec des pointes sur le secteur de Brusque et de Camarès avec plus 200 mm en six heures !

Les violents orages accompagnés de pluies torrentielles se sont accentués vers 4 heures du matin, provoquant d'abord un éboulement de 400 m3 de rochers sur la RD 999 à la sortie de Saint-Affrique en direction de Millau. La route a été fermée dès 5 heures du matin avec la mise en place d'une déviation par Tiergues. Après intervention des services du conseil général et d'entreprises spécialisées, la circulation a été rétablie en alternat sur une seule voie en fin d'après-midi, après déblaiement. Des glissières en béton ont été mises en place pour protéger la chaussée en cas de nouvelles coulées.

Les pompiers face aux crues dans l'Aveyron / Photo DDM

Deux voitures emportées
À Camarès, deux voitures stationnées en bord de quai ont été emportées par la montée du Dourdou. Et une autre a pu être sauvée in extremis. «Nous avons évacué le camping où était installée une dizaine de personnes vers les 5 heures du matin», précise le maire Jacques Bernat. «À peine avions-nous fini que l'eau arrivait».

De fortes coulées de boues ont provoqué de gros dégâts dans le village du Rougier. Sur leur passage, elles ont balayé la chaussée et fait tomber le mur et les grilles installées en bordure du centre de loisirs. à la sortie du village, un mur de soutènement de la RD 51 menant à Mounès a cédé et dans sa chute a éventré une maison en contrebas, provoquant ensuite une traversée de boue dans toute l'habitation.

À Vabres-L'Abbaye, une quinzaine de maisons a été encerclée par la montée du Dourdou. Alors que les sauveteurs aquatiques de Millau faisaient le tour des habitations pour identifier les personnes présentes, la solidarité s'organisait dans le quartier de l'avenue du Pont-Vieux, un des secteurs les plus touchés de la cité maraîchère.

Photo du Dourdou à Camarès ce matin (photo Midi Libre)

Accrochée à une branche
«Nous avons demandé aux habitants de rester confinés chez eux», explique le capitaine Hélène Delas qui a engagé 11 sauveteurs aquatiques venus avec un scooter des mers (7 à Vabres-l'Abbaye et 4 à Camarès). «Nous avons évacué une personne et deux chiens».

À la sortie de Vabres-l'Abbaye, à Broussette, la fille des fermiers, âgée de 31 ans, a eu une grosse frayeur : «Vers 5 h 30, je suis sortie pour bouger ma voiture et une grosse vague m'a emportée. Je me suis accrochée à une branche jusqu'à ce que mon père et mon frère me sortent de là».


D'importants dégâts sur la haute vallée du Dourdou comme à Camarès / Page FB Météo Sud-Aveyron - Photo Christelle

La 4L tombe dans le ruisseau
Entre Belmont et Mounès-Prohencoux, un autre accident s'est également bien terminé… À 5 heures du matin, un homme de 58 ans, habitant le moulin de Crouzet, a pris le volant de son véhicule pour partir en direction de Belmont situé à quelques kilomètres pour voir si tout allait bien. En revenant, il n'a pas vu qu'une partie du pont du Crouzet s'était effondrée. Sa 4L est tombée dans le ruisseau en crue et il a été emporté sur plus de 50 m. «Il a finalement réussi à sortir de son véhicule par la malle et a nagé dans le ruisseau jusqu'au Rance et s'est accroché aux herbes pour sortir», racontent sa femme et son fils. «Il est en observation à l'hôpital de Saint-Affrique et souffre de blessures légères».

Débordement du Grazou au pont canal à la limite des communes de Montlaur et Vabres l'Abbaye, domaine de Puechilloux (photo Midi-Libre) / Page FB Météo Sud-Aveyron

Une soixantaine d'interventions
Au total, 80 sapeurs-pompiers de Saint-Affrique, Camarès, Millau, Villefranche-de-Rouergue, Rodez… avec 20 engins ont été mobilisés sur une soixantaine d'interventions dont une vingtaine de mises en sécurité. «Deux équipes spécifiques ont été déployées : les sauveteurs et les pompiers du sauvetage déblaiement», souligne le capitaine William Buchet qui a mené les opérations avec le lieutenant Michel Crébassa à Saint-Affrique et le commandant Nicolas Fardeau à Camarès.

Les pompiers sont aussi venus en aide pour assécher les caves et nettoyer les boues.
Le Dourdou, qui a occasionné le plus de dégâts lors de cette crue, a atteint son pic à 3,67 m à Camarès à 7 h 15 et à 5,36 m à Vabres-l'Abbaye à 8 h 45. Les pieds dans l'eau, les Vabrais avaient tous en tête la crue du 18 octobre 1999 qui avait vu monter le Dourdou à 5,60 m.

La vigilance orange était toujours en cours avec risque de crue sur le sud du département, en particulier sur le tronçon Dourdou, Sorgues, Rance. 100 mm de pluie étaient encore prévus pour la nuit.

La circulation sur la RD 113 (Belmont-Mounès), coupée suite à la mise en charge d'une buse métallique adjacente au pont du Moulin du Crouzet, reste interdite. Elle devrait être rétablie pour les véhicules légers dans la journée du jeudi 17 septembre.



     Grand Sud    

Publié le 18/09/2014 à 07:58  | La Dépêche du Midi | 

Les violentes pluies font deux morts dans le Grand Sud

Le sauvetage, par les pompiers, des neuf ados coincés sous le pont de Sabo à Arthès dans le Tarn. / Photo DDM, Patrice Scoccia

Une femme s'est noyée hier dans les eaux du Dourdou, hier, dans l'Aveyron, frappé par une brusque montée des eaux. A Argelès-sur-Mer, un sexagénaire a également trouvé la mort, emporté par la forte houle. Le Gard, l'Hérault et l'Aveyron sont toujours placés en alerte orange.

Une femme de 76 ans est morte noyée hier en fin d'après-midi dans le sud-est de l'Aveyron, frappé par de violents orages et des inondations comme le Gard et l'Hérault.
Cette femme a été retrouvée sur les berges du Dourdou, à Arnac dans le sud-est du département tout près de l'Hérault.

La femme se trouvait sur un pont, elle s'est penchée en contrebas et a chuté. Elle a ensuite péri noyée dans le cours d'eau, ont précisé les secours. Selon les pompiers du département elle a été retrouvée par sa famille, mais les pompiers prévenus vers 18 h 25 n'ont rien pu faire pour la ranimer.

Le drame est arrivé alors que la crue du Dourdou avait commencé de reculer dès la mi-journée mais le site d'Arnac-sur-Dourdou, à 520 mètres d'altitude est particulièrement encaissé entre deux montagnes de 900 et 750 mètres et la montée des eaux y était particulièrement sensible après des pluies qui ont atteint 160 mm en chiffres cumulés, selon les pompiers.

Une partie du pont du Crouzet entre Belmont-sur-Rance et Mounes s'est effondrée, provoquant l'accident d'un automobiliste de 58 ans. / Photo DDM

Une vingtaine de personnes ont été évacuées, «par simple mesure de précaution», de leurs habitations du village de Vabres-l'Abbaye, dans le sud-est de l'Aveyron, non loin de l'Hérault. La plupart ont pu regagner leur domicile dans l'après-midi.
Les pompiers ont réalisé 70 interventions depuis mardi soir, essentiellement pour vider des caves et réparer des murs éboulés.

La RD 999, reliant Millau à Albi, a été coupée à Saint-Affrique, en raison d'un éboulement, pendant plusieurs heures. La circulation alternée a été rétablie dans l'après-midi après le déblaiement d'une des voies mais le retour à la normale pourrait prendre deux à trois jours.
Dans l'Aveyron, une centaine de pompiers du département restaient mobilisés hier soir jusqu'à ce matin, de nouvelles pluies étant attendues.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve qui a déploré la mort de la septuagénaire aveyronnaise dans un communiqué, «a demandé aux forces de sécurité civile une mobilisation totale» face à cet épisode orageux violent.

Hérault : à Saint-Gervais-sur-Mare, l'éleveur Thierry Aubagnac sinisitré a perdu ses poulets. / Photo PIERRE SALIBA - MIDI LIBRE

Tarn.- Le Tarn et ses affluents étaient en vigilance jaune pour des montées rapides pouvant atteindre les premiers débordements. Surpris par la montée des eaux, neuf adolescents bloqués au milieu de la rivière Tarn, ont dû être évacués par les pompiers (voir ci-contre).

Pyrénées-Orientales.-Les intempéries d'hier ont provoqué la mort d'un touriste héraultais, âgé de 68 ans, qui s'est noyé à Argelès-sur-Mer, où la houle était très forte. Sur la plage de Leucate (Aude), les sauveteurs sont intervenus à trois reprises pour repêcher d'imprudents baigneurs dont un touriste pris en charge in extremis par les secours.

Hérault, Gard.- Les trombes d'eau qui se sont abattues hier après-midi dans les secteurs du Vigan (Gard) et de Ganges (Hérault) ont coupé plusieurs routes et transformé une soixantaine d'automobilistes en naufragés de la route, hébergés dans une salle des fêtes.

Des conducteurs ont tenté de forcer le passage sur des routes partiellement inondées. Les pompiers ont dû intervenir une vingtaine de fois pour les tirer d'un très mauvais pas, dont un homme en grand danger accroché à un arbre non loin de Teyran au nord de Montpellier (Hérault).

Hérault : entre Olargues et Saint-Vincent d'Olargues, la route a été coupée par des éboulements. / Photo Midi-Libre PIERRE SALIBA

Dans certaines parties des Cévennes et dans le Haut Hérault, les prévisionnistes ont enregistré des précipitations records : jusqu'à 200 mm, le tiers des pluies annuelles. De nombreux cours d'eau sont sortis de leur lit, notamment la Mare, l'Orb et la Lergue à Lodève.

À Saint Gervais sur Mare, la soudaine montée des eaux a provoqué la mort par noyade de plus de 4 000 poulets dans un élevage de volailles précipitant les onze salariés dans le chômage technique.

Le Lez à Montpellier ce jeudi matin. / PHOTO Midi-Libre JOEL POUJADE

Hier en milieu d'après-midi, le Lez était à son tour placé sous surveillance alors que le fleuve sortait de son lit et envahissait les voies sur berge à Montpellier, entraînant leur fermeture à la circulation.

Au total, plus de 400 sapeurs-pompiers «sont à pied d'œuvre aux côtés des gendarmes, policiers, agents des collectivités territoriales et des opérateurs publics, dans les départements du Gard, de l'Hérault et de l'Aveyron», a précisé le ministère de l'Intérieur, qui annonce «des moyens nationaux de la sécurité civile en renforts des secours locaux».

L'Orb déborde à Lamalou-les-Bains mercredi (Hérault) / PHOTO Midi-Libre Yves Molio

Le Gardon déchaîné à Alès (Gard) / PHOTO Midi-Libre Ophélie Garcia

Voitures dans l'eau au Vigan (Gard) / PHOTO Midi-Libre Ophélie Garcia

Sumène (Gard). / PHOTO Midi-Libre THIBAULT PALLIER

Hérault : l'Orb au pont de Tarassac, entre Vieussan et Mons-la-Trivalle. / PHOTO Midi-Libre PIERRE SALIBA

Centre-ville de Sommières (Gard) mercredi soir / PHOTO Midi-Libre Joelle Cornebize


Épisode cévenol (fortes pluies mêlées à des bourrasques de vent) : formation 
/ Image RTL.fr

Sélection de textes et photos réalisée à partir des sites ladepeche.fr, midilibre.fr et de pages Facebook mentionnant l'évènement.      
 


     Le point à midi : Hérault & Gard, des situations dramatiques    

Publié le 18.09.2014 à 12h30  | Midi-Libre |

Hérault : 4 morts à Lamalou-les-Bains

Situation catastrophique à Lamalou. / Photos ML ARNAUD GAUTHIER & PIERRE SALIBA

Quatre personnes sont mortes noyées dans la nuit de mercredi à jeudi à Lamalou-les-Bains (Hérault). Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur, est attendu sur les lieux.

A Lamalou-les-Bains. Les orages ont été meurtriers durant la nuit de mercredi à jeudi dans l'Hérault. Deux nouveaux corps ont été retrouvés à Lamalou-les-bains dans l'Hérault, où un camping a été dévasté par la crue soudaine d'une rivière, faisant passer le nombre de victimes sur ce site à quatre morts, a-t-on appris jeudi auprès des secours.
Un embâcle aurait cédé sur le Bitoulet, une petite rivière qui se jette dans l'Orb, selon le préfet de l'Hérault interviewé par nos confrères de France Bleu Hérault. Les flots ont subitement submergé le site emportant des camping-cars et des caravanes. L'accès au site est très compliqué pour les secours. Une autre victime a été recensée dans la commune. Au total, 156 personnes ont été mises à l'abri par précaution dans une salle municipale. Il s'agit essentiellement de curistes. La Croix rouge est sur place avec des ambulances. 258 sapeurs pompiers sont mobilisés sur les lieux du sinistre. La cellule médico-psychologique est mobilisée.


Le camping-car dans lequel deux personnes sont décédées à Lamalou  / Photos ML ARNAUD GAUTHIER & PIERRE SALIBA

Jeudi matin, Météo France a levé l'alerte orange aux pluies orageuses et aux risques d'inondation dans le Gard mais l'a prolongée dans l'Hérault. Les précipitations ont atteint 400 mm d'eau en certains endroits. Le Lez, l'Orb et l'Hérault sont en crue. Les pompiers sont intervenus plus de 200 fois dans l'Hérault. 
A Ganges. La soirée et la nuit ont été très difficiles à Ganges qui s'est retrouvé isolé avec la fermeture de toutes les routes d'accès. Une soixantaine de naufragés de la route ont été hébergés à la salle polyvalente. Les transports scolaires sont suspendus dans le secteur.


Triste spectacle ce jeudi matin à Lamalou-les-Bains. / Photos ML ARNAUD GAUTHIER & PIERRE SALIBA


 
Publié le 18.09.2014 à 11h45  | Midi-Libre |

Gard : une personne disparue à Saint-Laurent-le-Minier


Saint-Hippolyte-du-Fort a été un des secteurs les plus impactés. / Photo ML W. T.

Les pluies ont atteint 350 mm à Saint-Hippolyte du Fort.
Les violents orages ont particulièrement touché le nord ouest du département du Gard où les secours étaient inquiets quant au sort d'une personne à Saint-Laurent-le-Minier.

Les violents orages n'ont pas épargné le Gard mercredi et dans la nuit de mercredi à jeudi. A Saint-Laurent le Minier, une personne est portée disparue. Il s'agirait d'un septuagénaire qui, selon certains témoins, aurait été emporté par les flots. "Ce point est en cours de vérification" a indiqué Didier Martin, le préfet du Gard, invité ce jeudi matin de nos confrères de France Bleu Gard-Lozère qui confirme par ailleurs que des "personnes ont dû être hébergées à Saint-Hippolyte du Fort et au Vigan où une cellule de crise a été installée"...


Les pluies ont atteint 350 mm à Saint-Hippolyte du Fort. / Photo ML W. T.

 
    La situation vendredi 19 au matin   

Publié le 19/09/2014 à 09:19  | La Dépêche du Midi |

Orages meurtriers sur le Midi : le terrible bilan

Selon la préfecture de l'Hérault, un embâcle sur le Bitoulet à Lamalou-les-Bains est à l'origine de la crue mortelle. / Photo AFP

L'Hérault et le Gard se préparaient, hier soir, à une deuxième vague de fortes précipitations. Cinq personnes ont déjà perdu la vie. Trois autres sont portées disparues.

Cinq morts et trois personnes emportées par la violence des flots. Le bilan des intempéries qui se sont abattues sur les départements de l'Hérault, du Gard et de l'Aveyron, mercredi soir, est très lourd. Et malheureusement les prévisions de la soirée d'hier n'étaient pas encourageantes, pour l'Hérault et le Gard notamment, où la vigilance orange pluie inondation était maintenue .

L'Hérault a déjà payé un lourd tribut mercredi. Quatre personnes sont mortes et deux sont portées disparues emportées par la crue soudaine d'une rivière à Lamalou-les-Bains (lire ci contre).

Le même jour, les intempéries ont aussi causé la mort d'une septuagénaire, noyée dans le sud-est de l'Aveyron, et une personne est portée disparue dans le Gard. Le Premier ministre Manuel Valls a présenté ses condoléances aux familles des victimes et insisté sur la nécessité pour tous de se conformer aux consignes de prudence diffusées par Météo-France.

Un violent phénomène de «chasse»
Selon la préfecture de l'Hérault, la crue mortelle a été provoquée par la rupture soudaine d'un embâcle, un barrage naturel de végétaux et autres débris, qui, en cédant, provoque un violent phénomène de «chasse». Gonflées, les rivières entraînent les branches d'arbres et autres débris végétaux. Et cela peut contribuer, comme à Lamalou-les-Bains, sur la petite rivière le Bitoulet, à la formation de «petits barrages à l'endroit où ça se rétrécit. Et quand ça lâche, ça fait une grosse vague» indique Flora Branger, hydrologue à Irstea, un organisme de recherche spécialisé notamment sur les aménagements des rivières.

Le phénomène constaté dans l'Hérault peut s'apparenter à celui observé en juin 2010 lors des importantes inondations dans la région de Draguignan, qui avaient fait 23 morts.

Arrivé hier après-midi à Lamalou-les-Bains le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a indiqué que les recherches se poursuivaient pour retrouver les disparus. Il a également annoncé qu'il demanderait lors du prochain conseil des ministres le classement des zones touchées en état de catastrophe naturelle. M. Cazeneuve a insisté sur la «solidarité nationale» qui «s'organise de manière remarquable avec la municipalité, les élus et les secours» et rendu hommage aux secours.

Des secours qui se tiennent toujours sur le qui-vive, une reprise des orages ayant été annoncée hier soir pour la nuit de jeudi à vendredi dans les départements du Gard et de l'Hérault avec des précipitations proches des 100 à 200 mm.

Le chiffre : 150 pompiers > supplémentaires déployés dans l'Hérault. Le ministre Bernard Cazeneuve qui a rendu visite, hier, a une partie des sinistrés réfugiés dans la salle des fêtes de Lamalou-les-Bains dans l'Hérault a annoncé le déploiement de 150 pompiers supplémentaires aux côtés des sapeurs déjà à pied d'œuvre et des gendarmes, policiers, agents des collectivités territoriales et opérateurs publics mobilisés.


Publié le 19/09/2014 à 07:38  | La Dépêche du Midi |  Hervé Boucleinville et Lucie Poulvélarie

Aveyron : après l'eau, le feu !


Hier près d'Arnac, le Dourdou avait retrouvé son calme./ Photo DDM, L.P.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'Aveyron était encore en vigilance orange. Cette dernière a été levée, hier dans la matinée.
Pompiers et gendarmes étaient donc sur le pied de guerre, mais rien n'est venu. La menace de nouveaux orages annoncés ne s'est finalement traduite que par quelques pluies.

Hier matin les rivières – le Dourdou, la Sorgues et la Rance – avaient regagné leur lit aussi vite qu'elles l'avaient quitté. Car c'est la rapide montée des eaux, dans la nuit de mardi à mercredi, qui avait impressionné les riverains. D'autant que contrairement à l'Hérault, le sud Aveyron n'avait pas été placé en vigilance orange.

Pourtant, 126 mm de précipitations en moyenne sont tombées sur le tronçon Dourdou, Sorgues, Rance avec des pointes sur le secteur de Brusque et de Camarès avec plus 200 mm en six heures ! Éboulements, chaussées ou ponts coupés, voitures emportées, maisons cernées par les eaux, murs effondrés, caves inondées… Depuis hier, le secteur panse ses plaies.

A Vabres, la rivière Dourdou est devenue un immense lac. / Photo DDM

Les éléments se déchaînent : une maison en feu
Par ailleurs, comme si l'eau n'était pas suffisante, les flammes se sont ajoutées. En effet, hier vers 13 h 30 une grande maison isolée à La Bastide-Pradines a pris feu. 200 m2 de surface ont été entièrement détruits.

Heureusement, aucun occupant ne se trouvait à l'intérieur, la famille avait été temporairement relogée la veille, à cause des intempéries… Ce sont les pompiers de Saint-Affrique et de Roquefort qui sont intervenus et qui ont après plusieurs heures, maîtrisé l'incendie.

Chute mortelle à Arnac-sur-Dourdou
L'épisode orageux a également été marqué par le décès d'une dame de 76 ans, à Arnac-sur-Dourdou. Bien que son décès ne soit pas directement lié à la crue, il est la conséquence des pluies diluviennes qui ont touché le sud Aveyron.

«Mercredi vers 17 heures, cette dame faisait rentrer ses poules vers le poulailler, explique le lieutenant-colonel de gendarmerie, Régis Tassa. Elle se trouvait sur un terrain très pentu et gorgé d'eau, surplombant la rivière. Elle a glissé et a terminé sa chute dans le Dourdou». Elle a été rapidement ramenée à son domicile par son fils, mais il était malheureusement déjà trop tard. L'enquête de gendarmerie a démontré qu'elle ne s'était pas noyée. «Il n'y a aucun doute, c'est la chute qui a causé son décès».

Hier, le petit village d'Arnac-sur-Dourdou avait retrouvé son calme mais les traces laissées par les inondations étaient toujours visibles, comme dans la commune voisine de Camarès où les pompiers ont dû encore réaliser quelques interventions.


Publié le 19/09/2014 à 07:40  | La Dépêche du Midi |   Christian Goutorbe

Lamalou : au camping dévasté

Des caravanes, des camping-cars ont été emportés, sans que leurs occupants puissent réagir./ Photo Top Sud

Pendant vingt minutes mercredi soir, l'été indien des curistes campeurs de Lamalou-les-Bains, dans l'Hérault, s'est transformé en enfer. En quelques minutes Le Bitoulet, insignifiant petit ruisseau qui serpente paisiblement dans le cœur de la ville est devenu un torrent boueux.

En pleine nuit son lit est monté de plusieurs mètres pour atteindre la plate-forme alluviale qui supporte le camping municipal deux étoiles. Et noyer les 150 emplacements, transformer les caravanes en radeaux flottants à grande vitesse. «J'ai entendu du bruit et quand je suis sorti du camping-car, j'ai vu l'eau arriver, une vague impressionnante. Alors j'ai klaxonné pour avertir tout le monde. Il était impossible d'aller sur tous les emplacements. Puis j'ai pris ma femme dans mes bras et nous avons réussi à nous extraire avec de l'eau jusqu'au ventre et contre le courant» raconte Jean Pierre Fontaine de Grandville (Manche) qui a donné l'alerte alors que des dizaines de camping-caristes, souvent âgés, parfois handicapés ont plongé comme ils ont pu, en pleine nuit dans les eaux boueuses, glacées.

Il a vu la caravane flotter, sa femme et sa fille toujours à l'intérieur
Autre témoin, Etienne, qui raconte : «Mon voisin de l'emplacement 45 est venu nous aider car nous ne parvenions pas à franchir les quelques mètres qui nous séparaient d'un petit arbre auquel nous agripper ma femme et moi. Il pensait que son épouse était derrière lui. Mais quand il s'est retourné, il a vu le camping-car se mettre à flotter puis partir dans la rivière avec à l'intérieur sa femme et sa fille de 34 ans». Étienne est lui aussi miraculée de la vague tueuse qui a tout emporté sur son passage : des caravanes, des camping-cars comme celui de ce couple septuagénaire dont on a retrouvé la carcasse disloquée au pied d'un pont. À l'intérieur, le couple n'avait pas survécu à la noyade et à l'écrasement.

«Le courant était violent. La vague faisait un peu plus d'un mètre. En face de moi, un camping-car est arrivé avec deux personnes à l'intérieur. Je leur ai jeté une corde mais ils n'ont jamais pu sortir à cause de la force de l'eau. Le camping-car a dérivé mais il s'est bloqué contre un arbre» raconte encore Charles Bousquet un étudiant de Lamalou qui a récupéré ces deux naufragés du Bitoulet, épuisés, meurtris mais vivants.

À 22 h 30, tout était encore calme… et l'embâcle a lâché
«À 22 h 30 tout était normal. Il y avait peu d'eau dans le ruisseau. C'est un barrage naturel et spontané formé en amont qui a lâché et qui a donné cette puissance à la vague qui a tout balayé. Pour des raisons qu'on ne connaît pas, des embâcles se sont agglomérés, notamment des troncs d'un bon diamètre» explique Philippe Tailland le maire impressionné par les dégâts occasionnés au camping mais aussi dans de nombreuses maisons, défoncées par le courant. Lui-même reconnaît n'avoir pas donné l'ordre d'évacuation mercredi soir alors que tout le département de l'Hérault était en alerte orange.

En pleine nuit les naufragés du camping municipal ont été évacués vers la salle des fêtes où 156 personnes ont pu se laver de la boue, dormir et se restaurer.
Hier au petit matin, les premiers vêtements et chaussures sont arrivés, la plupart des vacanciers ayant plongé dans l'eau en pyjama.

Dans la journée, ils ont reçu la visite de Bernard Cazeneuve le ministre de l'Intérieur avant d'être entendus longuement par les gendarmes chargés de reconstituer minute par minute le scénario de ce drame. Car hier, le parquet de Montpellier a ouvert une enquête préliminaire pour «déterminer les circonstances rechercher d'éventuelles responsabilités».

Puis sans un mot plus que l'autre, ils ont rejoint leur nouveau logement provisoire, amers. «Nous ne devrions plus être en vie. C'est presque un miracle pour nous» s'exclame Marie récupérée pratiquement nue, couverte de boue accrochée à un arbre.
Hier soir, le bilan s'établissait à quatre morts et deux disparus.

La région solidaire
«Nous sommes solidaires des territoires et de nos concitoyens frappés par les intempéries en Aveyron mais aussi dans le Gard et l'Hérault» a déclaré, hier, Martin Malvy. Et le président du conseil régional de Midi-Pyrénées d'ajouter : «J'adresse aux familles éprouvées nos vives condoléances et pour les situations qui en Aveyron seraient similaires à celles que l'on a déploré dans les Pyrénées il y a un an, j'assure les élus que nous mettrons en œuvre les mêmes dispositifs d'accompagnement des communes et des activités».


Publié le 19/09/2014 à 07:39  | La Dépêche du Midi |   J.-M.D.

À nouveau 100 à 200 mm de pluie cette nuit


Comment se forment les orages cévenols ? / Photo DDM

«Le phénomène cévenol intervient lorsque souffle sur le Languedoc-Roussillon et une partie de l'Aveyron un vent de secteur sud qui peut durer entre 24 et 72 heures. Pendant un à trois jours, on a donc ce flux bien établi qui parcourt la Méditerranée très chaude à cette période de l'année. N'oublions pas que la mer représente un grand réservoir d'eau précipitable. Avec ce vent de sud bien installé, se produisent des précipitations à caractère orageux qui sont accentuées par le relief des Cévennes», explique François Jobard, prévisionniste à Météo France Saint-Mandé. Tout se passe comme si les nuages porteurs d'eau se bloquaient devant les premiers contreforts. Par un phénomène d'accumulation, ont été atteints des niveaux d'eau très importants qui peuvent atteindre les valeurs enregistrées ces jours-ci, soit plusieurs centaines de millimètres, soit encore un à trois mois entiers de pluies.

Pourquoi une telle violence ? «Le phénomène s'est révélé inégal par rapport à ce qu'on a localement connu. Le temps a dégénéré avec des précipitations orageuses très, très intenses, des pluies diluviennes liées justement au caractère instable de ces précipitations. Avec ces pluies très fortes sous orage, on a pu enregistrer en moins de deux heures jusqu'à 180 mm, soit un mois et demi de pluie. Toute l'eau à l'échelle du bassin-versant s'est retrouvée dans un cours d'eau soumis à une crue très rapide», souligne encore le prévisionniste.

Hier soir encore, Météo France annonçait une nouvelle vague très pluvieuse ; Avec le renforcement des précipitations dans la nuit, on s'attendait à 100 et 200 mm d'eau sur le Gard et l'Hérault. Avec donc le risque de nouvelles inondations.
 

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