69e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945

8/5/2014

Publié le 08/05/2014 à 03:48 | La Dépêche du Midi |   Marielle Merly
 
Cahors : Déportés, ils ont résisté pour être libres


Cérémonie célébrant le 69e anniversaire de la victoire du 8 mai 1945 à Toulouse / Photo DDM

Jean Martinez et Jean Bascle, tous deux Cadurciens ont connu la déportation, les camps. Tous deux faisaient de la résistance. Jean Martinez dans les forces unies de la jeunesse patriotique (F.U.J.P). Jean Bascle y mènera des actions, et entrera dans celles de la «Résistance Fer». Le 18 février 1944 après avoir coupé le téléphone dans le quartier de l'École Ménagère, ancienne École normale des instituteurs, avenue Henri-Martin à Cabessut, les jeunes résistants feront main basse sur la réserve de la semaine pour le ravitaillement du maquis de Caniac. Quatre jours plus tard, onze des jeunes F.U.J.P seront arrêtés sur dénonciation. 

Presque tous avaient moins de 20 ans. Jean Martinez sera déporté à Dachau, pendant un an il sera travailleur volontaire. Jean Bascle sera immatriculé, et tatoué. En 2012, il apprendra que le convoi des «4 500» (Convoi d'otages pour répression vers Auschwitz) dans lequel il se retrouvera occupait une place particulière dans la déportation de répression. C'est le premier convoi de ce type à quitter Compiègne et le seul de l'année 1942. Avec le convoi de femmes du 24 janvier 1943 et le convoi des hommes du 27 avril 1944, il est l'un des trois seuls transports à avoir pour destination Auschwitz-Birkenau. Les 1 655 survivants du convoi de Jean Bascle ont ainsi été tatoués de 1 84 936 à 1 86 590.


 
Jean Bascle (89 ans - Ancien otage)


Photo DDM, Marc Salvet

Le 25 février 1944 à quatre heures du matin, Jean Bascle est embarqué par deux civils de la Gestapo et deux Felgendarmes. Après la prison Saint-Michel, Compiègne, il sera déporté le 30 avril 1944 dans le camp d'Auschwitz-Birkenau. Dans le camp, il y avait une petite usine d'armement. Jean Bascle sera affecté à des constructions d'avions. «Un jour avec d'autres détenus, j'ai dû nettoyer une chambre à gaz après une extermination dans ces lieux. On ne peut expliquer l'horreur. J'ai vu les corps entassés, suppliciés, les vomissures, les excréments de sang. Oui, j'ai vu. La barbarie a existé «confie-t-il. En mai, c'est le transfert à BuchenWald.

«Ce n'était pas un camp d'extermination comme Auschwitz, mais un camp de la mort lente dans l'un des 86 commandos de travaux forcé. Étant donné les conditions d'hygiène épouvantable dues au surpeuplement, à la sous-alimentation, au manque de soins, ou aux exécutions sommaires, les morts se comptent chaque jour par centaines» explique Jean Bascle qui sera par suite dirigé à FlosSenbürg. Le cauchemar durera en tout 17 mois. Jean Bascle sera libéré le 25 avril 1945 par l'arrivée des premiers chars de la quatrième armée américaine.

 
Jean Martinez (87 ans - Ancien déporté)
 

Photo DDM, M M

Jean Martinez a été arrêté le 22 mai 1944 à Cahors, transféré à la prison Saint-Michel à Toulouse, puis à Compiègne et ensuite à Dachau. «Je me trouvais dans le tristement célèbre convoi de la mort. Nous étions 2 000, à l'arrivée 900 déportés étaient morts» confie-t-il. «J'y suis resté un an. C'était très très dur. On travaillait 12 heures par jour dans une mine pour faire un souterrain». Brimades, humiliations sont le lot quotidien. «On vivait sous la terreur. J'avais 18 ans. Par crainte de mourir, je criais maman. Une fois, un déporté a tenté de s'évader. Pour l'exemple, ils l'ont pendu sous nos yeux. Je n'ai pas essayé d'oublier» glisse-t-il, la voix prise de tremblements.

La nourriture se limitait à un bouillon clair dans une gamelle. «Parfois, j'essayais de passer en dernier pour avoir le fond du bouillon plus épais». Il sera libéré le 30 avril 1945. «Quand on est parti, on nous a donné une couverture. On nous a fait marcher de nuit, 70 km. Le jour on nous cachait dans les bois pour que les avions ne nous voient pas. Les Américains étaient là. Par la suite des Français sont venus nous évacuer en camion en Suisse puis à Mulhouse. De là, j'ai pris le train qui m'a ramené à Cahors» précise-t-il.
 
Montauban : Au monument aux morts de Bourdelle cours Foucault./ Photo DDM,

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