Tarn, été 2013 : agriculture, récoltes tardives

20/8/2013


Publié le 19/08/2013 à 08:13 | La Dépêche du Midi | P.S.
 
La récolte des céréales en retard dans le Tarn
 
Le retard pris dans la saison s'est répercuté dans les moissons. Au 19 août, on voit encore de superbes champs de tournesols en fleur./Photo DDM. 
 
La récolte des céréales est quasiment terminée dans la zone de plaine et se poursuit dans la zone de montagne. Les autres grandes cultures comme le maïs, le sorgho ou le tournesol accusent également du retard sur le calendrier. La faute à un printemps et à un début d’été beaucoup trop arrosés. Les agriculteurs sont aussi confrontés à la chute des cours.
 
Personne n’a oublié les champs gorgés d’eau, impraticables pour les agriculteurs qui ont connu de sérieux problèmes pour implanter les plants de maïs ou de sorgho, par exemple. Depuis, la météo s’est calmée et la nature a repris ses droits. Mais cet épisode pluvieux a fait que la récolte des céréales a été retardée d’une bonne quinzaine de jours dans le département. Les maïs sont toujours en floraison et les tournesols bien jaunes.

«Alors, qu’en période normale, tout est plié au 15 août et les céréales récoltées, assure Jean-Claude Huc, céréalier et président de la chambre d’agriculture du Tarn. Nous ramassons actuellement les semences de potagers (oignons, carottes, betteraves). ça a l’air correct dans l’ensemble mais ce sera différent en fonction de la façon dont les agriculteurs ont géré la problématique maladie. La pluviométrie du printemps a beaucoup impacté. Ceux qui ont bien suivi en fongicide, en dehors des épisodes pluvieux, seront bons en rendement et en qualité. Pour les autres, ce sera plus délicat».
 
Anglès : 2e édition des battages à l'ancienne /DDM
 
«Nous avons fini les moissons de céréales, il nous reste encore certains oléagineux, comme le tournesol, à récolter, explique Céline Imart, agricultrice dans le Lauragais. Pour le blé tendre, ce n’est pas trop mauvais. Le blé dur, c’est plus complexe car plus sensible aux maladies. Il a plu lorsqu’il ne fallait pas et les rendements sont très inégaux par rapport aux parcelles. Celles sur les coteaux où l’eau s’est mieux évacuée ont un meilleur rendement». En zone de montagne, le décalage est aussi perceptible.
 
«Nous commençons à peine dans le secteur d’Anglés, Lacaune et Murat, explique Philippe Jougla, spécialisé dans la céréale fourragère (NDRLR: le triticale, hybride de blé et de seigle). Nous avons deux semaines de retard mais on essaiera d’avoir fini pour la fête de la Souque !
Cette année aura été très technique sur le plan des rendements avec des parcelles bien et d’autres moins bien. C’est un problème d’herbe. Sur nos 38 ha, nous en aurons 30 très correctes. Les autres, on ne les moissonnera pas».
 
Paulinet : A Plagnes, le battage fait campagne / DDM
 
La chute des cours inquiète
Les orages et les pluies d’il y a 10 jours ont donné un petit coup de pouce aux tournesols et autres cultures. Sachant que le Tarn a évité la canicule. L’impact des grosses chaleurs, est pour les spécialistes, minime compte tenu des grosses réserves en eau. Tant dans les lacs que dans les nappes. Même si, comme à son habitude, le Tescou tire la langue.
Toute la profession attend une bonne arrière-saison afin de récolter dans de bonnes conditions. Reste à supporter le problème des cours.
 
«On ne sait pas si on va couvrir le prix de revient, ajoute Céline Imart. Les cours, cette année, sont une catastrophe pour les céréales. Le blé a énormément perdu à la tonne par rapport à l’an dernier De 250 €, on est passé à 170-180 € la tonne. C’est pire pour les oléagineux. L’an dernier, le colza se négociait à 480-500 €, il est à 350 €. Le tournesol, à 470 €, est maintenant à 320 €.
Il faut savoir que lorsque le prix des céréales monte, le prix de la baguette augmente. Mais lorsqu’il baisse, le prix de la baguette ne suit pas. Il ne faut pas tout mettre sur le dos des céréaliers !»
 
Pour Jean-Claude Huc, le président de la chambre d’agriculture, «il faut trouver le bon équilibre entre le revenu du céréalier et celui de l’éleveur, lui aussi touché par les fluctuations des cours et la surproduction sur les marchés mondiaux». Si les prix flambent ou si les céréales viennent à manquer, il peut se fournir à l’extérieur. Mais il ne maîtrisera plus la qualité et l’approvisionnement. Un véritable casse-tête pour les uns mais aussi pour les autres.
 
Murat-sur-Vèbre : Battages à l'ancienne /DDM

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