C'est l'été : chers fruits et légumes....

14/8/2013


Publié le 14/08/2013 à 08:04 || La Dépêche du Midi |  J.-M.D.
 
Fruits et légumes trop chers : record historique
 
Les prix des fruits et légumes font le yoyo en fonction, notamment de la météo./ Photo DDM, Manuel Massip 
 
 
Une hausse de 14% pour les fruits, de 17% pour les légumes... Les produits verts atteignent cette année des records historiques sur les étals des marchés et des grandes surfaces. Les fruits et légumes sont bons pour la santé mais leurs prix constituent plus que jamais un obstacle pour les faibles revenus.
 
Chaque année, les prix des fruits et légumes flambent et nourrissent les conversations sur les marchés de plein-vent. L’été ne serait pas l’été sans ce constat récurrent si étroitement lié aux chamboulements de la météo.
 
On savait que les pluies diluviennes de juin entraîneraient inévitablement des retards de production. Mais cette fois, la hausse des produits verts est historique, comme le démontre la dernière enquête publiée hier par Familles rurales. Une étude lourde qui s’est intéressée par le menu aux étiquettes affichées sur les étals, celles de nos marchés locaux, mais aussi celles des grandes surfaces, hard-discounts ou hypers.

Car les fruits et légumes ont plus que jamais un coût. Selon le dernier baromètre santé nutrition publié par l’INPES, 43 % des Français affirment ne pas manger suffisamment de fruits et légumes en raison de leurs prix élevés… Un constat qui nous interpelle d’autant plus que l’OMS nous dispense régulièrement sa sage recommandation : manger tous les jours au moins 400 grammes de fruits et légumes. Suivre ce conseil engendre un coût de 1,20 euro par jour et par personne. Il était de 1 euro en 2011…
 
© FB Leopoldo
 
Alors que nous révèle l’enquête ? Dans ce palmarès de la cherté, la courgette (+ 32 %), la poire (+ 31,4 %) et la pomme (+ 30,4 %) présentent les hausses de prix les plus fortes. Avec des interrogations qui laissent perplexe. Pourquoi la cerise si tardive cette année a-t-elle vu son prix chuter quand celui de la courgette, un des légumes de base de notre alimentation estivale, atteint des sommets ? Arboriculteurs et maraîchers ont sans doute la réponse.
 
Comme chaque année, Familles rurales constate que les prix les plus élevés s’observent sur les marchés avec des produits de proximité, quand les grandes surfaces présentent des prix bas sur des produits importés. Pour le président de l’association, c’est clair, la grande distribution se fournit en produits étrangers pour négocier à la baisse les prix français.
 
«En tant qu’association de consommateurs, nous nous préoccupons évidemment du niveau des prix en rayon, mais ce ne doit pas être un argument pour casser une filière !», rappelle encore Familles rurales, tandis que le syndicat Modef pointe comme à chaque fois l’augmentation des marges d et des prix de la grande distribution. L’an passé, des producteurs du Lot-et-Garonne avaient vendu à Paris sans intermédiaire une partie de leur production. De son côté la FNSEA a demandé hier un grand débat sur les fruits et légumes.
 
 
Publié le 14/08/2013 à  08:04 A.-S.T
 
Courgettes, pommes, abricots... tout augmente
 
Le prix des légumes s'est lui aussi envolé. RelaxNews
 
Qui n’a pas en tête cette fameuse recommandation sanitaire qui accompagne les publicités pour les aliments gras et salés ? «Pour votre santé, mangez au moins 5 fruits et légumes par jour .»
Mais aujourd’hui plus que jamais, s’en tenir à cette recommandation sanitaire et diététique représente un coût non négligeable pour le portefeuille. En cette période estivale, le prix des fruits et légumes s’est envolé de façon très importante par rapport à l’an dernier.
 
Parmi les produits qui battent tous les records, la courgette arrive en tête avec une hausse de prix de 32,64 % par rapport à l’an dernier. Non loin derrière, la poire enregistre également une hausse considérable : + 31,43 % par rapport à 2012. La pomme fait elle aussi trembler le porte-monnaie avec une augmentation de 30,41 %. Fruit particulièrement apprécié l’été, l’abricot a vu son prix bondir de 28,19 %.
 
Et les hausses de prix s’enchaînent pour presque tous les fruits et légumes phares de l’été : le haricot vert (+ 25,07 %) ; la salade (+21,74 %) ; la pêche (+ 15,82 %) ; la fraise (+11,41 %) ; le poivron (+9,97 %) ; la tomate (+ 6,93 %) ; la carotte (+ 6,93 %). L’augmentation la moins marquée concerne la nectarine. Son prix a toutefois augmenté de 5,35 % par rapport à l’an dernier.
 
© FB Leopoldo
 
La cerise échappe à la règle
Seule consolation pour les consommateurs, la cerise. Elle est l’unique produit à avoir vu son prix baisser par rapport à l’année précédente. Avec un prix moyen au kilo de 5,29 € en 2013, la cerise a enregistré une baisse de 12,4 % par rapport à 2012.
 
Les fruits et légumes bio non plus ne sont pas épargnés par cette valse des étiquettes.
 
Après une baisse de leur prix en 2012, ils repartent cette année à la hausse. En cause ? Les conditions météorologiques, les produits bio étant davantage soumis aux aléas climatiques. Néanmoins, leur augmentation (+19 % pour les fruits bio et +15 % pour les légumes) reste en phase avec celle des produits conventionnels.
 
Le prix moyen des fruits bio s’élève à 6,41 € contre 3,78 € pour les fruits conventionnels soit 70 % de plus. Pour les légumes bio, le prix moyen est de 3,83 € contre 2,21 € pour les légumes conventionnels, ce qui représente une différence de + 73 %.
 
Dans le détail, l’écart de prix entre un produit bio et un produit conventionnel est parfois édifiant. Par exemple, le prix moyen d’un kilo de fraises bio s’élève en 2013 à 13,25 € contre 6,54 € pour des fraises conventionnelles, soit une différence de prix de 103 %. Autre exemple : le prix moyen au kilo du poivron bio est 95 % plus élevé que le poivron conventionnel. De quoi mettre à mal le portefeuille...
 
 
Publié le 14/08/2013 à 07:57   Silvana Grasso
 
Sur les marchés : «Après le 15 août, ça ira mieux»
 
 
Que les clients se rassurent : la flambée des prix imposée aux mois de juin et juillet devrait retomber à la fin du mois d’août. C’est en tous les cas l’avis des primeurs des marchés toulousains, qui avouent sans difficulté cette hausse assez spectaculaire : «C’est vrai, en juin et juillet, les prix des fruits et légumes de saison ont beaucoup grimpé à l’achat. Entre 20 et 30 %», remarque Christophe, primeur au marché des Carmes de Toulouse. «On peut donner des exemples : le melon est passé à 4,50 € contre 2,40 € l’an passé. Tout comme les aubergines et les courgettes passées à 3, 00 € contre 1,80 €». Mais il s’empresse de préciser : «Le printemps a été pourri, c’est tout simple. Depuis une dizaine de jours, les prix se stabilisent et retrouvent un niveau normal».
 
Ainsi, hier sur les étals, la majorité des fruits et légumes avaient retrouvé un tarif plus abordable. Le melon à 2,40 € ou les pêches blanches à 3,45 €.
 
DL AFP
 
Au marché Cristal, censé être le marché le moins cher de Toulouse, le constat est le même : «Les nectarines, le melon ont augmenté en juin-juillet d’environ 20 %», affirme Patrick Divoux, délégué sur ce marché de plein-vent. Qui explique : «Le processus est simple : une météo pourrie ralentit la pousse. La quantité devient donc insuffisante par rapport à la demande et les prix explosent». Il précise : «On note d’ailleurs en ce début d’août un décalage de production sur les étals avec l’apparition de poivrons rouges et verts, des aubergines et des courgettes, vous savez les fameux légumes à ratatouille. Plus rares et plus chers au début de l’été, ces légumes vont tout naturellement être présents plus tard dans la saison».
 
En souriant, il ajoute : «C’est un peu le lot de consolation des clients». Ce professionnel espère ainsi que le public va à nouveau remplir son panier de fruits et légumes, laissé un peu vide au début de l’été. Explosion de prix oblige : «On attend les retours de vacances après le 15 août pour recommencer à bien vendre. Le client est vigilant. Il compte et fait attention à son budget. Quand les produits sont trop chers, il n’achète pas».
 
À Victor-Hugo, «le ventre de Toulouse», les avis sont un peu plus mitigés : «Nous n’avons pas spécialement remarqué de hausse sur les fruits et légumes en début de saison», note un marchand, étonné de la question. «Ici, les brugnons et autres pêches sont autour de 5,50 € le kg et le melon aux alentours de 4,80 € le kg». 
 
 
Publié le 14/08/2013 à 07:49 Ugo Bocchi
 
Une hausse des prix localisée
 
La production du melon s'est stabilisée. Son prix aussi./ Photo DDM, D.B
 
Les producteurs de fruits et légumes du Tarn-et-Garonne ont pu constater une hausse des prix localisée et non pas généralisée. La principale raison est d’ordre météorologique. Mais pour eux, la saison n’est pas encore terminée. Le début du mois d’août est prometteur. Delphine Péries, coprésidente du Sicrem le soutient : «En 2013 la récolte a été moins bonne, il est donc normal que les prix augmentent. Mais ça ne concerne pas tous les fruits ni tous les légumes. Par exemple pour les prunes et les nectarines, on parle de moins de 20 centimes de hausse, alors que les récoltes ont baissé de 40 %. Pour les cerises, c’est pareil. Elles valent 2,50 € alors qu’on a perdu la moitié de la récolte. On ne peut pas non plus parler d’une bonne année pour les agriculteurs. Mais voila, une augmentation de 10 centimes, ce n’est pas non plus un gros manque à gagner.»
 
 
Bernard Borredon, président du syndicat du melon du Quercy préfère oublier le mois dernier et se consacrer aux productions et aux ventes à venir : «En juin et en juillet on a eu beaucoup de retard sur le melon. La récolte était faible donc les prix ont augmenté. Mais c’était en juillet. Depuis 15 jours, la production est revenue à la normale. Le melon coûte maintenant autour de 1,15 €, alors qu’en juillet, il coûtait au moins 2 €. Aujourd’hui, le melon n’est pas plus cher que l’année dernière.»
 
Bernard Redon, adjoint à l’agriculture à la mairie de Moissac essaye quant à lui d’expliquer le yoyo des prix : «Cette année, nous sommes sortis de deux grosses années de production. Les prix de vente étaient à la limite du prix de production, notamment pour la prune. Cette année le printemps a été humide, et froid. Il n’y a donc pas la quantité habituelle. L’Espagne ne produit pas plus. On assiste à un marché aéré en termes de production, qui fait monter les prix. C’est le mécanisme de l’offre et de la demande» .
 
Marmande, la commune vire au rouge pour la bonne cause.../Photo DDM PB
 

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