Le CO en finale : "Tous ensemble..."

1/6/2013


ALLEZ CO !!!
 
L'équipe du Castres Olympique, saison 2012-2013
 
Le XV de départ pour la FINALE : Taumoepeau, Mach, Wihongi, Samson, Capo Ortega, Diarra, Caballero, Claassen, Kockott, Tales (cap), Andreu, Bai, Cabannes,Martial, Dulin. Remplaçants : Bonello, Forestier, Tekori, Bornman, Teulet, Bonnefond, Kirkpatrick, Lazar.
 
Jeudi : J-2 ! Les joueurs se sont entraînés au stade de France sous la pluie...

 
Publié le 01/06/2013 à 06:53 | La Dépêche du Midi | J.-M.G.
 
Pour voir la finale à Castres, ils seront des milliers en bleu et blanc
 
Sur la place Soult comme dans les bistrots du centre-ville, tout est prêt pour la finale./ photo DDM,
 
Deux cœurs palpiteront pour le CO aujourd'hui: l'un sera au stade de France et l'autre en centre-ville de Castres et en particulier sur la place Soult où un écran géant sera installé. Bars et cafés s'organisent aussi pour accueillir le public.
 
C'est devenu un incontournable. Un rituel même. Depuis que le Castres Olympique accède aux phases finales ces dernières années, la ville installe un écran géant pour satisfaire ceux qui ne peuvent être du voyage.
 
© Laurent Frezouls
 
Ce soir, dès 19 h, c'est place Soult que l'on attend des milliers de spectateurs devant un écran gigantesque mis en place par la mairie. En attendant le coup de sifflet prévu à 21h, l'animateur Hervé Pardo devrait «chauffer la salle» : musiques, hymnes et pompon girls sont annoncés. Mais aussi quelques surprises inédites, des images d'archives ou d'extraits des matches de la saison à l'écran et même peut être un message vidéo d'encouragement inédit venant de l'hémisphère sud. 
Et il y aura aussi de très nombreux cadeaux et gadgets à gagner. Bref, il y aura tout ce qu'il faut pour faire monter la pression sur une place Soult en sécurité puisque la circulation sera barrée sur l'avenue de Gaulle. Des ateliers de maquillage sont prévus et les bistrots de la place se sont très bien organisés pour répondre aux besoins de la foule : la brasserie Marso ouvre une buvette après un «repas d'avant match», le Palmarium soigne sa décoration et le Côté Jardin se prépare a être envahi.
 
 
Mais les autres cafetiers castrais ne bouderont pas non plus le rendez-vous. Sur la place Jaurès, le restaurant l'Eden, les bars des Arcades ou l'Europe auront leur grand écran avec une carte un peu spéciale pour les assoiffés. Vers l'Albinque, le Zazou Bar offre carrément un buffet campagnard pendant le match. Entre deux, le pub The Quay s'offre même une rediffusion (16h et 18h) de la finale de 1993 contre Grenoble avant le lancement des hostilités. Et bien sûr les frères jumeaux Cocina/Divino sur les quais mettront les bouchées doubles : tapas, DJ, multi-écrans… etc.
 
© Laurent Frezouls
 
Pour l'occasion, la ville a accordé une autorisation exceptionnelle d'ouverture des débits de boissons jusqu'à 4 heures. Cela devrait suffire en cas de défaite mais ce sera un peu court en cas de victoire.
 
En tout cas, certains établissements ont déjà annoncé leur volonté d'ouvrir dimanche, victoire ou pas, afin de bien accompagner le retour des joueurs de Paris prévu en fin d'après midi à l'aéroport avant une belle fiesta au stade Pierre-Antoine. A Castres ou à Paris, tout est maintenant prêt pour que la fête du rugby soit belle.

 
Publié le 31/05/2013 à 08:18    Recueilli par Br. M.
 
Pierre-Yves Revol : «Pour moi, c'est une finale de rêve»
 
Pierre-Yves Revol peut se réjouir d'avoir fait venir Laurent Travers et Laurent Labit au CO./ Photo DDM, E. C.
 
Président de Castres lors du titre de 1993, Pierre-Yves Revol, représentant de l'actionnaire principal au sein du club, vit cette période avec beaucoup d'émotions.
 
À l'issue de la demi-finale victorieuse du CO samedi dernier, Pierre-Yves Revol avait l'impression d'être 20 ans en arrière au milieu de la liesse des supporters. Ses sentiments.
 
Président du Castres Olympique durant 20 ans avant de devenir Président de la Ligue Nationale de Rugby, Pierre-Yves Revol n'a jamais abandonné les affaires du club dont il est aujourd'hui le «patron». Il nous donne son sentiment avant la finale.
 
 
1993-2013 : 20 déjà et voilà le Castres Olympique susceptible de redevenir champion, un grand moment ?
 
Pour l'instant nous ne sommes que finalistes mais cela suscite un grand engouement. Peut-être que le public s'aperçoit que, compte tenu de l'évolution du rugby professionnel, des budgets des grands clubs, c'est sans doute encore plus difficile pour un club de notre dimension d'atteindre le stade de la finale et que notre cote de sympathie dépasse les limites de la ville car nous sommes un peu les représentants d'un rugby des villes modestes qui ne sont plus légion dans le Top 14.
 
 
Le Castres Olympique 2013 ressemble-t-il à celui de 1993 ?
 
Oui, par certains aspects. Un collectif très fort, des entraîneurs qui ont beaucoup d'influence. Ces deux facteurs prédominaient et sont toujours présents actuellement. Et puis ces deux groupes se sont construits sur plusieurs années dans la stabilité. C'était d'ailleurs plus facile à l'époque car les joueurs travaillaient pour la plupart et cela facilitait leur ancrage. J'ajoute que le parrain du club était le même, beaucoup de dirigeants aussi. Cette permanence est assez rare dans le rugby professionnel actuel.
 
© Laurent Frezouls
 
Vous vivez ces moments comme lors de votre présidence en 93 ?
 
Non, car même si nous avions été en demi-finale l'année précédente en 92, autre similitude d'ailleurs, il me semble qu'en 93 les choses sont allées plus vite et que la surprise était plus forte. Là, ce groupe est qualifié depuis 4 ans pour les phases finales et même si nous étonnons beaucoup d'observateurs, notre parcours cette année vient couronner 4 années exceptionnelles pour un club comme le nôtre.
 
© Laurent Frezouls
 
Deux titres à 20 ans d'écart, pour vous ce serait magique ?
 
L'acteur principal de ces épopées c'est Monsieur Pierre Fabre. Il peut se passer du Castres Olympique mais le Castres Olympique ne peut pas se passer de lui. Son soutien personnel, celui de son entreprise se font sans ostentation et parce qu'il veut faire exister la ville à laquelle il est attaché. Moi j'ai essayé de seconder au mieux, avec des hauts et des bas, mais beaucoup de passion les intérêts du club. Ce que je vis aujourd'hui avec d'autres qui étaient présents en 93 comme Gérard Cholley, est formidable. Sans oublier ceux qui nous ont rejoints plus récemment et notamment Michel Dhomps qui fait un bon travail avec l'équipe, qui gère au quotidien le club dans la discrétion, et son prédécesseur Jean-Philippe Swiadek.
 
 
Un mot sur le match ?
 
Pour moi c'est une finale de rêve que d'affronter le Champion d'Europe, sa constellation de joueurs internationaux de toutes nationalités, son Président très médiatique alors que nous ne sommes que «Champion du Tarn» avec 22 joueurs venant de Pro D2, dans notre effectif. C'est un honneur d'être là. Nous sommes les représentants d'une sous-préfecture enclavée. Notre équipe, nos entraîneurs, nos joueurs cherchent à se forger un destin tout en étant conscients de la tâche colossale qui les attend face au maître de l'Europe. En attendant nous montrons que d'autres modèles que celui des grandes agglomérations, peuvent encore exister dans le rugby professionnel. Et cela peut donner de l'espoir à d'autres clubs.
 
 
Publié le 29/05/2013 à 10:09 | Br. M.
 
Castres Olympique : c'est la ruée sur les billets, 7000 places déjà vendues
 
Après Nantes, les Castrais pensaient déjà à la finale de samedi à Paris et au bouclier de Brennus./Photo DDM
 
Sur les 9 000 places octroyées aux supporters castrais par la Ligue, il reste moins de 2000 billets à vendre aujourd'hui à la billetterie du stade Pierre-Antoine pour la finale.
 
De la folie ! 7 000 places ont été vendues hier pour le premier jour de la billetterie ouverte par le club pour ses abonnés aux guichets du stade Pierre-Antoine. Il reste donc à peine 2 000 places seulement pour le grand public à s'arracher aujourd'hui de 9h à 18h pour pouvoir aller supporter le CO en finale du Top 14 contre Toulon samedi à 21h au Stade de France. «Je suis venu installer les barrières à 5h45 du matin et il y avait déjà 4 personnes qui attendaient l'ouverture de la billetterie prévue à 9h et ensuite cela n'a pas arrêté de la journée», indique Jean-Bernard Trevisiol, fidèle bénévole du CO qui aidait à l'organisation de la vente des 9 000 places attribués aux supporters castrais pour ce match. 
 
© Laurent Frezouls
 
Les salariés et bénévoles du CO n'ont même pas pu s'accorder de pause déjeuner tellement le rythme était soutenu aux guichets pour répondre à la demande de billets et de transports pour le déplacement. À tel point que l'on bat les records de 1993 en terme de mobilisation. 28 bus sont déjà pleins pour aller à Paris. Un train de 20 voitures qui peut contenir près de 1 000 passagers, affrété par Havas Voyages La Dépêche pour le compte du club, était déjà rempli à 15h. Grâce à une aide du conseil régional, un second train au même tarif à 110 € aller retour (Toulouse-Paris ; Paris-Toulouse), est affrété. 
 
© Laurent Frezouls
 
Mais cela n'a pas été facile à la SNCF de trouver des rames disponibles. D'ailleurs ce train ne pourra compter que 450 passagers. Il sera possible de réserver sa place dans le train à la buvette à l'entrée du stade ce mercredi, comme aujourd'hui. Un avion avait été aussi mis à disposition des supporters par le voyagiste au tarif de 200 € pour un aller-retour Toulouse-Paris. Il a été rempli en moins de deux. Pour les partenaires, le club a aussi dû prévoir un troisième avion hier soir. Bref, c'est un véritable engouement. Il faut dire que les Castrais attendent un nouveau titre de champion de France depuis 20 ans.
 
© Laurent Frezouls
 
Une fête prévue dimanche
Ce dimanche 2 juin, au retour des joueurs (vers 15h30 à Castres), quel que soit le résultat, le Castres Olympique propose à ses supporters de se retrouver vers 16h au stade Pierre-Antoine pour fêter ensemble la fin de la saison ! Forcément avec le bouclier, comme en 1993, la fête serait encore plus belle.

 
Publié le 29/05/2013 à 08:02 | Br. M.
 
Même les vaches soutiennent le Castres Olympique
 
Les vaches des Julien font le buzz à Castres. Tout le monde se partage leur photo sur Facebook.
 
Dans la famille Julien, agriculteur de père en fils à Lagarrigue, on est supporter du CO depuis toujours. «On est né avec un drapeau bleu et blanc dans le biberon», lâchent Jérôme et David, les deux frères de 32 et 33 ans qui s'étaient dits un jour en plaisantant : «si le CO va en finale, on peint les vaches». «Bah, il a fallu le faire maintenant», explique Jérôme qui, avec sa femme Claire, 32 ans, et son père Henri, 63 ans, ont «décoré» une dizaine de vaches de leur troupeau. Peintes en bleu et blanc et arborant des CO et des cœurs, elles vadrouillent depuis mardi soir dans les prés du Gaec des Jonquilles au pied du Pioch de Gaïx. 
 
 
Et elles ont l'air aussi fières que leurs propriétaires de soutenir le CO. «Elles encerclent parfois la maison des Lapeyre, les parents de Benjamin qui joue à Toulon», s'amuse Henri qui a été éducateur pendant 15 ans au CO. «Nous, on y a joué jusqu'en Reichel», précisent les frères qui s'organisent pour aller à Paris voir la finale. «On a d'abord pensé au train, puis à l'avion et là on est plutôt parti pour y aller en minibus», lâche Jérôme. Et David de lancer un message aux joueurs : «Les avions qui décollent de Castres passent juste au-dessus du pré alors si les joueurs regardent par les hublots ils verront les vaches aux couleurs du CO jeudi matin en partant à Paris».
 
 
Publié le 27/05/2013 à 09:02   Matthieu Gherardi
 
Castres Olympique : les raisons d'une réussite
 
Dulin et Wihongi : deux individualités au service d'un collectif bien rodé./Photo DDM, XdF
 
Les Castrais n'ont pas l'effectif le plus clinquant du Top 14, loin de là. Ils se sont d'ailleurs souvent plaints d'un manque de reconnaissance, certainement un levier que ne se sont pas privés d'actionner Laurent Labit et Laurent Travers.
 
En place depuis quatre saisons, le tandem a patiemment bâti un groupe aujourd'hui capable de rivaliser durablement avec les grosses écuries du championnat.
 
© Laurent Frezouls
 
Après deux barrages perdus (12-35 à Toulouse en 2010, 17-18 contre Montpellier en 2011), celui-ci s'est peu à peu affranchi de son statut d'outsider, franchissant enfin le cap l'an passé (31-15 contre Montpellier) avant de céder à nouveau, en demie cette fois-ci, et en pouvant tout aussi bien gagner (18-24 à Toulouse). En progression constante, il ne restait alors plus aux Castrais qu'à acquérir la solidité mentale qui caractérise les grandes équipes dans les moments cruciaux d'une fin de saison. Celle-là même qui fait toujours défaut à Clermont…
 
Avec leurs récents succès en barrage contre Montpellier (25-12) puis en demie contre Clermont, et donc leur première finale à disputer depuis 1995, c'est désormais chose faite. Ouf, le palier est enfin franchi ! Avec en prime le respect et la crainte que peut susciter chez les autres une telle ascension.
 
 
Mais Castres, c'est aussi un projet de jeu cohérent et surtout en parfaite adéquation avec les hommes à disposition. Sans fioriture mais avec pour maître mot l'efficacité : conquête, défense, buteur.
 
Sur le papier, les individualités sont peut-être d'un niveau inférieur à celles des Toulonnais, Clermontois ou Toulousains. Seulement, lorsque certains sortaient du lot comme Masoe (parti au RCT l'été dernier) Tekori ou Andreu, les excès d'individualisme handicapaient bien plus qu'ils n'étaient bénéfiques.
 
© Press Association / Lynne Cameron - à Scotstoun Stadium .
 
Avant, pour obtenir son salut, le CO mettait son destin entre les mains d'un ou plusieurs hommes, ses leaders de jeu, dont il attendait monts et merveilles.
 
Il leur a certes fallu de la patience mais les entraîneurs tarnais sont aujourd'hui parvenus à rendre leur groupe homogène et conquérant. Au point d'être capable de franchir deux marches dans la même saison ?
 
© Laurent Frezouls
 
Talès sous surveillance médicale
L'ouvreur et capitaine du CO Rémi Tales, victime d'un choc à la cheville samedi, va passer une IRM ce matin à la clinique du sport à Toulouse. Il est possible que sa préparation de la finale s'en trouve un peu retardée.

 
Publié le 26/05/2013 à 03:48
 
Une mêlée de premier de la classe
 
Castres a bâti son succès avec une énorme prestation dans l'épreuve de force
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La mêlée castraise a fait souffrir mille maux à son adversaire. / photo DDM, Xavier de Fenoyl
 
«La mêlée ne fait pas gagner mais elle évite de perdre.» La citation est signée Laurent Travers, l'entraîneur des avants castrais, impériaux hier, avec quatre pénalités récoltées dans ce secteur, (9, 19, 40, 53). D'ailleurs, toutes ont été converties par Kockott, histoire d'enfoncer un peu plus le clou. La clé du succès castrais est bien là, au-delà d'une défense hermétique et d'un abattage monstrueux dans les rucks.
 
Les statistiques parlent d'elles-mêmes. Sur sept introductions, le CO en a assuré six (dont une pénalité) et concédé une pénalité. Et sur onze introductions clermontoises, il a récupéré un ballon et trois pénalités, soit plus d'un tiers de ballons subtilisés à ses adversaires.
 
© Laurent Frezouls 
 
Taumoepeau et Wihongi, les deux «gorilles»
On a d'ailleurs très vite compris que les Auvergnats allaient vivre un enfer dans ce secteur, quand le pack tarnais a emporté son homologue clermontois au point de récupérer le cuir sur une introduction de Parra (5e). «Elle nous lance dans le match», annonce Brice Mach, le talonneur «bleu et blanc», véritable joint entre Taumoepeau et Wihongi (quel coffre avec plus de 70 minutes à concasser du Clermontois dans le jeu également), ses deux «gorilles» comme il se plaît à les appeler.
 
Ceux-ci, notamment Wihongi qui a mis au supplice Chaume et Kayser, ont porté le CO vers le Stade de France. «Il ne faut pas oublier Samson et Capo Ortega, deux poutres, ainsi que nos troisièmes lignes, qui ne sont pourtant pas les plus gros gabarits du championnat», précise Mach. Il n'y avait pas trop de failles mais ils avaient changé les deux piliers. Il fallait mettre l'impact. Et quand le talon lève le pied, si tu pousses, il n'y a plus trop d'équilibre», analysait pour sa part Yannick Caballero.
 
© Laurent Frezouls 
 
«La mêlée, c'est l'humilité»
De son côté, Julien Bonnaire accusait le coup : «On savait que Castres était solide et on a eu du mal à les attaquer. On a beaucoup trop subi et ça ne pardonne pas.»
 
Pour autant, pas question de s'enflammer du côté de Laurent Travers. «J'ai souvenir de matches où l'on a subi. Un moment, on a même décrié notre mêlée. Alors on ne va pas se prendre pour d'autres. La mêlée, c'est l'humilité», tempérait le technicien, qui reconnaissait toutefois que «l'ascendant pris avait joué dans les têtes», qu'elles soient castraises ou clermontoises. Et peut-être aussi dans celles des Toulonnais…
 
 
Publié le 01/06/2013 à  08:40    J. A. et Br. M.
 
Travers et Labit : deux hommes, un destin
 
Les entraîneurs de Castres sont devenus inséparables sur le terrain comme dans la vie.
 
Labit et Travers / DDM  REMY GABALDA
 
Ils vont quitter le Castres Olympique en début de semaine prochaine, avec ou sans bouclier à leur palmarès, mais avec un très beau chapitre inscrit dans l’histoire du club. En quatre ans Laurent Labit et Laurent Travers ont hissé le club castrais sur les plus hautes marches du Top 14. Considérés comme parmi les meilleurs entraîneurs actuels, les deux Laurent, Toto Travers et Lolo Labit, leurs surnoms pour les distinguer, n’ont pourtant pas beaucoup de points communs. Mais leur duo est indissociable. « On est différent l’un et l’autre mais on se complète, lâche Labit. Et si on venait à se séparer, cela serait compliqué».
 
Laurent Travers, né à Sarlat, a hérité du tempérament de la France profonde. Laurent Labit, de Revel ville hésitant entre le Tarn et la Haute-Garonne, a reçu un naturel plus méditerranéen. Sur le terrain, chacun à l’extrémité de l’épine dorsale de l’équipe, Toto au talonnage, a travaillé dans l’ombre. Lolo à l’arrière sous les projecteurs, avait de surcroît le rôle exposé de buteur. D’ailleurs, la plupart du temps, ce dernier tient le rôle de communicant, avec l’humour et la dérision comme armes.
 
«Toto» et «Lolo» ont un travail à finir./ Photo DDM, Emilie Cayre
 
A Castres pour apporter de la sérénité
Après avoir raccroché les crampons, chacun a vécu son chemin d’entraîneur. Laurent Travers à Clermont avant de revenir à son premier métier dans la banque. En 2004, Laurent Labit qui fait ses armes d’entraîneur à Gaillac est appelé par Montauban. «Je cherchais un co-entraîneur pour s’occuper des avants», explique-t-il. Un ami commun les met en contact. « Cela a tout de suite fonctionné entre nous», confie Labit qui, huit ans après, sait exactement à l’avance ce que son compère va dire et inversement. Et le club de Sapiac a touché le gros lot. Il retrouve le Top 14 et ne cessera de progresser jusqu’au départ de ses deux entraîneurs vers Castres. Le président Pierre-Yves Revol a eu du flair, alors que le CO se débattait dans les profondeurs du classement et cherchait l’équilibre. «Nous sommes arrivés à Castres il y a quatre ans, pour apporter de la stabilité. Le président ne voulait plus voir le club faire le yoyo et de notre côté, on a vite senti le potentiel des joueurs qui végétaient un peu », affirment les coachs qui ont préféré cette étape castraise dans leur carrière pour ne pas se brûler les ailes alors que de grosses cylindrés leur faisaient déjà les yeux doux.
 
/ Photo DDM
 
Le sérieux et l’humour
L’humilité fait partie de leur méthode qui a métamorphosé le CO qui va jouer quatre phases finales de suite sous leur commandement. Rigueur, état d’esprit, goût du travail bien fait, ils montrent l’exemple aux joueurs qui ne peuvent qu’adhérer à leurs discours cohérents et francs. Sachant alterner le sérieux et l’humour, ils ont su créer un groupe solidaire, homogène et décomplexé qui va aujourd’hui tenter de décrocher le Brennus. «Par crainte d’un discours usé auprès de joueurs qu’ils entraînent depuis longtemps», les deux hommes ont décidé de rejoindre le Racing Métro la saison prochaine. Un vrai défi pour le duo qui va passer du confort de l’ombre de la sous-préfecture tarnaise à la pression de la lumière de la capitale. Mais la remise en question permanente est le secret de leur succès. Les deux hommes voient deux fois par un «coach pour les coachs», l’ancien basketteur Richard Bador qui a aussi de grands patrons parmi ses clients, pour faire évaluer leur travail et faire évoluer leur «couple». «On se met à nu avec lui tous les 6 mois», lâche Labit.
 
/ Photo DDM, Emilie Cayre
 
CV Express :
Laurent Labit > 45 ans. Joueur au poste d’arrière : Castres (1987-1996), Colomiers (1996-1999), Béziers (1999-2002), Bordeaux-Bègles (2002-2003), Gaillac (2003-2004). 
Entraîneur : Montauban (2004-2009), Castres (2009-2013)
Palmarès : champion de France avec le CO en 1993
 
Laurent Travers > 44 ans. Joueur au poste de talonneur. Sarlat, Brive.
Entraîneur : Clermont (2001-2003), Montauban (2004-2009), Castres (2009-2013).
Palmarès : champion d’Europe avec Brive en 1997.
 

/ Photo DDM, Emilie Cayre
 
© Laurent Frezouls
 
 
 
© Laurent Frezouls
 
© Laurent Frezouls
 

 
 
 
(Articles : La Dépêche du Midi + Photos FB / CO)


 

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