Publié le 27/01/2012 09:45 | Richard Bornia
Lavaur : 40 ans des fêtes générales
René Cazelles, un Olympia à lui tout seul
L'après midi dominicale, clou du programme, avec près de 8000 personnes pour acclamer les artistes.
Pendant des décennies ce fut le plus grand plateau de variétés de France et il se trouvait à Lavaur. A l'époque où Guy Lux faisait la pluie et le beau temps à la télévision, une équipe de bénévoles, dans une petite ville du Tarn, réussissait chaque année un véritable tour de force : réunir sur une même scène, lors des fêtes générales, des vedettes de dimension internationale. À la tête du comité des fêtes pendant 40 ans, René Cazelles sort ce week -end un ouvrage qui relate cette incroyable épopée. En 1962, en tête d'affiche : Jacques Brel et Isabelle Aubret. En 63 Luis Mariano et Annie Cordy, l'année suivante Marcel Amont et Enrico Macias. Et tous les ans devant 7000 à 8000 spectateurs, se sont produits : Richard Anthony, Dalida, Sacha Distel, Rika ZaraÏ, Adamo, Françoise Hardy, Michel Fugain, Charles Trénet, Pierre Perret, Antoine, Lama, Nicoletta, Claude François, Michel Sardou, etc...
Dans l'avant-propos de l'ouvrage, Jean-Pierre Gaubert, journaliste qui couvrait cet événement dans les colonnes de notre journal, trouve les mots justes pour parler de l'implication de René Cazelles : « Ces pages d'histoire locale restent le témoignage précieux d'un honnête homme qui dit ce qu'il est et ce qu'il a fait. Les fêtes de Lavaur nous ont permis, entre autres rendez-vous culturels de qualité, de découvrir l'âme même de ce pays riant et chaleureux » Les « anciens » se souviennent encore de ces moments somptueux, les jeunes en parlent grâce à la mémoire collective : « C'est fou comme les chansons d'alors jouaient un rôle fédérateur. Au lendemain du drame algérien et des valeurs proclamées en mai 1968, elles exprimaient les aspirations de la jeunesse », analyse Jean-Pierre Gaubert. Pendant 40 ans, la première semaine de septembre, le rituel était immuable : une soirée, pour les mamies et les papis consacrée à l'opérette. Une autre soirée dédiée au jazz, un Marciac avant l'heure avec en lever de rideau la Lyre de Lavaur. Enfin, l'après midi dominical, clou du programme, avec près de 8000 personnes pour acclamer les artistes, toutes des stars de l'époque.
Linda de Souza, Mireille Mathieu et aussi Jacques Brel
Gérard Lenorman, Rhoda Scott, Ringo, Carlos, Julien Clerc il est impossible de tous les citer. Linda de Souza : « Une bonne leçon de folklore portugais qui s'est terminé comme un feu d'artifice dans la bonne humeur », écrivait la Dépêche du Midi, visiblement sous le charme de la chanteuse à la valise en carton. Mireille Mathieu en 1984, a servi de bouée de sauvetage.
«Nos galas de variétés ne marchaient plus, les têtes d'affiche ne faisant plus de tournée d'été. Personnellement je n'étais pas un fan de Mireille Mathieu, mais elle était disponible », se souvient René Cazelles. La bouée de sauvetage s'est un petit peu dégonflée. Si, sur le plan artistique, les spectateurs furent enthousiasmés par les paillettes et le timbre de la demoiselle d'Avignon, la soirée se solda par un sévère déficit avec seulement 1390 entrées payantes. Nous étions loin du 2 septembre 1962. 15 heures, 8000 spectateurs, Brel monte sur scène : « » Il saisit l'auditoire, s'en empara, le tritura, le malmena et le hissa à bras-le-corps vers les hauteurs d'exaltations. À sa sortie, Jacques Brel essora sa chemise complètement trempée », se souvient René Cazelles.
Publié le 21/02/2001 | La Dépêche du Midi
Lavaur : Charles Trenet fut la vedette des fêtes
Charles Trenet fut la vedette des fêtes DDM
Le dimanche 1er septembre 1968, le gala de variétés des fêtes de Lavaur accueillait en vedette Charles Trenet.
Un plateau exceptionnel avec Georgette Lemaire, Joe Dassin, Michel Fugain, Christian Mery, Josy Andrieu, Melisa, Manitas de Plata. « Je me souviens que cette année-là, nous avions sollicité, en vain, les vedettes qui faisaient la « une » de l'époque: Petula Clarck, Sheila, Nana Mouskouri, Aznavour, Bécaud, Perret et bien d'autres », se souvient René Cazelles, ancien secrétaire du comité des fêtes de 1960 à 1999. Il poursuit: « Devant cette avalanche de forfaits, nous nous sommes posé la question: pourquoi pas Charles Trenet?!» Le gala attira 2.817 spectateurs, venus parfois de fort loin et malgré la concurrence déloyale d'un gala d'Adamo à L'Union, le même jour à la même heure.
« Charles Trenet attaqua son tour de chant dans des conditions psychologiques déplorables puisque son arrivée sur scène fut ponctuée par quelques sifflets et fit fuir une centaine de spectateurs! Mais dès la deuxième chanson, Trenet avait gagné la partie. Son extraordinaire sens du rythme et sa voix restée intacte, malgré les ans, permit à Trenet de pouvoir charmer son auditoire avec des chansons vieilles de trente ans, car ces textes, eux, tout comme lui d'ailleurs, ne vieillissent pas. Et Trenet réussit l'exploit de se faire rappeler par le public!», écrivait quelques jours après le gala René Cazelles. D'ailleurs, ensuite, Charles Trenet parla de Lavaur à la télé. « Il utilisa des termes particulièrement chaleureux quand il cita notre ville qui lui inspira une chanson: Il y avait des arbres », souligne René Cazelles. R. B
J'ai 3 photos du spectacle de 1962 : 1 de Jacques Brel, celle du site, une d'Isabelle Aubret et une de la foule assise en plein air...sur laquelle je figure avec ma famille (J'avais 14 ans..)..Souvenir agréable de jeunesse....
