Noël, leurs plus beaux souvenirs

26/12/2023


Publié le 23/12/2023 | L'indépendant |  Corine Sabouraud

"Mes institutrices décoraient le sapin avec de véritables bougies" 
Ils racontent leurs plus beaux souvenirs de Noël



Deux lecteurs de L'Indépendant nous ont raconté leurs plus beaux souvenirs de Noël. / Ind, Pixabay Y.B.

André Fernandez, 77 ans, de Narbonne


André, 77 ans bientôt, se souvient de ses Noël narbonnais. / Ind, DR

J’ai peut-être quitté Narbonne depuis plus de cinquante ans, mais j’ai toujours le bruit des pavés de la rue Droite chevillé dans ma mémoire. 81 rue Droite, le berceau de ma vie, près de l’école maternelle Bistan aujourd’hui disparue, mais toujours vivante dans ma mémoire et mon cœur.



Ma passion de Noël est née dans cette école. Mademoiselle Jeanne et sa sœur Madame Blanche, mes institutrices de maternelle, avaient semble-t-il cette même passion. Elles décoraient et allumaient les véritables bougies d'alors, il n'existait pas de guirlandes électriques en ce temps-là, qui ornaient le pin ramené de la Clape. Les voir éteindre ces véritables chandelles entre leurs deux doigts mouillés furtivement par leur salive, nous fascinait.



Les rues de Narbonne étaient loin d’être illuminées comme aujourd’hui. Mon père nous prenait le soir du 24 décembre dans le vent et la pénombre pour nous acheter quelques chocolats à la pâtisserie, de la rue Droite. Ma mère nous préparait pendant ce temps, sur la grosse cuisinière à bois et charbon, un simple et délicieux repas de fête. Puis, il fallait bien vite nous coucher, car le Père Noël allait venir dans la nuit nous apporter une partie de notre modeste commande. Nous étions réveillés pour admirer ces cadeaux fabuleux.



J’ai bientôt 77 ans, j’ai exercé le métier d’instituteur loin de Narbonne, à Riberac, mais cette magie de Noël ne me quittera plus jamais, surtout entretenue par des parents, eux aussi, amoureux de Noël.
Simple et heureux souvenirs lointains de nos Noël Narbonnais. Nostalgie et non regrets…


Lambert Balayé, 71 ans, de Perpignan


Lambert a 5 ans et demi lorsqu'il rencontre pour la première fois le Père Noël à Perpignan. C'était le 20 décembre 1957. / Ind, D.R.

Noël 1957, quartier Mailloles à Perpignan. J’ai 5 ans et demi et comme tous les enfants, j’attends avec beaucoup d’impatience le matin du 25 décembre pour découvrir mes cadeaux apportés dans la hotte du Père Noël.

Après un début de nuit agitée, guettant le moindre bruit signifiant l’arrivée de ce Monsieur si attendu, j’ai fini par m’endormir. Avec ma sœur, dès le réveil et après le bonjour à nos parents, nous partons découvrir nos jouets disposés autour du sapin. Je découvre un superbe cyclorameur bleu.



Sitôt le petit-déjeuner avalé, me voilà dans la rue à faire des allers-retours en slalomant autour des plaques d’égouts. Au fur et à mesure, arrivée des copains. Nous détaillons les différents cadeaux et chacun s’amuse avec ses nouvelles acquisitions. Les trois quarts ayant des habits de cow-boys et d’Indiens, je me retrouve rapidement tout seul. Rentré en pleurs, mes parents me demandent alors ce qui se passe. 

Je raconte que je suis seul à jouer parce que je n’avais pas les mêmes jeux. Papa m’explique qu’avec le rameur je pourrais faire la diligence ainsi mes copains l’attaqueraient etc... Adopté, mais bien sûr, cela n'a duré qu’un temps et me revoilà à nouveau en pleurs. Ce chagrin s’est prolongé toute l’après-midi. Mes parents désespérés de me voir si triste me font comprendre que tout peut s’arranger et que peut-être demain…



Le matin suivant, je reste étonné à la vue d’un ensemble de cow-boy disposé sur le fauteuil. Mes parents, cachés derrière une porte, regardent, les larmes aux yeux, ma réaction. Je courus les chercher en criant : "Le Papa Noël est revenu !" Aussitôt habillé, me voilà sorti pour retrouver mes amis.

Pourquoi cette anecdote restera le plus beau Noël de mon enfance ? Tout simplement, cet habit de cow-boy avait été pendant la nuit confectionné avec les sacoches du vélo de papa.



Maman couturière de profession et papa, un brin bricoleur, avaient taillé, cousu, assemblé avec du matériel de cordonnier appartenant à mon arrière-grand-père, puis fabriqué deux étuis pour mes revolvers Solido à amorces, une ceinture, un chapeau de la police canadienne ramené par mon père à son retour d’Allemagne, des manchettes avec des franges, une étoile de shérif découpée dans un couvercle de boîte de conserve.

Aujourd’hui, à 71 ans et en cette période de fin d’année, j’aime entendre ma maman, 101 ans, me conter encore cette histoire. Merci à eux.


 

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