Lavaur, ses galas de variétés

30/9/2024

  Lavaur, ses galas de variétés  

Publié le 12/08/2024 | La Dépêche du Midi |  R.B.

Quand Lavaur était la capitale de la variété
en France



8 000 spectateurs, chaque année, pour le plus grand gala de variété en France. / DDM

Ils sont venus, ils étaient tous là !
Pendant 40 ans, le gala lors des fêtes générales a proposé des plateaux en or. Souvenirs, souvenirs… On vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître.

Richard Anthony, Dalida, Sacha Distel, Rika Zaraï, Adamo, Françoise Hardy, Pierre Perret, Antoine, Lama, Nicoletta, Claude François, Michel Sardou… et l’on en oublie.
Dans les années 60 à 80, pendant les fêtes de Lavaur, c’était un peu comme si la mythique scène de l’Olympia s’installe dans la cité cathare.


Adamo

René Cazelles, président du comité des fêtes de Lavaur pendant 40 ans, dans son ouvrage paru en 2012, raconte la fabuleuse histoire des galas à Lavaur lors des fêtes générales.
Pendant quatre décennies, la première semaine de septembre, le rituel était immuable : une soirée, pour les mamies et les papis consacrée à l’opérette. Une autre soirée dédiée au jazz, un Marciac, avant l’heure avec en lever de rideau la Lyre de Lavaur.


Sylvie Vartan sur la scène de Lavaur (Tarn) en 1969. (©Patrick Dubroca)

Gérard Lenorman, Ringo, Carlos, Julien Clerc, Mireille Mathieu,
Charles Trenet…

Enfin, l’après-midi dominical, le gala de variétés, clou du programme, avec des milliers de personnes pour acclamer les artistes, toutes des stars de l’époque. Les plus anciens s’en souviennent encore.

Gérard Lenorman, Rhoda Scott, Ringo, Carlos, Julien Clerc, Mireille Mathieu… et Linda de Souza : "Une bonne leçon de folklore portugais qui s’est terminé comme un feu d’artifice dans la bonne humeur", écrivait Patrice Soccia de la Dépêche du Midi, visiblement sous le charme de la chanteuse à la valise en carton.


"Cloclo", Claude François

Le dimanche 1er septembre 1968, reste dans les mémoires. Un plateau exceptionnel avec Georgette Lemaire, Joe Dassin, Michel Fugain, Manitas de Plata et en vedette Charles Trénet.
Malgré la concurrence déloyale d’un gala d’Adamo à L’Union, le même jour, à la même heure, les spectateurs sont là, en nombre.


Les Compagnons de la Chanson

Toutes les vedettes sont passées par la cité du Jacquemart
La capitale des variétés en France, au XXe siècle, porte un nom : Lavaur. C’est à l’imagination et à la volonté du comité des fêtes de l’époque, avec à sa tête René Cazelles, que l’on doit ces galas hors normes qui se tenaient sous la grande Halle aujourd’hui disparue.

Le célèbre tourneur Jean Renzulli connaissait tout le show-business et toutes les vedettes sont donc passées par la cité du Jacquemart. Les spectacles commençaient à 14h30 et il n’est pas rare qu’à 19h la fête ne soit pas encore terminée.


Annie Cordy

Pour donner une idée du défilé de stars qui irriguait la commune à la fin de chaque période de grandes vacances, le nom de Francis Cabrel n’apparaissait qu’en sixième position sur l’affiche du gala en 1979.

Sur l’affiche, la star c’est Dalida, suivi par Pierre Perret, Patrick Sébastien, Marie Myriam et Hervé Vilard.


Brel électrise la foule


Brel, à Lavaur, en 1962. / DDM

2 septembre 1962 : la place Pasteur est noire de monde. Le public a déjà applaudi André Aubert, imitateur et chauffeur d’ambiance. Puis c’est au tour d’Isabelle Aubret, tout juste auréolée de son Grand Prix de l’Eurovision.

Mais les 2 500 personnes, qui ont déboursé de 5 à 12 nouveaux francs pour assister à ce gala de variétés, sont venues pour cet homme qui s’avance vers le micro. Il est grand, il est maigre, avec ses dents chevalines, ses lèvres trop charnues, les oreilles un peu trop grandes, la coiffure raide.


Serge Lama

"Il a saisi l’auditoire, s’en est emparé, l’a trituré, l’a malmené et hissé à bras-le-corps vers les hauteurs d’exaltations. À sa sortie, Jacques Brel a essoré sa chemise complètement trempée", se souvient, dans nos colonnes, René Cazelles, 82 ans.

"Le Grand Jacques", en cette année 62, interprétait les chansons de son dernier 33 tours : "Les bourgeois", "Le plat pays", "Une île", "Madeleine", "Rosa"… de chef-d’œuvre en chef-d’œuvre, vêtu d’une chemise blanche et d’un costume sombre, l’artiste, comme à l’accoutumée, termine son tour de chant littéralement vidé.


Gérard Lenorman

"Avant de rentrer sur scène, dans les coulisses, on entendait déjà les vivats du public. Je me suis approché de Brel pour lui dire que c’était gagné.
Il m’a regardé, et avec son accent inimitable, il m’a rétorqué : Sachez Monsieur, que ce n’est jamais gagné d’avance !"


Enrico Macias


L’affiche des fêtes de Lavaur en 1979


Mireille Mathieu



 

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