Villes d’Occitanie : îlots de fraîcheur
Villes d’Occitanie : îlots de fraîcheur
Publié le 19/01/2025 | Midi Libre | Ludovic Trabuchet
Pieds de murs, ville jardin, cours nature…
Comment des villes d’Occitanie ont recréé des îlots de fraîcheur

Des rues revégétalisées dans l’Aude, de la nature dans des cours d’école dans l’Hérault, une ville jardin dans les Pyrénées-Orientales… trois exemples inspirants. / ML, DR
L’Ademe, dans le cadre de son dispositif "Plus fraîche ma ville"; a mis en avant des réalisations exemplaires en région. Tour d’horizon…
Inspirer. C’est aussi le but du dispositif “Plus fraîche ma ville” de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), qui régulièrement sur son site internet, illustre par des exemples concrets réalisés dans des communes de toutes tailles, comment recréer des îlots de fraîcheur en ville.
Pour l’Occitanie, l’un des projets les plus emblématiques est celui de Saint-Michel-de-l’Anès, village audois de 480 habitants à l’ouest de Castelnaudary, en 2014, qui a consisté à investir "les pieds de mur" pour rafraîchir quinze de ses rues anciennes. Des plantes grimpantes ont ainsi été installées sur les façades des maisons, en collaboration avec les habitants volontaires.
"Ce travail paysager a nécessité une adaptation des espaces fleuris aux conditions climatiques et un respect de l’environnement, avec l’implantation de variétés peu ou pas arrosées et des choix adaptés aux emplacements : espèces couvrantes à l’ombre, grimpantes le long des murs de soutènement, et pelouses dans les espaces naturellement humides", décrit Henri Pradalier, premier adjoint au maire.

Saint-Michel-de-Lanès / ML
Clématites, jasmins étoilés, chèvrefeuilles et rosiers lianes, en plus d’embellir le bourg, ont très vite apporté un confort thermique pour les habitants, "ces plantes atténuant le caractère minéral des rues et diminuant l’effet d’îlot de chaleur urbain", décrit l’Ademe. Et ce, avec une gestion raisonnée de l’eau.
Dans le même temps, les rues ont été réhabilitées avec un pavage et un drainage optimisé pour les eaux pluviales. Contrainte : l’investissement de quelque 2 M€ étant conséquent pour une commune aux moyens limités, il a fallu dix ans pour boucler le chantier. Pour autant, le programme a depuis été repris dans certains villages voisins.

Festival de rue, Saint-Michel-de-Lanès / DDM
Des jardins sur les parkings
Dans les Pyrénées-Orientales, où les notions de sécheresse et de réchauffement climatiques ne sont désormais plus abstraites, la ville d’Elne, 10 000 habitants, a souvent été citée en exemple pour son projet de "ville jardin citoyenne"
L’idée : faire place à la nature là où, hier encore, régnait la voiture, c’est-à-dire désimperméabiliser des rues et places – où le stationnement induisait de surcroît des nuisances, en sus de l’effet îlot de chaleur – pour les transformer en jardins partagés comestibles qui visent à développer une micro-agriculture urbaine.

Elne : des plantations citoyennes pour une ville verte / Ind
"Au début, certains voisins n’étaient pas d’accord, puis ce sont eux qui désormais prennent plaisir à s’occuper du jardin", témoigne André Trives, adjoint à l’agroécologie. Qui ajoute : "Ces chantiers ne prennent que deux à trois jours et tout le monde peut le faire". Avantage de ce choix : il permet de bénéficier de nombreux financement, notamment ceux de l’Agence de l’eau, puisque cette renaturation de la ville permet la restauration du cycle naturel de l’eau.
Elne s’est d’ailleurs engagée plus loin dans cette démarche en créant un collectif citoyen de vigilance, de réflexion et de propositions sur les questions liées à l’eau, ce qui a permis de récupérer les eaux de pluie pour arroser les jardins partagés. La boucle est bouclée.

Ecole maternelle à Sète / ML
Une autre école
À Sète, dans l’Hérault, on a aussi désimperméabilisé… mais les cours d’écoles. Celles-ci, bétonisés à 90 %, "agissaient comme un radiateur à inertie", décrit l’Ademe.
Trois établissements ont ainsi été retenus et, à raison de 550 000 € chacun – coût largement subventionné – les cours ont été renaturées, en pensant la répartition des diverses zones (jeux, végétalisées, d’ombrage, imperméabilisées, etc..) et leurs connexions entre elles.

Sète : on va peu à peu laisser l'eau s'écouler dans les cours des écoles / ML
De vrais îlots de fraîcheur en ville et, autre avantage selon l’Ademe, "une prise de conscience pour les enfants de l’eau, de son cycle et de l’importance de l’infiltration".
Ces trois exemples montrent qu’il est possible de rendre nos villes et villages plus résilients face au défi du réchauffement climatique. Sur son site*, l’Ademe en présente de nombreux autres, partout en France, à l’image de la microforêt de Bordeaux ou du revêtement alternatif – qui permet une baisse d’une vingtaine de degrés de la température au sol de la rue lors des fortes chaleurs – à Cuers. Inspirant !

"Elne ville jardin" : Végétalisation et agriculture urbaine / Ind
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