Dix Tarnais méconnus dans l’histoire

4/12/2024

  Dix Tarnais méconnus dans l’histoire  

Publié le 12/10/2024| La Dépêche du Midi |  Rédaction Tarn

Découvrez ces dix Tarnais méconnus
qui ont marqué l’histoire



« Ces Tarnais qui ont marqué l’histoire », le nouvel ouvrage de Max Assié. / DDM - DR

À l’occasion de la sortie du nouveau livre de Max Assié, « Ces Tarnais qui ont marqué l’histoire », coup de projecteur sur dix personnalités, dix destins hors normes, qui ont laissé leur empreinte, chacun à leur façon.

Au-delà de Jean Jaurès, d’Henri de Toulouse-Lautrec, du navigateur Jean-François de Galaup de Lapérouse, du maréchal Soult et de la romancière Louisa Paulin, de nombreux Tarnais moins connus ont également marqué leur époque. Dans son nouvel ouvrage « Ces Tarnais qui ont marqué l’Histoire », l’historien Max Assié, conseiller scientifique du Musée Jean Jaurès de Castres et président de la Fédération des Associations Culturelles et Intellectuelles du Tarn retrace la vie de 50 personnalités tarnaises.

La sortie officielle de l’ouvrage se fera vendredi 18 octobre à 17 h, à l’Hôtel du Département à Albi et samedi 19 octobre à 15 h, au Centre national et musée Jean Jaurès de Castres. La présentation du livre sera suivie d’une séance de dédicaces par l’auteur.

PHILIPPE PINEL (1745-1826)

Philippe Pinel. / DDM, DR

Médecin, ce natif de Jonquières, près de Castres est considéré comme le père de la psychiatrie française. Le 25 août 1793, il est nommé médecin en chef de l’hôpital Bicêtre, à proximité de Paris. Il prend conscience des conditions précaires dans lesquelles vivent les malades aliénés qui voisinent avec les forçats et les criminels. Partisan d’un traitement humain, il s’intéresse au travail du surveillant Jean-Baptiste Pussin, le « gouverneur des fous », qui retire les chaînes de certains aliénés trop agités afin qu’ils puissent retrouver plus de calme et de sérénité. Le 13 mai 1795, il est nommé médecin-chef à l’hôpital Salpêtrière réservé aux femmes et, dès son arrivée, il fait enlever les chaînes des malades. En 1801, il rédige un traité sur l’aliénation mentale, dans lequel il justifie sa méthode : « Les aliénés, loin d’être des coupables qu’il faut punir, sont des malades, dont l’état pénible mérite tous les égards. »

LÉO TROUILHET (1881-1969)

Léo Trouilhet. / DDM, DR

L’ingénieur Léo Trouilhet passa son enfance et une partie de sa jeunesse à Moularès où il a toujours possédé une maison de campagne. Il était convaincu que la machine se devait de pallier le manque de bras et qu’il fallait aider les ménagères à diminuer au maximum les corvées domestiques. En 1913, l’ingénieur lyonnais Trouilhet fut l’inventeur du fer à repasser électrique. Il créa la société Calor qui produisit, de 1919 à 1958, les premiers radiateurs paraboliques, des bouilloires électriques, des chauffe-fers à friser, des couvertures chauffantes, des aspirateurs, des sèche-cheveux pistolets, des rasoirs électriques et des fers à repasser à vapeur.

ROSE BARREAU (1773-1843)

Rose Barreau. www.bridgemanimages.com

Rose Barreau, dite « Liberté Barreau », née à Sémalens, fut une des toutes premières femmes soldats. En 1792, elle s’engage comme volontaire dans le 2e bataillon du Tarn, afin de suivre son mari et son frère. Le 13 juillet 1793, à Biriatou, son unité est attaquée par les forces espagnoles. Elle est témoin de la mort de son frère, puis voit son mari être grièvement blessé, une balle l’ayant touché à la poitrine. Suivie par les autres fantassins, elle se précipite vers les soldats espagnols en faisant feu de tout bois. À court de munitions, elle charge alors l’ennemi avec son sabre. Le 30 décembre 1793, la Convention nationale inscrit son exploit dans le Recueil des actions héroïques et civiques des Républicains français.

ARTHUR BATUT (1858-1918)

Arthur Batut. / DDM, DR

Trente ans après la première photo aérienne, le photographe de Labruguière Arthur Batut fut le premier à obtenir un cliché avec un cerf-volant, technique plus souple et moins coûteuse que l’aérostat. En 1888, en observant un papillon planer, l’idée lui est venue d’accrocher une chambre noire sous un cerf-volant. Il en construit un de 2,50 m de haut et 1,75 m de large, avec une armature en bois renforcée aux angles par une toile résistante. En 1888, au-dessus de Labruguière, il obtient sa première prise de vue aérienne automatique. Après quelques perfectionnements, il prend en 1889 une photographie à une hauteur de 90 m. Durant la Première Guerre mondiale, l’aérophotographie, va faire preuve de son efficacité pour l’observation de l’ennemi. Le 1er avril 1907, Arthur Batut réalise la première photographie aérienne stéréoscopique à 477 mètres de hauteur.

PAUL BODIN (1847-1926)

Paul Bodin. / DDM, DR

Le nom de l’Albigeois Paul Bodin, ingénieur de la Société de Construction des Batignolles et professeur de l’École Centrale, est associé au viaduc du Viaur qui relie les versants tarnais et aveyronnais. En 1889, pour la construction de cet ouvrage, le projet de Paul Bodin fut préféré à celui de Gustave Eiffel. Réalisé de 1895 à 1902, le viaduc du Viaur, de 460 m de long et de 116 m de haut, repose sur le système innovant des arcs équilibrés et de la méthode des déformés. De 1897 à 1909, la renommée internationale acquise par l’ingénieur Bodin lui permit d’obtenir des chantiers à l’étranger : pont Troïtsky en Russie, viaduc de l’Assopos en Grèce, viaduc du Faux Namti en Chine.

ÉLISA LEMONIER (1805-1865)

Elisa Lemonier. / DDM, DR

Élisa Lemonier, native de Sorèze, fonda l’enseignement professionnel féminin. À Paris, en juin 1848, avec 12 militantes féministes, elle créa l’Union fraternelle des travailleuses. Elle répétait aux femmes : « N’attendez pas que les hommes agissent pour vous, agissez donc vous-mêmes, et quand ils vous verront à l’œuvre, ils commenceront à vous prendre au sérieux. » En 1856, elle constitua la Société de protection maternelle, qui se transforma en Société pour l’enseignement professionnel des femmes. Sa première école professionnelle pour les jeunes filles ouvrit le 1er octobre 1862.

GASTON VEDEL (1899-1993)

Gaston Vedel. / DDM, DR

Pionnier de l’aéropostale, résistant et déporté, le Carmausin Gaston Vedel a publié en 1976 « Pilote oublié », un livre de souvenirs retraçant sa vie aventureuse du Maroc à Ravensbrück en passant par l’Éthiopie et l’Espagne. Pilote de la première génération des lignes aériennes Latecoere, chef d’escale à Barcelone pendant la guerre civile, il côtoya Jean Mermoz, André Malraux et Joseph Kessel avec lesquels il conservera des liens. Engagé dans les Forces Françaises Libres dès 1940, il fonda en France un important réseau de renseignements. En 1946, il créa la société d’aviation Air Atlas.

LUCIE BOUNIOL (1896-1988)


Lucie Bouniol. / DDM, DR
Lucie Bouniol qui naquit à Giroussens où elle termina sa vie, est une grande oubliée de l’histoire de la sculpture. À 16 ans, elle quitte le Tarn pour étudier la sculpture aux Beaux-Arts de Marseille puis de Paris, où elle a pour maîtres Antoine Bourdelle et Paul Landowski. Ses sculptures se rattachent à la grande tradition réaliste du XVIII° siècle. Elle n’a pas eu la renommée de Camille Claudel mais elle va se faire connaître en sculptant… des monuments aux morts entre les deux guerres. Peintre et sculpteur, Lucie Bouniol fut également une intellectuelle, qui fréquenta la scène culturelle parisienne et amie de la romancière Colette.

LUCIEN FABRE (1889-1952)

Lucien Fabre. / DDM, DR

Originaire de Pampelonne, Lucien Fabre est un personnage multiple : ingénieur, industriel, homme d’affaire, traducteur de la théorie de la relativité d’Einstein, romancier Prix Goncourt, poète, dramaturge et essayiste. Après avoir été ingénieur au ministère de l’Armement, en 1919, il devient administrateur de la Compagnie de chemin de fer armoricains, puis intègre la Société Lorraine-Dietrich qui produit des moteurs d’avions. En 1925, Lucien Fabre se rend en Roumanie où il fonde une société d’industrie aéronautique et la banque Fabre et Hassner. Il obtient le prix Goncourt en 1923 pour son roman « Rabevel ou le mal des ardents ». Il se lie d’amitié avec Léon Blum qui envisage de lui confier le ministère de la Défense nationale et de la Guerre en cas de victoire aux législatives de 1932. Ne parvenant pas à obtenir une investiture dans le Tarn, avec l’appui de Blum, en 1936, Lucien Fabre est candidat malheureux dans l’Aude. Durant l’occupation, il retourne dans Tarn où il dirige la fabrique de meubles Multiplex à Carmaux, créée par son frère André.

JEANNE-ÉMILIE DE VILLENEUVE (1811-1854)

Jeanne-Émilie de Villeneuve. / DDM, DR

Jeanne-Émilie de Villeneuve qui passa son enfance au château d’Hauterive près de Castres, créa la congrégation de Notre Dame de l’Immaculée Conception en 1836. Cette communauté religieuse fut rapidement connue sous le vocable de « Sœurs Bleues de Castres » en raison de la couleur de leur habit. Avec d’autres religieuses, elle accueille les femmes pauvres, les plus démunies et les laissées-pour-compte : jeunes ouvrières, femmes malades, détenues, prostituées. Le rayonnement de la congrégation des « Sœurs Bleues » s’étendit à l’Afrique : Sénégal, Gambie, Gabon. Sœur Jeanne-Émilie de Villeneuve fut canonisée par le pape François le 17 mai 2015 et déclarée sainte.


 

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégories

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !
 



Créer un site
Créer un site