Blaye-les-Mines, l'ancien lavoir
Blaye-les-Mines, l'ancien lavoir
Publié le 29/01/2024 | La Dépêche du Midi | Alizée Grides
Le Tarn vu du ciel : dans les vestiges de l'ancien lavoir à charbon de Blaye-les-Mines
Le lavoir devient l'épicentre de l'activité minière / DDM - Alizée Grides
Dans le cadre de notre série "Le Tarn vu du ciel", nous avons survolé l'ancien lavoir à charbon de Blaye-les-Mines. Vestige des grandes heures minières du Carmausin, cette friche industrielle est aujourd'hui le paradis des graffeurs.
Gigantesque friche industrielle, la structure de béton se dresse au milieu de la forêt et intrigue les curieux. Cet ancien lavoir à charbon, culminant à 80 mètres sur 7 étages, est l'un des derniers vestiges de l'époque minière, qui a fait la richesse du Tarn.
À l'aube du XVIII° siècle, le nord du Tarn est devenu un eldorado pour l'extraction du charbon. La compagnie minière de Carmaux fut d'ailleurs, l'une des premières créées en France pour l'extraction de l'or noir sur le bassin minier de Carmaux et Blaye-les-Mines.
Blaye-les-Mines. L'ancien lavoir ravagé par les flammes / DDM
Une place centrale
C’est dans un contexte d'industrialisation du milieu minier que le projet de Centre de Préparation des Charbons (CPC), plus communément appelé lavoir, voit le jour. " La construction du site a commencé dans les années 1930", se souvient Patrick Garcia président de l'Association de Sauvegarde du Patrimoine Industriel Carmaux-Cagnac (ASPICC) et ancien mineur de fond.
À son ouverture en 1932, le site a pour vocation de centraliser les extractions de charbon. "Jusque-là, l'or noir était trié en sortie des puits. Ce qui n'était pas facile pour redistribuer. Le charbon arrive dès lors au lavoir par de longs convois de wagonnets de 500kg", montre l'ancien mineur.
Son emplacement entre les exploitations de Grillatié, Tronquié et Sainte-Marie, fait rapidement de lui l'épicentre des exploitations.
En 2023, Une exposition est composée d’une quinzaine de panneaux, au bas du musée. / DDM, MPV.
"Ce procédé sera le principal jusqu'en 1951", raconte Patrick Garcia. À partir de cette date, le site évolue. Une nouvelle usine voit le jour pour trier le charbon directement au fond de la mine. Le charbon est alors transporté par convoyeurs à bandes dans wagons spéciaux passant par de grandes galeries nichées à 180 mètres de profondeur.
Après quoi, il est remonté à l'air libre par une des deux galeries parallèles, appelées fendues. Celles-ci mesurent plus de 774 mètres de longueur et sont inclinées à 30% de pente. La seconde fendue est uniquement utilisée pour transporter le gros matériel du fond.
L'ancien lavoir à charbon. / DDM, J-M.Lamboley
"C'est une de nos particularités, ici dans le carmausin. C'est l'une des seules usines en Europe qui extrait son charbon par des convoyeurs, plutôt que de le sortir par des puits", explique-t-il. Le charbon brut concentré à cette profondeur est une première fois trié, épierré manuellement, déferraillé et calibré aux standards demandés.
En 1957, le procédé du lavage du charbon est inventé. "De plus en plus, le fond des mines est mécanisé et la densité de fine augmente. D'abord mis dans des bassins de décantation, on a révolutionné cette technique pour pouvoir récupérer plus de charbon via un procédé de décantation", détaille le président de l'ASPICC.
Comptant jusqu'à 180 ouvriers, le lavoir fonctionne de 5 h 30 à 22 h. L'activité cesse en 1997,en même temps que les exploitations minières des alentours et que la mine à ciel ouvert de Cap découverte. Le site sera définitivement fermé en 1999.
Le site a vu le jour dans les années 1930 / DDM - Alizée Grides
"Nous avons dû réhabiliter le bâtiment."
De 1997 à 2002, les équipes travaillent à la réhabilitation des lieux. Au lavoir, un travail de désamiantage et de nettoyage est alors entrepris. "On voulait éviter tous risques", affirme Patrick Garcia.
Le lavoir devait ainsi devenir centre de formation pour les pompiers de Midi-Pyrénées et d'Aquitaine. Par manque d'entente, le projet est finalement abandonné. Malgré tout quelques pompiers du département, notamment ceux de Carmaux, viennent s'y entraîner.
"Si vous regardez la tour, elle garde des séquelles de ces entraînements. Les pompiers y ont mis le feu, mais à cause des résidus de charbon, il leur aura fallu deux jours pour l'éteindre", rigole-t-il.
La structure de béton se dresse au milieu de la forêt / DDM, Alizée grides
Laissé à l'abandon depuis les années 1990, le lieu est aujourd'hui devenu le terrain de jeu des graffeurs, des teufeurs et des fans d'exploration urbaine ("urbex"). Régulièrement tagué et dégradé, il reste dangereux à visiter.
Blaye les Mines / larousse.fr
La vidéo dans l'article de La Dépêche :
https://www.ladepeche.fr/2024/01/29/video-le-tarn-vu-du-ciel-dans-les-vestiges-de-lancien-lavoir-a-charbon-de-blaye-les-mines-11720533.php
Le site de l'ancien lavoir à charbon à Blaye-les-Mines. / DDM, J-M.Lamboley
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