Ardèche : La grotte Chauvet
Publié le 03/12/2017 | La Dépêche du Midi |
Tout savoir sur la grotte Chauvet
La grotte Chauvet 2 : La fresque des lions / DDM, Patrick Aventurier
En décembre 1994, trois spéléologues découvraient, stupéfiés, une grotte exceptionnelle. Parmi eux se trouvait J.-M. Chauvet, gardien des grottes de l'Ardèche.
Jean Clottes, alors conservateur général du patrimoine et président du comité international d'art rupestre, arrivait sur les lieux peu de jours après.
L'état de conservation de ces peintures vieilles de 34 000 à 36 000 ans (soit deux fois plus anciennes que celles de Lascaux) est remarquable, un éboulis ayant masqué l'entrée de la grotte il y a 22 000 ans.
Chauet 2 : L'intérieur de la grotte répliqué au millimètre près / DDM, Patrick Aventurier
Et cette découverte a révolutionné l'idée que les archéologues se faisaient de l'art rupestre : sur les parois de cette caverne de 7 500 m2 (soit trois terrains de football) sont peints des panneaux entiers.
Des dessins rouges et noirs, des mains «négatives» et «positives», mais surtout 425 peintures représentant 14 espèces d'animaux : des mammouths, des lions, des ours des cavernes, des panthères, des rhinocéros laineux, des hyènes mais aussi des chevaux, des rennes, des bisons, des aurochs…
Empreinte de main "en creux" / DDM, Patrick Aventurier
Les artistes de l'époque ont su utiliser le relief, les fissures des parois, les techniques de l'estompe sur fusain pour donner l'impression de volume, de relief, de perspective et de mouvement.
Le panneau des lions et celui des chevaux laissèrent les premiers visiteurs interdits… et soulèvent de nombreuses questions.
Qui étaient ces hommes qui ont réalisé ces dessins ? Nous savons qu'il s'agissait d'homo sapiens, chasseurs-cueilleurs, vivant au paléolithique supérieur, lors de la dernière glaciation.
Dans un souci de conservation des lieux il a été décidé de faire une réplique de la grotte originale. / DDM, Patrick Aventurier
Était-ce leurs chamans qui œuvraient ?
Pourquoi ont-ils choisi des grottes profondes, alors qu'ils n'y habitaient pas ? Pourquoi ont-ils représenté ces animaux-là, alors que ceux qu'ils chassaient ne sont jamais montrés blessés ?
Que nous apprennent ces représentations d'animaux, dont certains semblent sortir des fissures des parois, sur les croyances de nos lointains ancêtres ?
L'espace muséographique de la Grotte Chauvet 2, premier site touristique d’Ardèche / DL
Publié le 04/05/2018 | La Dépêche du Midi | Johanna Decorse
Grotte Chauvet :
«Les peintures racontent des mythes»
Les fresques exceptionnelles dusanctuaire ardéchois / DDM, R.A. - M.C.
La grotte Chauvet (Ardèche), la plus ancienne «galerie d'art» découverte à ce jour, continue de nourrir les recherches des scientifiques. Une étude du CNRS menée sur des charbons de bois laissés par les Homo sapiens qui fréquentèrent le site 36 000 ans avant notre ère, a permis de définir quelle essence ils utilisaient pour leurs fresques.
Carole Fritz, responsable du Centre de recherche et d'étude pour l'art préhistorique à Toulouse et nouvelle directrice de l'équipe scientifique de la grotte Chauvet en livre les conclusions.
Gravure dans la roche / DDM, Patrick Aventurier
Que peut-on lire dans ces peintures au-delà d'une pratique artistique ?
Chauvet est ce qu'on appellerait aujourd'hui «une église». Sur les parois, on nous raconte quelque chose. Ces dessins témoignent d'une forme de «religion».
Il y a de grandes chances qu'ils soient la représentation de mythes. Ce n'est pas l'art pour l'art. Les ethnologues ont démontré que les mythes régissent la société, expliquent le passé, organisent le présent et augurent du futur.
Les fresques animalières, reproduites à l’identique, attractions principales de cette caverne du Pont-d’Arc. / ML, Sylvie Cambon
La particularité de l'art paléolithique en Europe est que les acteurs principaux de ces mythes ne sont pas les hommes mais les animaux. Au travers des images animales, ce sont des histoires d'hommes que l'on nous raconte, un récit pour les autres et pour la communauté globale car ces dessins sont un fait social, tant dans le résultat que dans leur organisation.
Confection d'un mammouth dans les ateliers / DDM, Patrick Aventurier
Qu'est-ce que cet art dit du lien entre l'homme et l'animal ?
C'est un lien très fort. Ces sociétés nomades vivent de la chasse et de la cueillette. De l'animal, elles tirent les aliments, les fils de couture, les supports des armatures de chasse et d'art mobilier… L'animal est à la base de tout et le vecteur des mythes.
Ces mythes ne mourront qu'à la fin du paléolithique quand ce système social va décliner avec l'avènement de l'agriculture et quand l'homme va se resituer au centre de la problématique mythologique.
La reproduction des peintures préhistoriques / DDM, Patrick Aventurier
La grotte Chauvet 2, situation / point-voyages.com
La réplique de la grotte Chauvet a été ouverte au public en 2015/ Le DL, Fabrice Hébrard
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