Tarn vu du ciel : Château de Mauriac
Publié le 18/12/2023 | La Dépêche du Midi | Alizée Grides
Le Tarn vu du ciel :
Le renouveau du château de Mauriac
le château a été construit en 1279 / DDM
Dans le cadre de notre série "Le Tarn vu du ciel", nous avons survolé le château de Mauriac, construit en 1279 par un chevalier templier. Tombé en décadence au fil des siècles, l'édifice a été magnifiquement restauré par le peintre Bernard Bistes et sa famille.
Construit au milieu du vignoble gaillacois, le château de Mauriac offre une vue imprenable sur l'ensemble du département du Tarn.
Les jardins participent à la beauté de Mauriac / DDM
"Le château de Mauriac date du XIII° siècle", commence le propriétaire, Emmanuel Bistes. Il a été construit en 1279 par le Templier Guiriodus de Mauriaco. Il sert alors de base militaire à l'ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge. "Les historiens pensent qu'il a été construit par les mêmes ouvriers que ceux de la cité cordaise", ajoute-t-il.
Guiriodus de Mauriaco, parti en croisade à Jérusalem, revient avec des moyens financiers importants. Banquier de métier, sa fortune lui permet de demander la construction du Château de Mauriac. "C'est cette fortune acquise par les templiers, qui va pousser Phillippe IV, roi de France, à demander de l'argent à leur chef, Jacques de Molay", raconte Emmanuel Bistes.
Tarn : le château de Mauriac accueille de grands mariages / DDM, MPV
Le refus de ce dernier va entraîner le déclin de l'ordre. En effet, en représailles, le roi fait brûler les Templiers qui ont été faits prisonnier par la couronne. "C'est le fameux vendredi 13 octobre 1307, qui a donné lieu à la superstition", affirme le propriétaire.
Les Templiers s'éteignent en 1320. Le château est récupéré par la famille de Rabastens, fondatrice du village situé à 15 kilomètres du château. Celle-ci l'enrichit. "Le domaine prospère en tirant sa richesse du vin, mais aussi du pastel, plante endémique de la région qui servait à teindre les vêtements. Elle a d'ailleurs donné le bleu des rois", s'exclame Emmanuel Bistes.
Les chambres d’hôtes du château reçoivent aussi une clientèle de passage qui goûte le cadre et l’histoire de la bâtisse médiévale. / DDM.
"Un des derniers descendants de la famille, Bertrand de Rabastens, devient protestant suite aux guerres de religion et au massacre de la Saint Barthélemy en 1572", explique Emmanuel Bistes. Ces derniers sont assassinés par Catherine de Médicis. "Le château est alors détruit. La ronde et le dernier étage sont démantelés", déplore-t-il.
Il passe ensuite de main en main jusqu'à la révolution française. "Il subit la révolution de plein fouet. Le château est dépouillé de ses richesses", regrette le propriétaire.
Il a été classé monument historique en 1972 / DDM
Le renouveau
C'est dans les années soixante que le peintre Bernard Bistes rachète le château. "Mon père l'a acheté pour le prix d'une 4L à l'époque", rigole-t-il
Commence alors 60 ans de travaux effrénés pour redonner son âme d'antan au lieu. " Les débuts ont été compliqués. Visiter des vieilles bâtisses, ce n'était pas à la mode à l'époque", blague le propriétaire.
Cour intérieure du château / DDM, MPV
"Nous avons rénové trois pièces afin de pouvoir organiser des mariages et des séminaires. À partir des années quatre-vingt, mon père, s’est penché sur des chambres d'hôtes pour accueillir encore plus de public. Je pense que pour tout finir il faudra encore, au moins, encore une génération", insiste Emmanuel Bistes.
Il rappelle également que tout ce qui est gagné depuis vingt ans avec les locations et la vente des tableaux est réinvesti dans les lieux. "Tout y est englouti. Mon père a consacré sa vie à la restauration. Il a repeint et décoré toutes les pièces lui-même", raconte fièrement le propriétaire.
Le château est aujourd'hui tenu par Emmanuel Bistes / DDM
Il a été classé monument historique en 1972 suite aux premiers travaux. "Au fil des ans, le château a retrouvé son étage perdu. Récemment, nous avons reconstruit le chemin de ronde. Nous avons retrouvé le point de vue d'origine qui offre un panorama à 360° sur tout le département. À l'époque, les soldats devaient voir les ennemis arriver plusieurs jours à l'avance", assure Emmanuel Bistes.
Aujourd'hui, le château s'adresse à une clientèle internationale prestigieuse et draine environ 10 000 visiteurs par an. "Il reste encore beaucoup à faire, mais c'est déjà un beau projet. Je suis fier du résultat", conclut Emanuel Bistes.
Une façade du château de Mauriac au cœur des vignobles Gaillacois. / DDM
Préparation des tables de mariage dans la cour centrale (vue depuis le chemin de ronde) / DDM
Bernard Bistes, un artiste exigeant et épris d'absolu (31.10.2014) / DDM
Accéder à la vidéo de La Dépêche du Midi >
https://www.ladepeche.fr/2023/12/18/video-le-tarn-vu-du-ciel-le-renouveau-du-chateau-de-mauriac-11543973.php
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