Rentrée à l'école d'antan
Publié le 03/09/2023 | La Dépêche du Midi |
Gers : Découvrir la vie d'autrefois
Musée de l'école publique à L'Isle-Bouzon. / Photo DDM, JPDG.
Dans le Gers, il existe plusieurs musées qui présentent la vie agricole ou rurale des deux derniers siècles.
Le musée de l'école publique de Saint-Clar fait revivre l'école républicaine dans la campagne gersoise de 1789 à 1960. Il y a de nombreux documents et surtout des salles reconstituées qui plongent directement les visiteurs à l'époque du tableau noir et des porte-plumes.
Publié le 30/06/2021 | La Dépêche du Midi |
Saint-Clar (32) : l'école ressort ses pupitres au musée départemental
Une classe d'autrefois au musée de Saint-Clar / DDM
Envie de vous plonger dans le passé des écoliers ? De sentir l’odeur de l’encre? De toucher ces pupitres de bois, ces plumes qui traçaient des lettres proprement calligraphiées sur des cahiers à carreaux ? Le musée départemental de l’école publique, à Saint-Clar, accueille les visiteurs dans une ancienne école de village, qui a connu toutes les étapes de l’évolution de l’enseignement... et qui expose le matériel et de très nombreux objets relatifs à la vie scolaire sous toutes ses facettes.
Retour vers le passé et nos souvenirs scolaires. / DDM
Car si le curieux pourra découvrir l’impressionnante salle de classe qui fleure bon la IIIe République, il pourra aussi toucher du doigt le quotidien des instituteurs, dans la cuisine de leur logement de fonction, celui des enfants, venus avec leurs gamelles... On plonge ici dans la création même de l’école publique française, et on suit au fil des documents, des diplômes ou des cahiers noircis, la métamorphose de ce pilier de la République.
Publié le 29/08/2010 | La Dépêche du Midi | Sophie Vigroux
« Avant, on enseignait là où on était né »
Paulette, Annette et Jacques sont des institueurs à la retraite. / DDM
Paulette, Annette et Jacques sont des institueurs à la retraite. Réunis dans le musée de l'Ecole publique de Saint-Clar, dans le Gers, ils évoquent leur métier en milieu rural.
Le rendez-vous est fixé dans l'ancienne école de Saint-Clair dans le Gers, transformé depuis en musée de l'Ecole publique. En bons élèves, Jacques Soulan, Paulette Cantaloup et Annette Soleto prennent place autour de la table. Tous trois sont des instituteurs retraités. Si pour eux, la rentrée des classes a perdu toute effervescence, ils n'en demeurent pas moins toujours habités par la passion de leur métier.
St-Clar : Remontée dans le temps mais également rencontre intergénérationnelle / DDM
Quand Paulette Cantaloup a débuté dans le métier en 1959, ses élèves portaient une blouse, « à fleurs ou à rayures pour les filles. Grise pour les garçons ». Paulette a été professeur des écoles comme on dit aujourd'hui, de 1959 à 1993. D'abord à Gramont dans un petit village de Tarn-et-Garonne puis à Lectoure dans le Gers pendant 25 ans.
Elle a appris le métier à l'Ecole normale de Cahors. A ses débuts, la discipline coulait de source. « Dès que les enfants franchissaient la porte de la classe, c'était le silence. L'autorité naturelle de l'instituteur était reconnue. » Au début, les élèves appelait Paulette ''Madame'' puis ''Maîtresse''. « Surtout pas par le prénom comme aujourd'hui », ajoute Annette Soleto, sa collègue.
Le musée de l'école à Saint-Clar, rappelle ce qu'aurait dû rester la laïcité / DDM
Sévère jusqu'en novembre
Annette Soleto, elle, a terminé sa carrière à Fleurance dans le Gers où elle a enseigné pendant 15 ans. « Question autorité, j'avais mes règles, dit-elle. Les garçons enlevaient la casquette dès qu'ils entraient en classe. Ils ne s'adressaient au maître que lorsqu'il les autorisait. J'étais sévère jusqu'en novembre. Après, le pli était pris. »
« Un écolier au musée de Saint-Clar ». / DDM, G.T.
A cette époque, l'organisation de la semaine était différente. « On travaillait le lundi, mardi et mercredi en entier. Repos le jeudi. Reprise le vendredi et le samedi », explique à son tour Jacques Soulan. Et pour le passage en 6e, les élèves devaient passer un examen à 11 ans. »
Dans nos classes, il y avait beaucoup de fils d'agriculteurs et leur famille ne voulait pas les laisser partir. Ce qui fait que les élèves qui nous restaient pour le certificat d'études primaires étaient bien souvent excellents. Il m'est arrivé d'avoir dans ma classe le premier du canton », précise Paulette. La réussite au certificat engageait la réputation de l'instituteur.
Salle de classe des années trente avec pupitres et chaire du maître. / DDM, JPDG
On parlait le patois du coin
Jadis, l'instituteur faisait partie des notables du village comme le médecin, le notaire, le maire. « Les relations humaines étaient d'une autre qualité. On enseignait là où on était né et on parlait le patois du coin, reprend Jacques Soulan. Moi, je vivais sur mon lieu de travail. J'avais des relations avec les parents toute l'année. On faisait partie du village. Aujourd'hui, les jeunes ne veulent plus s'installer dans les campagnes. Ils préfèrent rentrer en ville. »
Une autre classe d'autrefois. (Aureilhan) / DDM
Ce que Paulette a particulièrement apprécié dans sa carrière, ce sont les échanges scolaires. « Une année, nous sommes partis dans la région de Marseille. Pour certains de mes élèves, c'était la première fois qu'ils prenaient le train ! Sur place, on avait même pris le métro. C'était extraordinaire pour ces enfants de la campagne ! Ces sorties étaient très enrichissantes. Une fois rentrés, on s'écrivait. »
« Mon désespoir aujourd'hui, conclut Jacques Soulan, c'est que les enfants qui sortent de l'école ne sont pas sûrs de trouver du travail. Nous, à la fin de notre scolarité, on nous avait préparés à un métier. Au bout du chemin, il y avait l'espoir ! »
Des élèves de CE 1, très appliqués, au Musée de l'école de Saint-Clar / DDM
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