La veillée de Noël d'antan

27/12/2023


Publié le 03/01/2015 | Ouest-France | 
 
Louis et Gilberte évoquent la veillée de Noël d'antan


Gilberte et Louis retrouvent avec plaisir le coin du feu où toute la famille se regroupait autrefois tous les soirs d'hiver. Tout est resté en place : la crémaillère, les pincettes, le soufflet et même les sabots de bois. La lampe à carbure est aux pieds de Gilberte.  / OF

Le couple se rémémore cette période si chargée en souvenirs où l'on passait les soirées à se réchauffer devant la cheminée, avant de se rendre à l'église en sabots cloutés.

Gilberte et Louis retrouvent avec plaisir le coin du feu où toute la famille se regroupait autrefois tous les soirs d'hiver. Tout est resté en place : la crémaillère, les pincettes, le soufflet et même les sabots de bois. La lampe à carbure est aux pieds de Gilberte. / O.F.



Louis et Gilberte Cachet évoquent parfois les veillées d'antan assis devant la cheminée où crépite un feu de bois. Ils n'ont pas vendu la longère qui a vu grandir leur nombreuse progéniture. Les souvenirs sont intacts, douloureux parfois.

Louis s'ouvre le premier. « Les temps étaient durs, d'autant plus que nous étions en période de restrictions. Mon père, prisonnier de guerre, était retenu en Allemagne et nous manquait beaucoup. Le soir, à la veillée, nous lisions et relisions ses lettres, ma mère, ma soeur et moi-même et la soirée s'écoulait lentement. »



« L'air froid nous glaçait le dos »
Celle-ci s'organisait autour du foyer et chacun vaquait à ses occupations, les femmes tricotant une chaussette de laine, les hommes achevant un panier d'osier, les enfants jouant aux cartes. On poussait les bûches, on jetait au feu un paquet d'épines sèches ramassées dans la haie voisine. 

Tout est resté en place aujourd'hui, la crémaillère pendant à un clou, le trépied supportant un récipient, les chenets, le soufflet, les pinces pour remuer la braise et la lampe à carbure qui a causé beaucoup d'ennuis à Gilberte. « J'étais chargée de l'allumer mais j'ouvrais trop le robinet d'eau et j'étouffais la flamme. Ma mère me réprimandait. » 

Et encore. « Le feu nous réchauffait par-devant mais un air froid nous glaçait le dos. » La porte restait entrouverte pour assurer un bon tirage.



Noël revêtait un caractère particulier et l'on assistait à la messe de minuit selon un rituel très ancré dans les campagnes. « Pour nous les enfants, il y avait un peu de mystère et d'étrangeté. »

Deux ou trois kilomètres pour se rendre à l'église tandis que les sabots cloutés retentissaient dans la nuit sonore. On arrivait dans une église déjà pleine dont les lumières faisaient briller les yeux des enfants. L'harmonium jetait ses notes dans la nef, des voix puissantes entonnaient les chants religieux.



Dans la petite chapelle tout à côté, la crèche attirait les regards avec tous ses personnages, le Jésus naissant, les animaux de la ferme, les Rois mages drapés dans leur longue robe et le petit garçon noir qui hochait la tête pour remercier quand on déposait une pièce.

L'émerveillement et la tête emplie de bien belles choses. « Au retour, nous nous glissions dans le lit froid d'une chambre froide. » Brrr ! Sauf si maman installait une chaufferette remplie de braises. « Quel délicieux plaisir alors ! »


 

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