Moulin-Mage (81) : Mon beau sapin

21/11/2020


Publié le 20/11/2020 à 17:51 | La Dépêche du Midi |  Émilie Lauria

Des milliers de sapins tarnais bientôt dans les foyers du Sud-Ouest


Jérôme Vergely au milieu de ses sapins. / DDM, MP.VOLLE 

À la veille de sa semaine la plus importante de l’année, Jérôme Vergély peut continuer son activité sereinement. Le décret lui permettant de vendre ses sapins de Noël est bien paru et depuis ce vendredi ses clients ont donc le droit de les commercialiser.

C’est sur un domaine situé dans les monts de Lacaune que se trouve l’entreprise de Jérôme Vergély. Une exploitation d’abord laitière, qu’il a reprise il y a plus de 20 ans à ses grands-parents. Là, sur près de 8 000 hectares, l’agriculteur prend désormais soin de milliers de sapins. Des sapins destinés intégralement à venir décorer les maisons lors des fêtes de Noël.


Aujourd’hui, une machine se faufile entre les pieds et seul le sifflement de la scie perce le silence. / DDM, MP.VOLLE 

Alors quand avec le confinement, les jardineries et fleuristes ont dû en partie fermer, l’inquiétude d’une perte intégrale de son chiffre d’affaires est apparue. « Je fais 100 % de mon chiffre d’affaires en ce moment, explique en effet l’entrepreneur. La semaine prochaine est la semaine la plus importante de l’année. Mais on avait anticipé que tout allait bien se passer », plaisante-t-il.

La publication au journal officiel du décret autorisant la vente des arbres à compter de ce vendredi 20 novembre, lui a donc bien donné raison.


Après la mise sous filet, les sapins sont chargés en palette, prêts pour l’expédition. . / DDM, MP.VOLLE 

Aussi depuis plusieurs jours et particulièrement en ce moment, ça s’active dans les allées de ses plantations. En plus de son salarié embauché à l’année, Jérome Vergély a fait appel à 6 ouvriers agricoles saisonniers. Un renfort indispensable pour être prêt à livrer dès vendredi ses clients. Surtout répartis dans le Sud-Ouest.

Pendant que certains sont occupés à marquer les sapins afin de déterminer leur taille d’autres les coupent. Un second groupe s’attelle plus loin à épointer les arbres afin de pouvoir les planter dans des bûches et les faire tenir debout. Une fois cette opération terminée, les arbres sont alors mis en filets. Ainsi empaquetés, les conifères sont disposés en palettes. Ne manquent plus que les transporteurs pour acheminer les produits vers leurs lieux de vente.


Chez un producteur de sapins, à Moulin-Mage (Tarn), le 19 novembre 2020. / Le Monde, LIONEL BONAVENTURE / AFP

Au moins 7 ans avant de pouvoir vendre un sapin
Mais avant d’en arriver là, Jérôme Vergély a dû faire preuve d’une patiente remarquable. « J’achète les plants quand ils ont déjà environ 4 ans et je les replante. Chaque année, je plante environ 30 000 sapins et j’en vends 20 000. Ce qu’il faut savoir c’est qu’un sapin qui fait 80 cm a déjà en réalité 7 ou 8 ans, ceux d’un mètre 50, qui sont le plus appréciés des clients, ont donc, eux, plus de 10 ans ». Mais alors, quid des sapins qui mesurent plus 10 mètres à l’entrée de l’exploitation ? « Ceux-là, ça fait 20 ans que je les ai plantés. J’en coupe de temps en temps pour des mairies », précise-t-il.

Trois quarts de sa plantation sont dédiés aux Nordmann, et un quart seulement aux épicéas.
Les premiers clients comme la RAGT ont reçu les précieux arbres dès aujourd'hui. « Un soulagement », pour Franck Lafon, responsable du magasin albigeois qui craignait ne pouvoir commercialiser les arbres à temps pour Noël.


Mis en ligne le 19/11/2020 à 19:52   |  www.lunion.fr  | 

La course des producteurs de sapins pour livrer à temps


Après une attente interminable, les producteurs de sapins de Noël soufflent enfin / L'Union


Après une attente interminable, les producteurs de sapins de Noël soufflent enfin : l’incontournable conifère fera bien partie de la fête cette année, mais le temps presse pour livrer à temps.

La course des producteurs de sapins pour livrer à temps
L’annonce officielle est tombée lundi soir : dès vendredi, fleuristes, jardineries et autres points de vente habituels seront autorisés à vendre des sapins de Noël, alors que l’ensemble des commerces dit « non-essentiels » restent fermés depuis le début du confinement, le 30 octobre.

Sur l’exploitation de Jérôme Vergely à Moulin-Mage dans le Tarn, pas une minute à perdre malgré la pluie et l’épais brouillard blanc : sept saisonniers travaillent d’arrache-pied pour couper, conditionner et mettre en palettes quelque sapins de différentes tailles et variétés.

« Ceux qu’on coupe aujourd’hui seront livrés la semaine prochaine », explique M. Vergely, à la tête de cette entreprise familiale depuis 25 ans.


Sur les hauteurs de Moulin-Mage, Jérôme Vergely exploite 20 hectares de sapins. Il en vend 10 000 par an pour les fêtes de Noël. (2015) / Photo DDM, VV

« Des investissements énormes »
Alors, le producteur de 45 ans ne pouvait pas se permettre d’attendre le feu vert officiel des autorités pour lancer la machine : « On a été obligés d’embaucher bien à l’avance les saisonniers, d’engager les frais, de commencer à couper un peu, en espérant que tout irait bien », dit-il.

Près de six millions de sapins
En 2019, près de deux foyers sur 10 ont acheté un sapin de Noël naturel, soit 5,8 millions d’arbres, pour un chiffre d’affaires de près de 160 millions d’euros, selon une étude réalisée par le cabinet Kantar.

Se fondant dans le paysage avec son ciré vert, son père, Jean-Claude Vergely, s’affaire à marquer avec des étiquettes de couleur les sapins selon leur taille.
Pour lui, la perspective d’une année blanche était inimaginable : « Si au 15 décembre on n’avait pas vendu, c’était foutu, l’année était perdue, avec des investissements énormes. D’autant plus que les sapins continuent à grandir, donc on ne peut pas les garder pour l’année d’après. »


Choisir son sapin dans les points de vente, comme ici à RAGT (2009) / DDM, Photo T. A.

« Ne pas pouvoir vendre de sapins cette année aurait été une catastrophe pour la filière, beaucoup d’entreprises, qui font tout leur chiffre d’affaires en un seul mois, auraient disparu, c’est sûr, car 80 % des producteurs ne font que ça », indique Frédéric Naudet, le président de l’Association française du sapin de Noël naturel.

« Pas de Noël sans sapin »
Mais surtout, « on n’imaginait pas un Noël sans sapin, après toutes les privations de cette année. Les Français ont besoin de se recentrer autour de valeurs qui leur sont fondamentales, et le sapin de Noël est une valeur classique, traditionnelle de nos sociétés », estime-t-il.


Mon beau sapin de Lacaune (2012) / Photo DDM

«Le sapin de Noël, ce n'est pas une activité très développée dans les monts de Lacaune, c'est même marginal»
«C'est une culture spécifique, qui ne se fait pas au détriment de la forêt mais sur des parcelles particulières. Elle a pris de l'essort il y a 20 ans sur les hauteurs de Lacaune. On plante 10 000 arbres à l'hectare, soit un tous les mètres. Dix fois plus que pour la culture forestière.»



 
 

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