Publié le 04/04/2020 à 08:51 | La Dépêche du Midi |
Le site archéologique gallo-romain de La Graufesenque
Le site de la Graufresenque, en Aveyron./ Photo DDM
Dans l’Antiquité, le site archéologique de La Graufesenque, en Aveyron, était un sanctuaire où les pèlerins venaient vénérer les dieux des sources. Pendant le règne de l’empereur romain Tibère, au Ier siècle de notre ère, des potiers de Lugdunum (Lyon) s’y installent, attirés par la qualité des argiles, la présence d’eau, et par la proximité de bois de pins, utilisés pour la cuisson de la céramique. Le site archéologique gallo-romain témoigne ainsi d’une grande industrie de production de vaisselle de table romaine.
Plus de 600 potiers y fabriquaient une vaisselle en terre cuite rouge, dite sigillée. Le lieu, situé à la jonction des rivières du Tarn et de la Dourbie, était nommé Condatomagnus : le marché du confluent. Au milieu du Ier siècle, ses ateliers supplantent les ateliers d’Italie et deviennent alors le centre de production de céramique le plus important dans l’Empire romain.
La visite du site nous entraîne à la découverte de la zone artisanale où se succédaient des entrepôts d’argile, des fours, des séchoirs à poterie. Le grand four, invisible aujourd’hui, était doté d’un long canal de chauffe, preuve d’une puissance calorifique hors du commun.
Plus de 10 000 vases pouvaient être enfournés en une seule fois. Des ruelles conduisaient aux maisons d’habitations. L’une d’entre elles était dotée de thermes privés. On peut également découvrir les vestiges d’un hypocauste, système de chauffage par le sol.
Des objets visibles au musée de Millau
Enfin, une aire sacrée, délimitée par un mur d’ensemble et regroupant plusieurs temples, se trouve au centre du site archéologique. Des dieux gaulois y étaient vénérés au même titre que les dieux romains. Les fouilles ont notamment permis de mettre à jour une tête de Minerve, déesse protectrice des potiers.
On peut voir au musée de Millau et des grands Causses la collection archéologique des objets trouvés à La Graufesenque.
Le site archéologique de La Graufesenque. / DDM