Ski Pyrénées : Beille, 30 ans
Publié le 17/02/2020 à 12:13 | La Dépêche du Midi | Océane Oulés
Les Cabannes : Beille, 30 ans et des projets plein la tête
Tous les hommes et les femmes qui ont fait la renommée du Plateau de Beille étaient réunis, samedi./ DDM, F.R.
Il y a trente ans, le plateau de Beille ouvrait ses portes aux publics. Aujourd’hui, le site nordique est sur le point d’entreprendre des chantiers de taille. Entre développement et préservation.
Un anniversaire, c’est toujours l’occasion de se remémorer avec plaisir tout le chemin parcouru. C’est aussi un moment tourné vers l’avenir, et vers ce qu’il reste à accomplir. Pour ses trente ans d’existence, toute la famille était réunie au plateau de Beille saluant à la fois le travail réalisé et anticipant par là même les défis à venir. Si certains ont vu naître le bébé et ont accompagné ses premiers pas, d’autres participent activement encore aujourd’hui à son évolution. Car le Plateau de Beille, comme l’a rappelé Alain Naudy, président de la communauté de communes de la haute Ariège, c’est avant tout une "histoire d’hommes et de femmes". Et comme pour toute chose nouvelle, il faut "un homme qui ose plus que les autres".
Un chantier colossal
Cet homme, c’est Germain Authié, maire de Sinsat, conseiller général du canton des Cabannes et sénateur. En 1985, il profite de la loi montagne et de la dynamique autour du ski de fond pour conceptualiser un de ses souhaits les plus chers : créer, sur le secteur des Cabannes, un pôle d’activité. L’idée derrière est de rééquilibrer l’économie de la vallée, majoritairement tournée vers Ax-les-Thermes. Grâce à cette loi montagne, il parvient à débloquer les fonds nécessaires. Commence alors un chantier de taille, bien avant celui du bâtiment principal du plateau. Celui de la route d’accès à Beille.
Il aura fallu deux ans, et deux hivers plutôt cléments, pour permettre de faire de cette piste empruntée seulement par les éleveurs et les chasseurs une véritable route. Prouesse technique pour l’époque. Certains s’en souviennent encore. "Je me souviens surtout l’avoir empruntée dans les années 80 pour faire du ski de fond. La montée, ça allait, mais la descente, c’était chaud… Vraiment chaud", se rappelle Alain Naudy, le sourire encore crispé au souvenir de ce qui devait être une piste étroite, pentue et entourée d’une végétation sauvage.
Un site connu et reconnu
Dans un même temps, le site commence par être exploité avec plus de 15 000 forfaits vendus, en 1988. Puis, le bâtiment d’accueil ouvre ses portes en 1989. Dès lors, l’évolution du site va de pair avec son succès. Profitant d’une vue unique sur la chaîne des Pyrénées, et de nombreux autres atouts, les skieurs et randonneurs viennent de loin. Mais ce qui permettra au plateau de Beille de rayonner au-delà des frontières du département et de la région, c’est bien le Tour de France. Le site ariégeois a enregistré six arrivées de la Grande Boucle! À cet amour de la petite reine, s’ajoute le passage et l’arrivée de plusieurs autres courses telles que la Route du Sud, l’Ariégeoise, ou encore la Ronde de l’Isard.
Aujourd’hui, le plateau de Beille est le premier site nordique des Pyrénées, 3e à l’échelle nationale. Avec 60 emplois directs, une fréquentation de 200 000 personnes par an (été et hiver) et un chiffre d’affaires de plus de 900 000 €, le site des Beille est devenu un vecteur économique et touristique indéniable pour la vallée et le département. Une belle histoire, qui doit continuer d’être écrite. "Pour 30 ans de plus", espèrent-ils tous.
Une nouvelle page à écrire
Pour le plateau de Beille, comme pour de nombreuses autres stations de la chaîne pyrénéenne, les défis sont multiples. Face au réchauffement climatique et à des hivers de plus en plus cléments, il va falloir s’adapter en diversifiant l’offre d’activités disponibles sur site. "Nous avons plusieurs atouts, il faut les utiliser, a réaffirmé Alain Naudy. L’idée est de préserver cet écrin naturel qui fait la richesse du plateau de Beille tout en le développant." Parmi les projets d’ores et déjà à l’étude, l’installation d’une luge sur rail sur le bas de la station.
En parallèle, le bâtiment principal de la station s’apprête lui aussi à tourner une nouvelle page de son histoire. Bien qu’il ait été aménagé au fil du temps, il ne permet plus de répondre aux besoins de la fréquentation du site. Un concours d’architecte a été lancé et vient de retenir un cabinet toulousain pour mener à bien cette profonde transformation. Moins énergivore, accessible aux personnes à mobilité réduite, le futur bâtiment va répondre aux nouvelles normes. Son toit végétalisé et sa structure en bois lui permettront de bien s’intégrer au paysage. Début des travaux prévus pour 2021 avec le déménagement de l’atelier mécanique et l’optimisation des places de parking.
/ Photos FB, Beille & Chioula
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