Villefranche-d'Albigeois fête ses 750 ans -2-
Villefranche-d'Albigeois fête ses 750 ans -2-
Publié le 06/10/2019 à 09:27 | La Dépêche du Midi |
Autrescòps à Vilafranca» : le petit train
«Le Petit Train», un train d'intérêt local, transportait des voyageurs, des animaux et le minerai de fer / DDM
Une locomotive à vapeur reliant Albi à Alban, sous le pseudo «Le Petit Train» s'arrêtait trois fois dans Villefranche d'Albi. Souvenirs :
Les plus anciens parlent de l'époque du train avec nostalgie. Les plus jeunes ont du mal à croire qu'un train à vapeur ait pu passer au milieu du village, il y a 80 ans. Par décision de Paris, chaque chef-lieu de canton devait être relié au chemin de fer.
D'Albi à Alban, une voie ferrée aux montées régulières a été créée avec des ouvrages d'art pour enjamber ruisseaux et dénivelés. On les devine encore dans le paysage. Les travaux ont duré de 1902 à 1910. Appelé communément «Le Petit Train», c'était un train d'intérêt local qui transportait des voyageurs, des animaux et le minerai de fer du Fraysse jusqu'aux aciéries du Saut du Tarn. Villefranche avait une gare en face de chez «Rouquettou» le célèbre «café de la Gare» où Jaurès savourait une omelette aux «pradels» en attendant le train.
Le puits servant à remplir la chaudière à vapeur, seul vestige de cette époque, a été conservé par Simon Barthe, sur le parking de son cabinet de kinés. Le village avait deux autres arrêts : l'un au centre et l'autre au foirail où se déroulait le marché aux bestiaux. Il fallait une heure pour relier Albi à Alban et plusieurs allers et retours avaient lieu dans la journée.
Les jours de foire des trains spéciaux étaient affrétés. La locomotive tirait au maximum 9 wagons, avec des publicités sur les compartiments voyageurs. Côté anecdotes, le pharmacien avait fait un procès à la compagnie car, par deux fois, des bouteilles de Vichy étaient arrivées cassées. Monsieur Albin Clermont, maire, avait fait réduire la vitesse à 12km/h, lors de la traversée du village, après la mort de 3 chiens, en deux jours, en 1910. Les gamins savonnaient régulièrement les rails en face la gendarmerie pour ralentir le convoi, l'obliger à reculer et à se relancer pour atteindre le haut de la côte.
Mais il y eut des drames. Le convoi dérailla, fut renversé un jour de vent d'Autan. Un paysan engagé sur la voie, eut le timon de sa charrette cassé et des vaches tuées. Voulant monter dans le train en marche, un voyageur trainé sur 20 mètres, fut gravement blessé. Mais le plus grand malheur arriva quand cette grand-mère malentendante, habitant le Barry, perdit la vie, percutée par la motrice. Le train arrivé pour la saint Valentin en 1910 fit sa dernière sortie le 1er avril 1939.
Publié le 22/09/2019 à 09:15 | La Dépêche du Midi | BB & FP
«Autrescòps à Vilafranca» : la fête votive
La fête votive à Villefranche remonte à fort longtemps. / DDM
Les générations passent mais l'enthousiasme est toujours là… La fête votive à Villefranche remonte à fort longtemps. C'est un moment attendu par bon nombre d'habitants qui y sont très attachés. Dès le milieu du 19ème, la fête votive avait lieu le second dimanche de septembre vers le 8 (fête de la Nativité), alors qu'aujourd'hui c'est le premier dimanche.
Au cours du 20ème siècle, la date et le lieu ont changé à plusieurs reprises.
À l'origine seule la place du Château était assez grande pour contenir la fête devant la maison Daydé-Héral. En juillet 1961, le lieu jugé trop exigu, les membres du comité des foires composés d'artisans et commerçants suggèrent de tomber le mur du jardin Gaubert, pour agrandir le «Place de la Liberté» (située le long de la route de Mouzieys, derrière la Bascule).
Cette esplanade conviviale servira pour la fête et pour d'autres manifestations. Une piste de danse en ciment, de forme octogonale y sera réalisée. La fête s'y déroulera jusqu'en 1998 avant de rejoindre son emplacement actuel sur le site de l'ancien château.
La fête a évolué au fil du temps
Au départ les jeunes conscrits «louaient la fête». Puis les «appelés du contingent» s'en occuperont. S'ils n'arrivaient pas à équilibrer les comptes, ils se partageaient le déficit. Cela est arrivé au moins une fois, à cause de la pluie. Depuis 1965 un comité des fêtes organise les festivités.
Au commencement un seul bal avait lieu le dimanche après-midi. Ensuite, deux bals raviront les danseurs. On ajoutera bientôt un feu d'artifice. Le premier remonte aux années 1900. De nombreux couples se sont formés lors de ces fêtes.
Sous l'impulsion des divers présidents, des courses de vélos, un concours hippique, des courses de vaches landaises, des démonstrations motorisées seront organisés pour attirer et distraire les spectateurs. Des inter-villages endiablés avec Alban, Le Fraysse ou Lescure restent dans les annales. Chaque localité défendait ses couleurs avec passion devant des supporters enthousiastes. Puis un concours de chevaux de trait sera ajouté à ces réjouissances.
Mais la fête du village comporte aussi plusieurs repas qui réunissent un nombre record de participants. Depuis 1972, le lundi de la fête, à 12h, sont servis les tripoux. La soupe au fromage a remplacé les fayots en 1986 pour lancer les festivités, dès le vendredi soir. Une bodéga géante a lieu depuis peu le samedi soir. Ces moments de retrouvailles pleins de convivialité sont un véritable régal.
Comme à l'origine, la fête débute par l'aubade. Les jeunes ayant 18 ans dans l'année, sont intégrés au comité. Avec la célèbre camionnette, ils passent de maison en maison, pour récolter auprès des habitants, une participation aux frais engagés.
Mis à jour le 05/05/2019 à 10:12 | La Dépêche du Midi | Bruno Bousquet
Le village fêtera ses 750 ans le 12 octobre
Les deux côtés de la rue de l'Eglise possédaient des couverts il y a peu encore./ Photo DDM
L'association «Autrescòps à Vilafranca» se prépare à fêter les 750 ans du village.
«Notre village, créé le 12 octobre 1269, aura 750 ans, en cette fin d'année 2019. Que nous reste-t-il de cette époque ? Peu de choses si ce n'est le texte fondateur signé par Philippe de Montfort et «les couverts», vestiges les plus emblématiques de notre bourg, qui ne sont pas aussi anciens.
A l'origine, la rue principale était dotée de couverts des deux côtés, des plans en témoignent. Les Villefranchois y déambulaient, à l'abri des intempéries, pour se rendre chez les commerçants ou artisans ou pour tenir des assemblées consultatives. Cette bastide était entourée de fossés et de murailles. Hélas, au fil des siècles, ces spécificités ont disparu !
«Place del sol»
D'autres éléments plus récents, sont à souligner dans le village mais aussi dans les différents hameaux de la commune. Nous devons continuer à les recenser, à les choyer pour les transmettre car on se rend compte combien un pan de notre histoire collective peut disparaître très rapidement.
Et cela concerne autant nos églises que les chapelles, les croix occitanes dites discoïdales, les croix des chemins les cases encoches, les moulins, les constructions en pisé, les maisons à colombages, les habitats avec des pierres de taille, mais aussi tout site ou arbre remarquable comme cet Oder découvert au détour d'un chemin, les puits communaux, les mares-lavoirs, les fontaines, les fours banaux ancestraux restés en l'état.
Et aussi les emplacements nommés en occitan «place del sol» où l'on dépiquait le grain et où l'on se réunissait. Voilà un vaste sujet à traiter car font également partie intégrante de notre patrimoine, toutes les diverses personnalités qui ont, bien évidemment, marqué leur époque mais aussi toutes les singularités propres à notre territoire, les traditions orales et écrites, les souvenirs, les fêtes locales, les travaux agricoles, les recettes de cuisine…
Publié le 08/04/2019 à 03:58 | La Dépêche du Midi |
Du temps du château
À l'ombre des marronniers dans le parc du château. / DDM
Les derniers habitants du château étaient les Docteurs Louis Clermont Pezous (le père) et le Dr Jean (le fils) qui exerçaient à Villefranche (à son départ, le Dr Calmels a pris le relais). L'autre fils, le Dr Pierre Clermont Pezous était, quant à lui, ophtalmologiste à Albi. Nos deux médecins de campagnes intervenaient si besoin, dans un territoire très étendu, 24 h/24. À cette époque, ils devaient faire face à toutes sortes de situations d'urgence. Jean-Paul Combes parle encore de la vitrine du cabinet médical qui contenait des forceps pour les accouchements difficiles, de la scie à amputer qui l'impressionnait fortement.
Nombreuses sont encore les personnes de Villefranche qui se souviennent du château, de son mur d'enceinte, de la grille que l'on franchissait pour entrer dans le parc avec des arbres centenaires, des petites bordures de buis taillées par Alfred. Avec ses amis d'enfance, Catherine et Dominique Clermont Pezous, qui résidaient au château, Françoise Payrastre a maintes fois parcouru l'ancienne demeure.
«Dans les années 50/60, pas de tour, pas de donjon, pas le moindre départ de souterrain non plus, hélas ! C'était une maison bourgeoise, aux murs très épais, qui avait dû être remaniée au cours des siècles, avec deux unités d'habitation et de nombreuses dépendances, jardin d'agrément et jardin potager. Le grenier contenait des tas de souvenirs, de documents, autant de trésors accumulés depuis longtemps.
Un escalier majestueux
Une immense cave permettait de conserver barriques et tonneaux. Dominique Clermont Pezous se souvient de l'escalier majestueux avec des balustres torsadés du XVIIIème, qui menait à l'étage et sa sœur Catherine, de la fenêtre Renaissance avec des croisillons et des vitraux datant du XVIème qui éclairait l'entrée. À tous les étages de grandes pièces meublées avec goût et raffinement donnaient sur le jardin.
Les plafonds très hauts étaient soutenus par des poutres centenaires, taillées à la hache. Des parquets de chêne cirés réchauffaient l'atmosphère et crissaient sous les pas. Les employées de maison, Maria, Léonie, Simone, Sylvaine se remémorent encore tous ces très beaux meubles anciens, cette argenterie, ces étains, ces cuivres, dont une fontaine qui aurait appartenu au dernier Seigneur De Genton de Villefranche, qu'il convenait d'entretenir régulièrement.
Elles parlent de leur service quotidien, des jours de réception et gardent un excellent souvenir de leur période de vie au château de Villefranche qui, acheté par la mairie en 1988, a été démoli en 1992 pour créer un parking agrandissant la Place du Château.
Publié le 03/02/2019 à 09:57 | La Dépêche du Midi |
Autrescòps à Vilafranca : à l'angle de la rue Traversière
La carte postale montre l'ancienne maison détruite. / DDM
Les producteurs de Secrets d'histoire auraient de quoi faire à Villefranche-d'Albigeois s'ils venaient poser ici leurs caméras. Faute de voir les équipes de France 2 dans nos contrées, nous avons décidé de lancer aujourd'hui une série d'articles qui seront publiés le premier dimanche de chaque mois pendant un an. Le nom de cette chronique d'un autre temps : «Autrescòps à Vilafranca».
Le 1er volet parle d'un événement récent avec la démolition d'une maison inhabitée depuis quelque temps, à l'angle de la rue Traversière, et qui servira très bientôt de place de stationnement. Merci à l'association «Autrefois à Villefranche» qui va alimenter cette rubrique mensuelle.
Secrets de Vilafranca
La récente démolition de la maison d'angle de la rue Traversière et de la départementale 999 pour laisser la place à un parking réalisé par et pour Delphine et Arnaud Sirgue-Bec, fait ressurgir des tranches de passé. «Cet espace tout proche, offrira du stationnement à nos clients» résume l'exploitant Arnaud Sirgue-Bec.
Une page de l'histoire du centre du village va ainsi s'effacer. Vers 1900, à cet endroit, se dressaient deux petites maisons à étages. La maison d'angle était occupée par un matelassier nommé Grimal ; il habitait au premier. Au rez-de-chaussée, sur le trottoir, un étal présentait tous les articles qu'il vendait ou qu'il confectionnait dans sa boutique, tout à côté de la boucherie de Louis Grimal.
Sur le plan du XVIIe siècle, l'emplacement était occupé par deux patus, terrains communaux, insérés à l'intérieur des remparts de la ville. Sur le cadastre Napoléonien, des bâtisses figuraient, déjà, à cet endroit.
À l'arrière, ces maisons étaient séparées par un petit passage, une de ces ruelles couvertes que possédait la bastide à l'origine. La rue Traversière a été créée plus tard.
Ces constructions ont vu vivre les Villefranchois durant près de trois siècles et ont connu de grands bouleversements. La diligence s'arrêtait là devant. Elle fut remplacée par le Petit train et la Station du Centre. Entre ces deux époques, eut lieu la construction du Poids Public. Bien plus tard, c'est «La Place de La Bascule» qui fût réalisée sur le terrain du jardin Gaubert.
Maintenant, à l'ère des voitures, cet emplacement va devenir un parking.
À proximité de leur grand magasin «Utile» Delphine et Arnaud Sirgue Bec sont en train de réaliser un espace commode, spécialement réservé à leurs clients. Précédemment, Justin Berthomieu puis son neveu Camille et son épouse Thérèse y avaient aménagé un fonds de commerce d'épicerie, quincaillerie, matériaux et grains. Ensuite, Yvette Bascoul avait développé les rayons fruits, légumes et bazar. De transformations en modifications, les différents épiciers n'ont cessé d'apporter leurs services.
Publié le 11/04/2019 à 03:59 | La Dépêche du Midi |
Démolition du poids public
Depuis fin février, les travaux se poursuivent en plein centre de Villefranche-d'Albigeois, au carrefour avec l'avenue de Mouzieys. La deuxième phase a été marquée il y a deux semaines par la démolition du poids public et l'abattage des platanes.
Certains Villefranchois s'en sont émus. Valérie Vithe s'explique : «Je pense qu'il n'y a pas un seul Villefranchois qui, quel que soit son âge, puisse être indifférent aux changements provoqués par cette opération d'aménagement que tous les habitants appellent de leurs vœux depuis plusieurs décennies. Le poids public était le symbole de la place dénommée place de la bascule.
Il a été construit, démoli et reconstruit plusieurs fois en un siècle et a servi à peser successivement bestiaux, bois, céréales, matériaux. Il était inutilisé depuis plusieurs années et le local en mauvais état et placé dans le carrefour était dangereux. Le peson en fonte a toutefois été conservé et nous le réimplanterons sur la place pour en perpétuer la mémoire.
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