Tarn - Mon Beau Village : Blaye les Mines
Tarn - Mon Beau Village : Blaye les Mines
Publié le 29/08/2019 à 08:40 | La Dépêche du Midi | M.L
Village en haut, cité en bas : Blaye-les-Mines, une commune à plusieurs vies
La nouvelle salle des fêtes de Blaye-les-Mines surplombe le lac de L'Endrevié, ancienne «piscine» des mineurs./ Photo Emilie Cayre.
Ils étaient 6 000 mineurs à Blaye en 1970. Près de 40 ans après la fermeture de la dernière mine, cet étonnant village où «tout est en double» compte 3 700 habitants. L'histoire de la mine avait tracé au charbon de nouvelles lignes de vie. Village du haut et cité du bas écrivent aujourd'hui ensemble la renaissance de Blaye.
Avoir rendez-vous à la mairie de Blaye-les-Mines n'est pas si simple. On comprend très vite qu'ici, c'est l'histoire industrielle des XIXe et XXe siècles qui a tenu le crayon de l'histoire, redessinant totalement les lieux. Qui monterait, suivant en toute logique la direction de Blaye-village, trouverait bien une mairie, belle avec une tour en forme de beffroi, mais pas la bonne.
Celle-là a été offerte par le marquis, bâtie dans les règles de l'art libre du seigneur par des Compagnons. La famille de Solage l'a offerte au village du haut tandis qu'elle dessinait son avenir en bas. La mairie, la «vraie», est sur la route entre Albi et Carmaux. Ou plutôt entre Carmaux et Albi, dans le sens du charbon, dans le sens des rails, dans le sens de l'histoire.
Exposition salle de l'Endrevié / Photo DDM
Les trois puits de mine étaient ailleurs. C'est en bas qu'ont poussé les cités de mineurs qui étaient aussi et peut-être avant tout des agriculteurs. «Le marquis de Solage, propriétaire des mines, voulait les avoir à côté. Mais il leur fallait un grand terrain pour le jardin et pour le cochon. Dans les galeries, ils descendaient avec la charcuterie», raconte André Fabre, maire de Blaye depuis 2001. Le quartier des mineurs, 5 rues, compte plus de 200 maisons. En 1970, la commune avait 6 000 habitants.
La fin de la frontière
«Le charbon de Carmaux, c'est celui de Blaye. Les trois puits, la Grillatié, Sainte-Marie, la Tronquié et son lavoir sont sur la commune» poursuit ce féru d'histoire, une discipline qu'il a longtemps enseignée. «Ici, on a tout en double», s'amuse-t-il. Témoins de cette ubiquité, outre les deux mairies, Blaye compte deux églises, une en haut, Saint-Salvy, propriété de l'Archevêché et aujourd'hui rarement ouverte, une en bas, la paroisse Saint-Louis, église communale.
Le Wagga Club Parapente de Blaye-les-Mines / Photo DDM
Deux écoles aussi, en haut un regroupement de 4classes, en bas 10. «Dans les Trente Glorieuses, on comptait 30 classes. On était tombé à 4 dans les années 1980 après la fermeture définitive de la mine. On est remonté à 10», se réjouit le maire. En bas aussi, le château familial des Solage, son orangerie et son parc qui abritent aujourd'hui le musée du verre. Il est à Blaye, comme le lycée de… Carmaux. «Il n'y a que les Blayais et les Carmausins qui font la différence entre les deux», taquine André Fabre.
«Il y a dix ans encore, les gens de là-haut se pensaient comme «les historiques». Aujourd'hui de nouveaux habitants sont entrés sur la commune. Ils ne font plus la différence ; il n'y a plus de frontière», assure le maire en laissant voguer son regard vers l'ancien chevalement du puits Sainte-Marie mis en place en 1988 près de la mairie. La vraie.
3 questions à André Fabre, Maire de Blaye- les-Mines
Le maire de Blaye André Fabre lors d'une cérémonie du 8 Mai 1945
Vous êtes originaire de Blaye-les-Mines ?
Non, je suis né à Limoux. Je suis arrivé à Blaye en 1982, nommé comme professeur d'histoire-géographie au lycée professionnel puis au collège. Je suis arrivé par hasard, je venais d'un poste en Normandie. Aujourd'hui, à Blaye-les-Mines, je me sens chez moi
Votre endroit préféré de la commune ?
Le lac de l'Endrevié à la tombée de la nuit quand la salle des Pilotis est allumée. On dirait un bateau éclairé. Les musiciens adorent cette salle, l'acoustique y est excellente.
Des jeux et du sport sur la Base de Loisirs de l'Endrevié./ DDM.
Selon vous, qu'est-ce qui manque à Blaye ?
On a un collège et un lycée mais on n'a pas assez de jeunes. On ne s'est pas encore tout à fait relevé de la fin de la mine, quand les jeunes partaient chercher du travail ailleurs. Ils reviennent doucement. Ici il n'y a pas assez d'emplois mais l'immobilier est moins cher qu'à Albi et il y a du travail dans l'Albigeois… à Blaye, il y a beaucoup de terrains et de maisons à vendre et c'est à 15 minutes d'Albi.
L'atout le plus fort de la commune ?
L'esprit de combativité. Après le traumatisme du départ du charbon, les gens n'ont pas cédé au désespoir. Ils se sont battus. Ici, il y a beaucoup d'associations. Le vélo et le cyclisme nous ont donné une image régionale positive pour sortir de celle du déclin de la mine… Il y a toujours eu des grands prix cyclistes à Blaye. Je suis passionné de vélo et avec nos relations, on a le Tour de France.
Le parc de loisirs de Cap'Découverte / Photo DDM, archives, J-M.L
Musée mine de Cagnac / DDM Partagez sur les réseaux sociaux
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