La Garonne au temps des bacs

13/8/2019

Mis à jour le 11/08/2019 à 07:50 | La Dépêche du Midi | Evelyne Encoyand

Muret : Le Bac de l'Aouach reprend du service pour le 15 août

Une image banale dans les années 70, qui a failli disparaître / Photo DDM, R. C.

Notre-dame-de l'Aouach arbore son nom en occitan. Notre-Dame – de – Labach, d'en bas, de la vallée… Plantée sur la rive droite de la Garonne, en face du village du Fauga, au pied des coteaux, depuis le XIIe siècle. Quand la Garonne faisait le gros dos, les embarcations qu'elle portait depuis les Pyrénées avaient bien besoin de sa protection.

N'est-elle pas la «Stella Maris», l'étoile de la mer ? Des exvotos accrochés aux murs, des tableaux naïfs représentant des «miracles» témoignent de sa compassion, portée même aux marins d'eau douce.

Pèlerinage

Depuis 200 ans, un bac assurait le passage des hommes, des bêtes, des outils, des pèlerins vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Au début du XXe siècle, il est rattaché à un câble et constitue la continuité de la départementale 43 pour les piétons, les cyclistes et quelques écoliers. Les choses se sont gâtées il y a cinq ans quand le bac a été envoyé en cale sèche par le conseil départemental qui ne voulait plus assumer seul son fonctionnement lorsque Le Fauga a intégré la communauté d'agglomération du Muretain.

Le maire Mario Isaïa et son conseil municipal, les Amis de la chapelle, les amoureux du patrimoine, se sont insurgés contre la disparition de ce bac, si pittoresque, un des derniers encore en service sur la Garonne. Aujourd'hui, le problème a trouvé sa solution. La mairie assure le fonctionnement (elle a formé deux «passeurs») avec une subvention du conseil départemental. Dans trois ans, le bac intégrera l'intercommunalité qui a la compétence «tourisme». Le passage est gratuit, le bac fonctionne le week-end de mai à septembre.

Après son lifting, la chapelle Notre-Dame est toute belle pour accueillir les pèlerins du 15 août. Si dame Garonne le permet, ils retrouveront le plaisir de monter dans le bac pour suivre l'office de 16 heures, la procession qui suit et participer ensuite à la vente aux enchères sur la tribune à l'entrée. Les gerbes de blé, les volailles des «prémices» agricoles ont laissé place aux produits du terroir, objets artisanaux, tableaux, plantes, qui gonfleront la cagnotte mariale des amis de la chapelle.

(CPA : Bac du Fauga)