Albi : Congrès National des Villes de France
Publié le 13/06/2019 à 19:13 | La Dépêche du Midi | Arnaud Paul
Congrès des villes de France : «Le remplacement de la taxe d'habitation est un sujet crucial»
Caroline Cayeux, présidente de Villes de France et maire de Beauvais accueillie par Stéphanie Guiraud-Chaumeil, le maire d'Albi./ Photo DDM, Emilie Cayre
Albi, capitale des villes moyennes jusqu’à ce vendredi à l’occasion du congrès national des Villes de France dont les travaux vont être clôturés par le Premier ministre, Édouard Philippe. Les élus attendent des annonces de la part du Premier ministre.
Mieux vivre au quotidien dans les villes de France. Quelque 200 maires venus de l’ensemble du territoire planchent, depuis ce matin au grand théâtre d’Albi, à l’invitation de l’association les Villes de France. Un sujet très sensible à un an des élections municipales et après le mouvement des Gilets jaunes.
Le gouvernement ne s’y trompe pas qui dépêche cinq ministres (Sébastien Lecornu, Olivier Dussopt, Jacqueline Gourault, Gabriel Attal) dont le chef du gouvernement Édouard Philippe attendu ce vendredi pour clôturer le congrès. Une venue très attendue par Caroline Cayeux, présidente de Villes de France, maire de Beauvais et Jean-François Debat, président délégué de Villes de France et maire de Bourg-en-Bresse.
30 % de la population française
« Leur venue montre la considération que le gouvernement a pour notre association, représentative des villes de 10 000 à 100 000 habitants, entre 25 et 30 % de la population française » note Caroline Cayeux.
Les maires de villes moyennes où a prospéré la mobilisation des Gilets jaunes sont revenus au centre du jeu.
« Nous allons pouvoir poser un certain nombre de questions aux ministres qui vont nous accompagner ; que ce soit sur la taxe d’habitation, que ce soit sur le programme Action Cœur de ville que nous avons coconstruit, que ce soit sur les finances locales sur lesquelles nous attendons des éclaircissements. »
Les maires des villes moyennes attendent des annonces de la part d’Édouard Philippe.
« Je pense que le Premier ministre va clôturer nos travaux en faisant des annonces, par exemple, sur la révision de la loi NOTRe en donnant un peu plus de souplesse, reconnaître la place de nos villes dans l’aménagement du territoire et puis parler de finances locales ce qui est pour nous un sujet crucial avec le remplacement de la taxe d’habitation » détaille Caroline Cayeux.
« à l’euro près »
Villes de France attend « des compensations à l’euro près avec une dynamique dans la durée. C’est cela le fond du problème » martèle Caroline Cayeux. « La part départementale du foncier bâti ne compense pas. Il n’y a pas le compte » souligne Jean-François Debat.
L’association Villes de France porte une proposition: « Nous souhaitons bénéficier d’une partie de la TVA nationale qui est un impôt dynamique pour la compensation. »
"Aides financières concrètes"
Au-delà, sur les dispositifs comme Action Cœur de ville ou Territoires d’industrie, les élus des villes moyennes attendent du concret et des engagements financiers clairs de la part de l’État. « Nous souhaitons que les projets puissent être aidés de manière concrète dans la dernière année avant les élections municipales. Nous attendons des aides financières concrètes pour lancer ces projets. »
« Les études sont intéressantes mais les dossiers présentés par nos villes n’ont pas donné d’engagement tangible de la part de l’état » insiste Jean-François Debat.
Le mieux vivre au quotidien, certes, mais pas sans engagements du gouvernement.
Un programme chargé
Les élus travaillent jusqu’à aujourd’hui sur les liens entre villes moyennes et métropoles, les finances locales, la formation et l’enseignement supérieur, l’innovation, la revitalisation des centres-villes.
Visite de la cité épiscopale, du musée Toulouse-Lautrec avant un dîner de gala à Pratgraussals… Les maires des Villes de France réunis en congrès à Albi jusqu’à aujourd’hui ont les honneurs d’Albi.
« C’est un immense honneur d’ouvrir vos travaux dans un contexte où les villes de Frances se voient reconnaître leur rôle dans le maillage dynamique du territoire » s’est réjouie Stéphanie Guiraud-Chaumeil, maire d’Albi en souhaitant la bienvenue à ses collègues élus dans une ville « à visage humain, modérée, solidaire, durable, connectée innovante, attractive, inspirée et inspirante qui s’enrichit de nos expériences les plus réussis. »
Mis à jour le 13/06/2019 à 18:01 | La Dépêche du Midi | Anouk Passelac
Le secrétaire d'Etat Olivier Dussopt rend visite aux agents de la trésorerie d'Albi
Olivier Dussopt, secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'Action et des Comptes publics, dans la trésorerie d'Albi-ville. Photo DDM, Emilie Cayre
Olivier Dussopt, secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'Action et des Comptes publics était dans le Tarn ce jeudi. Il en a profité pour rencontrer les agents des services de la trésorerie d’Albi-Ville mais a fait face à l'hostilité des syndicats concernant le projet de loi de transformation de la fonction publique.
Le secrétaire d'Etat auprès du Ministre de l'Action et des Comptes publics, Olivier Dussopt, était en déplacement dans le Tarn dans le cadre du congrès annuel des villes moyennes qui a démarré ce jeudi à Albi. Mais avant de se rendre à l'espace des Cordeliers pour présenter le projet de loi de transformation de la fonction publique, il a tenu à rencontrer les agents de différents services.
A la trésorerie Albi-Ville, le secrétaire d'Etat a détaillé les plans du gouvernement "offrir un meilleur service aux usagers et proposer des conditions de travail améliorées aux agents". Du côté des usagers, le gouvernement veut multiplier les "points de contact" dans le territoire pour que chaque usager soit à maximum 30 minutes d'une "maison de service public". Cette structure doit représenter des services de l'Etat et d'autres opérateurs, tels que Pôle Emploi, La Poste, la Caf, l'assurance maladie, etc. "Aujourd'hui, dans 14 communes du Tarn les usagers peuvent rencontrer des agents des finances publiques. Demain ce sera dans 31 communes, avec un engagement sur plusieurs années", annonce Olivier Dussopt, en référence à une première ébauche de réorganisation des services de la DGFip.
Les syndicats boycottent la visite
Mais ce projet de réforme n'a pas été du goût des syndicats des agents des finances publiques qui ont refusé la proposition d'entretien avec le secrétaire d'Etat et ont préféré lire un communiqué. Ce dernier, signé par Solidaires, la CGT, FO et la CFDT s'inquiète du projet de réorganisation présenté par la direction départementale des finances publiques.
"D'ici à 2022, dix établissements vont disparaître", selon eux. Il s'agirait des trésoreries de Graulhet, Lavaur, Rabastens, Saint-Sulpice-la-Pointe, Réalmont, Saint-Paul-Cap-de-Joux, Mazamet, Puylaurens, Carmaux et Roquecourbe. Les syndicats expliquent que la réforme du gouvernement souhaite "faire des économies" et n'offrira pas un meilleur service aux usagers, bien au contraire. Les agents pâtiront eux aussi de ce projet en voyant "augmenter leur temps de travail et de trajet".
Enfin, les syndicats se plaignent de l'absence de dialogue et de négociations avec leur direction au sujet de cette nouvelle carte des services de la DGFip. "On ne connaît même pas le nombre de suppression de postes prévus", s'indignent-ils. Ils comptent exprimer leur contestation lors de la venue du Premier ministre, vendredi.
Publié le 14/06/2019 à 07:28 | La Dépêche du Midi | Recueilli par Ar. Paul
Congrès des villes de France : «Des territoires d'avenir pour la jeunesse», selon Gabriel Attal
Secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Gabriel Attal. / DDM
Le secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Gabriel Attal, accompagne le Premier ministre Edouard Philippe et une délégation ministérielle importante (Sébastien Lecornu, Olivier Dussopt, Jacqueline Gourault) à Albi où se déroule jusqu'à aujourd'hui le congrès des Villes de France, présidée par Caroline Cayeux, maire de Beauvais. Deux cents maires venus de l'ensemble du territoire travaillent autour du thème «mieux vivre au quotidien dans les villes de France.» «Si à certains égards, nos villes souffrent, elles disposent avant tout de leviers d'attractivité indiscutables.» Les élus planchent sur les relations avec les métropoles, les finances locales, la revitalisation et la jeunesse.
C'est la deuxième fois que vous venez à Albi en quelques semaines…
Pour le secrétaire d'État à la jeunesse que je suis, Albi est un lieu chargé de symbolique. C'est ici que Jean Jaurès a prononcé un discours historique à la jeunesse en 1903. Il guide mon action.
Quelle est la place de la jeunesse dans ces villes moyennes ?
J'ouvre ce matin le congrès avec un message très clair : les villes moyennes (de 10 000 à 100 000 habitants) doivent être des territoires d'avenir pour la jeunesse. Notre action vise à ce que les jeunes ne soient pas condamnés à les fuir pour rejoindre les grands centres urbains.
Comment éviter cette fuite ?
D'abord, en renforçant l'attractivité de ces villes. C'est ce qu'on fait par exemple avec «action cœur de ville» pour redynamiser les centres bourg ou «territoires d'industrie» pour dynamiser l'économie locale. Ensuite, en développant des opportunités pour les jeunes localement, à tous les niveaux.
La question de justice sociale se pose pour la jeunesse
La jeunesse est la classe d'âge qui connaît le plus la précarité. C'est une réalité partout. Nous avons supprimé la cotisation à la sécurité sociale étudiante, qui coûtait 217 € à chaque étudiant, nous avons renforcé le pouvoir d'achat des apprentis. Une nouvelle perspective s'ouvre avec le revenu universel d'activité qui va permettre un meilleur recours aux droits et un meilleur accompagnement. Enfin, nous avons annoncé des mesures qui vont faire baisser le coût du permis de conduire de 30 %.
Qu'en est-il des services publics ?
C'est un point central dans notre stratégie de revitalisation. Gérald Darmanin a récemment fait des annonces très fortes : on crée de nouvelles trésoreries en proximité ! Suite au grand débat national, le président de la République a annoncé le déploiement de maisons «France services». Concrètement, ça veut dire un lieu physique avec un bouquet de services publics dans chaque canton d'ici à 2022.
Ces villes sont-elles attractives pour les jeunes ?
Après 8 mois d'action au gouvernement avec plusieurs déplacements en province chaque semaine, mon constat est clair : les villes moyennes ont besoin des jeunes pour construire leur avenir, garantir leur pérennité, et les jeunes aspirent à un cadre de vie de qualité, en proximité. J'ai deux objectifs. Faire découvrir à tous les jeunes les richesses et les atouts des villes moyennes : ce sera le cas avec le service national universel. Ensuite, étendre le champ des possibles pour les jeunes dans ces villes.
Un exemple : nous allons ouvrir 13 «campus connectés» pour permettre à des jeunes d'être diplômés de l'université sans avoir à aller étudier physiquement dans un centre universitaire. Ils étudieront à distance, via le numérique, dans un tiers lieu d'une ville moyenne, mais auront le même diplôme que les autres. En Occitanie, dès septembre prochain, on en ouvre trois : à Cahors, Carcassonne, au Vigan.
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