Tarn : Autour du centenaire 14-18

11/11/2018




Publié le 10/11/2018 à 08:21  | La Dépêche du Midi |  M. L.

Il fabrique le même pain que celui des Poilus pour saluer leur mémoire


Henri Durand, à droite, et son assistant, David Sandral, avec sa musette à pain copie conforme de celle des poilus, assis sur une Monet Goyon de 1918 à entraînement par courroie. / Photo DDM Emilie Cayre

à 61 ans, Henri Durand, boulanger, ne manque ni d'énergie ni d'idées. Pour célébrer le centenaire de la fin de 14-18, ce matin il vendra «le pain des Poilus»

«ça fait un moment que j'y pense mais j'attendais d'être prêt. Je voulais faire ça comme il faut, sans tricher». C'est ce matin qu'Henri Durant, maître pâtissier et boulanger installé près de la fac Champollion, relève le défi qu'il s'est lancé pour marquer le centenaire de la fin de la Grande Guerre. Avant le lever du jour, il aura pétri et cuit «le pain du Poilu», des pains d'1,5 kg, ration journalière du soldat. «Pour les porter dans les tranchées, ils en enfilaient 8 ou 9 sur un bâton et chacun s'en décrochait un», raconte cet artisan perfectionniste. 



Pour mener à bien son projet, Henri Durant a passé des heures à lire des documents historiques sur la vie dans les tranchées, sur la popote du poilu, cuisine roulante tirée par les chevaux, chargée de porter la soupe, et le pain que le soldat gardait précieusement dans une musette en tissu.

«Chaque pain fait 27 cm de diamètre, 9,7 cm d'épaisseur, avec une croix dessus. Ce sera un pain plutôt tassé. Il fallait que ça tienne 24 h. On va retrouver le goût du fruit, la couleur foncée à cause du seigle et du sarrazin» décrit ce professionnel à la passion contagieuse.



Objets et photos d'époque
Pour trouver quatre farines différentes dont celles de blés anciens, identiques à celles de l'époque, il a été au Moulin de Rivière et à la minoterie Battignes à Réalmont. Et c'est Katia, de la mercerie de Saint-Juéry, qui a confectionné les musettes en lin écru. Il en a fait coudre une vingtaine qu'il va faire gagner dès ce matin à ses clients, avec un pain de Poilu dedans.

Dimanche, à 11 heures, une authentique Trèfle, Citroën type C avec malle en osier à l'arrière, chargera des pains devant la boulangerie pour aller les offrir aux résidents de la Maison de retraite du Parc. Un cadeau du boulanger à cette Maison qu'il sert depuis longtemps.



Hier dans son labo, Henri Durant surveillait de près l'avancée de son levain, tout en finissant le décor prévu dans sa boulangerie. Autour de la Monet Goyon, restaurée par ce membre historique du Trac, club d'auto ancienne, on pourra découvrir ce qui faisait le quotidien du Poilu, masque à gaz, jumelles, casque et baïonnette.» En juillet et août 1916, 400 Albigeois sont morts à la guerre. Ils sont morts pour nous. On ne peut pas oublier ce qu'ils ont fait.»


Publié le 10/11/2018 à 08:22  | La Dépêche du Midi |   É.L.

Une sculpture pour célébrer le centenaire de l'armistice


Casimir Ferrer est l'artiste qui a créé cette sculpture, composée en partie de restes d'obus surmontés de fusils./ Photo DDM, É.L.

Sur l'esplanade du souvenir, de nombreux Albigeois ont été surpris de découvrir jeudi une nouvelle sculpture. En effet, en fin d'après-midi, la maire de la ville Stéphanie Guiraud-Chaumeil a inauguré en présence de l'artiste une nouvelle œuvre.
«Elle mesure 3 mètres de haut et pèse environ 300 kg», a détaillé son créateur, l'artiste local Casimir Ferrer.

«Elle a été faite avec des obus éclatés, des grenades, des fusils, tous récupérés sur le Chemin des Dames par un ami démineur qui travaille dans une compagnie de gendarmerie à Verdun, explique-t-il. Ce sont de vraies armes qui ont tué, a-t-il ajouté. Elles étaient enterrées, je les ai juste nettoyées pour enlever la terre, mais dans les fusils qui surplombent la sculpture, il y avait encore des balles engagées dans les canons», raconte Casimir Ferrer. 


/ Photo FB, Stéphanie Guiraud-Chaumeil

Des colombes ont aussi été ajoutées à la sculpture, en symbole d'espoir. L'artiste a ainsi réalisé cette œuvre «d'abord en hommage à mon grand-père qui a fait la guerre de 14-18 et aussi celui de ma femme qui a perdu un bras. C'est une sculpture que j'ai faite avec beaucoup d'amour», a-t-il conclu.

Pas encore de place attribuée
«C'est une belle initiative de la part de Casimir Ferrer afin de célébrer le centenaire de l'Armistice», a pour sa part déclaré la maire d'Albi. «C'est un des éléments visibles mis en place par la mairie pour commémorer le centenaire de l'Armistice», a souligné Stéphanie Guiraud-Chaumeil. Des expositions se tiennent par ailleurs à l'hôtel de ville et à l'Hôtel Rochegude à ce sujet.
La sculpture restera sur l'esplanade du souvenir en face du monument aux morts tout le mois de novembre. Après cette date, elle devrait trouver une place définitive…


Publié le 10/11/2018 à 08:27   | La Dépêche du Midi |  Léo Rebeyrol

À 15 ans, elle sera porte-drapeau pour le centenaire du 11-Novembre


Amélie Calvel participera aux commémorations du 11-Novembre en tant que porte-drapeau./ Photo DDM, L.R.

À seulement 15 ans, Amélie Calvel sera porte-drapeau pour le centenaire des commémorations du 11-Novembre à Castres. Une activité qu'elle se plaît à exercer.

Lorsque l'on pense aux porte-drapeaux, on imagine facilement d'anciens combattants brandissant notre étendard en souvenir de l'Histoire de la France. Cependant, devenir porte-drapeau n'est pas exclusivement réservé aux hommes et aux anciens combattants. En tout cas pas pour Amélie Calvel, une jeune Castraise de 15 ans, qui participe depuis trois ans à des commémorations en tant que porte-drapeau pour l'Union départementale des marins et marins anciens combattants. «C'est très intéressant, j'apprécie de rendre hommage aux anciens combattants», témoigne timidement la jeune porte-drapeau, aux côtés de sa mère et de son grand-père, très fiers de ce qu'elle entreprend. 

Malgré un emploi du temps très chargé par les cours de 1re S et les activités extrascolaires, Amélie Calvel parvient à se rendre disponible pour porter le drapeau français. «En moyenne je participe à une dizaine de commémorations chaque année, témoigne la lycéenne. Au début j'ai eu une marraine qui m'expliquait comment porter le drapeau, comment me tenir et comment se passaient les cérémonies. Je me suis aussi aidée d'un cahier pédagogique que l'on m'a fourni. Être porte-drapeau est en réalité assez simple, il faut juste être très attentif du début jusqu'à la fin».


Marcel Calvel, grand-père d'Émilie, recevant l'Étoile civique en 2013 à la Mairie de Graulhet, entouré d'Henri Manavit, Claude Bousquet, Jean Picarel et Claude Fita. / Photo DDM

Un accueil bienveillant
Vêtue d'un béret bleu marine orné d'une ancre dorée, d'une chemise blanche avec par-dessus une cravate, une veste et un pantalon bleu marine, Amélie n'a plus qu'à s'attacher les cheveux, et la voilà prête pour marcher en rang le 11 novembre à Castres.

C'est le grand-père, Marcel Calvel, qui a lancé sa petite fille dans cette aventure. Président de l'Amicale des marins et marins anciens combattants de Graulhet, il la présente à Christian Pourcel du comité Castres-Mazamet du Souvenir Français, qui tient à ce que des jeunes prennent la relève (voir encadré). Amélie a pris goût pour ce genre d'exercice et enchaîne les commémorations. Ce dont elle est le plus fière, c'est d'avoir participé à celles du 8-Mai en 2017 et 2018. Et le fait qu'elle soit jeune n'a posé aucun problème. «Je ne me sens absolument pas mise à l'écart par les autres. Au contraire, ils sont tous bienveillants envers moi et je ne suis pas la seule fille, j'ai deux cousines qui font la même chose», s'enthousiasme-t-elle.

Un diplôme d'honneur lui a même été décerné par le Souvenir Français pour son implication. La relève semble donc assurée.



Transmettre à la jeunesse
«Je suis heureux de savoir que nous ne disparaîtrons pas sans relève», confie Christian Pourcel, président du comité Castres-Mazamet du Souvenir Français. Assurer le maintien de la mémoire ainsi qu'entretenir les tombes des soldats morts pour la France et de ceux qui l'ont servi font partie des objectifs de cette très ancienne association. «C'est formidable de voir les jeunes prendre le relais, de les voir entretenir la mémoire avec un emblème. J'ai même l'impression qu'avec ce 100e anniversaire renaît un esprit patriotique», soutient Christian Pourcel. 

Mais pour attirer cette jeunesse, il faut savoir les intéresser. «On essaye de rendre les commémorations plus intéressantes en créant une activité autour d'elles. Par exemple, nous reconstituons une tranchée de la 1re Guerre mondiale, nous faisons aussi réfléchir les enfants et les adolescents sur ce qu'ils ont pu devenir grâce à leurs ancêtres.» Les récompenses font aussi partie de ce processus. «Quand c'est justifié, il est normal et nécessaire de récompenser.» Enfin, les jeunes porte-drapeaux ont souvent été sensibilisés par leurs parents ou grands-parents, alors anciens militaires ou marins, comme cela peut être le cas avec Amélie Calvel.


Publié le 01/11/2018 à 08:30   | La Dépêche du Midi | 

Le rôle des femmes pendant la Grande Guerre


Patricia Daussin, historienne et férue de littérature./ Photo DDM

Le pays mazamétain se souvient de la Grande Guerre en initiant des expositions à la Halle de Mazamet et des conférences. L'historienne Patricia Daussin donne une conférence le vendredi 2 novembre à 18 h 30, salle du conseil à Aiguefonde sur le rôle des femmes lors de la guerre 14/18 : «Femmes d'ici pendant la Première Guerre mondiale». Les femmes vont connaître durant cette période un bouleversement et se retrouver à la place des hommes, raconte Patricia Daussin.

Les femmes ont-elles joué un rôle dans la Grande Guerre ? Même si à l'époque il n'était pas question d'égalité entre les sexes ni politiquement ni économiquement, elles ont joué un rôle important car elles ont dû remplacer les hommes aux champs, dans les boutiques et les usines, dont les usines textiles de la vallée du Thoré.



Dès le 7 août 1914, le président du conseil, René Viviani, dans une déclaration publique, fait appel à elles : «Debout donc, femmes françaises, jeunes enfants, fils et filles de la patrie ! Remplacez sur le champ du travail ceux qui sont sur les champs de bataille». Ce sont elles qui ont soutenu le moral des soldats en leur envoyant lettres et colis (les marraines de guerre), elles aussi qui les ont secourus en devenant infirmières (les anges blancs), elles ont aussi élevé les enfants.

La guerre 14/18 a-t-elle émancipé les Françaises ? Les femmes n'ont pas obtenu les droits qu'elles étaient en droit d'obtenir puisqu'il a fallu attendre 1944 pour qu'elles puissent pouvoir voter dès la fin du conflit, de plus les lois natalistes votées en 1920 les confinent dans leur foyer. Il n'y a guère qu'en matière de mode que les changements sont réels, c'est la fin du corset et des vêtements et cheveux longs. Néanmoins, le fait d'avoir été chef de famille pendant cinq ans laissera dans les esprits des traces qui ne demanderont qu'à ressurgir.



Quelles sont les héroïnes de la Grande Guerre ? Marie Curie qui avec sa fille amène sur le front des camionnettes disposant de matériel radio pour soigner les blessés. Sarah Bernhardt qui bien qu'amputée rend visite aux soldats restés au front. Ici dans la vallée du Thoré à Labastide-Rouairoux, Suzanne Barthe, épouse de Frédéric Bourguet, est une marraine de guerre très attentionnée, elle reçoit chez elle Antonin Lor, son filleul de guerre originaire du nord de la France.


Publié le 27/10/2018 à 09:01   | La Dépêche du Midi | 

Centenaire de l'Armistice : une commémoration «grandiose»


La reconstitution d'une tranchée et d'un poste de secours à voir à La Halle. / Photo DDM

C'est une commémoration grandiose qui sera proposée au public du pays mazamétain pendant près de deux semaines. Le centenaire de la fin de la Grande Guerre sera fêté comme il se doit. Le tout nouveau collectif des associations patriotiques et culturelles du pays mazamétain a fait un énorme travail pour présenter un programme particulièrement complet.

L'entrée est gratuite à La Halle pour voir les nombreuses expositions, les maquettes et la reconstitution d'une tranchée et d'un poste de secours grandeur nature. 
C'est un remarquable travail d'interprétation sur les Taxis de la Marne, sur l'histoire d'un pasteur fait soldat, sur la mort qui ne cesse de rôder autour des combattants sur la ligne de front et les nouvelles qu'en donnent les journaux, sur les armes utilisées, etc. 


"Le pays mazamétain se souvient" / Photo FB, Ville de Mazamet


Partagez sur les réseaux sociaux

Catégories

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !
 



Créer un site
Créer un site