Toulouse : Foule pour l'araignée Ariane

2/11/2018


Publié le 01/11/2018 à 11:09  | La Dépêche du Midi |  Chloé Delbès

200 000 personnes ont assisté jeudi soir au réveil de l'araignée Ariane à Toulouse

"Le Gardien du temple" par la compagnie La Machine


L'araignée de La Machine s'est enfin réveillée / Photo DDM, Xavier de Fenoyl

« L’araignée, elle est jaune ! » Fannie, 10 ans, ne l’a pas encore découverte. « J’ai fait des photos depuis le périphérique un jour où j’étais coincée dans les bouchons », explique Marion la maman. Première étape pour la famille en début d’après-midi ce jeudi : le Minotaure, place du Capitole. « Il a l’air fort ! », commente Arthur, 6 ans, quelque peu impressionné par « les griffures qu’il a sur le torse ». Venus depuis Saint-Lys dans un métro bondé, ils admirent la bête encore endormie qui est apparue ce jeudi matin place du Capitole.

Majestueux avec ses cotes aux airs de touches de piano qui semblent s’animer à chaque respiration. Les ronflements, un œil qui frémit, la bête est vivante. Et laisse sans voix les centaines de fourmis humaines et curieuses venues le contempler.


L'araignée mesure 13 mètres de haut./ Photo DDM, Xavier de Fenoyl

Daniel et Claudine, retraités du quartier des Minimes sont là en repérage : « On reviendra demain avec nos petits-fils pour le réveil du Minotaure. » « Je ne le voyais pas si grand, s’étonne Daniel. C’est un mélange d’imaginaire et d’histoire. » Entre deux photos prises au smartphone, les spectateurs se parlent, commentent. « Vous savez où est l’araignée ? « Sur le toit de l’hôtel-Dieu, rive gauche de la Garonne ». Nadia et sa maman en viennent. « Superbe, intéressant, inattendu, énumère Nadia la Tournefeuillaise. C’est fait en matériaux nobles, on imagine les heures de travail. C’est fou de se dire que ce sont des petites mains qui ont fait ça, pas des machines. » « J’ai toujours rêvé d’aller à Nantes pour voir cela », confie Annie, la mère de Nadia. Elles sont venues à elle, au cœur de Toulouse.

Partout en ville, les mots « Araignée » et « Minotaure » se murmurent… Au fil de la rue Gambetta, les passants feuillettent le guide distribué par les petites mains de La Machine. Arrivé à la Daurade, on devine Ariane, l’araignée perchée sur le toit de l’hôtel-Dieu. Le flot de passants est continu sur le Pont-Neuf, fermé à la circulation pour l’occasion. Le brouhaha est masqués par une musique sibylline que joue un orchestre perché dans des cocons installés en hauteur près du Château d’eau. Les gens se massent. Admirent. Que va-t-il se passer ce soir ? La rumeur a tissé sa toile, le secret a été bien gardé…


L'araignée Ariane./ Photo DDM, Valentine Chapuis

Un ballet d’étourneaux pour le réveil d’Ariane
Bientôt 18 heures. Le Pont-Neuf est noir de monde, les quais de la Daurade aussi. 200 000 Toulousains, selon la préfecture, ont répondu présents ce jeudi soir. Mais pas seulement. Ici, on parle espagnol, là, anglais. Cette famille se débat avec une carte. Où se mettre pour contempler un spectacle dont on ne sait presque rien. Estelle, Eric, et leurs deux enfants sont Cantalous. Les productions de La Machine, ils en ont eu un aperçu à Nantes. « C’est décalé, c’est un rêve, tout ce qu’on aime », affirme Eric. « L’art et l’originalité, perturbant et spectaculaire », souligne Julien, le fils aîné. La nuit tombe peu à peu sur Toulouse.

Dans un splendide ballet d’étourneaux applaudi par le public, l’éclairage jaune des monuments se substitue au rose de la Ville. Un bruit. Des fumigènes. Et l’orchestre se met à jouer. Le spectacle commence. Il durera 30 minutes. Une des deux grandes grues hisse jusqu’au toit de l’hôtel-Dieu une nacelle chargée d’hommes en noir et blanc. Arrivés au sommet, les techniciens voltigeurs glissent le long de câbles jusqu’à l’araignée. Ariane s’anime. Doucement. Lentement, patte après patte. Puis l’autre grue la soulève et vient délicatement la poser au sol, à l’extrémité du cours Dillon. Les violons et cotillons qui tombent d’on ne sait où depuis le ciel donnent une dimension féerique à la scène. 18 h 30, fin du spectacle.


L'araignée près du Pont Neuf / Photo DDM, Valentine Chapuis

Le public espère encore voir Ariane gambader. En vain. Jean est là avec son père : « C’était peut-être un peu rapide, j’attendais plus de mouvement, peut-être qu’elle se mouille dans la Garonne ou qu’elle traverse le pont. » Mais pas de déception. Même constat pour Didier et Cécilia : « Même loin, c’est impressionnant, c’est un belle mécanique. » Assurément, ils reviendront ce vendredi voir la suite de ce conte en quatre actes. Le spectacle ne fait que commencer…


Des milliers de personnes réunies sur le Pont Neuf / Photo DDM, Valentine Chapuis
 

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