TdF : Demain, Col de Portet

24/7/2018



Publié le 22/07/2018 à 08:50   | La Dépêche du Midi |  Recueillis par P. B.

Col de Portet : vers un moment d'anthologie


Les nombreux animaux présents en estives (1.800 moutons et 500 vaches) seront éloignés le temps du Tour de France. / Photo DDM

On l'a vu dans la traversée des Alpes les étapes courtes, en montagne, sont extrêmement périlleuses pour les non-grimpeurs. Les Greipel, Cavendish, Gaviria sont quelques-unes des victimes de la traversée alpestre. L'étape entre Bagnères de Luchon et Saint Lary-Col de Portet sera-t-elle le coup de grâce pour quelques-uns «des survivants» ? On peut le redouter pourquoi ?

Simplement, les délais d'éliminations sont calculés selon un pourcentage du temps du vainqueur. En l'occurrence 25% en plus pour cette étape jugée à juste titre de très courte et de très grande difficulté. Ca peut paraître beaucoup, mais en réalité plus l'étape est courte plus le temps accordé pour arriver est court, c'est mathématique. Dans le cas présent si l'on prend la meilleure moyenne prévue par l'organisation, soit 30km/h le temps du vainqueur serait de 2h10, soit seulement 17 minutes de marge pour les délais. C'est effrayant, les moins bons grimpeurs peuvent perdre ce temps sur un seul col…il y en aura trois.


/ Photo FB, Département des Hautes-Pyrénées

65 km : bienvenue en Hautes-Pyrénées
Tout concourt à faire de cette étape un moment d'anthologie. Le format, 65 km en référence à notre département, le profil avec trois cols le Peyresourde 14,9 km à 6,7% de moyenne, Val Louron-Azet 7,4 km à 8,3% et la grande nouveauté de cette édition le col de Portet et ses 16 km à 8,7%.

Le départ aussi qui sera inédit avec les dix premiers en file indienne et les autres coureurs répartis en sas. On s'attend à du grand spectacle avec une occasion, pour les prétendants au général, de contrecarrer la domination Sky.

La grande inconnue de cette étape c'est évidemment le col de Portet. Le Peyresourde et Azet sont bien connus de tous ici, le second étant déjà en soi une montée très difficile.

Sommet émotionnel
Nous sommes allés, à l'instar des protagonistes du Tour, reconnaître cette étape avec quelques-uns des coureurs bigourdans de premier plan en FFC. Maxime Agut de Poueyferré et Nicolas Brismontier de Tarbes tous les deux en 1re catégorie, Quentin Carmouze (Tarbes) ou Louis Guillem en STAPS ici, accompagnés de Pierre Comet leur coéquipier de Lescar, se sont prêtés au jeu du test.

Le Peyresourde fait presque office de mise en jambe. C'est long, près de 15 kilomètres, mais franchement pas hyper difficile, entendons-nous bien pour des coureurs de ce niveau-là. Azet c'est dur déjà avec ses lacets on est souvent aux alentours de 10%.



On bascule vers Saint Lary dans une descente assez technique, il faudra être vigilant. On traverse le village et on attaque le plat d'Adet. Pour nos testeurs, c'est le plus difficile de la montée. Les deux premiers kilomètres sont extrêmement difficiles à 10% et plus. Si le soleil est là ce sera l‘enfer prédisent-ils en chœur. Ça ne calme pas vraiment jusqu'à Espiaube où avant de tourner, il y a un peu de replat.

Là, au lieu de partir à gauche vers la Plat d'Adet, on vire à droite sur une nouvelle route vers le col de Portet. Ce n'est pas un nouveau col en soi, c'était en partie goudronné jusque-là et les plus téméraires pouvaient déjà y accéder, sauf que pour la circonstance on a refait le bitume jusqu'en haut. On découvre donc une pente soutenue, supérieure à 8% sur 8 kilomètres, des lacets très aériens et bien dégagés.

Même si nos «testeurs» n'ont pas été impressionnés, ce sont des coureurs de haut niveau, le terrain est évidemment exigeant et propice à une belle bagarre. Les spectateurs, les téléspectateurs et même les coureurs auront une vue incroyable. L'arrivée aux remontées mécaniques du domaine skiable de Saint Lary sera jugée à 2215m d'altitude ce qui en fait le plus point le plus haut de ce Tour de France. Espérons que c'en soit aussi un sommet émotionnel.


Publié le 09/07/2018 à 09:10   | La Dépêche du Midi |  Jean-Patrick Lapeyrade

Final de la 17e étape du Tour : «Plus dur que... le Tourmalet»


Ils étaient plus d'un millier, hier à venir donner ces premiers coups de pédale vers le sommet du col de Portet. Et ils devraient être encore plus nombreux jusqu'au passage du Tour le 25 juillet prochain./ Photo Laurent Dard.

Seize kilomètres, 8,7% de moyenne, le col de Portet a «ouvert sa porte», hier matin sous le soleil de la vallée d'Aure...

Et dès 9 heures, ils étaient déjà très nombreux à gravir les pentes de «ce nouveau Géant». Car de l'avis de tous, hier, au sommet, ce col qui entrera mercredi 25 juillet dans la légende du Tour, il pourrait être juge de paix, et même décider du vainqueur de l'édition 2018.

C'est en tout cas l'avis de Jean Cibat, qui avec ces 77 printemps était là-haut au rendez-vous. «Il y a longtemps que je le connaissais, mais il va faire mal. Avec le col de Peyresourde, le col d'Azet et puis ici, cela va être sélectif. Il est dur. C'est plus dur que le Tourmalet, il n'y a pas de répit «expliquait-il. Et lorsqu'on lui parle de cette 17e étape du Tour, il répond du tac au tac : «Ça va faire la sélection, et je crois que le vainqueur ici, sera le vainqueur du Tour. Je pense que le Tour va se jouer en haut du Portet».


/ Photo FB, Saint-Lary

Il fait l'aller-retour exprès depuis Vannes
Si les Bigourdans étaient nombreux au sommet, Stéphane, lui, n'a pas hésité à venir exprès depuis Vannes pour l'ouverture du col. «C'est raide, c'est un truc de fou, mais c'est à faire. Je viens souvent à Saint-Lary en vacances, mais je voulais faire cette première montée. Pour moi, c'était obligatoire d'être là» lâchait-il tout en contemplant le paysage.

Tout au long de la matinée, et même de l'après-midi, ils ont été plus d'un millier a gravir les pentes du Portet, à venir découvrir ces derniers kilomètres d'ascension inédite. «C'est une journée à succès pour cette première journée, on peut considérer que c'est la naissance d'un nouveau géant sur les Pyrénées, on est donc très contents» commentait Manu Bernia, qui espère comme tous au sommet que la météo sera la même pour l'arrivée du Tour le 25 juillet.

Voilà le col de Portet désormais inauguré, et si jusqu'au passage du Tour de France, la route est désormais ouverte uniquement aux cyclistes, et même si elle devrait être fermée ponctuellement pour terminer le dernier kilomètre, ils seront sans nul doute nombreux à venir se tester sur les pentes du Portet. Et si en plus, comme hier, le soleil est de la partie, tous en prendront plein les yeux... mais hier, toutes celles et ceux qui l'ont gravi pourront dire : «J'y étais»!

Inauguré : Hier, en fin de matinée, alors que plusieurs centaines de cyclos étaient présents au sommet, c'est Jeanne Mir, entourée des élus de la Vallée ainsi que de Michel Pélieu, président du Conseil départemental, qui a inauguré la route du col de Portet, arrivée du Tour de France le 25 juillet prochain.

Le chiffre : 1000 Cyclos > Sur le col. Ils étaient plus d'un millier a se tester sur le Portet, hier, sous le soleil de l'Aure.


Publié le 07/07/2018 à 10:15   | La Dépêche du Midi |  Valentin Vié

Col de Portet : derniers travaux avant le Tour de France


Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, et Michel Pélieu, président du conseil départemental des Hautes-Pyrénées, sur la route du col de Portet, en octobre 2017./ Photo Laurent Dard.

Alors que le Tour de France 2018 débute aujourd'hui en Vendée, du côté des Hautes-Pyrénées on peaufine toujours la chaussée du col de Portet à Saint-Lary-Soulan, qui accueillera l'arrivée de la 17e étape de la Grande Boucle.

Depuis le début du mois de juin, c'est un ballet incessant de pelleteuses, rouleaux compresseurs et camions-bennes qui perturbe la quiétude des vaches broutant dans les pâturages du col de Portet. La chaussée de ce col pyrénéen, utilisé en majorité par les agriculteurs lors des estives, avait, en effet, grand besoin de quelques réparations après un hiver très rude. De plus, «le Portet» a été désigné arrivée de l'étape 17 du Tour de France 2018. La commune de Saint-Lary-Soulan et le conseil départemental des Hautes-Pyrénées ont donc décidé de mettre les petits plats dans les grands et de faire la rénovation complète des 8 km de montée.


/ Photo FB, Saint-Lary

Un revêtement tout neuf pour l'inauguration
«La route du col de Portet a une histoire, confie Jean-Henri Mir, le maire de Saint-Lary. C'est une route pour les estives mais aussi pour les touristes. C'est également la porte d'entrée du Parc national du Néouvielle. Chaque année, la commune y fait entre 30.000 et 40.000 € de réparations. Faire ces travaux plus lourds nous permettra d'avoir une route pour le vélo. Cette montée a un intérêt sportif unique, avec 8 km de pentes à 8,5 % de moyenne. Nous aimerions bien qu'elle devienne aussi mythique que l'Alpe d'Huez. La route sera prête pour le Tour de France et les travaux concernant l'évacuation de l'eau de pluie se feront après l'étape, sûrement à partir du mois de septembre.»

Un mois après, le gros œuvre a été fait. Place à la période des finitions et à la mise en place d'un revêtement tout neuf. Cette opération, qui a duré cinq jours, a été retardée par la perforation d'une canalisation d'eau potable le week-end dernier. Malgré ce contretemps de plusieurs journées, l'application d'une couche d'enrobé à froid sur la chaussée a débuté mardi 3 juillet. Les équipes de goudronnage se sont d'abord occupées des quatre premiers kilomètres avant de s'attaquer aux quatre derniers jusqu'au sommet. La pose du revêtement en question n'étant pas possible par temps de pluie, les ouvriers ont dû jongler avec les conditions météo pour respecter leurs délais. Le travail de signalisation, c'est-à-dire la pose de panneaux indiquant la distance qu'il reste à parcourir jusqu'au sommet, a aussi été fait en même temps que l'enrobage.


/ Photo FB, Saint-Lary

Un autre chantier, bien plus impressionnant, se tenait en même temps au niveau du premier lacet de la montée du col de Portet. Celui de la consolidation du mur qui soutient la route. Deux pelleteuses munies de foreuses font des trous sous la chaussée de 11 et de 16 m de long. Des barres en acier y sont glissées et du béton y est injecté. Des grilles en fer sont ensuite fixées sur le mur puis recouverte d'une couche de béton. Le but de cette opération est de solidifier un mur qui menaçait de s'ouvrir en deux à cause de l'érosion. Pour ce faire, les équipes du chantier, qui sont arrivées à Saint-Lary-Soulan il y a un peu moins de trois semaines, devront encore batailler une dizaine de jours. Tout devrait être fin prêt pour l'étape reine des Pyrénées, entre Bagnères-de-Luchon et le col de Portet, programmée le 25 juillet.

Ce chantier ne retardera pas l'inauguration du col de Portet, qui aura bien lieu ce dimanche 8 juillet. 400 personnes sont déjà inscrites pour faire la montée symbolique à vélo et la municipalité de Saint-Lary-Soulan attend un peu moins d'un millier de participants à l'événement. Le col sera ouvert aux cyclistes et aux promeneurs à partir de 9 heures du matin. Les officiels sont, eux, attendus pour 11 heures. L'ouverture à la circulation des voitures ne se fera qu'après le Tour de France, soit le 26 juillet.

Pour le passage de la Grande Boucle, plusieurs centaines de milliers de spectateurs du monde entier sont attendues. Pour voir les coureurs dans la montée du «Portet», il faudra s'y rendre à pied, puisque la circulation et le stationnement des véhicules y seront interdits. Des remontées mécaniques et des sentiers balisés seront à la disposition du public.


Le 25 juillet, les coureurs du Tour de France s'élanceront à l'assaut du col de Portet. / © France 3 Occitanie

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