Route d'Occitanie : Roux à Cazouls - Valverde vainqueur

18/6/2018

Publié le 17/06/2018 à 07:25   | La Dépêche du Midi |

Le cycliste Alejandro Valverde remporte la Route d'Occitanie - la Dépêche du Midi


Anthony Roux remporte la dernière étape dans l'Hérault./ Capture Twitter RDO

Le cycliste espagnol Alejandro Valverde a remporté la 42e Route du sud - la Dépêche du Midi arrivée ce dimanche après-midi à Cazouls-les-Béziers dans l'Hérault. La quatrième et dernière étape, partie de Mirepoix en Ariège et longue de 192,7 km, a été remportée au sprint par le français Anthony Roux devant Alejandro Valverde et le lituanien Evaldas Siskevicius.

Alejandro Valverde s'était emparé du maillot de leader samedi au cours de la grande étape pyrénéenne dont l'arrivée a eu lieu en plein brouillard. Il s'impose dans cette édition 2018 devant un autre Espagnol Daniel Navarro-Garcia et le Français Kenny Elissonde.
L'édition 2017 avait été remportée par Silvan Dillier.


Publié le 18/06/2018 à 08:26   | La Dépêche du Midi |  Patrick Louis

Anthony Roux ramène les fous à la raison

4e et dernière étape : Mirepoix > Cazouls-lès-Béziers


Valverde tire la langue mais ne peut empêcher Anthony Roux de le passer, à l'arrière plan, Venturini (6e) et Ledanois (5e). / Photo DDM, Xavier de Fenoyl

Vive le vélo ! Vive la liberté ! Le Pic de Nore dégringolé, la tête à peine sortie de Cabrespine, plongeant dans le Minervois caressés par un fort vent de côté, ils sont partis les deux copains. Ressuscitant dans les vignes, le défunt Trophée Barrachi (cette épreuve fameuse du siècle dernier, qui associait deux champions lors d'un contre-la-montre toujours assassin), entraînant sur les ondes la plus invraisemblable cacophonie, et sur la route un spectacle oublié. Alejandro Valverde, maillot de leader orange sur le dos avait imaginé un final assez classique avec, peut-être une petite sortie vers Villespassans ou Saint-Chinian, mais quand il a vu son ancien partenaire de la Caisse d'Epargne, son «pais» de Murcie, lever le cul dans une attitude qui ne trompe pas, surtout chez lui, il a déchiré ses plans et filé rejoindre l'audacieux. Un peu pour sécuriser sa position, beaucoup sans doute pour voir jusqu'où pouvait aller cette folie. Il restait soixante-dix bornes…


Passage du Pic de Nore / Photo FB, Rte Occitanie, Henri Jean

Un scénario inimaginable
Le temps que les rescapés de la Montagne Noire s'organisent, les deux Espagnols roulaient avec deux minutes d'avance, sans se retourner comme il se doit et sans réfléchir. Il n'a manqué que quelques mètres au duo pour finaliser cette passionnante offensive se moquant de tous les codes établis. Deux cents pour Sanchez (lui qui pouvait terminer deuxième au général perd sa quatrième place face à Reichenbach en se relevant sur l'avenue Jean-Jaurès), une dizaine pour Valverde ajusté sur la ligne par Anthony Roux.

Jamais, lorsqu'elle ne se terminait pas au sommet d'un col, l'épreuve sudiste n'avait enregistré un tel dénouement. Comme ils l'avaient imaginé, spectateurs et suiveurs ont bien assisté à un sprint en dessert à Cazouls, mais personne n'aurait osé écrire le scénario qui l'a précédé.


 / Photo FB, Rte Occitanie, Henri Jean

«C'est sympa de sauter Valverde comme ça !»
«Quand je les ai vus, là devant nous, explique le «vainqueur in extremis», j'ai demandé à George Preidler de tout donner pour qu'on revienne, je sentais que si ça rentrait, je pouvais gagner. J'ai pensé à toutes ces courses que j'avais perdues ces derniers temps, à mes enfants, à ma femme… Ça fait du bien». Après trois ans de disette, le Lorrain ne cache pas sa joie. «L'échappée était déjà bien partie, les Vital Concept ont essayé de rouler mais ils ont été vite débordés et puis c'est parti à la pédale. Devant, ils ne plaisantaient pas, ça s'est organisé notamment autour de Kenny Ellisonde c'est un peu aussi grâce à lui qu'ils ne sont pas allés au bout».


Publié le 18/06/2018 à 08:25   | La Dépêche du Midi |  P.L.

Anthony Perez, meilleur grimpeur :
«Au début, je n'y pensais pas trop…»



Anthony Perez / Photo DDM, XdF

Un maillot à pois à domicile, ça ne se refuse pas. Avec ces trois ascensions dominicales et notamment la rude montée du Pic de Nore, Anthony Perez pouvait perdre sa tunique. Ses adversaires directs n'ayant pas marqué dans la Montagne Noire, il s'est contenté d'un petit point derrière Sanchez et Valverde, en haut de Minerve, pour assurer son titre de meilleur grimpeur. Il devance finalement le vainqueur de l'épreuve et Brice Feillu de trois petites longueurs. 

«Ça fait quand même du bien de courir à la maison, devant les supporters, sur des routes que l'on connaît bien, ce n'est pas si souvent. Le maillot à pois je n'y pensais pas trop et puis je me suis dit pourquoi pas ? J'étais bien, j'ai tenté, et ça a tenu… Par contre aujourd'hui, avec ce col très dur, le vent de côté, c'est parti dans tous les sens… Au début de l'étape et pendant un long moment, il faisait assez froid. Ensuite, dans le Pic de Nore c'était très dur, après, quand je suis revenu, Valverde et Sanchez avaient déjà deux minutes d'avance. On a réussi à s'organiser, à être devant ensemble sur la fin et on a tous roulé, c'est bien pour Dani qu'il termine deuxième, on a gagné une étape, deux fois deuxième, notre semaine est réussie».

Le Toulousain va maintenant préparer les championnats de France de Mantes-la-Jolie, il doit s'aligner sur le chrono et sur l'étape en ligne, en attendant de découvrir, il l'espère, le Tour de France.


Publié le 18/06/2018 à 08:27   | La Dépêche du Midi |  Recueilli par P. L.

Le retour d'Alejandro le bienheureux

A 38 ans, Valverde succède au Suisse Silvan Dillier


Comme chez lui. / Photo DDM, Xavier de Fenoyl

Face à une opposition «raisonnable», le vétéran espagnol s'est imposé sans difficulté. Un nouveau grand nom au palmarès de l'ancienne «Route du Sud», trois après Alberto Contador.

L'exercice semblait sans risque. En mettant sur la table la liste des engagés et le menu de la semaine, nous aurions pu écrire, à une virgule près, une place près, un détail près, dès mercredi soir à Blaye-les-Mines, la belle histoire de cette première Route d'Occitanie
Valverde : «Avec Navarro et Elissonde, ce n'était pas gagné…»

Deuxième en 2014, Alejandro Valverde grimpe une marche et devient le troisième espagnol à gagner la Route du Sud, devenue Route d'Occitanie. Il succède à son ancien équipier chez Kelme Oscar Sevilla (2007) et Alberto Contador (2015).

Alejandro, vous êtes devenus fou avec votre ami Luis Leon sur la route de Cazouls ?
Non… Je savais que l'étape allait être difficile avec ce grand col en plein milieu et on en a eu la confirmation, c'était très dur. Moi je voulais surtout contrôler, mais Luis Leon est parti alors je l'ai suivi.

Deux minutes en cours de route, vous attendiez-vous à faire un tel écart ?
Le parcours s'y prêtait, on n'a pas trop calculé. Quand on s'échappe avec un ami, on ne réfléchit pas trop, on roule mais sur la fin avec toutes ces côtes, ça devenait très dur, j'avais du mal à le relayer, je lui ai laissé faire pas mal de travail mais en fait on était un peu courts tous les deux !


 / Photo FB, Rte Occitanie, Aubin Lipke

Nous pensions que vous vouliez lui laisser l'étape…
Peut-être, on n'avait pas décidé mais on n'a surtout pas eu le temps, il a fallu participer au sprint parce que le peloton revenait.

Vous devez être très satisfait de votre rentrée ?
Oui, d'abord parce que j'ai eu de très bonnes sensations et ensuite parce qu'on a gagné, c'est toujours très important de gagner, ça met en confiance. J'ai envie de donner un 10/10 à l'équipe pour cette dernière étape mais aussi pour les quatre jours.

Malgré cet emballage dominical, tout s'est joué samedi dans la montagne, comme prévu…
Oui et pour moi ça restera comme une très belle victoire, une victoire de l'équipe qui a fait un travail phénoménal du départ à l'arrivée ! Je ne remercierai jamais assez mes équipiers, ce jour-là, dans les deux dernières ascensions, leur accélération a été incroyable et le groupe de tête est devenu très réduit grâce à eux… Je n'ai eu qu'à finir le travail. Ce n'était pas gagné avec Navarro et Elissonde…

Vous allez arriver prêt au départ du Tour…
Oui, j'avais bien travaillé mais c'est important de confirmer ça en course. Le Tour va arriver très vite maintenant.


 / Photo FB, Rte Occitanie, Henri Jean

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