Occitanie : Un hiver 2018 très arrosé

10/4/2018

Publié le 03/04/2018 à 08:04   | La Dépêche du Midi |  Cyril Brioulet

80 % de précipitations de plus qu'un hiver normal en Occitanie


Le Haut Tarn placé en vigilance pour les crues / Photo DDM

Nous nous en sommes tous rendus compte et les statistiques de Météo France le confirment : des trombes d'eau se sont abattues sur notre région cet hiver. Il est tombé 80 % de précipitations supplémentaires par rapport à la moyenne ! Les mois de janvier, et dans une moindre mesure de mars, ont été les plus arrosés.

C'est la station météo de Rouairoux, près de Mazamet dans le Tarn, qui a enregistré les précipitations les plus importantes : 432 mm pour le seul mois de janvier contre 177 mm en moyenne. Il est tombé 207 mm à Albi (contre 56), 200 mm à Rodez (contre 74), 160 mm à Toulouse (contre 51), 160 à Tarbes (contre 95), 143 mm à Foix (contre 90), 97 mm à Montauban (contre 56) et 71 mm à Auch (contre 58). "Des chiffres de précipitations importants, confirme Stéphane Defoy, ingénieur à Météo France. En revanche les températures ont été conformes aux normales de saison et l'ensoleillement a été relativement conforme". En Haute-Garonne, en mars, le soleil a brillé 144 heures soit 31 heures de moins que la normale.


RN 20 : circulation compliquée en raison des chutes de neige / Photo DDM


Beaucoup de neige dans les Pyrénées
Ces fortes précipitations ont naturellement donné une quantité importante de neige dans les Pyrénées. "L'hiver a été excédentaire à 1500 mètres d'altitude et très excédentaire au-dessus de 2400 mètres" explique Stéphane Defoy. Fin mars, la station du Lac d'Ardiden (Hautes-Pyrénées) enregistrait encore 3,60 m de hauteur de neige. A L'Hospitalet (Ariège), cette hauteur est de 3,20 m depuis la fin février. Si une majorité des grands domaines ont fermé le soir du lundi de Pâques, Cauterets prévoit, par exemple, de prolonger la saison jusqu'au 22 avril.

Cet hiver a aussi été marqué par le vent avec de violentes bourrasques de vent d'autan sur le nord de la Haute-Garonne à 98 km/h à Toulouse-Blagnac et 122 km/h à Saint-Félix-Lauragais le 1er mars.
Que nous réserve le ciel d'ici l'été ? Météo France ne peut dégager aucune tendance significative pour les mois à venir que ce soit pour les températures ou les précipitations. Le dicton ne dit-il pas : "en avril, ne te découvre pas d'un fil ?"


Publié le 26/01/2018 à 07:48   | La Dépêche du Midi |  M.Q.

Ciel gris et fortes précipitations, un mois de janvier à oublier en Occitanie


A Toulouse, il est tombé 70mm de pluie en moins d'un mois (normale partielle : 40mm)./ Photo DDM

Les spécialistes de Météo France ont passé les chiffres régionaux à la loupe. En Occitanie, le mois de janvier 2018 a été particulièrement doux et très pluvieux. Il est aussi en passe de devenir le mois de janvier le plus gris de ces 27 dernières années.

Mais où est passé le soleil ? Alors que janvier 2017 était froid, sec et ensoleillé (localement le plus ensoleillé des 25 dernières années), janvier 2018 est gris, doux et très pluvieux. C'est ce qu'ont observé les spécialistes de Météo France.

Côté précipitations, en Occitanie, il est tombé entre 11 et 395 mm. Le littoral des Pyrénées-Orientales et de l'Aude qui est de loin la région la moins arrosée avec 10 à 60 mm, côtoie la plus arrosée : le sud du Massif central qui enregistre 120 à plus de 300 mm du Tarn à la Lozère et jusqu'au Lot. À quelques jours de la fin du mois, la station Météo France la plus arrosée est celle de Comiac, dans le Lot, avec 395 mm (où il tombe normalement 98 mm) et celle qui a enregistré le moins de pluie est celle de Cap Bear (66) avec 11 mm.

Avec ces précipitations quasi quotidiennes depuis le 1er janvier, les cumuls pluviométriques excédentaires sont le plus souvent deux à trois fois supérieurs aux normales partielles (c'est-à-dire au prorata du nombre de jours écoulés). Résultat, les sols sont saturés et les relevés atteignent des records d'humidité comme ce fut le cas les 21 et 22 janvier en Aveyron et dans le Lot. À l'Est, a contrario, la côte des Pyrénées-Orientales et de l'Aude enregistre des déficits de 30 à 80 %. Météo France souligne toutefois que dans le passé, certains mois de janvier ont également été très arrosés comme en 2014, 2013 ou 2004.


A Villemur, le Tarn donne des signes de crue imminente / Photo DDM, M.G.

Des températures douces mais pas de soleil
Le passage à répétition de perturbations sur la région Occitanie a eu deux effets. Le premier : un maintien de températures particulièrement douces pour la saison. Ainsi, à ce jour, dans le Sud-Ouest ce mois de janvier est le plus doux enregistré depuis plus d'un siècle. Mais ce qui est particulièrement exceptionnel selon Météo France c'est la douceur nocturne. Sur la période du 1er au 24 janvier, à Toulouse, il a fait en moyenne 9,8 °C. Il faut remonter à janvier 1996 pour trouver l'ancien record moyen de température qui était alors de 9,7 °C. Ailleurs dans la région, il a fait à Millau (12) en moyenne 6,1 °C (ancien record de 6,1° en 1996) et les Montalbanais ont profité d'un joli 9,8° (ancien record 9°, toujours en 1996).

Cependant, si on n'a pas vraiment eu froid en Occitanie en janvier, on n'a pas non plus vraiment profité du soleil… Car qui dit pluie dit nuages et donc ensoleillement au plus bas. Ainsi, près du Massif central, le soleil s'est montré pendant moins de 30 heures depuis le 1er janvier, alors qu'il a brillé pendant plus de 80 heures sur le sud-est de la région. Les quelques éclaircies prévues d'ici la fin du mois permettront-elles à janvier 2018 de ne pas être le plus gris de ces 27 dernières années ?


La circulation perturbée par les intempéries dans l'Aude, la plage des chalets interdite à Gruissan / Photo DDM

Pluies et redoux, du jamais vu depuis 1900
Les précipitations de cet hiver et particulièrement du mois de janvier atteignent des niveaux record sur toute la France. L'excédent pluviométrique sur l'ensemble du territoire est de 40 %, avec de fortes disparités régionales, et des niveaux de pluies jamais atteints dans l'Est. Hier, 8 départements, du nord et de l'est de la France étaient encore en vigilance orange pour risques d'inondations. Et le niveau de la Seine pourrait bien battre son record historique de juin 2016 (6,10 m), pour atteindre 6, 20 m vendredi ou samedi. En Île-de-France, 395 personnes ont été évacuées, pour la plupart des habitants du Val-de-Marne et 1000 foyers franciliens étaient privés d'électricité hier.

L'Yonne et la Marne, une partie du Doubs et de la Saône étaient également signalés comme en situation de «risques de débordements dommageables» par Vigicrues. De nombreuses routes sont coupées dans ces départements, des habitants privés d'eau potables et des écoles fermés à cause des inondations. La fin de l'épisode pluvieux n'est pas encore arrivée à son terme puisque depuis mercredi soir une nouvelle perturbation traverse la France et arrose les régions allant des côtes aquitaines à celles du Grand-Est. Il faudra attendre ce week-end pour profiter d'un temps plus sec. Les perturbations récurrentes et parfois tempétueuses qui traversent la France depuis le début de l'hiver s'expliquent par un positionnement inhabituel du Jet-Stream, plus au sud que d'habitude. Ce phénomène occasionne également des températures particulièrement douces, quasiment printanières. Ainsi, ce mois de janvier devrait être le plus «chaud» depuis 1900, avec un excédent thermique de 3,3 °C sur l'ensemble du pays.


L'eau de la Garonne a débordé sur les quais à Toulouse / Photo DDM, Didier Pouydebat

Repères - Le chiffre : 255 mm de pluie en Midi-Pyrénées. C'est le cumul moyen des pluies enregistré du 1er décembre 2017 au 24 janvier 2018. Il faut remonter à décembre 2003-janvier 2004 pour avoir un cumul supérieur : 292 mm.


Publié le 06/04/2018 à 08:54  | La Dépêche du Midi |  Recueilli par L.S.

Ariège : L'hiver s'est montré cruel pour les routes 


En février, les Monts-d'Olmes avaient été coupés du monde l'espace de quelques jours./ Photo DDM, D.S.

La multiplication des intempéries a causé de nombreux dégâts sur les routes ariégeoises, que le conseil départemental va devoir réparer dans un contexte de restrictions budgétaires. Interview avec Alain Naudy, vice-président du conseil départemental.

Quel est le bilan sur les routes ariégeoises au sortir de l'hiver ?
Il n'est pas bon. Tous les ans, on prévoit une enveloppe pour l'entretien des routes, ce qu'on appelle le rétablissement de viabilité. Les provisions s'élèvent en général autour des 225 000 €, c'était le cas cette année. On peut d'ores et déjà affirmer que ce budget sera largement dépassé en 2018.

C'est la météo qui en est responsable ?
Oui, on peut regretter les nombreuses intempéries. Le mois de février en particulier, a causé beaucoup de dégâts. A priori, on n'est pas non plus au niveau de dégâts de l'hiver 2012-2013, mais presque. Les premiers diagnostics effectués par nos équipes font déjà état de 24 opérations à réaliser en urgence. On en a chiffrés huit pour l'instant, dont le coût des réparations s'élève au total à 112 900 €, soit déjà la moitié du budget alors que l'année ne fait que commencer et que le reste est en attente… La plupart du temps, il s'agit par ailleurs des mêmes opérations : les talus au bord des routes ont été fragilisés à cause de toutes ces intempéries, et ils ont besoin d'être consolidés.

Ce problème est-il plus courant dans un département montagneux comme l'Ariège ?
Bien sûr. Puisqu'il y a plus de routes de ce type dans nos départements qu'ailleurs. Et cette année, le phénomène a été amplifié par la densité des intempéries.


Près de 50 m3 de matériaux qui ont coulé sur la chaussée sans toucher de véhicules dimanche dernier. / Photo DDM

Sans parler des éboulements…
Tout à fait. L'an dernier, celui d'Aulus-les-Bains, qui avait menacé la venue du Tour de France, avait coûté entre 20 000 € et 30 000 €. C'est ce qui nous avait fait quelque peu dépasser le budget. Cette année, la coulée de boue qui a barré la route des Monts-d'Olmes a coûté environ autant, mais ce sont toutes les autres opérations à faire qui vont faire exploser le budget.

Il ne faudrait pas qu'un nouvel épisode comme celui d'Aulus-les-Bains se produise au printemps.
Non, ce serait problématique. Parce que vous le savez : nous sommes dans un contexte de restrictions budgétaires au niveau des collectivités, avec un trou de 1,6 million d'euros pour le département. On cherche à faire des économies partout. Tout ça ne nous aide pas, évidemment.

Quels ont été les chantiers prioritaires pour vos équipes ?
Sur la commune d'Encourtiech, pour remettre en état une chaussée sur la RD 603-A, suite à l'affaissement du talus de remblais. À Prayols, où la RD 408 a besoin d'être déblayée et à Saint-Julien-de-Gras-Capou, une source sous la chaussée fait s'effondrer la route.

Le chiffre : 24 Opérations > à réaliser en urgence. Les services du conseil départemental ont déjà fait remonter 24 opérations de rétablissement de la viabilité des routes à réaliser en urgences. Huit d'entre elles ont été chiffrées et la facture monte à 112 900 €, soit la moitié du budget prévu initialement pour l'année.


En Occitanie, les rivières débordent / Photo DDM

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégories

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !
 



Créer un site
Créer un site