Passage à l'heure d'été

24/3/2018



Le passage à l'heure d'été se déroulera dimanche 25 mars 2018 à 2 heures du matin. Il faudra ajouter 60 minutes à l'heure légale. Il sera alors 3 heures.

Le changement d'heure a été instauré en France à la suite du choc pétrolier de 1973-1974. Depuis 1998, les dates de changement d'heure ont été harmonisées au sein de l'Union européenne. Dans tous les pays membres, le passage à l'heure d'été s'effectue le dernier dimanche de mars et le passage à l'heure d'hiver le dernier dimanche d'octobre. Le prochain passage à l'heure d'hiver aura lieu dimanche 28 octobre 2018 (à 3 heures du matin).
(Source : Service-Public.fr)


Publié le 24/03/2018 à 08:21    Julie Philippe

Le dernier changement d'heure ?


Dimanche, à 2 heures il sera en réalité 3 heures./Photo illustration - LOIC VENANCE - AFP/Archives


Est-ce le début de la fin pour le changement d'heure ? Prévu dans la nuit du samedi à dimanche, il pourrait bien s'agir du dernier que nous vivons. En février dernier, le Parlement européen s'est en effet prononcé pour sa suppression.

N'oubliez pas d'avancer vos horloges ce week-end. Dans la nuit de samedi à dimanche, en France, comme en Europe, nous passons à l'heure d'été : à deux heures, il sera donc trois heures.

Les Français profiteront-ils des longues soirées d'été pour la dernière fois ? En 1976, suite au choc pétrolier de 1973, le changement d'heure a été institué afin de réduire la consommation en électricité. Une heure de soleil de plus le soir, c'était une heure d'électricité de moins et donc une consommation de pétrole moindre. Depuis, ce changement d'heure a été remis en question à de nombreuses reprises. Dernière remise en cause en février. Le Parlement européen l'a à son tour jugé «obsolète». 

Les députés européens ont demandé une évaluation du système, ce qui pourrait mener à sa suppression. La mesure est souhaitée par plusieurs députés européens et associations qui estiment que ce changement d'heure n'a plus lieu d'être. Un rapport de synthèse du Parlement européen va en ce sens et démontre que si les économies d'énergie sont réelles, elles demeurent très faibles. Un constat confirmé par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie : selon une étude publiée en 2010, en France, le passage à l'heure d'été représenterait une économie énergétique annuelle de 0,1 % à 1 %. 

Toutefois, que les partisans de l'heure d'été se rassurent : cela ne signifie pas que la suppression sera effective. La Commission européenne doit se saisir du sujet, lancer des études et consulter les différents pays qui devront être d'accord pour que ce changement soit effectif. Un processus qui pourrait prendre des années.


Publié le 20/03/2018 à 08:45   | La Dépêche du Midi |   BR. M.

Ces Tarnais ont décidé de se battre pour sauver l'heure d'été


Olivier Fabre et Paul-Frédréric Casset viennent de créer une association de défense de l'heure d'été. / Photo 100% Radio

« Les Français et les Européens préfèrent l’heure d’été, faisons-le savoir ». C’est avec ce leitmotiv qu’Olivier Fabre, le maire de Mazamet, et Paul-Frédéric Casset, chroniqueur météo sur la radio 100 % et fondateur du site internet Météo81.fr, ont créé l’association européenne pour l’heure d’été. Un mouvement qui veut contrebalancer ceux qui sont contre ce changement d’heure, qui interviendra ce week-end, comme chaque fin mars depuis 1976.

Ils seraient « minoritaires mais bruyants », selon Olivier Fabre qui a pris ce combat à bras-le-corps avec Paul-Frédéric Casset suite à une résolution prise en février dernier par la Commission européenne de « lancer une évaluation complète » du système actuel et, si nécessaire, de « présenter une proposition pour la réviser ».


/ Photo DDM

Une aberration qui va à l’encontre de la volonté des Français 
« Sous couvert d’une hostilité au changement d’heure, l’idée sous-jacente d’une minorité agissante est de rester en permanence à l’heure d’hiver », affirme Olivier Fabre qui dénonce une « aberration qui va à l’encontre de la volonté des Français et de l’immense majorité des Européens qui préfèrent l’heure d’été à l’heure d’hiver selon toutes les études menées depuis 20 ans ».

Et les sud Tarnais veulent avec cette association fédérer un maximum de monde pour le faire savoir à la commission européenne. Courriers, pétitions et communication sur les réseaux sociaux sont prévus (voir encadré ci-dessous) pour faire valoir « les bienfaits et le plaisir de l’heure d’été ». Car pour eux, le système actuel est « le meilleur équilibre puisqu’il correspond à une exposition à la lumière en rapport avec l’activité humaine ».

« Si on restait à l’heure d’hiver, aux beaux jours il ferait jour en plein milieu de la nuit à 4 h 40 du matin alors que nos soirées seraient sombres très tôt, a calculé Paul-Frédéric Casset. Fini les belles soirées lumineuses entre amis. Il ferait nuit noire à 20 heures au mois d’août. Et cela serait bien pire pour nos amis des pays plus à l’est de l’Europe qui verrait le soleil se lever à 3 h 50 du matin en été ».


/ Photo DDM L. K.

De nombreux arguments
Mais en dehors de l’impact négatif sur le moral, les deux hommes rappellent d’abord que cette mesure avait été instaurée en 1976 pour faire des économies d’énergie. Et que cet enjeu est encore plus grand aujourd’hui. Mais ce n’est pas tout. « La suppression de l’heure d’été serait totalement inadaptée au rythme de vie de l’immense majorité des Français », indique Olivier Fabre.

« Cela priverait ceux qui travaillent et qui rentrent tard chez eux du plaisir de profiter de quelques rayons de soleil et cela engendrait des réveils précoces », indique Paul-Frédéric Cassset. « Et pour autant les bureaux et les écoles n’ouvriront pas à 6 heures du matin et ne fermeront pas plus tôt non plus ! », ajoute Olivier Fabre.

Les deux hommes avancent aussi des raisons de sécurité pour garder l’heure d’été. « La nuit tomberait plus tôt et engendrerait de nombreux accidents », indiquent-ils affirmant aussi que « la délinquance est accrue et plus précoce à la nuit tombée ». L’heure d’été serait aussi « un atout pour le tourisme et un facteur de croissance économique, de fréquentation des cafés et restaurants… ».


/ Photo DDM, N.D.

Un décalage sans réel impact
Pour eux, le décalage d’une heure qui impacterait la santé est « largement surestimé » alors « que chaque week-end tout le monde se décale d’une heure voire plus dans son rythme de vie sans que cela n’émeuve personne ».
« L’exposition à la lumière est optimisée avec l’heure d’été, avec un effet bénéfique majeur », affirment-ils au contraire allant même jusqu’à affirmer que « l’heure d’été favorise l’activité physique extérieure des enfants le soir, alors qu’en hiver les enfants bougent moins et restent devant leurs écrans ».
« Le mode de vie de 2018 en France n’est tout simplement plus compatible avec un retour à l’heure d’hiver permanente, indiquent les deux fondateurs de cette association. Et si toutefois il fallait choisir, il vaudrait mieux conserver l’heure d’été ».                                                                 


/ Photo DDM, AFP

 Une pétition en ligne
Olivier Fabre a envoyé des courriers à de nombreux parlementaires de la région pour les sensibiliser à ce sujet. Une pétition est en ligne depuis ce mardi.
Une page Facebook a également été créée ainsi que des visuels qui rappellent les bienfaits de l’heure d’été. « On espère fédérer des dizaines de milliers d’adhérents », continue Olivier Fabre qui a déjà trouvé des relais dans certains pays européens.
Une adhésion a été fixée à 10 € pour financer des actions.


/ Photo DDM


Publié le 24/03/2018 à 07:31  | La Dépêche du Midi |   Pierre Challier

Christian Bousquié, agriculteur : «Ça détraque les hommes et les bêtes…»


Christian Bousquié, 56 ans : «Je suis contre le changement d'heure depuis le début»./ DDM, P. C.

Debout à six heures pour 25 Prim'Hosltein et trois Abondance qu'il faut traire à sept heures… C'est le quotidien chez Christian Bousquié, 56 ans, et son gendre Fabien Pezet, 29 ans. «D'autant plus que la vache est un animal hyperroutinier», souligne ce dernier. Il suffit d'ailleurs de les voir se diriger d'elles-mêmes vers la salle de traite dès qu'approche l'heure pour se rendre compte : ici, dans le Ségala, sur cette ferme familiale de Quins, au sud de l'Aveyron, les laitières aiment la ponctualité… comme partout ailleurs. Et l'éleveur préfère l'heure d'hiver.

Ainsi qu'en témoigne la réaction spontanée de Christian… «M... ! C'est ce dimanche le changement d'heure ! ? Comme chaque année, en fait, j'ai préféré l'oublier car c'est une grosse c... ça détraque les hommes et les bêtes», lâche-t-il d'un trait. De fait, «je suis contre, depuis le début», précise-t-il.


/ Photo (illustration) DDM


«L'horloge de nos vaches…»
Fabien reprend, «l'horloge de nos vaches est réglée sur sept heures et pour elles aussi, il sera donc six heures dimanche, soit une heure plus tôt, ce qui n'a rien d'anodin dans la production de lait : pas prêtes pour la traite, elles en donneront moins et puis il faudra aller les chercher au pré en pleine nuit parce qu'elles ne seront pas venues d'elles-mêmes.»

La vie d'une laitière – que l'on trait deux fois par jour dix mois par an — est en effet ainsi faite qu'une heure plus tôt, ou une heure plus tard, ce n'est pas l'heure. Habituée à un certain rythme, elle n'est alors pas «programmée» pour donner son meilleur rendement, expliquent-ils en substance. Certes, au sortir de l'hiver et plutôt crottées, elles n'en ont pas l'air, comme ça… mais elles sont fragiles et sensibles des pis, aussi. Avant la trayeuse, Christian les nettoient avec un désinfectant, opération qui stimule également l'éjection du lait par la sécrétion d'une hormone, l'ocytocine. «Et pour faire du lait, la vache libère également de l'endorphine, si elle ne la libère pas comme d'habitude parce que son rythme est déréglé et qu'elle reste dans la mamelle, cela entraîne des risques d'inflammation, de mammite dans la foulée», expliquent gendre et beau-père.

«Bref, à part entraîner éventuellement des frais de vétérinaire en plus, ça ne sert à rien, l'heure d'été, sauf à nous décaler nous aussi et nous fatiguer». Afin d'habituer progressivement les bêtes à la nouvelle heure, l'éleveur décale en effet l'heure sur plusieurs traites. Un quart d'heure, une demi-heure…


/ Photo (illustration) DDM

Sagesse des poules…
«ça décale aussi ma tournée puisque chez nous, nous faisons de la vente directe de lait frais entier et de laitages. Le temps que les vaches se recalent», explique Fabien, Christian soulignant un autre inconvénient : «en période de fenaison, avec ce décalage de deux heures sur le soleil, c'est au moment où le foin est bien sec prêt à être ramassé qu'on doit aussi rentrer pour la traite, ce qui est parfois compliqué à gérer avec les météos aléatoires qu'on a eues ces dernières années…»

À 300 km de là, au pied des Pyrénées à la ferme Sayous près de Lourdes ? Le vote du Parlement européen contre l'heure d'été ne peine pas non plus Guy, sa femme et son fils. 50 Prim'hosltein mâtinées de Vosgiennes et Normandes qui produisent bon an mal an entre 350 000 et 380 000 litres : chez eux, c'est «debout 5 h 15 et fin de journée vers 20 heures, 22 heures en été», résume Guy, à l'heure de la traite du soir et qui pourrait très bien faire sans l'heure d'été.

Vaches qui viennent là aussi attendre leur tour sagement… «Elles ont une pendule dans la tête alors non, le changement d'heure, elles n'aiment pas et nous non plus, car une heure de sommeil en moins quand on se lève à 5 h 15 et qu'on fait nos journées, c'est rude», confirme Guy, qui, à l'instar de ses collègues aveyronnais a aussi choisi de se diversifier en vendant directement son lait cru et en fabriquant, yaourts, fromage blanc, crème fraîche.

«Personnellement, j'ai toujours connu le changement d'heure, il paraît que ça permet d'économiser de l'énergie, mais je ne vois pas trop comment… Nous, nous décalons aussi progressivement l'heure de la traite, sur deux jours, mais il est évident que ça perturbe notre sommeil aussi et qu'on met du temps à récupérer.»

Plus loin, le poulailler profite des derniers rayons de la journée. «Les poules, finalement, c'est les moins bêtes, elles suivent simplement l'heure du soleil», sourit Guy. Tandis qu'en Aveyron Fabien voit un seul avantage à l'heure d'été. «Des apéros plus long à l'heure du couchant…»


/ Photo (illustration) DDM

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