Les Monts d'Olmes fêtent leurs 50 ans
Publié le 09/01/2018 à 07:55 | La Dépêche du Midi |
50 bougies pour Les Monts-d'Olmes
Du monde en terrasse lors de ces dernières vacances de noël / Photo DDM, P.S.
«Un des faits les plus marquants de l'histoire de région aura été sans conteste la création de la station de sports d'hiver et de loisirs d'été des Monts-d'Olmes.
Les résultats enregistrés permettent d'envisager le développement progressif des équipements divers, d'escompter un rendement sportif et économique accru.» Ainsi s'exprimait Fernand Delmas, maire de Lavelanet et conseiller général, dans la revue «Lavelanet et pays d'Olmes» de mai 1968.
«Actuellement — depuis décembre 1967 — la station est devenue réalité» : c'est par cette phrase qu'Henri Clanet, le maire de Montferrier de l'époque, débutait son propos dans la même revue. Il rendait également grâce à ses conseillers municipaux qui, unanimes, n'avaient pas hésité à lui accorder tout leur soutien pour «tenter ce qui paraissait une gageure», apportant ainsi à André Roudière, le «père» de la station, l'assurance qu'il serait aidé efficacement.
Le plein d'animations aux Monts-d'Olmes pour le 13 janvier / Photo DDM
Une route de 15 km de long et de 6,50 m de large a été ouverte avec la déviation de Villeneuve-d'Olmes pour atteindre la station baptisée Les Monts-d'Olmes. Si la route semble longue pour atteindre le pied des pistes, elle le fut tout autant pour la porter sur les fonts baptismaux, le 12 février 1968, avec l'inauguration officielle.
En effet l'aventure débuta en 1962, lors de mémorables réunions, avant la création, le 31 mai 1963, de l'Association de promotion du ski en pays d'Olmes,
Notre regretté confrère Pierre Pons, dans ses nombreux écrits dans nos colonnes et diverses revues auxquelles il contribua, rapporta l'un des propos d'André Roudière : «Si on doit créer une station de ski, elle doit être implantée à l'endroit le plus favorable du massif. Le fait qu'il y ait une route ici ou là ne doit pas conditionner le choix. C'est le meilleur endroit qu'il faut choisir. Les routes peuvent être construites, les étendues skiables non !» La jasse de Pradeille l'emporta.
Le télésiège des Sources a été installé pour les 40 ans des Monts-d'Olmes. Il a remplacé les deux premiers téléskis installés en 1968./ Photo DDM
Nul doute que le 13 janvier, jour choisi pour souffler les cinquante ans de la station des Pyrénées cathares, les anciens Aldo Villa et René Labadie (seuls survivants de cette épopée) seront là pour conter cette belle aventure qui permit à de nombreuses générations de s'adonner aux joies de la glisse.
Retour sur le 40° anniversaire
Publié le 07/02/2008 à 15:40 | La Dépêche du Midi |
Les Monts d'Olmes : 40 ans de glisse
Les Monts d'Olmes, station familiale / Photo DDm
Evoquer Les Monts-d’Olmes, c’est évoquer l’aventure humaine d’hommes et de femmes du pays d’Olmes. Une de ces aventures humaines parmi tant d’autres qui marquent l’histoire d’un pays. Depuis quarante ans, la station des Monts-d’Olmes fait partie de la vie du pays d’Olmes. La Vie en majuscules, avec ses joies, ses peines, ses souffrances et ses espérances. La vie de tous les jours, celle que l’on vit, celle qui fait vivre et celle que l’on ranime sans cesse pour que jamais elle ne s’éteigne.
Cependant, si depuis quarante ans la glisse, aux Monts-d’Olmes, est une réalité, il a fallu aux hommes et aux femmes qui en rêvaient de nombreuses années auparavant pour faire de leur rêve une réalité.
Perrine Laffont, la jeune skieurs de bosses des Monts d'Olmes / Photo DDM
Les débuts du ski
Déjà dans les années «30» le ski fit son apparition en pays d’Olmes. Le coiffeur André Sartre, le maître d’école Alban Rouzaud furent les premiers «moniteurs» pour initier les jeunes du côté de Cambière ou des rives de Bénaix. Peu à peu, les skieurs s’organisèrent en ski-club pour des sorties vers le Chioula ou le Puymaurens. Lors des réunions du Ski-Club du pays d’Olmes, Aldo Villa, fou de glisse, remettait sans cesse sur le tapis l’idée d’une station en pays d’Olmes, qu’Henri Barthès voyait bien du côté de la mine de Montferrier. Finalement, il fallut attendre 1962 pour voir s’organiser une réunion placée sous la présidence d’André Roudière afin de lancer cette grande idée de station de ski.
En 1963, il fallait déterminer le meilleur endroit pour installer cette station et de nombreuses reconnaissances seront faites: à Pratmau, à Moulzoune et plus haut vers ce cirque des Monts-d’Olmes où, entre Galinat et le pic du Han, la neige était abondante.
C’était bien là le meilleur site, entre 1.470 et 2.000 m. Un site qui fut adopté à l’unanimité devant la maquette en briques et plâtre réalisée par Aldo Villa, le maçon. Le 31 mai 1963 est créée l’Association pour la promotion du ski en pays d’Olmes, qui sera présidée par l’industriel André Roudière.
La station hors neige / Photo DDM
Durant l’été 1963, des reconnaissances ont lieu sur le site et cet été-là un nom sera donné à la station; la proposition d’André Sartre sera adoptée à l’unanimité: Les Monts-d’Olmes.
En 1964 et 1965, les reconnaissances se multiplieront, notamment celle du champion de ski François Vignolle, accompagné de «Pierrot» Matignon; il fera un excellent rapport concernant le site et son enneigement.
Les travaux sont lancés
De 1964 à 1967, les travaux permettront la réalisation de la station, avec une précision importante: la commune de Montferrier et le Syndicat à vocation multiple de la vallée du Touyre créeront la route d’accès, les capitaux privés mèneront à bien les autres investissements. Ainsi, la Société des téléskis des Monts-d’Olmes sera constituée en septembre 1965. Une société qui fera l’acquisition de trois téléskis dans un premier temps, dont le double des Sources, remplacé en cette année 2008 par un télésiège. En novembre de la même année, la Société immobilière des Monts-d’Olmes est créée pour réaliser le lotissement avec eau, électricité et autres infrastructures, dont certaines en partenariat avec la Société des téléskis.
Vingt ans de progression
De 1968 à 1989, date de la loi montagne qui remet en cause le contrat de location des terrains, la station fonctionnera convenablement, la Société des téléskis parvenant à maintenir l’équilibre sans subvention et donc la station en état de fonctionnement malgré les difficultés inhérentes à des saisons sans neige. C’est durant ces années que la station atteindra son régime de croisière avec 13 téléskis desservant les 500 ha de champs de neige.
On ne saurait passer sous silence le savoir-faire de Jean-Pierre Malecamp qui permit au rêve devenu réalité de se poursuivre. Il y eut ensuite dix ans perdus en attendant l’application de la loi montagne. Dix ans au cours desquels tout le monde attendit. Mais heureusement, la station a tenu bon et désormais, après sa reprise par la commune de Montferrier, elle peut poursuivre sa route grâce à la communauté de communes du pays d’Olmes, qui a su donner une impulsion forte pour que ce rêve du XXe siècle devenu réalité se poursuive au XXIe.
C'est reparti pour une saison avec le Ski-Club des Monts-d'Olmes / Photo DDM
La parole à la jeunesse
On ne compte plus les classes de neige qui se sont déroulées sur le site et qui ont vu des milliers d’enfants du pays d’Olmes et de bien plus loin découvrir les plaisirs de la montagne en hiver. N’oublions pas l’action des ski-clubs; ceux du pays d’Olmes qui se comptèrent jusqu’au nombre de trois avec bien sûr une grande mention au Ski club du pays d’Olmes qui devint Ski club des Monts d’Olmes à l’avènement de cette station qu’il avait tant ardemment désiré et pour laquelle ses membres de l’époque avaient tant donné.
De nos jours, la Communauté de Communes du pays d’Olmes garde les mêmes objectifs que les fondateurs de l’association de promotion du ski en Pays d’Olmes; des objectifs actualisés mais en affirmant que «nos objectifs visent à faire des Monts d’Olmes un pôle fort du tourisme du pays des Pyrénées Cathares tout en concourant au développement touristique de la vallée en l’associant à des projets comme la voie verte, Fontestorbes, les sports de pleine nature et le musée du textile», les élus redisent que «cette réalisation (de la station des Monts d’Olmes), contribuera à l’essor touristique et économique de toute la région.»
Montferrier, un village lié à la station
A la station des Monts-d’Olmes est attaché le nom du pays d’Olmes et plus encore celui de Montferrier. Un village qui, grâce à «sa» station, est connu dans de nombreux coins de France et même au-delà des frontières. Un village également qui, outre sa notoriété, a pu prospérer grâce à la station. Il est vrai que la commune recevait, entre autres, 10 % sur les bénéfices de la Société d’études immobilières et 5 % sur les recettes totales d’exploitation de la Société des téléskis avec une redevance minimale, quelles que soient les recettes. Bien entendu, il ne faut pas oublier les taxes foncières et d’habitation sur les constructions des Monts-d’Olmes. A cela il faut ajouter tous les bienfaits apportés à la population du village avec par exemple la possibilité de voir les enfants de l’école participer à moindres frais à des classes de neige aux Monts-d’Olmes. Ainsi, alors que son textile s’effilochait, le village de Montferrier trouva dans la station des Monts-d’Olmes une consolation et une nouvelle notoriété. Montferrier, village aux portes de la montagne, pouvait proposer du bien-être hiver comme été aux personnes stressées par la vie de nos temps modernes.
Les enfants du pays d'Olmes skieront à prix réduit aux Monts-d'Olmes./ Photo DDM
«On mettait sept heures depuis la Peyregade»
René Labadie est intarissable. A 75 ans, il raconte les Monts d’Olmes comme si c’était hier. «On mettait sept heures depuis La Peyregade, les skis et sacs sur le dos, à travers les sapins, une bonne épaisseur de neige, pour rejoindre le col de Cadène». Les Monts d’Olmes, c’est en bonne partie son bébé. René est l’un des derniers survivants de ce que l’on peut appeler une grande aventure, la création de la station des Monts d’Olmes. Passionné et habitué de montagne plus que de ski peut-être (il a franchi le Mont-Blanc en 1964), René a mis la main à la patte autour d’André Roudière et une bande de copains. «Il y avait les sceptiques, les jaloux, on se moquait de nous, on nous prenait pour des fous, des critiques, on en a eu…» rigole-t-il.
Et dire qu’ils ont failli s’appeler «l’Olmes Blanc» ou encore «l’Olmes Neige», «C’est André Sartre qui a trouvé le nom, et ça colle bien» souligne René.
Les amateurs de VTT se retrouvent aux Monts-d'Olmes pour les premières descentes./ Photo DDM Partagez sur les réseaux sociaux
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