Sites UNESCO d'Occitanie : Cité épiscopale d'Albi

30/8/2016

  Sites UNESCO d'Occitanie (6/6) : Cité épiscopale d'Albi  

Publié le 06/08/2016 à 08:27  | La Dépêche du Midi |   Sophie Vigroux

Un curé dans la splendeur de la cité épiscopale d'Albi


Le Père Paul de Cassagnac devant la cathédrale d'Albi./ Photo DDM, Jean-Marie Lamboley.

Le père Paul de Cassagnac était déjà curé depuis un an à la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi quand celle-ci a été inscrite à l'Unesco. C'était le 31 juillet 2010. Il s'agit du 34 e site français classé au patrimoine mondial.

«Durant les premiers mois qui ont suivi le classement, nous avons constaté un accroissement fulgurant du nombre de visiteurs à la cathédrale Sainte-Cécile. Après cela s'est calmé mais la fréquentation reste bien plus élevée qu'elle ne l'était avant le classement», annonce le père Paul de Cassagnac La cité épiscopale d'Albi frôle le million de visiteurs tous les ans.

Paul de Cassagnac célèbre la messe deux fois par jour – «à 9 heures et à 18 h 30» – dans cette splendeur désormais universellement reconnue. «C'est une fierté, reconnaît-il, pour la communauté chrétienne et pour la communauté albigeoise auxquelles j'appartiens. Je suis heureux d'être dans la cathédrale où j'ai été ordonné prêtre.»

La messe est célébrée dans une partie protégée, à l'abri du bruit et du passage engendrés par le flot touristique. «Une cathédrale doit être vivante, je ne vais pas me plaindre parce qu'il y a un peu de monde.» D'ailleurs, il n'est pas rare que certains visiteurs du soir se greffent à l'office.


Le jardin du Palais de la Berbie vu du ciel  / Photo FB, Tourisme Albi, © Stéphane Médina

Tous les mardis, il prend l'habit du guide
Pantalon noir, chemise clergyman, cheveux poivre et sel, silhouette élancée (1m86), le père Paul de Cassagnac, 53 ans, est en réalité archiprêtre, «c'est un titre honorifique pour les curés de cathédrale», explique-t-il. Tous les mardis, durant les mois de juillet et d'août, à 20h30, l'archiprêtre prend l'habit du guide et propose durant une bonne heure, une visite sur l'histoire de la cathédrale et la signification de ses peintures, sculptures…

Avant de s'engouffrer dans ce vaisseau de briques en compagnie du prêtre, petite précision préalable sur «la cité épiscopale», appellation utilisée par l'Unesco. Que regroupe-t-elle ? C'est cet ensemble urbain construit en terre cuite autour de la cathédrale Sainte-Cécile, qui a valu au chef-lieu du Tarn son surnom de «ville rouge».

Le périmètre retenu par l'Unesco englobe la cathédrale Sainte-Cécile, puissant édifice en brique de style méridional, comprenant une grande voûte. Le Palais de la Berbie, une forteresse avec un donjon massif et une enceinte fortifiée qui abrite depuis 1922 le musée Toulouse Lautrec, le célèbre peintre et enfant du pays, en fait également partie. L'église Saint-Salvi et son cloître, le Pont-vieux et une partie des berges du Tarn sont aussi classés.


Vue d'en bas, à bord d'une gabarre, la cathédrale est impressionnante. / Photo DDM Marie-Pierre Volle

La première brique en 1282
Retour à la cathédrale Saint-Cecile à présent. «La cathédrale, c'est le lieu où se trouve la cathèdre, qui est le siège de l'évêque», précise l'archicuré.

Outre le nid de faucons qui a élu domicile sur l'une de ses parois, Sainte-Cécile a pour autre particularité d'être la plus grande cathédrale de briques au monde. Longue de 113 mètres et large de 35, elle domine la ville de son clocher de 78 mètres . «La première de ses briques fut posée en 1282. Sa construction fut achevée en 1383, elle dura 101 ans , poursuit le père. Cette cathédrale a été voulue comme un message vis-à-vis du catharisme et de Paris. L'idée était de montrer qu'on pouvait construire une église aux lignes dépouillées, pures voire austères tout en étant implanté dans la foi catholique. La brique rouge était là pour rappeler les fondements de la foi chrétienne à savoir que Dieu s'est fait homme en Jésus-Christ pour diviniser l'Homme.»

Pour ce qui est du second message vis-à-vis de Paris «l'évêque qui a construit cette cathédrale n'a pas voulu s'aligner sur le style architectural des cathédrales du nord», explique Paul de Cassagnac.


Le Palais de la Berbie vu du Tarn / Photo FB, Tourisme Albi 

Des audioguides en neuf langues
Quoi qu'il en soit, la beauté de l'édifice fait l'unanimité auprès des touristes qui viennent du monde entier pour l'admirer. C'est du moins ce que révèle à l'entrée la palette des audioguides qu'on trouve en français, anglais, espagnol, italien, allemand, néerlandais, chinois, japonais et russe.

Même s'il n'est pas toujours facile de concilier le religieux et le touristique, «tout le monde est bienvenu. Il faut que les visiteurs qui viennent chercher du spirituel et d'autres du culturel y trouvent leur compte», rappelle l'archiprêtre

Qu'on soit catholique ou non, la beauté de-- la cathédrale Sainte Cécile incite au recueillement. «Ici, on est au calme, on a envie de se poser, d'être dans le silence et de laisser les émotions nous envahir. Croyant ou non, le lieu finit par vous prendre», conclut le Père Paul de Cassagnac.
C'est la plus grande cathédrale de briques au monde.


Pont Vieux et cathédrale / Photo FB, Tourisme Albi © Christophe Bouthé

1,1 million de travaux
La cathédrale Sainte-Cécile d'Albi a bénéficié de travaux de restauration pour le chœur des chanoines d'un montant de 1,1 million d'euros, financé grâce à un mécénat privé. Le chœur des chanoines (photo) se présente comme une véritable église construite à l'intérieur de la cathédrale. Il se compose d'une nef unique avec une porte occidentale qui s'ouvre au centre du jubé monumental et se prolonge à l'est par une abside.


Feu d'artifice du 14 juillet sur Albi / Photo DDM

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégories

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !
 



Créer un site
Créer un site