Albi : Une journée à l'office de tourisme

9/8/2016

Publié le 05/08/2016 à 08:00  | La Dépêche du Midi |  A.C Eveillé

Une journée à l'office de tourisme


Environ 1200 personnes passent chaque jour à l'office de tourisme. / Photo DDM MPV

Les employés et saisonniers arrivent dès 8 heures 30 chaque matin, à l'office de tourisme. Ils préparent la journée, allument les ordinateurs et les écrans, calculent la caisse de la veille, et contrôlent les prospectus et l'affichage. Il est 9 heures, les portes s'ouvrent. Le téléphone commence à sonner. Une nouvelle journée commence à l'office de tourisme. Les visiteurs affluent, et demandent des conseils et des renseignements. Une journée lambda en été, ce sont 1200 personnes qui passent. «La plus grande affluence est le matin», explique Julien Estrada, l'adjoint de la responsable accueil et community manager. Le produit type à l'office de tourisme : le pass à 12 €, qui permet des entrées au musée Toulouse-Lautrec, une visite guidée de la cathédrale avec accès au trésor, des réductions dans les restaurants partenaires et dans des musées. 


Découverte d'Albi en gabarre /  Photo DDM

Mais ce qui est le plus demandé par les visiteurs, c'est le plan de la ville. «On nous demande beaucoup où se trouvent les toilettes les plus proches» raconte Julien Estrada. Que voir à Albi, et ses alentours ? Les conseillers en séjour connaissent bien les réponses. Ils sont toujours quatre ou cinq à l'accueil, à conseiller les visites d'Albi, les vignobles, Cordes, Lautrec ou Ambialet. Les touristes, en attendant leur tour, profitent de la boutique réaménagée en mai 2015. Dans le Top 5 des produits vendus : cartes postales, croix occitanes, magnets, stylos et marque-pages. «Nous avons une licence pour vendre du vin» ajoute Julien Estrada. Il est 11 heures, déjà 250 personnes sont passées. Le décompteur situé à l'entrée calcule chaque passage. La queue ne diminue pas, même entre midi et 14 heures, l'office de tourisme ne fait pas de coupure.


Chaque jour, une trentaine de touristes participent à la visite guidée de la cathédrale. / Photo DDM, MPV

Dans l'antre de l'office
En empruntant une porte fermée aux touristes, on arrive dans les couloirs cachés de l'office du tourisme. Un premier bureau, où le service commercial s'active. Pour eux, il n'y a pas de saison. Ils organisent les visites de groupes de mars à novembre, et démarchent les partenaires. Dans la pièce d'à côté, le standard. Mais aujourd'hui, l'office est débordé. Les appels sont renvoyés du côté des Cordeliers. La réserve, véritable four en plein été, renferme tous les prospectus et affiches. Il y a une semaine, 15 cartons contenant chacun 360 plans de la ville trônaient dans la pièce. Aujourd'hui, il n'en reste plus que sept.


Sur le belvédère du Grand théâtre./Photo DDM, Jean-Marie Lamboley.

Du côté des Cordeliers
Au grand théâtre un stand de l'office de tourisme est ouvert tous les jours sauf le dimanche jusqu'à 17 heures 30. Ici, l'ambiance est plus calme. «Nous avons eu 29 contacts aujourd'hui» calcule Julien Estrada. Seul point d'information accessible aux handicapés, les gens y arrivent de la gare ou des Ludes. «Ici, on est plus disponible» explique Julien. La fin de la journée arrive. Les gens disparaissent peu à peu. A l'office de tourisme près de la cathédrale, l'ouverture sur les jardins de la Berbie ferme à 18h15. Une petite dizaine de personnes pioche les dernières informations. «C'est une journée de juillet comme une autre» raconte Fabienne Feo, conseillère en séjour. Le compteur affiche 1540 passages. A 18h30, les portes ferment. Il faut compter la caisse, éteindre les ordinateurs et les lumières. On part à 19 heures. Pour recommencer une nouvelle journée demain matin.


La cathédrale Sainte-Cécile d'Albi./ Photo DDM, R. S.

Visite guidée de la cathédrale
Tous les jours, les visiteurs arrivent à l'office du tourisme pour des renseignements. Certains veulent un simple plan de la ville, d'autres ont des requêtes bien spécifiques.

Un couple profitait de ses vacances à Beaucaire dans le Gard, lorsqu'il réalise qu'Albi est au centre de l'Occitanie. Ni une ni deux, il prend la voiture pour visiter la ville en une journée. Ils sont courageux, car Albi-Beaucaire, c'est tout de même trois heures de route. D'autres touristes viennent avec une idée bien précise. Comme cet homme, qui a demandé à l'office du tourisme s'il existait une association des chasseurs en Afrique à Albi. Un autre monsieur est venu demander s'il était possible de prendre un ticket pour visiter le chantier naval de Saint-Nazaire. «En théorie, nous pouvons répondre à cette demande», explique Julien Estrada. Une dame a innocemment demandé s'il était possible de visiter les remparts qu'elle avait vus sur une affiche. «Quels remparts ?» demandent les conseillers incrédules. Elle parlait tout simplement de la muraille de Chine. Il est probable que cette touriste soit repartie bredouille… «Merci les Albigeois» termine avec le sourire un touriste venu de l'Isère.


Le bélvédère des jardins de la Berbie offre un excellent point de vue pour immortaliser la ville./ Photo DDM, J -G. C.

Lorsque les employés de l'office du tourisme donnent le plan de la ville, ils conseillent plusieurs parcours. Mais pour aller plus en profondeur, les visiteurs peuvent profiter des visites guidées. Le samedi, jusqu'au 20 août, les hôtels particuliers sont à découvrir. Le lundi soir, il est possible de parcourir la ville pour une visite nocturne. Tous les matins, à 11 h 45, les guides de l'AGIT, association des guides et interprètes du Tarn, dévoilent les secrets de la ville.

Laura Driffort, guide et diplômée d'histoire de l'art, jongle entre Toulouse, Auch, Carcassonne et Albi cet été.


De nombreux touristes viennent quotidiennement admirer la cathédrale./ Photo DDM, Raphaëlle Chargois

«Le joyau Albigeois»
Dans la cité épiscopale, elle présente le cœur de la ville dans la matinée, en passant par Castelnau, Castelviel, les hôtels particuliers, et Saint-Salvy. «Le parcours dépend du public, s'il est réceptif et en fonction du temps qu'il reste. Le but est de faire découvrir l'hyper centre, le marché et les jardins» explique-t-elle. Beaucoup de touristes du matin apprécient la visite, et reviennent l'après-midi, pour la cathédrale.

Il est 14 h 30, 28 touristes français et une jeune fille espagnole se rejoignent devant l'office du tourisme. Laura se présente, «je ne suis pas très grande mais je parle fort». Parfait, tout le monde peut suivre la visite. Avant d'entrer à l'intérieur, un tour du plus grand monument en briques d'Europe s'impose. Dès le début, les questions fusent, «Combien y a-t-il de briques ?». La question piège, car personne ne connaît la réponse. Laura donne pour autant les dimensions, et raconte que les murs peuvent être de 7 mètres d'épaisseur. «C'est la question la plus posée tous les jours» avoue la guide. Le groupe file en face du baldaquin. En traversant la route, chacun fait attention, «je n'ai droit qu'à 10 % de perte» s'amuse à dire Laura. La bonne ambiance est au rendez-vous. Tout au long de la visite, les mêmes mots reviennent dans la bouche des touristes, «impressionnant», «vertige», «démesuré», «extraordinaire»... On accède à l'intérieur par «l'entrée des artistes».


Frédéric Munoz à l'œuvre devant les claviers du grand orgue de Sainte-Cécile./ Photo DDM, R.R

Chacun s'équipe d'un casque pour entendre Laura, qui donne ses explications via un micro. «Devinez combien de tuyaux contiennent les orgues ?» demande Laura. Mais un visiteur est avisé, et propose 4 000. La guide est surprise, «3 870 plus précisément». Les touristes font un tour de la nef, puis du déambulatoire et du chœur, pour terminer sur le baldaquin. Après quasiment deux heures de visite, tout le monde est ravi, même les enfants. Chacun remercie Laura chaleureusement, et donne son pourboire. Le secret d'une visite réussie, c'est l'adaptabilité selon Laura Driffort. «Il faut avoir le souci des gens, qu'ils se sentent au mieux possible. Ils sont là pour le plaisir, il faut que ce soit interactif. Même s'il y a peu d'enfants, ils font partie du public, il faut les intéresser».
Pour cette fois, le pari est réussi pour la guide.


Découvrir le charme d'Albi à la tombée de la nuit./ Photo DDM Marie-Pierre Volle

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