Grand Sud : Sécheresse et incendies
Publié le 29/07/2015 à 09:56 | La Dépêche du Midi |
Près de 3 000 hectares ont brûlé dans le Sud-Ouest depuis début 2015
Paysage de désolation à Saint-Jean d'Illac en Gironde où l'incendie a détruit 580 ha de pinède./AFP
Avec la sécheresse, 2015 est une année à risques pour les feux de forêts. En Gironde, l'incendie a détruit 580 hectares de pinède depuis son déclenchement vendredi. Des départements comme le Lot, le Tarn-et-Garonne, l'Aude ou l'Aveyron sont particulièrement vigilants.
Les pompiers français sont sur le qui-vive : les risques de feux de forêt sont élevés cet été en France en raison de la sécheresse qui touche le pays, après deux années très clémentes en matière d'incendies.
Cette année, 3 000 hectares ont brûlé dans le Sud-Ouest depuis le 1er janvier et 1 500 hectares dans les 15 départements de la zone Méditerranée, selon les derniers chiffres de la DGSC.
En Gironde, un incendie, qui semblait fixé hier, a détruit 580 hectares de pinède en cinq jours à Saint-Jean-d'Illac. Dans le Var trois feux rapidement maîtrisés ont brûlé lundi quelques dizaines d'hectares de forêt et provoqué l'évacuation de 10 000 personnes.
Un impressionnant incendie dans la forêt de Saint-Jean d'Illac à une vingtaine de km de Bordeaux vendredi / Photo AFP
Depuis le 1er juillet, 120 interventions de bombardiers d'eau ont été enregistrées au niveau national, «un chiffre beaucoup plus élevé que les années précédentes», explique Philippe Michaut, chargé de mission feux de forêt à la Direction générale de la sécurité civile (DGSC). «Les risques d'incendie sont de plus en plus forts depuis huit jours», souligne le colonel Jean-Marc Bedogni, directeur général de l'Entente pour la forêt Méditerranée.
«Il n'y a pas de pluie depuis la mi-juin dans les zones sud-ouest et Méditerranée et il commence à y avoir des coups de vent, le risque d'incendie est donc globalement élevé», selon lui.
Var et Corse très exposés
Hier, le risque était «exceptionnel» en Corse et «sévère» dans le Var en raison de la sécheresse et du vent. Ailleurs, la sécheresse est «marquée» et donc le risque incendie élevé dans des départements comme le Tarn, la Corrèze, l'Ain ou le Puy-de-Dôme.
Incendie de Saint-Jean d'Illac / Photo AFP
La totalité de la flotte aérienne de la sécurité civile est mobilisée. Six Canadair en zone sud, trois en Corse et deux dans le sud-ouest. Des avions trackers (guet aérien armé) sont aussi prépositionnés à Marignane (quatre), en Corse (deux) et à Carcassonne (deux). Deux gros-porteurs sont également prêts à décoller, l'un en Corse, l'autre à Carcassonne.
C'est la première fois en trois ans que les pompiers sont confrontés à des risques élevés d'incendies après deux étés aux cours desquels les feux de forêts ont été historiquement bas.
En Gironde, la situation sur l'incendie de Saint-Jean-d'Illac est désormais fixé. Les derniers évacués ont pu rentrer chez eux.
Publié le 27/07/2015 à 07:53 | La Dépêche du Midi |
Les sapeurs-pompiers tarnais interviennent sur les feux de forêts en Gironde
Le Groupe d'Intervention tarnais, dirigé par le lieutenant Jean-Paul Diaz : ils viennent en renfort de leurs collègues de Gironde pour circonscrire les feux de pinèdes qui menacent l'agglomération bordelaise. / Photo DDM
Ce sont 19 sapeurs pompiers, professionnels et volontaires (ces derniers majoritaires) qui forment la colonne - le «GIFF» Groupe d'Intervention sur les Feux de Forêts - qui s'est dirigée vers Saint Jean d'Illac en Gironde, pour apporter son renfort humain et technique. Les pompiers viennent de plusieurs Centres de Secours tarnais : Saint Juéry, Saint-Paul Cap-de-Joux, Graulhet, Labruguière, Cordes, Castres, Mazamet, Dourgne, Lavaur, Réalmont, Carmaux et Gaillac. Le commandant Sébastien Lamadon-Périé les a accueillis pour un briefing avant leur départ. Ils sont engagés sous l'autorité du lieutenant Jean-Paul Diaz et se placent au sein d'une Colonne Sud, avec leurs collègues du Gers et du Tarn-et Garonne : elle sera commandée par les moyens de la Gironde, qui connaissent bien le terrain.
Saint-Jean d'Illac, en Gironde, où depuis vendredi, les pompiers se battent contre l'incendie qui a déjà brûlé 550 ha de forêt. /AFP
Cohésion et détermination
La durée de leur mission est prévue pour quarante-huit heures, mais les capacités logistiques leur permettent de tenir une semaine. «Au-delà, une relève serait assurée» indique le commandant Lamadon-Périé. Six engins ont été dédiés à cette mission : quatre de lutte contre les feux de forêt (l'un avec une capacité de 8 000 litres d'eau, deux autres de 4 000 litres) et deux véhicules de commandement logistique. Le CODIS du Tarn a engagé un seul Groupe d'Intervention sur les Feux de Forêts, pour ne pas dégarnir ses moyens d'intervention locaux, car la sécheresse touche aussi le département. Les pompiers tarnais sont rompus à ces interventions extérieures, habituellement sur l'arc méditerranéen. Les hommes sont partis avec une forte motivation et une concentration maximum sur leur mission. Dans leur paquetage, leur tenue de feu classique. Les camions-citernes sont équipés d'autoprotection pour aller au plus près des feux. La cohésion était perceptible et les visages déterminés.
Dans le Var, plusieurs départs de feu se sont déclarés à la mi-journée à Fréjus et Bauduen, entraînant l'évacuation de trois campings et 10 000 personnes. En fin d'après-midi, la propagation de l'incendie était stoppée./ Photo PQR Nice Matin
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