Quelques ouvrages sur
GRAULHET


Graulhétois d'autrefois

Une tranche de vie locale (1925 -1955)

Gabriel Rouyre - 2002

Après la Libération... (Extraits)

Après les Années Noires, la Résistance et la Libération, bien des choses changèrent partout. Il convenait tout d'abord de combler les carences, de gommer les traces du régime précédent, et surtout préparer l'avenir de Graulhet.

La commission ravitaillement a la responsabilité du ramassage et de la distribution du lait. La mairie est toujours responsable du transport et du stockage du blé et contrôle la distribution de farine chez les boulangers. Le pain est encore rationné, moins sévèrement, mais il est beaucoup plus blanc.

La délégation rebaptise les rues (débaptisées auparavant), et ajoute l'avenue de la Résistance, le boulevard du Maquis et le chemin des Alliés. La commission bibliothèque remet en rayon les ouvrages qui avaient été censurés par ses prédécesseurs. La commission épuration va étudier les sanctions à prendre contre les membres du personnel administratif ; en fait elle prendra peu de mesures coercitives.

Toutes les associations subventionnées précédemment voient leurs subventions augmenter de 50 %. Dès avril 1945 la délégation spéciale obtint le rétablissement de la ligne d'autobus Graulhet-Laboutarié, mais il faudra attendre l'année suivante pour voir les Cars Verts (Durand) reprendre la ligne de Saint-Sulpice, et l'autobus Peyre celle d'Albi.

Si pendant les années noires aucune élection n'avait eu lieu, maintenant que la démocratie et la république sont rétablies, les scrutins vont se succéder à un rythme soutenu ! Le 6 mai 1945 Noël Pélissou retrouve son fauteuil de Maire, et le conservera lors des nouvelles élections municipales du 26 novembre 1947. En 1946 Graulhet compte 7 602 habitants.

En septembre 1945 la commune achète 250 kg de paille pour le couchage des militaires qui assuraient la garde dans les établissements financiers effectuant l'échange des billets de banque. Peu à peu l'industrie locale redémarre posant à la municipalité des problèmes de logements sociaux. La réfection de la voirie est entreprise avec un rythme soutenu ; la ville adhère au Syndicat d'eau potable de la Montagne Noire.

En mai 1951 on achète au propriétaire de Crins le prairie en bordure du Dadou (piscines, centre social, foyer Léo Lagrange et centre administratif) pour en faire un parc avec jardin public. En juillet 1952 on aménage le Cours Complémentaire dans l'ancienne gare, tandis que deux classes de filles sont transférées de Gaulène à Gambetta. En novembre 1953 la première Quinzaine Commerciale témoigne de la prospérité économique de Graulhet. En octobre 1954 on crée la cantine scolaire.

En 1955 on compte sur la ville 13 chômeurs et 20 chômeuses ! La ville dispose de 30 employés. La commune achète les 50 hectares de la propriété de La Courbe pour en faire un Centre Aéré. La construction du stade municipal de Crins touche à sa fin ; il sera inauguré en grandes pompes le 23 octobre en présence du ministre du Travail...


Graulhet : Reflet du passé

Ville de Graulhet - 1991 

Extraits...

La rue Panessac est le témoin le plus ancien du quartier médiéval avec ses maisons en encorbellement dont quelques-unes étaient autrefois reliées par des "pountets" ou passages de l'une à l'autre leur donnant un caractère pittoresque. De vieux immeubles ont été démolis pour aérer le quartier, d'autres ont été rénovés en conservant leurs colombages caractéristiques.

Place du Mercadial (de la Liberté sous la Révolution) ou place du marché de l'ail ? Elle a été créée, peu après la période médiévale, au côté sud de l'enceinte, en communication avec l'intérieur par une porte ou barbacane qui franchissait le lit du ruisseau Verdaussou. Les immeubles longeant le ruisseau étaient construits sur les "couverts" où s'installaient les marchands (il ne subsiste que celui de l'ancienne maison Iché, aujourd'hui occupée par un fleuriste).

La gare : En 1872 il y a un projet de traction à cheval entre Graulhet et Réalmont ; seul le trajet Laboutarié-Réalmont sera réalisé de la sorte. En 1873 un projet de grande ligne échoue. Le 30 juin 1895 est inauguré le tronçon de chemin de fer à voie étroite Graulhet-Laboutarié, puis la desserte est étendue à Lavaur et Saint-Sulpice. Un nouveau projet de grande ligne Paris-Narbonne passant par Graulhet, présenté en 1913, ne voit pas le jour à cause de la guerre.

La grotte de Jourde est située près du ruisseau d'Agros, bien en amont de la ville. Elle a été creusée pour l'extraction de pierre meulière. Elle appartenait à M. Jourde, qui exploitait par ailleurs une chute d'eau et un moulin. C'était un lieu de rendez-vous et de promenade pour la jeunesse graulhétoise qui allait se baigner dans une "gourgue" sous la cascade. Elle a été malheureusement utilisée à usage de fabrication d'engrais, et perdue pour l'agrément et le tourisme local...


Histoire et images du pays graulhétois

Commission municipale d'histoire locale - 1975

Extraits...

Haches préhistoriques, de silex ou de bronze, torque d'or, monnaies gallo-romaines, ateliers de céramiques sigillées, sarcophages wisigothiques ou mérovingiens attestent de l'implantation de l'homme aux premiers âges sur les terres du pays graulhétois, ensuite de la pénétration romaine dans la vallée du Dadou et jusqu'aux bords du Tarn.

Entre Dadou et Verdaussou, un marécage infesté de grenouilles, un îlot rocheux, offre à cet homme de s'installer à demeure. Il y crée un habitat rustique qui traverse les siècles sans rien livrer de son secret, mais Graulhet est née, petite place forte, bourgade de quelques feux...

Notre ville était, il y a cent ans (à la fin du XIXème siècle), d'importance moyenne (6 000 habitants). Elle allait se développant par suite de son industrie en continuelle expansion. A l'exception des quartiers Saint-Jean, Saint-Projet et Barricouteau, elle restait confinée dans son enceinte naturelle : Dadou d'une part, Verdaussou et Jourdain de l'autre.

L'aspect matériel de la cité n'était pas un modèle de confort et d'hygiène. Maisons obscures, éclairage quasi inexistant, eau distribuée avec parcimonie, peu de moyens de transport ! Il faut arriver en 1895 pour voir s'installer le "petit train" de Laboutarié.

Cependant, 650 ouvriers et ouvrières travaillaient déjà dans nos usines. Ils accomplissaient une besogne dure et malsaine. Cette population active, par sa vaillance, son amour du travail, a fait en 100 ans le Graulhet d'aujourd'hui.

C'est le contraste entre ces deux Graulhet que le Comité d'histoire locale a voulu souligner, en faisant connaître aux générations actuelles le cadre dans lequel ont vécu leurs parents et grands-parents, et en rappelant aux personnes du 3ème âge quelques souvenirs de jeunesse...


Graulhet, 1 000 ans d'histoire

Georges Vergnes - 1987

Louis d'Amboise Comte d'Aubijoux (Extraits)

Le nouveau monarque Charles IX donna à Louis d'Amboise le brevet de capitaine général des gens de guerre à pieds de la légion de Languedoc.

Or dans l'Albigeois les choses s'enveniment. A Lavaur, les protestants massacrent des Cordeliers, pillent la cathédrale Saint-Alain... A Saint-Sulpice, l'église est saccagée ; le couvent des Augustins est mis à sac à Lisle sur Tarn. A Gaillac, ce sont les catholiques qui noient dans le Tarn près de quatre-vingts réformés !

Aubijoux lui-même est visé. Des hérétiques graulhétois projettent de l'assassiner. Il en a vent et aussitôt investit la ville avec cent hommes d'armes, expulse manu militari les conjurés et distribue à ses soldats le vin, le blé et le pastel trouvés dans les maisons des rebelles... qui plus tard, un semblant de paix revenu, eurent le culot de réclamer le remboursement de ce butin ; mais en vain.

Après enquête du sénéchal de Lauragais, qui avait reçu la plainte de Jérôme Montfrays agissant au nom de l'ensemble des spoliés, Damville, lieutenant général du roi, donna entièrement raison au seigneur qui "n'avait agi que sur la chaude cole de la guerre et pour remettre sa ville dans l'obéissance du roi"...


Histoire et techniques
des métiers du cuir et de la peau

Georges Ravari - 1981

Termes et expressions (Extraits)

carnasse : lambeaux de chair ou de graisse enlevés par l'écharnage (carnas en occitan).

chiquette : bouts de pattes, d'oreilles, têtines, enlevés de la peau et destinés à la gélatine ou aux engrais.

colle : cuirot impropre au tannage, déchiré, troué, destiné à la fabrication de la gélatine.

cylindrer : aplatir les peaux humides de moutons avec un petit rouleau appelé "roulette" à Mazamet et "cylindre" à Graulhet.

défoncer : terme de corroyage qui consiste à piétiner le cuir afin de l'assouplir.

dérayer : égaliser la peau en épaisseur avec la dérayeuse.

établir : empiler les peaux à la sortie des tonneaux, sur un chevalet, têtes et culées dans le même sens.

galetas : séchoir à l'air libre totalement ouvert, mais muni de jalousies mobiles appelées "abat-jour" par lesquelles l'air peut entrer mais pas le soleil qui brunit les peaux.

marbrer : il s'agit de plisser une peau mouillée puis de la colorer pour donner un aspect veiné.

palissonner : adoucir, assouplir la peau avec un palisson.

piéter : additionner les surfaces de peau qui ont été mesurées en pieds-carrés anglais.

tomber la cuve : enlever les peaux de la cuve.

tonneau : grande barrique en bois munie de grosses quilles de bois à l'intérieur qui permettent le foulage des peaux.

velouter : passer la chair de la peau à l'émeri ou à la pierre volcanique (en Angleterre on dit "suéder")...


80 ans de rugby

Louis Montels - 1988

L'empreinte de Camille Bonnet (Extraits...)

Son véritable essor, le Sporting le prit, on peut le dire, sous l'impulsion de Camille Bonnet, à la fois joueur de talent et remarquable éducateur. Il entreprit de faire monter au club les ultimes échelons de la hiérarchie. Maurice Sabin avait cédé le fauteuil de Président à M. Desprats (dit "la guêpe"), tandis que Marcel Batigne prenait la présidence des Amis du Sporting pour épauler l'équipe en place.

La venue du messie ne tarda pas à porter ses fruits. Le nouveau coach graulhétois allait réussir en deux ans un doublé qui en dit long sur ses capacités : deux titres de champions de France et l'accession à la Fédérale qui était alors le sommum du rugby français !

Cela débuta en 1948 par le titre de Promotion, acquis en deux matches, face à Annecy : d'abord à Romans où les deux équipes ne purent se départager (6-6), puis à Toulouse, où après un match épique Graulhet l'emportait 11 à 10 grâce à trois essais de Séverac, Azémar ("le Carpan"), Satgé et une transformation de Bonnet.

La saison suivante, à l'issue du premier tour des poules de six, et avec une correction reconnue par ses adversaires, le Sporting apparaissait comme dominant le lot de ses concurrents. Le quinze, qui avait subi quelques changements, retrouvait son homogénéité.

Et un an après la finale de Promotion, ce fut la finale d'Excellence contre Oloron à Bordeaux. Un match serré, tendu, mais que les Graulhétois remportèrent 6 à 3 (deux essais de Satgé et Azémar). Celui qui souffrit le plus ce jour-là, ce fut Camille Bonnet : blessé assez sérieusement à un genou et paralysé avec ses béquilles, il ne put assister à cette finale dont il fut tenu au courant minute par minute.

Ce fut un magnifique cadeau que l'équipe lui fit. Et inutile de vous dire la joie qui éclata à Graulhet, qui accueillit ses champions en héros...


La Vallée du Dadou

Société d'Histoire de Réalmont et Municipalités de la vallée

Extraits...

Une vallée sillonnant la partie médiane de département du Tarn : c'est le Dadou, témoin des temps géologiques au cours desquels se sont creusés ses fonds cuirassés de schistes comblés d'éboulis, érodés, polis ou aplanis au niveau des vallées.

Paysages d'une étonnante diversité depuis la montagne, puissante et rude, jusqu'aux plaines, riches de leurs prairies, du doré de leurs champs de blé, toutes enluminées par le vert, le roux et l'ocre qui recouvrent le modelé de leurs espaces.

L'unité régionale correspond à une longue frange de terres offrant une grande variété d'aspects. Le réseau hydrographique du Dadou forme l'un des trois principaux axes fluviaux innervant le département du Tarn. L'ensemble converge au niveau de la partie basse près de Saint-Sulpice.

Au sein d'un vaste hémicycle, c'est des hauteurs orientales que s'écoulent les eaux. Entre des régions élevées, accusant les dernières déclivités des Cévennes et la basse plaine, s'ouvrant sur le Toulousain, le contraste est frappant.

La région montagneuse est constituée, sur sa plus grande étendue, de terrains primaires fortement érodés, de schistes argileux et de micaschistes. Des rochers quartzeux apparaissent le long des pentes, en surplomb des rivières où, parfois, ils s'érigent en profils anguleux.

Les terres qui s'étagent au-dessus des vallées gardent la sobriété et la rudesse des pays d'altitude. La rigueur climatique a conditionné la flore comme elle a réglé la lenteur de la vie rurale. La maison montagnarde est trapue et grise sous son toit d'ardoise. Au sein du paysage, elle s'abrite souvent au bord d'un rideau d'arbres comme pour mieux se protéger de l'étreinte des vents...


Graulhet pendant la guerre de 14-18

Henry Manavit & Gabriel Rouyre - 1998

Le petit train et la guerre (extraits...)

En 1914 notre petit train a joué un grand rôle dans la vie graulhétoise.

C'est par lui que partirent les hommes mobilisés même si un mémorable orage perturba les départs prévus par Lavaur et qui se firent par Laboutarié : 8 trains le dimanche 1er août, 6 le lundi et 2 sur Lavaur. Les réservistes suivirent une semaine après. Les marchandises non périssables étaient restées en transit : mobilisation prioritaire !

Pendant une semaine ce fut un désarroi total. Les marchandises attendues arrivaient mais avec un certain retard. Le chef de gare (M. Rouch), les comptables (MM. Lassave et Lacrampe) furent mobilisés, ainsi que les deux-tiers des mécaniciens, chefs de train ou de quai : MM Capus et Gélis assuraient tous les services avec seulement deux chauffeurs.

Les chevaux de selle et les chevaux de trait furent réquisitionnés et expédiés à Castres par le train. Pour la plupart, les camionneurs aussi avaient été mobilisés. Je m'occupais à 14 ans du bureau des colis postaux et du quai des marchandises en "petite vitesse".

C'est par le petit train qu'on achemina sur Graulhet des blessés de guerre. C'est encore par le petit train jusqu'à Saint-Hilaire, puis dans une usine de la Pauquié transformée pour la circonstance et employant surtout des femmes qu'arrivèrent des obus de 75 fabriqués au Saut du Tarn et qu'il convenait de finir.

C'est encore lui qui ravitaille Graulhet en charbon, en pommes de terre et denrées diverses, sans oublier les balles de cuirots à traiter dans les mégisseries.

C'est aussi par le petit train que les permissionnaires arrivaient joyaux et repartaient plus gravement. Et en 1918 notre tortillard ramena à Graulhet nos poilus victorieux !...


Graulhet, monographie de la commune

Maurice Bastié - 1890 (réédité en 1993)

 

Description topographique (extraits...)

Graulhet est le chef-lieu d'un canton important, limité au sud par celui de Saint-Paul, au nord par le canton de Cadalen, à l'est par ceux de Réalmont et de Lautrec, au couchant par ceux de Lisle et de Lavaur.

Cette petite ville, située dans un vallon charmant, que la rivière du Dadou arrose de l'est à l'ouest, adossée à un massif de collines qui vont s'exhaussant de plus en plus jusqu'aux hauteurs de Canguilan et de Missècle, qui séparent le bassin du Dadou de celui de l'Agout, présente un aspect très pittoresque, soit qu'on l'aperçoive des collines qui bordent la rive gauche, au débouché de la route de Castres, soit qu'il se présente à la vue du haut des coteaux plantés de vignes qui encadrent à droite et à gauche le gracieux vallon de Saint-Mémy.

Son élévation au-dessus du niveau de la mer est de 159 mètres, soit 29 m de plus que Lavaur. Grâce à sa position centrale, il est l'aboutissement de nombreuses routes.

Le Dadou et le ruisseau du Verdaussou, qui se réunissent à angle aigu un peu au-dessous du moulin de la ville, entourant la cité du moyen-âge, dont on a nivelé quelques rues et dont les pentes ont été adoucies du côté du vieux pont et du côté du Verdaussou.

La place du château qui avait été convertie en promenade en 1830 et plantée d'acacias, a été transformée de nouveau ; la partie de la plate-forme qui avançait dans le champ de foire et formait comme une sorte de promontoire, dont les flancs étaient coupés à pic, a été déblayée et mise au niveau du foirail.

Un entrepreneur de Lavaur, M. Gineste, s'est chargé d'élever au pied de l'escarpement une série de constructions régulières formant une ligne continue et surmontées d'une terrasse, qui se trouve de niveau avec le terre-plein du château. Cette dernière disposition a beaucoup allongé cette dernière promenade et lui a donné la forme rectangulaire...


Des tambours... à Victor Hugo

100 ans d'école : 1886 - 1986

Conseil des Maîtres - Séance du 17 janvier 1917

Ordre du jour : dresser la liste des jeux interdits à l'école.

Après avoir discuté sur les dangers que présentent certains jeux, le personnel de l'école a établi la liste suivante des jeux interdits dans l'établissement :

1° - Jeux de balles ou de ballons ("foott ball", balle à cheval, balle au mur, etc etc...

2° - Les jeux analogues au saute-mouton (ours, semelle, que-demandes-tu, etc etc...)

3° - Le jeu du mouchoir et tous ceux qui engagent à frapper sur les camarades.

4° - Les jeux de quilles sous toutes leurs formes (bouchons, chandelle, etc etc...)

5°- Les jeux d'entrave

6° - Le jeu de la palette

7° - Le jeu à la toupie

Nota : il est défendu aux élèves d'avoir des frondes, des bâtons, des couteaux et des objets pointus.

Séance levée à 4 h 35.

Le président - signé Laroche.


Arc en Ciel

Bulletin trimestriel du Comité Culturel

Nos jeux d'enfants (Extraits...)

Il ya quelques jours, on m'a apporté le dernier numéro d'Arc-en-Ciel, que je lis avec beaucoup d'intérêt, de curiosité et parfois d'émotion. J'apprécie surtout ce qui me renvoie dans l'enfance ; et c'est vers ce temps -si fugace dans une vie- que je vais vous entraîner, dans un domaine qui alors nous appartenait : notre rue St-Projet.

Je dois préciser tout de suite que "notre" rue St-Projet part du carrefour St-Projet, face à l'ancien Café Paul (Optic 2000) et à la quincaillerie Teulet (Marieu). Vous tournez le dos à ces magasins : devant vous en montant s'allonge une rue. A droite elle part du salon de coiffure de "Flafla" jusqu'au pied de la Capelette, chez les "Fluflu". Je n'ai pas inventé ces coïncidences, mais cela dénote un peu la fantaisie de ses habitants !

Le jeudi et le dimanche matin (nous sommes dans les années 39-45), pour le marché, la rue devient sur les côtés un "haras" immobile descendu de Canguilan ou de la ferme du Grabou. Les braves chevaux ne se fâcheront jamais -eux- des coups de ballons reçus ou des courageux qui vont sortir leur jouet favori qui s'est faufilé près des sabots.

La rue était calme : peu de voitures, peu de vélos. A cette époque, rares étaient les conductrices, rares se faisaient essence et pneus de vélos. La rue était à nous, et en particulier un trottoir, entre la maison des Riquet et celle des Bordes : le trottoir et l'appui de la fenêtre de "chez Mlle Cassan". C'était notre point de rencontre.

Les premiers arrivés s'asseyaient sur l'appui, ils avaient la meilleure place pour donner les nouvelles, proposer les jeux, imposer leurs choix.

Si j'ai parlé du fameux trottoir c'est qu'il était cimenté, chose rare alors. Quelques-uns étaient empierrés, pour d'autres simplement la terre arrivait jusqu'à la maison. Là, il fallait voir les plus petits : un rond de tabliers de toutes les couleurs, le plus souvent noirs, l'arrière-train relevé, les genoux rentrés sous le corps, la tête pointée en avant vers un centre où en s'approchant on voyait un "champ" de billes dans un rond tracé dans la terre du bout d'un doigt...


Graulhet, son Dadou, ses mégisseries

Albert & Suzanne Cathalau - 2009

(Extraits)

Le XIXème siècle commence à Graulhet avec une industrie forte de quatorze unités de tannerie, mais les peaux fabriquées par ces usines ont une odeur si détestable que l'on ne peut les vendre à leur juste prix (odeur provenant du tannage en cuves et non en fosses), c'est pourquoi le commerce du cuir n'est pas très florissant...

En 1821, Raymond Gleise propriétaire de 3 tanneries, vend celle qu'il possède rive gauche du Dadou au lieu "Pisse Fède" (où se trouve aussi une excellente fontaine) à la commune de Graulhet pour y aménager le premier abattoir de la ville : auparavant, chaque boucher tuait ses bêtes directement chez lui et jetait les détritus dans le Dadou et le Verdaussou. Une première avancée dans l'hygiène !!...

Le vrai départ de notre industrie mégissière se situe vers 1855 : à cette époque la mégisserie succède petit à petit à la chapellerie et prend la suite de la tannerie. L'avènement du délainage mazamétain (peaux de moutons importées d'Australie et d'Amérique du Sud) permet aux mégissiers de traiter le cuirot (peau de mouton délainée et séchée) délaissé par les industriels de Mazamet.

Les mégisseries nouvelles s'installent sur les rives du Dadou, dans le faubourg Saint-Jean (ou du Septentrion) bien souvent dans des anciennes tanneries ou des usines de fabrication de feutre pour les chapeaux qui ont fermé leurs portes. En 1853, il existe encore 27 chapelleries ; en 1856 on compte déjà 25 mégisseries pour 180 employés...
 


Graulhet : Le livre référence de l'économie locale

«LE PASSÉ DÉCHIRÉ»


Le livre de Suzanne et Claude Cathalau a été réalisé à l'imprimerie graulhétoise Escourbiac.


Quand ils parlent de Graulhet, Suzanne et Albert Cathalau reconnaissent le faire avec beaucoup de nostalgie.
Nostalgie d'un passé qu'ils ont connu, dans une ville qui de 55 à 70 a connu les années glorieuses liées à la santé de son industrie.

Ce sont ces années-là qui sont le cœur du livre Le Passé Déchiré qui sort ce 14 février. «En fait, nous avons d'abord voulu raconter l'histoire de la ville du Moyen Âge à 1999. Ensuite il y a eu le déclin, et nous n'avons pas voulu l'aborder. C'est le passé déchiré, disparu. En passant les décennies, nous avons trouvé trace de cordonniers, de chapeliers, de tanneurs, de mégissiers et de maroquiniers qui ont fait l'histoire des artisans. Nous avons voulu y ajouter les commerçants, très nombreux durant des siècles qui ont profité de la prospérité».

Ainsi, après quatre années de recherches, dans les archives publiques, ou chez les particuliers, et en recueillant des témoignages, Suzanne et Albert ont réuni de quoi écrire et illustrer 368 pages consacrées à l'artisanat et au commerce local.
«L'idée est venue après que nous avons terminé le livre sur les mégisseries. Nous avions réuni une belle somme de documents relatifs aux commerces. L'un a entraîné, a poussé l'autre. Nous n'avons bien sûr pas la prétention de n'avoir oublié personne. Il est des commerces dont la vie a été éphémère et qui ont bien dû nous échapper».

Reste que certains, place Mercadial ou rue Jean Jaurès ont droit à un historique propre et complet des diverses enseignes et propriétaires qui se sont succédé dans ses murs. Au total, 450 documents historiques constituent un inventaire qui n'avait jamais été réalisé auparavant.
(PUBLIÉ LE 09/02/2013 07:28   | La Dépêche du Midi | G.D.)

 



« WEISHARDT et la gélatine »
 

Vendredi 25 octobre 2013, la société Weishardt Holding présentait un ouvrage retraçant l'histoire et le fonctionnement de la société : « WEISHARDT et la gélatine – des hommes, une passion ».
Ce livre a été écrit par Bernard Bouyssière, ingénieur pendant 38 ans dans l'entreprise Weishardt, suite à la suggestion formulée par Pascale Jolimaître, fille du Président du Directoire. Il a entrepris alors un gros travail de recherche, fouillant dans les archives et les registres de la société, afin de retracer cette « saga familiale ».

Ce livre représente une production entièrement graulhétoise, puisqu'il a été imprimé en octobre 2013, aux Éditions Odyssée, sur les presses de l'imprimerie ESCOURBIAC SA à Graulhet.
L'entreprise Weishardt, spécialisée dans la colle et la gélatine, est née en 1839 à Dijon. En 1911 une unité de production a été créée à Graulhet, au Pont d'Agros d'abord puis à La Ventenayé (1932), afin de se rapprocher de la matière première issue de l'industrie du cuir locale.
En 1945, son créateur Maurice Weishardt a cédé la direction de l'entreprise à son gendre Georges Jolimaître ; son fils Jean-Luc lui succéda en 1983.

 

GRAULHET, art de bâtir, art de vivre

"GRAULHET : art de bâtir, art de vivre" - Éditions Privat / Ferdinand KERSSENBROCK - Donatien ROUSSEAU

Publié le 09/12/2010 à 09:10  | La Dépêche du Midi |   J-C C

Graulhet : Un nouveau regard sur la ville

Donatien Rousseau et Jean-Louis Julié. /Photo DDM, J-C C.

C'est demain à 18 heures à la médiathèque Marguerite Yourcenar qu'aura lieu le lancement officiel du livre « Graulhet : art de bâtir, art de vivre «. En 144 pages la ville s'y dévoile sous le regard de Donatien Rousseau et les mots de Ferdinand Kerssenbrock. Rares sont les ouvrages relatant en image le Graulhet d'hier et d'aujourd'hui. Une ville aux richesses architecturales souvent insoupçonnées que les auteurs ont eut un réel plaisir à découvrir.

« Il n'y a pas que Lyon d'or « déclare Donatien Rousseau, parti à l'assaut d'une ville inconnue, arpentant ses rues armé de ses boîtiers et objectifs, s'aventurant dans des lieux abandonnés, rencontrant ses habitants. « Tout un chapitre lie la monté de l'industrie du cuir à l'architecture des années 50-60, des maisons des mégissiers à celles des ouvriers « explique le photographe. Loin des cartes postales et des images d'Epinal le travail réalisé témoigne de ce qui se fait aujourd'hui dans le cuir, de gens attachés à leur patrimoine et d'une vie locale et culturelle attirant de nombreux jeunes et artistes. « Le risque dans une ville industrielle est de ne parler que de mémoire « explique Donatien Rousseau.

S'il signe les photographies, le travail d'écriture de Ferdinand Kerssenbrock a été suivi par des personnes comme Martine Languillon, John Dodds ou Jean-Louis Julié de la chambre syndicale des patrons mégissiers. « La ville a un patrimoine pour le pire ou le meilleur. On ne peut pas tourner la page, il y a encore des patrons et des salariés mais avant tout des gens qui sont sur une même barque pour avancer. Je suis heureux qu'un tier de l'ouvrage soit consacré à une industrie que l'on dit perdu « déclare-t-il avec émotion. Quant au photographe sa seule frustration est de ne pas pouvoir montrer tout ce qu'il a capté et capturé : « Il y a d'autres clichés qui permettraient de faire un deuxième sur les trésor cachés «. Graulhet n'aura-t-elle sans doute jamais fini de livrer ses secrets à qui sait regarder.




Présentation de l'ouvrage :
http://natifs50-graulhet.wifeo.com/graulhet-art-de-batir-art-de-vivre.php
 

« 1909-1910, la grande grève des ouvriers moutonniers de Graulhet »


« 1909-1910, la grande grève des ouvriers moutonniers de Graulhet »
Éric Bruguière (Mémoire Sociale Graulhétoise)


Publié le 09/12/2011 à 10:05   | La Dépêche du Midi |

L'histoire sociale de Graulhet se dévoile

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Eric Bruguière présente son ouvrage qui vient d'être imprimé./ Photo MF

Ce samedi à 16 heures l'historien Éric Bruguière présentera à la médiathèque son livre « 1909-1910, la grande grève des ouvriers moutonniers de Graulhet » offrant un éclairage sensible sur ce mouvement ouvrier. L'ancienne mégisserie réhabilitée en médiathèque est l'écrin idéal pour associer le passé ouvrier de la ville et son dynamisme culturel d'aujourd'hui.

« Lorsque Clotilde Bergeret m'a invité, dans le cadre de la commémoration de cette formidable grève, à rédiger un petit résumé historique de celle-ci, le projet était modeste et je ne savais pas trop à quoi je m'engageais. Mais, en travaillant dans les archives syndicales et municipales locales, j'ai eu envie de partager le plus totalement possible les trésors d'informations que j'avais réunies » explique Éric Bruguière. C'est ainsi que le livre contient, outre le déroulé chronologique de la grève, la liste des enfants de grévistes envoyés en « exode » dans d'autres cités ouvrières, ouvrières et ouvriers syndiqués ayant participé à la grève, cartes postales vendues au profit des grévistes, textes des chansons qui réchauffaient les cœurs lors des manifestations, le discours intégral de Jean Jaurès défendant à la chambre des députés les moutonniers graulhétois.Tout est là !

Même s'il se veut exhaustif, le livre d'Éric Bruguière n'est pas pour autant rébarbatif : l'auteur a son point de vue d'historien et il le défend avec ardeur. Étudiant, il avait déjà choisi comme thème de son mémoire « La vie des ouvriers du cuir à Graulhet de 1914 à 1944 » avant de partager une nouvelle page d'histoire. Son livre s'adresse aux passionnés d'histoire comme aux amoureux de la ville ou aux personnes intéressées par les mouvements ouvriers.

L'association « Mémoire Sociale Graulhétoise » a pris en charge l'édition de ce livre et lancé la souscription qui a permis son impression.

 

«Paroles ouvrières»


«Paroles ouvrières» - Le cuir à Graulhet (1942-2010)
Anne Pan - Frédérique Garlashi (Éditions Libertaires)


Publié le 02/12/2013 à 08:52  | La Dépêche du Midi |  Jean-Claude Clerc

Graulhet : Quand les ouvriers prennent la parole

L'ouvrage est le fruit d'un travail collectif sur la mémoire ouvrière. /Photo DDM, J.-C. C.

Le livre «Paroles ouvrières» a été réalisé grâce à un travail de collecte de témoignages initié à l’occasion de la commémoration des grandes grèves graulhétoises. «Il s’agit d’un travail sur la mémoire vive de graulhétois, issus de l’immigration des années «50 et 60», vivant dans la ville comme ses alentours ou bien issus de la ville depuis des générations. Ce sont des témoignages qui portent sur des sujets toujours sensibles. Ils sont donc anonymes, tout comme les noms des entreprises», souligne Freda. Depuis 2010, elle recueille ces récits souvent poignants. Afin de donner un véritable panorama des conditions de vie et de travail, des hommes et des femmes de différentes qualification, mais toujours salariés, ont été choisis.

Conflits sociaux, rapports entre les ouvriers et la direction, le déclin, les licenciements, le reclassement ou le chômage... Aucune impasse n’a été réalisée même si les propos ont souvent été difficile à dire, à entendre, puis à transcrire. L’amour de leur travail est toujours présent, celui du travail de la peau, celui de la maroquinerie. «Nous avons aussi découvert au fil des entretiens avec les ouvriers qu’ils ont été très peu à parler de cette expérience, même à leurs proches. Ces gens se sont retrouvés dans un sentiment d’échec et même de culpabilité. C’est dur de parler dans ces conditions», confie Fréda. Le projet paraît aujourd’hui sous la forme d’une coédition de l’association Mémoire sociale graulhétoise, Volubilo et des éditions libertaires, avec le soutien de la municipalité. Il a été tiré à 1000 exemplaires qui seront disponibles à la Maison de la presse, chez Volubilo et en médiathèque. Ces témoignages livrent aussi une vision de la ville d’aujourd’hui et se veulent optimistes pour l’avenir. Ce document, construit à partir d’une mémoire à vif, constitue une clef essentielle pour comprendre la ville d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

 

"20 ans de fournil"


"20 ans de fournil"
Brigitte et Cédric Putto - Gérard Durand - Photos Alain Collet
Imprimerie Escourbiac - Graulhet


Publié le 08/02/2014 à 03:50   | La Dépêche du Midi |

Le boulanger raconte en livre son pain quotidien


Brigitte et Cédric Putto / Photo DDM

20 ans, entre ses débuts d’apprenti ; Cédric Putto a traversé deux décennies de fournils, jusqu’à créer sa propre affaire dans sa boulangerie La Mie Dorée de l’avenue Charles de Gaulle. Le photographe professionnel Alain Collet les a suivis, lui et son épouse Brigitte, dans leur quotidien d’artisans. De belles images d’une profession , rendant compte de cette pénibilité qui colle à ce métier autant que des sourires quand on a su satisfaire le client. «être «Artisan, écrit avec un grand A, c’est d’abord défendre la transmission des valeurs qui font notre profession. Celles qui sont souvent usurpées sous les enseignes lumineuses et racoleuses des points chauds et autres prétendues fabrications artisanales» argumente Cédric dans la préface du livre de 100 pages que vient de lui livrer l’imprimerie Escourbiac.

Un bel ouvrage dédié à une profession, autant qu’un hommage rendu à ceux qui la font vivre. «Pour nous, l’avenir se dessine tôt le matin, dans les effluves de pain chaud.» Des dizaines de clichés sont là, pour témoigner du coup de main du coup de blues, du coup de pompe du boulanger et de son équipe, sous le regard de Brigitte, qui a découvert la boulangerie en même temps que celui qui est devenu son mari. «Un livre, reflet d’une profession, et bilan intermédiaire d’une vie qui lui est presque entièrement dévouée».




 

 
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