Publié le 18/01/2015 à 10:08 | La Dépêche du Midi | P.M.
En Ariège, le ski en plein dans l'Ax...
Jeudi dernier, les élèves de la section ski du collège d'Ax-les-Thermes ont prêté main forte aux participants du challenge pyrénéen des médias./Photo DR, Jordane Estebe
«Il a neigé sur yesterday !», le refrain de Marie Laforêt s'est vérifié vendredi sur les Pyrénées ariégeoises et a été accueilli avec soulagement après le soleil de la veille. La station d'Ax offre tout ce week-end une bonne couche de blanc sur la quasi intégralité de ses trois domaines : Bonascre, le Saquet et Campels. Ce dimanche, c'est la pause des flocons, mais les chutes reprendront dès lundi.
Montée d'adrénaline à la Couillade
Classée au 5e rang pyrénéen avec plus de 380 000 journées de ski par saison (chiffre d'affaires de 9 millions d'€ hors taxes*), la station approche de son soixantième anniversaire en conservant une atmosphère bon enfant, à la fois intergénérationnelle et branchée. Dans la cabine qui mène de la cité thermale à la station, on croise aussi bien un retraité lisant son Charlie que les étudiants débarqués en skirail depuis la gare de Toulouse.
Tout ce qui fait le ski actuel est présent, même sans les skis ! On connaît la détente thermale aux bains du Couloubret, on connaît les raquettes, mais le VTT-neige ? Cet engin non motorisé, doté d'un petit ski à l'avant et d'une chenille à l'arrière, fait son apparition à l'heure où les remontées s'arrêtent. Il est beaucoup plus stable que les véloskis des années 80... A chaque génération ses fourires des neiges.
Alors que la clientèle locale a tendance à diminuer dans toutes les Pyrénées (multiplication d'autres loisirs, difficultés d'organisation bénévole, classe du mercredi, prix), la section ski du collège d'Ax fait pousser la relève. Adorables futurs champions ou professionnels de la montagne : en snow ou en skis, Marie, Tessa, Leny, Arthur et les autres élèves de 5e et 4e ont prêté main forte, jeudi, aux participants du challenge pyrénéen des journalistes** destiné à faire connaître l'ensemble du domaine.
/ Photo FB Ax 3 Domaines
Car Ax continue d'étendre ses pistes. Au Saquet, la piste bleue de Fonfrede offre depuis bientôt dix ans de belles courbes entre les sapins. D'ici à 2020, près de 25 millions d'euros seront investis pour rentabiliser le domaine des Campels, le plus vaste, mais fréquenté par seulement 15 % des skieurs de la station. Ces Campels sont dominés par la Couillade, piste emblématique d'Ax connue pour son mur de départ qui fait monter l'adrénaline avant de le descendre. Mais la piste la plus relevée s'appelle tout simplement «Le mur». La tenter, c'est le seul moyen d'être félicité par ses parents pour avoir «fait le mur» !
Sur 80 km de pistes plus un snowpark, on peut skier sans ennui ni redite, les bosquets et les rochers sont autant de coins à sandwichs panoramiques. Pas de bar à champagne sur les cimes ariégeoises, mais un doux parfum sucré vous mènera à la cabane à gauffres de la Belgerie... à moins d'opter pour le «drive» de la Hulotte (service sans déchausser) ou le self du Tetras. Là, le plaisir de déchausser est aussi celui de goûter le plat du jour de Francis Sanchez, osso bucco ou joue de bœuf à la catalane.
*Avec 170 emplois saisonniers, la station représente 90 emplois temps plein.
**9 équipes engagées, dont 3 de La dépêche du Midi, et notre équipe aiégeoise sur le podium.
Dis papi, c'était comment avant ?
Moniteurs de l'ESF d'Ax / Photo FB ESF Vallées d'Ax
Quarante-sept ans sur des planches, comme une longue carrière de comédien, les applaudissements en moins ! Jean-Louis Fugairon, regard bleu et bonnet blanc, passe sa vie dans le rouge, celui de sa tenue de moniteur de l'école du ski français, l'ESF. Doyen des moniteurs d'Ax3 domaines, il en connaît les moindres recoins qu'il dévale en courbes ou en godille, skis parallèles comme aimantés et bras en balancier...
Travailleurs indépendants, les moniteurs de ski poussent leur carrière au maximum, souvent jusqu'à 70 ans et au-delà.
La pénibilité, connaît pas ? A 65 ans, Jean-Louis fait la conversion, le demi-tour sur place, mieux qu'un gamin et profite de la remontée en télésiège pour se griller une blonde (la station vient d'installer des cendriers pour ne plus voir les taches des filtres sur la neige).
«Le premier télésiège n'avait qu'une place, et c'était tellement long qu'on nous mettait une couverture sur les jambes», raconte celui qui a aussi connu le premier téléphérique de la station, en 1955 : son père était cabinier. Et sa mère ? Elle a tenu la cafétéria où l'on servait le steak-frites. Le soir Jean-Louis aidait ses sœurs à la pluche. Mais lui qui n'avait pas l'âme d'un cuistot serait moniteur, un de la première génération, formée à Chamonix, à la discipline militaire. C'était avant les skis paraboliques, les canons à neige, les moniteurs concurrents en bleu et les dameuses. La veille des compétitions, les skieurs de la station damaient la piste en la martelant skis aux pieds.
Berger au fil des ans de milliers de petits moutons en chasse-neige sur des champs de bosses, conseiller municipal depuis près de 40 ans, Jean-Louis Fugairon incarne ces hommes qui croient toujours en la montagne. On dit bravo !
Quoi de neuf en 2015 ?
Inauguration des Bassins de l'Axéenne / Photo DDM
Parking VIP aux covoiturés. Un partenariat s'est noué entre la station d'Ax-3 domaines et le site Blablacar : les skieurs qui monteront à la station dans une voiture de covoiturés auront leur place réservée au parking du pied des pistes, et 10 % de réduction sur tous les forfaits (prix de base 35 €).
VTT sur neige. Toujours à Ax, le bureau des guides qui propose les activités hors piste (raquettes, cascade de glace, alpinisme) se lance dans le VTT sur neige à l'heure de la fermeture des pistes. «On ne descend pas comme des brutes, on est à mi-chemin entre les sensations de glisse et de VTT», explique Edern Cailler, un des guides 37 € la séance. Tél.05 61 01 90 62
Ski de nuit aux Monts d'Olmes. Les Monts d'Olmes allument la piste et offrent le ski de nuit, tous les mardis des vacances, de 20h à 22h, avec vin chaud à l'arrivée. C'est gratuit.
Les pieds dans l'eau. Ax-les-Thermes est réputé depuis des siècles pour son eau bienfaitrice. Un nouveau bassin a été inauguré près de la télécabine, pour décongestionner ses pieds dans l'eau chaude après le ski.
Des cours de biathlon au plateau de Beille / Photo DDM DR
Premiers pas gratuits. Ascou-Pailhères offre une journée gratuite aux débutants et à tous ceux qui n'ont pas skié depuis la mode du fuseau : prêt de matériel, remontées, encadrement, tout est offert. www.ascou-ski.com.
A Beille, la carabine sur un plateau. Premier site nordique des Pyrénées, le plateau de Beille (panorama à 360°) propose l'initiation au biathlon, avec tir sur cible à la carabine, au laser pour les débutants, à air comprimé pour les confirmés.www.beille.fr.
Publié le 17/01/2015 à 07:53 | La Dépêche du Midi | D. S.
Voltige sur le câble pour évacuer un télésiège
Séance d'entraînement sur le télésiège de l'Ours, à Ax-3 Domaines, pour réviser les techniques à utiliser pour évacuer une personne coincée sur un appareil en panne./ Photo DDM, D. S.
Tout au long de la saison, le personnel du service maintenance de la station d'Ax-3 Domaines réalise des exercices d'évacuation d'un télésiège. Objectif : se former à l'utilisation de cordes, baudriers et autres matériels d'escalades et de descente en rappel.
L'image de Jean-Claude Dusse coincé dans son télésiège vient forcément à l'esprit de tout skieur qui — cela arrive obligatoirement au moins une fois — se retrouve à l'arrêt forcé lors d'un «voyage» vers le départ d'une piste. Mais contrairement à ce que vit le personnage des «Bronzés font du ski» interprété par Michel Blanc, cette halte imprévue ne dure jamais trop longtemps.
Mais au cas où, les personnels des stations de ski sont formés à l'utilisation de techniques de cordes afin de procéder à l'évacuation des usagers coincés. «Un télésiège fonctionne avec de l'électricité. En règle générale, une panne électrique est vite réparée et l'appareil repart. Si ce n'est pas le cas, on utilise des moyens thermiques (un moteur à essence, N.D.L.R.). Mais si rien de tout cela ne nous permet de relancer la machine, alors nous devons nous-mêmes évacuer les clients», explique Christophe «Tito» Saubion, affecté au service maintenance de la station d'Ax-3 Domaines.
Celui-ci, parce qu'il possède des formations en techniques d'escalade, est donc chargé de diriger la manœuvre lors des exercices auxquels participent ces collègues de façon très régulière. Car, en dehors des vacances scolaires, la station ne fait pas fonctionner deux télésièges (l'Ours et le Lièvre blanc) les mardis et les jeudis. «Cela nous laisse donc deux jours pour nous entraîner car, lorsqu'on utilise un tel matériel (entre autres, cordes, baudriers, mousquetons, tyroliennes et dispositifs de descentes en rappel, N.D.L.R.), il faut que tous nos gestes deviennent des automatismes», ajoute «Tito».
Par groupe d'une petite demi-douzaine de personnes, les employés du service maintenance s'attellent à effectuer un sauvetage fictif. Le scénario est toujours le même : un télésiège est à l'arrêt et ne démarre plus, il faut donc dégager un utilisateur. Chacun va donc monter en haut d'un pylône et, après s'être correctement assuré, se glisser le long du câble pour atteindre la nacelle. Là, il faudra attacher le client et, tout en travaillant avec les collègues restés sur le plancher des vaches, permettre à la personne coincée de regagner le sol sans encombres.
Ces deux séances hebdomadaires d'entraînement, à condition qu'aucune remontée mécanique ne tombe en panne et nécessite de longues réparations — comme cela s'est passé ce jeudi sur un téléski — permettent ainsi à tous les employés concernés de «réviser» ces techniques tout le long de la saison.
Publié le 16/01/2015 à 08:02 | La Dépêche du Midi | Denis Slagmulder
Avalanches : chiens et maîtres se recyclent
Mardi, des maîtres-chiens d'avalanche de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales se sont recyclés à Ax-3 Domaines. Une étape obligatoire pour leur permettre de rester sur la liste des secouristes opérationnels./ Photo DDM, D. S.
La station de ski d'Ax-3 Domaines a accueilli, mardi, des maîtres-chiens d'avalanche et leurs compagnons pour la première des cinq séances de recyclage hivernal. Des étapes obligatoires pour rester référencés en tant que secouristes opérationnels.
Il est 10 h 30, ce mardi, lorsqu'une importante coulée de neige se produit au carrefour des pistes Savis et Combes, dans le secteur des Campels, sur la station de ski d'Ax-3 Domaines. Selon les informations recueillies par les secours, quatre personnes sont ensevelies. Deux maîtres-chiens d'avalanche et leurs compagnons à quatre pattes sont rapidement sur les lieux. Les deux chiens s'élancent, fouillent l'amas de neige et, au bout de quelques minutes, chacun repère deux victimes qui, quelques coups de pelle plus tard, se retrouvent à l'air libre.
Pour Xavier Stinglhamber, directeur technique de la formation des maîtres-chiens d'avalanche de l'association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches (Anena), l'exercice — car il ne s'agissait que d'un exercice — est réussi. Les six équipages (le chien d'avalanche et son conducteur) présents sur la station d'Ax-les-Thermes ont donc validé leur recyclage, le premier des cinq qui les attend cet hiver.
«C'est comme pour le permis de conduire»
«Cette étape est obligatoire une fois que les maîtres-chiens ont validé leur formation par l'Anena car seuls ceux qui participent aux cinq recyclages annuels sont considérés comme opérationnels», explique Xavier Stinglhamber. «En fait, c'est comme pour le permis de conduire : vous apprenez à conduire mais c'est en pratiquant régulièrement que vous améliorez vos compétences», ajoute Cédric Peyre, responsable sécurité à la station d'Ascou et maître-chien d'avalanche depuis douze ans, dont les quatre dernières avec «Banks», un border-collie de 5 ans.
Cet équipage ariégeois a donc participé à ce recyclage en compagnie de pisteurs secouristes de stations de ski du département (un pisteur d'Ax-3 Domaines est en cours de formation avec l'Anena) et catalanes, et un membre des CRS des Pyrénées-Orientales.
Cette matinée, outre s'assurer que chaque équipage n'a pas oublié ce qu'il a appris lors de sa formation, visait à «habituer les chiens à travailler à plusieurs lors de la localisation des victimes. En cas de coulée de moyenne ou de grande importance, il y a toujours plusieurs équipes mobilisées afin d'aller le plus vite possible pour repérer et récupérer les personnes ensevelies. Le chien doit donc se focaliser sur la recherche et pas sur les autres chiens», explique Xavier Stinglhamber.
Repères - Le chiffre : 3 maîtres-chiens d'avalanche > en Ariège. Ces sauveteurs et leurs compagnons sont basés sur la station de ski d'Ascou, au centre de secours de Saint-Girons, et au peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Savignac-les-Ormeaux. Seuls les deux premiers ont été formés par l'Anena puisque la gendarmerie possède sa propre formation.
Publié le 02/01/2015 à 07:59 | La Dépêche du Midi |
Ax-3 Domaines : Ils assurent l'enneigement de la station
Une dameuse en action, cette semaine sur les pistes fermées d'Ax-3 Domaines. /Photo DDM, N.H.
La nuit a enveloppé la station d'Ax-3 Domaines. Il n'y a plus de lumières au bord des pistes, seulement le halo clair que forme la neige au sol. Pas un bruit, pas une lumière, sauf quand les dameuses entrent en action. 18 heures ont sonné, et les engins entament leur ballet. Les véhicules à chenille montent, descendent, et, benne à terre, aplanissent la neige. Il faut rendre les pistes praticables pour les skieurs. Parce qu'un peu plus tôt, comme tous les soirs en cette période, les enneigeurs ont fait pleuvoir de la neige sur les pistes de ski.
La neige de culture, indispensable
«Sans neige de culture, on aurait été fermés jusqu'à dimanche», lâche Cyril Bardin, le responsable marketing. La station a ouvert le 13 décembre.
Cet enneigement du domaine, c'est Arnaud Cercos qui le gère, sur sa motoneige ou depuis son bureau, en sous-sol du bâtiment de la direction. Face à lui, une dizaine d'écrans, avec dessus, des feuilles de calcul, images de caméras… et tous les enneigeurs de la station sur une carte. Il choisit quels canons activer, selon le taux d'enneigement, les observations des pisteurs… puis, en fin de journée, les neuf usines à neige se mettent en place : de l'air et de l'eau sont mis sous pression, puis envoyés sur les pistes par les plus de 200 enneigeurs disséminés un peu partout sur le domaine.
Les enneigeurs fonctionnent à un rythme soutenu jusqu'à la mi-janvier, quand il faut «faire de la neige». Après, le manteau neigeux s'est installé, et les enneigeurs fonctionnent à un rythme plus calme. Il y a aussi une logique économique. Ax-3 Domaines a beaucoup investi dans la neige de culture : 14 millions d'euros rien qu'avec les enneigeurs. Les appareils produisent 300 000 mètres cubes de neige par an… à 1,50 euro le mètre cube.
Publié le 02/01/2015 à 08:35 | La Dépêche du Midi | Nicolas Hasson
En coulisses, avec les petites mains d'Ax-3 Domaines
Le service des remontées mécanique s'occupe, entre autres, de la maintenance des installations. /Photo DDM, N.H.
Ils sont 160. Aux caisses, au bord des remontées mécaniques ou en patrouille sur les pistes pour secourir des blessés, tous ces salariés de la station permettent au domaine de fonctionner. Et d'accueillir les usagers de 385 000 journées ski par an.
En sourdine, la sono diffuse des notes de musique électronique. Au bord des pistes d'Ax-3 Domaines, les pieds dans la neige, des skieurs prennent un déjeuner tardif. D'autres se pressent vers le portique d'un télésiège, histoire de profiter de la journée de ski qui va bientôt s'achever. Des scènes classiques, un peu avant 16 heures, un jour de décembre dans une station de sports d'hiver. Mais ça, c'est la partie émergée de l'activité. Parce que pour vendre quelque 385 000 journées ski, comme l'an dernier, il faut tout un dispositif pour faire tourner la station. 160 salariés de la Savasem, la société d'économie mixte qui gère Ax-3 Domaines, s'en occupent.
À la billetterie, la vente et le conseil
Premier contact des clients avec les petites mains d'Ax-3 Domaines : les caisses. Le service billetterie compte une vingtaine de salariés. Ils vendent des forfaits de ski, mais pas uniquement. Le conseil occupe une bonne partie de leur journée. «Parfois, des gens nous disent qu'ils viennent faire du ski pour la première fois, raconte Célia Fraisse, la responsable du service. Dans ces cas-là, on leur conseille de débuter à la corde, qui est gratuite. Ou d'aller à l'école de ski. Mais ces cas arrivent rarement, 80 % des gens savent ce qu'ils veulent». Il est plus difficile de deviner l'existence d'autres postes. Comme celui de Caroline, la cinquantaine, une mèche de cheveux blonds qui dépasse du bonnet et des yeux bleus rieurs. Elle est assise dans une cabane en bois, à l'entrée du télésiège du Lièvre-Blanc. Un œil sur les portiques où passent les skieurs, un autre sur un écran qui permet de vérifier si personne ne gruge -typiquement, un adulte qui passe avec un forfait enfant, même si cela arrive «rarement». Et la radio Nostalgie en musique de fond.
Au bord des remontées, accueillir voire réparer
Vous les voyez au moins autant que ceux de la vente : ils se tiennent là, juste à côté des remontées mécaniques, pour donner un coup de main à ceux qui vont monter sur le télésiège, effectuer la maintenance des installations… le service des remontées mécaniques compte 70 personnes. Ils sont sur le terrain dès le matin, avant l'ouverture au public, pour contrôler et préparer les installations. Puis, la journée, ils accueillent les skieurs à côté des remontées mécaniques, interviennent en cas de problème… de grosses journées. «On travaille dans un joli cadre, donc tout de suite, c'est plus agréable», pondère dans un sourire Jean-Marc Rodriguez, le chef d'exploitation. Reste qu'il faut parfois travailler sous les intempéries… et parfois intervenir sur les installations, jusque tard dans la nuit.
Les pisteurs : «surtout des entorses au genou»
La journée de ski touche à sa fin, mais Jacques Gales, le directeur des pistes et de la sécurité, a gardé casques et masque de ski sur la tête. Les pisteurs qu'il supervise n'ont pas fini. En cas d'incident, ce sont eux qui interviennent. Et des accidents, il y en a une dizaine par jour en moyenne. «De l'entorse au traumatisme crânien en passant par l'hypothermie», mais «le plus souvent des entorses au genou», dit celui qui occupe le poste depuis vingt ans. En cas d'accident donc, les pisteurs évacuent le blessé en traîneau, et arrivés à la station, une ambulance prend le relais. Sauf si les blessures sont trop lourdes : l'hélicoptère du Peloton de gendarmerie de haute montagne prend alors la main. Comme hier midi. Quand un Toulousain âgé d'une quinzaine d'années se fracture le tibia en chutant, et est évacué vers le Centre hospitalier du Val d'Ariège.
Publié le 24/12/2014 à 08:17 | La Dépêche du Midi |
Ariège : Préserver la neige en attendant de nouvelles chutes
Le savoir-faire des dameurs est déterminant pour préserver la ressource en attendant de nouvelles chutes / Photo DDM
Gel la nuit, grand soleil et températures printanières en journée... La météo ne facilite pas la tâche des exploitants des stations de ski de l'Ariège durant cette première semaine de vacances de Noël.
Les Monts d'Olmes ont, par exemple, vu fondre le manteau neigeux encore prometteur les semaines précédentes. En attendant mieux et faute de pouvoir ouvrir, les commerçants de la station proposent des animations. Les vacanciers peuvent également profiter de la montagne pour se promener.
à Ax-3-Domaines, on skie. «Il y a environ 3 000 personnes par jour sur le domaine, ce qui représente près de 5 000 personnes sur la station» note Cyril Bardin, en charge de la communication. Ce sont entre 50 et 60 % du domaine qui sont accessibles en cours de journée avec une qualité de neige printanière. «Le secteur des Campels peut fermer en début d'après-midi pour le préserver quand la température est douce» explique Cyril Bardin. Les conditions de température et le faible taux d'humidité ne permettent pas vraiment de produire de neige de culture. Avec le gel de la nuit, les dameurs ont un rôle essentiel dans la préservation de la couche de neige présente. Les animations proposées à partir de 15 heures sur le front de neige n'ont finalement pas tellement de succès «car les gens skient jusqu'à la fermeture» note encore Cyril Bardin.
Du côté de Guzet où deux pistes sont ouvertes, on scrute également le ciel. «On a pu profiter d'une poche d'air froid pour produire de la neige pendant trois heures l'autre jour» détaille Akim Boufaïd, le directeur de la station.
Tous les soirs, «nous établissons une véritable stratégie de damage avec Marc Loubet et David Mepor, vice-champion de France de damage. Là encore, le savoir-faire des dameurs est déterminant pour préserver la ressource en attendant de nouvelles chutes. «Dès que les conditions le permettent (froid et humidité), nous relançons la production de neige de culture pour pouvoir ouvrir d'autres pistes» poursuit Akim Boufaïd.
Publié le 16/12/2014 à 08:01 | La Dépêche du Midi |
Ax : Loueurs et skieurs… c'est l'ouverture
Philippe (à droite) et toute son équipe sont prêts pour cette nouvelle saison./Photo DDM.
Samedi, comme bon nombre de stations, Ax-3 Domaines ouvrait une partie de son domaine skiable. Nous avons rencontré Philippe, un loueur à l'enseigne Ax Multigliss : «Aujourd'hui c'est un démarrage cool, une journée de rodage pour nos vendeurs et skimen, ce qui nous a permis de peaufiner l'organisation pour répondre aux attentes de notre future clientèle, notamment pendant les futures fêtes de fin d'année. Nous espérons que de nombreux skieurs seront au rendez-vous… Quant à nous, nous serons prêts pour les accueillir».
«Béa» et Gilles sont des skieurs confirmés, nous les avons retrouvés en fin d'après-midi à la gare du téléporté. «Béa» était visiblement heureuse de cette journée ; très «pro», elle expliquait : «Sur des pistes bien travaillées, avec pour un début de saison une neige très correcte, cette ouverture me laisse un très bon souvenir».
Après le ski, c'est une nouveauté cette année, ils sont nombreux place Saint-Jérôme à faire trempette dans les eaux chaudes des bassins de l'Axéenne, une façon bien sympathique d'éliminer les fatigues de la journée.
Publié le 14/12/2014 à 08:41 | La Dépêche du Midi | Denis Slagmulder
Lancement réussi pour Ax-3 Domaines et Beille
Pas de grosse affluence sur les pistes, hier, à AX-3 Domaines. Mais les responsables de la station, tout comme leurs homologues de Beille, sont satisfaits de cette ouverture./ Photo DDM, D. S.
Journée d'ouverture réussie, ce samedi, pour les stations d'Ax-3 Domaines et du Plateau de Beille. Pas de grosse affluence mais de la neige de bonne qualité et, surtout, une météo idéale ont ravi les amateurs de sports d'hiver. Les responsables des deux sites sont eux aussi satisfaits de ce début de saison, d'autant que les domaines ne sont ouverts que partiellement.
Depuis ce samedi matin, la saison hivernale est officiellement lancée pour les stations de ski d'Ax-3 Domaines et du Plateau de Beille. Les deux sites ont, en effet, rendu accessible une partie (environ 50 %) de leur domaine pour permettre à quelque deux mille amateurs de sports d'hiver de se mettre en jambes avant le grand «rush» des proches vacances de fin d'année.
C'est d'ailleurs, en partie, à cause de cette proximité avec les fêtes de Noël et du Nouvel an que, justement, l'affluence n'était peut-être pas à hauteur des espérances. «C'est sûr que 2 000 forfaits vendus pour cette première journée, c'est environ la moitié de ce que nous avions fait pour l'ouverture l'an passé. Mais l'hiver dernier, nous avions démarré la saison fin novembre. Là, nous sommes à une semaine et demie de Noël, donc les gens pensent surtout à faire leurs achats», analyse Cyril Bardin, responsable commercial d'Ax-3 Domaines.
Un avis partagé par Georges Vigneau, directeur d'exploitation du Plateau de Beille où, hier, 250 forfaits ont été vendus. «Ce n'est pas beaucoup, certes, mais en termes de chiffre d'affaires, c'est quand même pas mal car nous avons vendu des forfaits “saison”», précise-t-il à l'issue de cette première journée.
Ouverture «pas trop stressante»
Fabrice Esquirol, directeur d'Ax, en tout cas, est satisfait. «C'est une ouverture pas trop stressante», sourit-il avant d'assurer que la neige, même si elle est peu abondante, est de bonne qualité : «Il n'y en a pas beaucoup mais c'est propre. Jusqu'à mercredi, la météo nous a bien aidés. Lundi et mardi, on a même pu se permettre de travailler sur les pistes en journée !». Jacques Galès, chef des pistes, est du même avis : «La neige est super bonne à skier. Elle n'est pas trop dure car il y a un bon mélange de neige naturelle et de culture. Donc c'est très bien». À Beille, Georges Vigneau, évoque même une neige «succulente le matin». Car l'après-midi, le temps doux l'a un peu métamorphosée.
Rien de grave, toutefois, puisque de nouvelles chutes de flocons sont attendues en ce début de semaine. En clair : un peu de poudreuse, et éventuellement un peu de froid en plus, permettront d'assurer une bonne sous-couche pour la suite de la saison.
Laquelle démarre donc tout doucement pour ces deux stations avec, précision d'importance, une ouverture désormais quotidienne. Pour les sept autres sites, en revanche, il faudra encore patienter jusqu'au prochain week-end…
Le chiffre : 800 Forfaits saison > Déjà vendus pour Ax-3 Domaines. C'est dans la moyenne de ce que la station a enregistré les années précédentes.
Bureau des guides : Pour vivre la montagne autrement
/ Photo FB Bureau des Guides des Pyrénées Ariégeoises
Le bureau des guides des Pyrénées ariégeoises, qui regroupe quatorze guides professionnels, est, au même titre que les stations de ski, l'un des acteurs du tourisme hivernal dans le département. Car grâce à eux, et aux multiples activités qu'ils proposent tout au long de l'hiver, celles et ceux qui aiment la montagne, mais «loin» des stations, peuvent également apprécier les joies de la neige.
Ainsi, le bureau propose des activités ouvertes à tous. «Cela va de randonnée en famille à des sorties d'alpinisme “pointues”, en passant par des demi-journées ou des journées complètes de balades en raquettes ou des sorties en ski de randonnée, aussi bien pour les pratiquants confirmés que pour les personnes qui veulent s'initier ou tout simplement découvrir», explique Stéphane Amiel, un des membres du bureau des guides.
Des rendez-vous plus insolites sont également proposés, toujours par cette structure. Ainsi, à Ax-3 Domaines, une fois les skieurs partis, il est possible de dévaler les pistes de descente en VTT à neige, ou encore, en journée cette fois, de participer à une randonnée à la façon des trappeurs sur la partie haute de la station. À Ascou, la pratique du ski hors piste, de façon encadrée bien sûr, est également possible avec les guides.
À tout cela s'ajoutent les activités et animations proposées par différents professionnels : des balades en traîneaux à chiens ou à mérens, par exemple, ou encore la construction d'igloos, voire l'initiation au biathlon (ski de fond et tir)…
AX côté thermes
Publié le 05/11/2014 à 03:47 | La Dépêche du Midi |
Ax-les-Thermes : Bassins et thermalisme… que d'eau, que d'eau !
La famille au complet dans le grand bain du bassin des Ladres. Que du bonheur./Photo DDM.
Les établissements des thermes, le thermoludisme, le bassin de la Basse, les récents bassins de l'Axéenne… autant de lieux qui ne font pas oublier l'incontournable de la cité thermale : le bassin des Ladres, qui mérite un petit rappel historique. Fondé en 1260 par le comte Roger IV de Foix, à la demande de Saint Louis, l'hôpital d'Ax accueillait, entre autres, les soldats revenus lépreux des croisades. Le bassin fut bâti en 1250 et était libre d'accès. Il porte encore le nom des Ladres (lépreux) et est alimenté par une source coulant à 40°.
Une famille dans le bain
Venue des Pyénées-Orientales, via Toulouse, cette famille ne manque jamais de faire une petite halte à Ax-les-Thermes pour un grand moment de détente pour les parents et les enfants, tous dans le bain pour s'amuser mais surtout pour constater tous les bienfaits de cette «trempette» avant de reprendre la route.
Publié le 04/09/2014 à 08:38 | La Dépêche du Midi |
Naissance des Bassins de l'Axéenne
Place Saint-Jérôme, les Bassins de l'Axéenne connaissent déjà un vif succès… et ce n'est pas fini./Photo DDM.
La valorisation du quartier des bains (du pont du Génie aux thermes du Teich) a été marquée dans un premier temps par l'aménagement des quais de l'Oriège et la création de six bassins en cascade place Saint-Jérôme, dont le chantier a été terminé dans le courant de l'été. Alimentés en eaux thermales, ces bassins constituent une première étape dans le projet d'embellissement de la place. Ces bassins (tout comme le légendaire bassin des Ladres) connaissent déjà un réel succès et une fréquentation soutenue… On est là en famille pour un grand moment de détente et de plaisir.
Lors de la deuxième phase d'embellissement de ce quartier et dans la continuité de ces nouveaux bassins seront créés des bassins de fumerolles, des petits panaches de vapeur sortant de terre qui visent à réaffirmer l'identité thermale d'Ax-les-Thermes. Dans tout ce chambardement, ces modifications, nombreux sont les Axéens qui se posent des questions sur les parkings : qu'ils soient rassurés. Il est également prévu le «reprofilage» de la place Saint-Jérôme en préservant les parkings actuels… Une deuxième phase qui sera réalisée courant 2016.
Publié le 01/07/2014 à 13:30 | La Dépêche du Midi |
Ariège : Thermalisme, des eaux bienfaitrices
Bains du Couloubret / Photo DDM
L'Ariège est une des sources des eaux essentielles de Midi Pyrénées. Leurs bienfaits sont connus et reconnus depuis plusieurs siècles. Trois stations thermales délivrent leurs bienfaits avec des traitements spécifiques.
Ussat-les-Bains. Réputée pour ses eaux thermales aux vertus antispasmodiques, sédative, équilibrante et reminéralisante, lastation est reconnue pour le traitement des maladies psychosomatiques liées au stress ainsi que certaines pathologies neurologiques telles que la maladie de Parkinson. Dans un parc de 10 hectares aux arbres centenaires, le Domaine thermal propose son hôtel du Parc et sa résidence de tourisme Napoléon, équipés idéalement pour des séjours-détente avec ou sans soins de crénothérapie.
Aulus-les-Bains. Les eaux d'Aulus sont des eaux froides (15 à 17 °C) sulfatées et bicarbonatées. Elles sont particulièrement efficaces dans le traitement de l'hypercholestérolémie en diminuant le cholestérol total et en augmentant le bon cholestérol. Elle soignent également d'autres maladies métaboliques telles qu'obésité et surcharge pondérale, goutte, diabète et hypertension artérielle et les affections digestives, hépatiques et des voies biliaires ainsi que les affections des voies urinaires. L'espace détente avec son bassin chauffé à 32°, jets massants, jacuzzi et hammam ouvert au tout public en après-midi pendant les vacances scolaires et la section thermale pour la remise en forme le matin.
Ax-les-Thermes. Ici, une multitude de sources aux vapeurs sulfurées jaillissent un peu partout. Canalisées et utilisées à des fins thérapeutiques, ces eaux sont les plus chaudes des Pyrénées (77 °C). Deux établissements thermaux, le Teich et le Modèle, vous accueillent pour votre cure thermale en rhumatologie et ORL voies respiratoires.
Vous pouvez également vous détendre aux Bains du Couloubret, premier centre thermoludique du département. 3000 m² de bien-être et de détente vous attendent. Grâce à 1 ticket de 2 heures, vous profiterez à loisir d'une eau thermale qui coule entre 33 et 38 °C suivant les différents bassins. Délassez-vous dans les jacuzzis, profitez des cols-de-cygne, buses hydromassantes, bouillonnements… Goûtez à la chaleur sèche des saunas, détendez-vous dans les hammams. A l'extérieur, sur 2 niveaux, 2 bassins vous font découvrir le plaisir de se baigner dans de l'eau thermale à 35° avec une vue imprenable sur la montagne. Et pour parfaire votre détente, prenez rendez-vous pour un modelage ou un gommage à l'espace bien-être.
Publié le 15/10/2013 à 08:50 | La Dépêche du Midi | Ar.P.
Ax veut réaffirmer son identité thermale
Ax-les-Thermes : Plongez dans un moment de détente /Photos DDM
Ax veut réaffirmer son identité thermale. Des bassins d’eau thermale vont être aménagés place Saint-Jérôme pour permettre aux skieurs, randonneurs, curistes et touristes de se tremper les pieds.
Bienvenue à Ax, ville d’eau. La station de tourisme de la haute Ariège veut réaffirmer son identité thermale. Le plan de développement du thermalisme prévoit un réaménagement du quartier des bains. Le projet urbanistique veut remettre en scène l’eau thermale au cœur de la cité de part et d’autre de l’Oriège, du pont du Génie jusqu’au parc du Teich. La première étape démarre ces jours prochains avec la préparation et le lancement du chantier d’aménagement de bassins d’eau thermale sur la place Saint-Jérôme.
Une succession de bassins permettra aux skieurs, randonneurs, curistes ou simples de visiteurs de faire une pause et de se tremper les pieds dans l’eau soufrée et chaude qui a fait la réputation d’Ax-les-Thermes. Les fidèles d’Ax ne manqueront pas de faire le parallèle avec le bassin des ladres devant l’hôpital où les voyageurs s’arrêtent pour faire trempette.
Place Saint-Jérôme, les bassins vont être aménagés dans l’axe du pont qui traverse l’Oriège. Impossible de les rater à la descente de la télécabine. Il va y avoir une succession de bassins qui permettront de se tremper les pieds et d’autres bassins moins profonds seulement baignés par un film d’eau fumante. Les vapeurs d’eau soufrée font partie du décorum thermal. En hiver, avec la différence de température entre l’eau thermale, la plus chaude des Pyrénées et l’air, l’effet promet d’être saisissant. Rendez-vous pour les vacances de Noël avec la mise en eau. En espérant que la météo ne jouera pas de tour aux entreprises en charge de l’aménagement. Un premier contact avec l’eau thermale pour certains skieurs ou visiteurs. De quoi donner envie de profiter des vertus de l’eau dans les établissements thermoludiques ou thermaux d’Ax.
«Les bains du Couloubret sont une véritable vitrine pour l’eau thermale d’Ax. Les gens qui les fréquentent dans un objectif de bien être peuvent apprécier ses vertus et bienfaits» explique Sylvie Couderc, chargée de projet «développement du thermalisme» à Ax-les-Thermes. Le réaménagement du quartier thermal va se poursuivre tout au long de l’Oriège : les quais sont appelés à devenir de véritables promenades paysagères (2014), les éléments de patrimoine comme la fontaine des Neiges mise en valeur (2014), le jardin face aux thermes du Teich aménagé pour faciliter l’accès au parc thermal (2014). En tout, le projet de développement du thermalisme va mobiliser 900 000 € de crédit dont 500 000 € de subventions. Un prix à payer pour redonner de la visibilité au thermalisme à Ax.
Thermalisme : de l’eau qui fait du bien / Photo DDM
6000 curistes passent à Ax
Bon an, mal ans, ce sont près de 6 000 curistes qui passent par les thermes d’Ax tous les ans.
Ils viennent pour la rhumatologie, l’ORL et les affections respiratoires ou les deux.
Une cure remboursée par la sécurité sociale c’est 21 jours pendant lesquels il faut accueillir, loger, faire manger, distraire et apporter des soins aux curistes et leurs accompagnants.
L’enjeu économique est de taille pour Ax-les-Thermes.
Or, la cure est plutôt une activité qui stagne.
L’objectif du plan de développement du thermalisme est de relancer cette activité et la fréquentation de curistes.
Les bains cherchent également à diversifier leur clientèle. Des semaines thermales, en dehors du système sécurité sociale, sont maintenant proposées.
Ax mise également sur le bien être et la remise en forme grâce au thermoludisme.
Les bains du Couloubret avec ses 120 000 passages enregistrés se positionnent parmi les premiers établissements des Pyrénées.
Publié le 08/10/2013 à 07:46 | La Dépêche du Midi |
Ax-les-Thermes classée «station tourisme»
Les bains du Couloubret ont enrichi l'offre touristique d'Ax./ DDM
Ax-les-Thermes vient d’être classée «Station tourisme» par le ministère de l’artisanat, du commerce et du tourisme. «Une belle reconnaissance du travail engagé et sur la visibilité des pôles touristiques en Ariège», note Pierre Peyronne, le maire d’Ax-les-Thermes. Ce classement, attribué sur des critères exigeants en termes d’hébergement, d’activités, de transport, de commerce, d’urbanisme, doit permettre à Ax d’être surclassée en terme démographique et d’avoir des aides supplémentaires : «les avantages liés à cette distinction permettront à Ax les Thermes, et ce pour une validité de 12 ans, de prétendre au surclassement démographique, à la perception de la taxe additionnelle aux droits de mutation, à la réduction du taux pour les droits de mutation et à la certification d’un niveau de qualité distinctif de la concurrence», souligne Pierre Peyronne.
«Nous allons encore mieux marier le ski et le thermalisme en lançant la construction d’un bassin d’eau thermale au pied des télécabines. Les skieurs pourront se tremper les pieds en descendant», détaille Pierre Peyronne qui poursuit : «Les calories de cette eau chaude seront récupérées pour chauffer l’église Saint-Jérôme. Depuis quinze ans, nous envisageons le développement de manière globale. Je souhaite participer à la poursuite et au maintien de cette politique de développement.»
Ax-Le Saquet côté histoire
Publié le 08/12/2013 à 07:23 | La Dépêche du Midi | Sophie Vigroux
À Ax-les-Thermes, le téléphérique a fait le bonheur des pionniers du ski
Téléphérique du Saquet, passage de crête. / photo CPA
Il s’en souvient encore, c’était le 17 décembre 1955. Le téléphérique d’Ax-les-Thermes, avec ses deux cabines pouvant transporter jusqu’à 35 personnes chacune, effectuait son premier voyage depuis la vallée jusqu’au sommet des Pyrénées ariégeoises. «On montait alors de 910 mètres à 2030 mètres en six minutes, se souvient Jean-Louis Fugairon. C’était le seul moyen de rejoindre la première station de ski du département qui s’appelait à l’époque Ax-Le Saquet». Le départ ne se faisait pas au cœur de la cité d’Ax-les-Thermes comme c’est le cas aujourd’hui, mais au Berduquet, à 4 kilomètres de- là. À l’époque, le téléphérique d’Ax était considéré comme un bijou de technologie.
Eliane, la caissière au calot
Ce 17 décembre 1955 donc, Jean-Louis Fugairon n’avait que 6 ans, «mais je m’en souviens parce que j’ai pris le téléphérique avec mon père qui était cabinier», confie-t-il. Le téléphérique employait des gens du cru. Ainsi, Eliane, caissière en uniforme, calot bleu marine vissé sur le crâne, vendait les tickets à la gare inférieure. En 1955, il fallait débourser 300 francs (soit 45 centimes d’euro) pour un aller-retour en tarif normal. L’un des conducteurs du téléphérique se nommait M. Sarda, il est resté dans la mémoire des Axéens pour son roulement des «r».
Gare de départ du téléphérique en bordure de la RN20 / CPA
Tout en haut, les portes du téléphérique s’ouvraient sur la station d’Ax-Le Saquet. En 1955, celle-ci comptait 4 pistes. Trois ans plus tard, elles étaient déjà 10 et aujourd’hui, 36. À la descente du téléphérique, trois téléskis étaient à la disposition des skieurs «un petit, un moyen et un grand, raconte Jean-Louis. Puis en 1958, on a installé un télésiège une place. Il lui fallait entre 13 et 20 minutes pour aller du bas de la piste des Campels jusqu’au plateau du Saquet. Comme il faisait très froid, on nous donnait une couverture.»
A l’époque, descendre une piste pouvait prendre une journée, là où il faut actuellement 10 minutes.Les pistes n’étaient pas damées, «les employés des stations attachaient des rouleaux derrière leurs skis pour tasser la neige sur leur passage. Vous imaginez le nombre de fois qu’il fallait passer !», poursuit Jean-Louis. Les premières dameuses sont arrivées dans les années soixante-dix.
Comme nombre d’habitants de la vallée, Jean-Louis a fait carrière à la station où il est aujourd’hui moniteur de ski en préretraite. «Au début, sur le plateau du Saquet, on comptait entre 6 et 10 moniteurs. Aujourd’hui, nous sommes entre 60 et 80», précise-t-il. En 1955, lors des dimanches de forte affluence, la station comptait 1000 skieurs. Aujourd’hui, elle affiche une moyenne de 3 500 visiteurs par jour.
Côté vestimentaire, Jean-Louis évoque les pantalons fuseau de ses débuts «avec un élastique qui passait sous le pied», les chaussures en cuir, les gants en laine et les bonnets tricotés par sa mère. «On n’était pas trop bien équipés Petit à petit, des magasins de sport se sont montés et c’était parti !»
Refuge et restaurant du Saquet / CPA
Les frites de la Tute
Les parents de Jean-Louis tenaient le restaurant la Tute en haut de la télécabine qui reliait Bonascre au Saquet. C’était une cafétéria où l’on servait du steak-frites et des petits flans au caramel. «En ce temps-là, les frites n’étaient pas congelées. Ma mère, ma sœur et moi passions nos soirées à éplucher les pommes de terre !»
En période de vacances, à la fermeture des pistes, il arrivait qu’il y ait embouteillage au téléphérique. «Les derniers pouvaient regagner la vallée à 22 heures», sourit Jean-Louis Fugairon. Le téléphérique s’est arrêté en 1979 pour des raisons de vétusté. Et avec lui ce sont les portes des souvenirs des pionniers du ski en Ariège qui se sont refermées.
Publié le 13/01/2006 à 09:55 | La Dépêche du Midi | R.C.
La station d'Ax a cinquante ans (2006)
Longues files d'attente aux tire-fesses / Photo CPA
La station d'Ax-Trois Domaines a fêté son cinquantenaire en janvier 2006. Souvenirs.
Décembre 1955-janvier 2006 : la station de sports d'hiver d'Ax-les-Thermes fête son cinquantenaire. Cinq décennies qui ont amené l'activité hivernale, à l'origine conçue comme complémentaire du thermalisme, en passe de devenir l'activité principale de la vallée alors que les chiffres de fréquentation thermale stagnent. Un paradoxe…
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 10 employés pour la première saison d'exploitation, 150 aujourd'hui ; 1 seul commerce faisant bar-restaurant, au Saquet, dans une baraque en tôle en 1955, aujourd'hui bars, restaurants, structures d'accueil, un hôtel, un parc immobilier locatif important ; pas d'école de ski au début, un seul diplômé faisant fonction de directeur de la station et aujourd'hui une école florissante avec 67 moniteurs.
Gare d'arrivée du téléphérique au Saquet et départ du télésiège / CPA
Le projet de Paul Salettes
L'histoire retiendra que tout est parti de la volonté du premier magistrat axéen de l'époque, Paul Salettes, un homme de caractère qui se mit dans la tête « de mettre fin à l'inactivité de la population locale lors des longs mois d'hiver ». D'où l'idée, d'abord de transporter les amateurs de glisse à Bonascre puis au Saquet par un téléphérique et une télébenne. Mais une sombre histoire politique (la fameuse querelle entre socialistes et radicaux de l'époque !) vit le conseil général, d'abord ardent défenseur du projet, se désister ensuite de sa volonté de financement. Les axéens s'obstinèrent quand même dans une étude à moindre coût et le 17 février 1952, ils portèrent leur choix sur un téléphérique à cabine de 35 personnes partant de Berduquet, à 4 km en amont d'Ax pour rejoindre le plateau du Saquet.
Ainsi commença l'histoire de la station de sports d'hiver d'Ax-les-Thermes qui s'agrandit en 1958 avec l'ouverture du domaine des Campels (et son fameux télésiège monoplace doté d'une chaude couverture pour ne pas arriver congelé au Saquet au bout de 13 minutes de remontée !) puis qui se tourna vers le plateau de Bonascre avec la construction de la route (cette fois avec l'aide du conseil général) dans les années soixante.
Fuseaux et chaussures de ski en cuir / CPA
Survint ensuite l'épisode de la construction envisagée d'une télécabine entre Ax et Bonascre, un projet lancée au début des années quatre-vingt puis mise en sommeil par une nouvelle majorité municipale en 1989, avant de refaire surface six ans plus tard.
En 2002, le trait d'union entre la ville et sa station est enfin devenu opérationnel et le premier projet de Paul Salettes est devenu réalité. Il aura fallu cinquante ans pour arriver à sa concrétisation…
Témoignage 50 ans d'Ax 3 Domaines
Henri Benet, « Monsieur téléphérique »
78 ans et toujours bon pied et bonne mémoire. Henri Benet, Axéen de toujours, garde la forme après de très nombreuses années de ski et de tennis (et maintenant de raquettes à neige). Quant aux souvenirs, ils remontent vite surtout quand on lui parle de la station de ski et plus particulièrement de l'histoire du téléphérique du Saquet. Diable, il s'en souvient comme si c'était hier… puisqu'il en fut d'abord surveillant des travaux lors de la construction de 1953 à 1955 puis chef d'exploitation durant plusieurs années en tant que détaché du service des Ponts et Chaussées. « J'ai surveillé l'édification des gares aval et amont, le montage des quatre pylônes ainsi que le tirage des câbles porteurs et tracteurs puis, enfin, la mise en place des deux cabines », dit-il avec fierté.
Une cabine du téléphérique du Saquet / CPA
Et de rappeler l'anecdote savoureuse du piquetage du tracé : « Nous montions à plusieurs à partir de Berduquet et sur chaque crête, nous plantions un drapeau blanc en fonction des indications que nous fournissait par gestes, un gars qui nous suivait, en bas, avec des jumelles. À l'époque, les précisions n'étaient pas au centimètre près, mais la construction a quand même tenu le coup durant vingt-cinq ans », rigole-t-il.
De fait, le téléphérique a rivalisé avec les plus performants de l'époque : de 970 m à 2 000 m en 6 minutes et près de 300 skieurs transportés à l'heure. « Il faut dire aussi que l'engouement pour le ski était tel que les files d'attente étaient interminables au Berduquet et que la journée terminée, certains ne redescendaient que vers 22 heures ! On venait de l'Aude, du Tarn et autre ». Mais l'aventure a pris fin en 1979 quand une décision ministérielle interdit le fonctionnement du téléphérique, ce dernier n'étant plus aux normes de sécurité…
Reste que « l'esprit Ponts et Chaussées » est chez lui toujours vivace. Henri Benet s'est fait un plaisir de suivre la récente construction de la nouvelle télécabine partant d'Ax vers Bonascre, une télécabine qui passe d'ailleurs presque sous ses fenêtres. Comme un clin d'œil.