Fusion Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon
Fusion Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon
Publié le 18/12/2014 à 08:16 | La Dépêche du Midi | Jean-Pierre Bédéï
Grand Sud : Notre nouvelle région
Marché de noël sur la place du Capitole à Toulouse./Photo DDM
Le Parlement a voté définitivement hier la nouvelle carte de France à treize régions qui voit fusionner Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Toutes deux ont maintenant un an pour préparer ce vaste chantier
Cette fois, c'est ferme et définitif. Au terme d'un véritable marathon législatif, le Parlement a adopté par un ultime vote de l'Assemblée la nouvelle carte de France à 13 régions qui consacre la fusion de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon. Dans un ultime vote, les députés ont adopté le texte par 95 voix pour, 56 contre et 11 abstentions. Le Front de gauche, les radicaux de gauche, les écologistes, l'UMP et l'UDI ont voté majoritairement contre «des regroupements forcés» alors que les socialistes ont voté pour. Martin Malvy s'est félicité de cette réforme, tendant la main à son homologue de Languedoc-Roussillon : «Pour ce qui nous concerne, Midi-Pyrénées souhaite maintenant préparer cette nouvelle étape en travaillant avec nos amis du Languedoc-Roussillon pour préparer ensemble l'organisation de cette Région qui verra le jour dans un an, c'est-à-dire très prochainement. Je suis à la disposition de Damien Alary pour le rencontrer dans les jours qui viennent, à Montpellier ou à Toulouse – ou plutôt à Montpellier et à Toulouse – pour amorcer la réflexion et envisager la méthode !».
Cette réforme entrera en vigueur début 2016. Après six mois de débat et trois lectures dans chaque chambre, c'est donc la vision du groupe socialiste à l'Assemblée qui s'est imposée là où le gouvernement avait proposé 14 régions et où le Sénat en voulait 15 au lieu des 22 actuelles. Si elle n'est pas «parfaite», cette carte «a sa cohérence», s'est félicité le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui y voit «un message d'espoir pour ceux qui croient en la nécessité des réformes».
Montpellier Ernest Granier : un tramway moderne pour une ville moderne. / Photo DDM Nelson Goutorbe
La nouvelle carte fusionne l'Alsace avec la Lorraine et Champagne-Ardenne, le Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie, et Midi-Pyrénées avec Languedoc-Roussillon, trois fusions contestées, surtout la première. Les autres regroupements ont été moins polémiques (Poitou-Charentes avec Limousin et Aquitaine, Bourgogne et Franche-Comté, Rhône-Alpes avec Auvergne), voire enthousiastes (les deux Normandie). Le texte repousse les élections régionales de mars à décembre 2015, les départementales restant fixées en mars.
Mais les parlementaires sont loin d'en avoir fini avec le chantier de la réforme territoriale. Le Sénat a entamé cette semaine le débat sur l'autre volet, celui de la refonte des compétences des régions et des départements, plus technique mais qui promet d'être tout aussi polémique. Le gouvernement voudrait réserver aux régions le développement économique et aux départements la solidarité sociale et territoriale. La réforme transférerait aux régions la gestion des collèges, du transport scolaire, des routes et ports départementaux. Mais il n'est plus question de supprimer tous les conseils généraux à l'horizon 2020 comme initialement envisagé par François Hollande.
Publié le 18/12/2014 à 07:42 | La Dépêche du Midi | G.B.
Un nouveau poids économique
L'A9 au carrefour autoroutier de Narbonne / Photo DDM
Avec le rapprochement, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon sera la région la plus vaste de France mais pas la plus riche. Si naturellement les liens économiques se sont tissés ces dernières années plutôt entre notre région et l'Aquitaine, à l'image des pôles de compétitivité Aerospace Valley et Agri Sud-Ouest Innovation, à partir du 1er janvier, la nouvelle région économique s'étirera désormais jusqu'aux rives de la Méditerrannée. Les points forts de Midi-Pyrénées notamment dans l'agriculture s'en trouveront renforcés, le tourisme diversifié notamment avec le littoral. En revanche, la part de l'industrie dans le PIB de la nouvelle région baissera mécaniquement compte tenu des faiblesses du Languedoc-Roussillon dans ce domaine.
Aéronautique
L'aéronautique surfe sur les carnets de commandes records d'Airbus / Photo DDM
L'aéronautique est le moteur principal de l'économie de Midi-Pyrénées. Et depuis 2012, ce secteur est le pied au plancher selon l'Insee. Avec un réservoir de 80 000 emplois dans la région comme force de frappe, l'aéronautique surfe sur les carnets de commandes records d'Airbus (près de neuf ans de travail). En 2013, les entreprises du secteur ont affiché une croissance de leur chiffre d'affaires de 12 % ! Deux avionneurs de taille mondiale ont leur siège à Toulouse (Airbus et ATR) et dans leur sillage tous les équipementiers, fournisseurs de premier rang et toute une chaîne d'approvisionnement qui va jusqu'à la TPE de quelques salariés. Le rapprochement avec Languedoc Roussillon ne bouleversera pas la donne. En effet, seules deux entreprises aéronautiques d'envergure sont présentes dans cette région : Sabena Technics à Saint Gilles dans le Gard et EAS à Perpignan spécialisé dans la maintenance aéronautique (263 salariés) repris récemment par une société toulousaine.
Viticulture
Le secteur de la viticulture est le premier employeur dans la région Languedoc-Roussillon / Photo DDM
La vigne est un des moteurs de l'économie languedocienne. Le vignoble du Languedoc-Roussillon permet de produire 22 millions d'hectolitres de vins par an soit 40 % de la production nationale avec 236 000 hectares. La production est répartie sur l'ensemble du territoire de la région tant en Roussillon qu'en bas Languedoc. Depuis déjà plusieurs années, cette viticulture a entamé une montée en gamme afin de promouvoir un vignoble de qualité qui est passée par de nombreux arrachages et un travail sur les Appellations d'origine contrôlée (AOC). Languedoc Roussillon est d'ailleurs la première région viticole de France, spécialisée dans les vins à indications géographiques protégées (IGP). Les 21 800 unités de travail viticole emploient 32 300 personnes. 71 % de la production viticole régionale travaillent sous forme coopérative. En Midi-Pyrénées, la viticulture est plus modeste avec 35 000 ha, soit 4,5 % des surfaces nationales, (7e rang français) et 3 300 salariés. La production se localise principalement dans le Gers (55 % de la production régionale), le Tarn (20 %) et le Lot (15 %).
Universités de pointe
Toulouse est la seconde ville étudiante de province / Photo DDM
Toulouse et Montpellier vont constituer à eux deux un très important pôle universitaire au plan national. Déjà Toulouse qui rassemble plus 120 000 étudiants occupe l'enviée place de seconde ville étudiante de province. Tous ces jeunes ont été accueillis dans 35 sites d'enseignement supérieur. L'attractivité de l'offre d'études supérieures est très forte en Midi-Pyrénées puisqu'entre 2007 et 2012 le nombre d'étudiants a bondi de 10,4 %. Au-delà des trois universités majeures (Capitole 1, Paul-Sabatier et Jean-Jaurès), Toulouse concentre de nombreuses écoles renommées comme l'INP Toulouse, la Toulouse Business School, l'école des Mines d'Albi, l'Insa, l'Enit (Tarbes) ou encore l'Ensat. En Languedoc-Roussillon, on recense 99 000 étudiants inscrits en 2013 (+11,3 % de 2007 à 2012). Montpellier concentre l'essentiel des effectifs étudiants entouré de pôles secondaires comme Nîmes, Béziers, Carcassonne ou encore Perpignan. Les points forts de Montpellier sont sa faculté de médecine, le pôle chimie Balard et le pôle TIC de Saint Priest.
Transports : l'attente de la LGV
Narbonne desservie par le TGV Marseille-Madrid pendant l'été 2014 / Photo DDM
Toulouse-Montpellier ou Toulouse-Barcelone à grande vitesse, ce n'est pas pour demain ! Le seul vrai dossier ferroviaire qui occupe pour l'heure les deux Régions, c'est la liaison Toulouse-Narbonne pour laquelle Réseau Ferré de France a achevé les pré-études fonctionnelles qui doivent précéder la saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP). Ce devrait être la prochaine étape du projet, sauf que les espoirs des élus et des usagers ont été douchés après que la Commission Duron n'eut pas répertorié cette ligne dans ses chantiers prioritaires. Un axe pourtant très fréquenté puisqu'il nous ouvre plus que jamais les portes de l'Espagne depuis l'ouverture de la grande vitesse entre Perpignan et Barcelone inaugurée il y a tout juste un an.
À l'heure où, côté languedocien, on annonce pour fin 2017 la mise en service des contournements de Nîmes-Montpellier, l'enclave midi-pyrénéenne conserve donc son handicap. Pour Toulouse-Narbonne, trois scénarios étaient évoqués : l'aménagement du réseau existant, la réfection totale de la ligne à grande vitesse, ou bien une formule hybride avec réfection d'une partie des voies et aménagement de lignes nouvelles. Parmi les chantiers en cours : le renouvellement complet de la jonction Villefranche-de-Lauragais- Castelnaudary : 20 km de voies modernisées à cheval sur les deux Régions. Au final, sur cet axe, auront été rénovés par RFF 50 kilomètres de voies pour 42 millions d'euros.
High-tech
Le salon ICS à Toulouse a permis de découvrir les nouveaux talents numériques de la région comme ici l'impression 3D./Photo DDM NSA
Les technologies de l'information et de la communication (TIC) sont très représentées tant en Midi-Pyrénées qu'en Languedoc Roussillon. Dans la première on recense 2 700 entreprises employant 28 000 salariés tirées notamment par l'ingénierie de conception aéronautique. En Languedoc Roussillon ce sont 11 334 salariés essentiellement dans des TPE ou PME installées surtout dans l'Hérault et à Montpellier. Huit entreprises sur dix ne disposent pas de salariés et seules neufs entreprises emploient plus de 250 employés.
La pêche
Hervé Rozek, de la Perle Gruissanaise, prodcuteur sur la base conchylicole de Gruissan /Photo DDM, J.-M.G.
La pêche et la conchyliculture représentent un poids important dans l'économie du littoral avec près de 6 000 emplois et plus de 1 000 emplois indirects pour la transformation et la commercialisation des produits. La région concentre 75 % de la flotte méditerranéenne française, avec les ports de Sète (premier port sur la façade méditerranéenne française), Port-Vendres, Port-la-Nouvelle, Agde et le Grau du Roi, soit la deuxième flotte régionale française après la Bretagne.
Tourisme
La Cité de Carcassonne en finale de l'émission de France 2 «Le monument préféré des Français» / Photo DDM
C'est le secteur poids lourd de la région Languedoc-Roussillon : son premier secteur économique. Alors qu'en Midi-Pyrénées, le tourisme pèse 45 000 emplois (53 500 avec les saisonniers) selon le Comité régional du tourisme ; à lui seul, le secteur touristique représente 15 % du PIB de Languedoc-Roussillon (7 % pour Midi-Pyrénées) faisant de cette activité la première filière économique de la région. Le Languedoc-Roussillon se place ainsi au quatrième rang national derrière l'Ile-de-France, Paca et Rhône-Alpes. Midi-Pyrénées, elle, se classe au huitième rang. Le tourisme régional est principalement balnéaire grâce à un des plus grands littoraux de France. On recense de nombreuses plages, de la plaisance avec une vingtaine de ports.
Les activités de montagne se pratiquent dans une quinzaine de stations de ski. Plus récemment, le tourisme fluvial sur les canaux du Midi et du Rhône et urbain (patrimoine, culture) ont connu un nouvel essor. En revanche, le tourisme se concentre essentiellement sur le littoral. L'arrière-pays enregistre peu de retombées économiques notamment en raison du manque d'hébergements. Midi-Pyrénées quant à elle a lancé une politique ambitieuse de promotion du tourisme intérieur appuyé sur les «Grands sites». Par ailleurs, depuis 2004 un plan de modernisation de l'offre touristique a permis à la Région de soutenir 965 établissements mobilisant 42 millions d'euros d'aides afin de faire monter en gamme notamment l'offre hôtelière.
Publié le 18/12/2014 à 07:43 | La Dépêche du Midi | Daniel Hourquebie
Comment s’appellera la région ?
Quel nom donner à la future grande région fusionnant Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ? Les citoyens seront-ils consultés et comment ? Mystère. La Dépêche a donc naturellement pris les devants en lançant sa propre consultation par internet. Près de 18 000 réponses nous sont parvenues (lire encadré ci-dessous). Preuve qu'il s'agit là d'une affaire très sérieuse qui touche à des identités territoriales sensibles. Rien de simple, en revanche. Plus on cherche un nom fédérateur, plus l'intitulé s'en retrouve édulcoré (exemple : Sud de France). À l'inverse, plus on cherche des noms qui «parlent» liés au terroir, plus on réduit le nombre de ceux qui s'y retrouvent (exemple : Pyrénées-Méditerranée).
Les dix propositions soumises par La Dépêche au vote des internautes (sur des bases géographiques, historiques et culturelles communément admises), ont globalement obtenu 90 % des votes, les propositions «autres» des internautes se stabilisant aux alentours de 9 %. Premier enseignement du sondage : l'éparpillement du choix et les scores resserrés, à peine 10 % d'écart entre la proposition arrivée en tête (Occitanie-Pyrénées, 15 %) et les deux dernières ex-æquo (Sud de France et Sud Pyrénées, 5 %). Les résultats sont aussi serrés sur le podium avec, derrière Occitanie-Pyrénées, deux intitulés à 13 % : Midi-Languedoc et Pyrénées-Languedoc.
La carte de la nouvelle région / Infographie Midi Libre
Un débat très motivé et très nourri
Le débat nourri chez les internautes a fait émerger d'autres propositions. Souvent de simples inversions des noms composés proposés dans le sondage (Languedoc-Pyrénées), parfois des propositions marquées par un engagement identitaire historico-militant autour des appellations «Occitanie» et «Catalogne», souvent assorties d'une précision géographique Occitanie centrale, Occitanie de France, Catalogne du Nord». Le GER 21 a, quant à lui, déjà choisi», nous écrit ce groupe d'études occitan. Un premier choix qui rejoint celui des internautes : Occitanie-Pyrénées ! Enfin certaines propositions placent le mot «pays» en tête de la proposition. Parfois en abordant des rivages – certes historiques – mais qui relèvent aujourd'hui davantage de la poétique que de la politique. Pays de Cocagne ? C'est vrai que l'on vit bien dans ce grand Sud (Ouest), mais la proposition reste un tantinet surréaliste. A cette aune, on peut même proposer «Centre du monde». Après tout, la gare de Perpignan, mondialisée par Dali, fera bien partie du nouveau territoire…
Retour à la réalité avec… l'article 2 alinéa 5 du projet de loi (c'est moins drôle) qui prévoit que «les noms du chef-lieu et de la région seront définitivement fixés par décret du Conseil d'Etat avant le 1er octobre 2016 après avis du conseil régional». Encore heureux qu'on demande l'avis des régions !
D'ici là, c'est l'Etat qui décidera d'un nom provisoire qui pourrait être… «Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon» ou l'inverse, avancent certains observateurs de la vie régionale : «L'Etat ne se mouillera pas, précise l'un d'eux. S'il proposait un nom différent, il risquerait de braquer tous ceux qui refusent le centralisme».
L'Aubrac, trait d'union entre Aveyron et Lozère / Photo DDM
Les élus de la nouvelle future région devraient donc avoir le dernier mot. Un observateur avisé nous fait par ailleurs remarquer que les deux régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ont déjà utilisé un nom commun pour un projet commun : «Il s'agit de Pyrénées-Méditerranée, l'appellation officielle de l'Eurorégion (lire ci-contre) qui intègre aussi la Catalogne et les Baléares». Une appellation peu connue du grand public, en tout cas qui n'enthousiasme pas nos lecteurs. Seuls 7 % l'ont «cliqué» dans la consultation Dépêche. À suivre de près dans les prochains mois.
Vos préférences :
Quel nom choisiriez-vous pour la nouvelle région issue de la fusion entre Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ? Les internautes de la Dépêche ont voté ainsi : Occitanie-Pyrénées : 15 %, Midi-Languedoc : 13 %, Pyrénées-Languedoc : 13 %, Midi-Roussillon : 10 %, Midi-d'Oc : 8 % Languedoc : 7 %, Pyrénées-Méditerranée : 7 % Languedoc-Pyrénées : 7 %, Sud de France : 5 %, Sud-Pyrénées : 5 %, Autres : 9 % (17 881 votants)
Publié le 18/12/2014 à 07:44 | La Dépêche du Midi | Jean-Marie Decorse
Face à ses voisins et à l'Europe
Fusion des régions : repères (1) / Infographie DDM
Ce rapprochement devrait incontestablement conforter la place des deux régions réunies dans une Europe qui pèse déjà de tout son poids dans nos investissements. À l'heure actuelle, Midi-Pyrénées est à elle seule plus vaste que 8 des 28 Etats membres de l'Union européenne, même si son poids démographique (2,8 millions d'habitants) est une paille par rapport aux 500 millions d'Européens. En fait, à y regarder de plus près, l'Europe a investi, entre 2007 et 2013, près d'1,5 milliard d'euros de fonds européens dans la région. Sans compter les programmes thématiques et les autres appels à projets lancés par l'UE.
Languedoc-Roussillon, qui est sur des filières moins aidées, n'a reçu pour la même durée que 900 millions d'euros.
Fusion des régions : repères (2) / Infographie DDM
L'Eurorégion depuis 2004
Quoi qu'il en soit, les régions du Sud de la France avaient déjà préparé en quelque sorte le terrain. Pour «former un pôle de développement de référence dans le sud-ouest européen», Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, ne formaient-elles pas, il y a tout juste dix ans, l'Eurorégion Pyrénées- Méditerranée en y insérant aussi les trois communautés espagnoles de l'Aragon, de la Catalogne et des Iles Baléares ? Au final, un territoire qui regroupe 13 millions d'habitants et représente 14 % des PIB des deux pays.
Une étape décisive était franchie en 2008, date à laquelle l'Eurorégion Pyrénées- Méditerranée se dotait d'une personnalité juridique commune en se constituant en Groupement européen de coopération territoriale (GECT). Un statut qui le place au premier plan dans la réalisation de projets européens, en lien avec les initiatives eurorégionales.
L'Eurorégion avait réussi à décrocher ainsi un financement européen d'1,1 million d'euros pour créer des synergies entre les pépinières d'entreprises des Régions membres. Un effet de levier financier supplémentaire.
Toujours comme une préfiguration de ce destin commun, la création de l'«Eurocampus», toujours à l'échelle du territoire de l'Eurorégion Pyrénées-Méditerranée : avec 43 établissements d'enseignement supérieur, 510 000 étudiants et 40 000 chercheurs, ce pôle réuni devenait le plus grand campus européen, et même le septième au niveau mondial.
Publié le 18/12/2014 à 08:04 | La Dépêche du Midi | D.H.
Quel chef-lieu régional ?
La place du Capitole à Toulouse./Photo DDM, Xavier de Fenoyl
Quel «chef-lieu» pour la nouvelle région? Ou plutôt quelle «capitale régionale»? Car même pudiquement rebaptisée «chef-lieu», il s'agira bien de la capitale régionale officielle. A priori, au-delà des postures politico-territoriales compréhensibles de certains élus, il semble bien que le réalisme désigne Toulouse plutôt que Montpellier: «Toulouse est la 4e ville de France, relève Martin Malvy, il semble grandement logique qu'elle devienne la capitale de la nouvelle région. Mais il faudra aussi faire à Montpellier une place à sa mesure dans l'équilibre. Il n'y aura pas de pouvoir concentré dans une seule ville.
D'autant que Montpellier va également devenir une métropole, ce qui est une bonne chose dans cet équilibre souhaité», ajoute-t-il.
L'État devra également être attentif à cet équilibre dans la gestion de la fusion de ses services déconcentrés. Dans la nouvelle configuration, l'assemblée régionale siégerait à Toulouse «mais, là encore, il faudra être très attentif souligne Martin Malvy. Des réunions y compris décisionnaires pourraient se dérouler à Montpellier. Il ne faut pas qu'une partie du territoire se sente absorbée par une autre.» Il y faudra, dans tous les cas de figure beaucoup de pédagogie, car la désignation du chef-lieu, comme le nom de la future région, reste éminemment symbolique…
Place de la Comédie à Montpellier / Photo Montpellier.fr
Comment va-t-on voter ?
Les élections régionales auront lieu dans un an, en décembre 2015 (les dates exactes n'ont pas encore été arrêtées). Le principe d'un scrutin de liste par sections départementales a été maintenu.
Il s'agit d'un système mixte combinant les règles des scrutins majoritaire et proportionnel. Au premier tour, si une liste obtient la majorité absolue des suffrages exprimés (plus de 50 %), elle obtient le quart des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle entre toutes les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés. Sinon, il est procédé à un second tour. Les listes ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés peuvent se maintenir, et éventuellement fusionner avec les listes ayant obtenu au moins 5 % des suffrages.
Le nombre de conseillers régionaux, élus pour six ans, reste inchangé. Dans les régions fusionnées, leur nombre est égal à la somme des effectifs des conseils régionaux regroupés, soit 91 pour Midi-Pyrénées et 67 pour le Languedoc-Roussillon.
Les conseillers régionaux, à parité hommes/femmes, se réuniront pour la première fois le lundi 4 janvier 2016.
Publié le 18/12/2014 à 08:03 | La Dépêche du Midi | Christian Goutorbe
«Deux ans pour homogénéiser les politiques»
Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées et Damien Alary, président de la région Languedoc-Roussillon se sont rencontrés lors de l'Assemblée des régions de France début octobre à Toulouse./ Photo DDM
L'année 2015 sera forcément une année de transition et de travail dans la fusion Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Un mariage complexe tant les paramètres sont nombreux. Qui fera quoi, où, comment et avec qui ? «Les régions qui ont commencé à travailler ensemble identifient plus d'une centaine de points à aborder», explique Martin Malvy, président du conseil régional Midi-Pyrénées.
Le Comité économique social et environnemental régional (Ceser), qui a planché sur l'état des lieux, a souhaité cette semaine que les deux régions travaillent ensemble le plus rapidement possible. Mais pour avancer, il faut être deux. Les conditions politiques n'étaient pas réunies jusqu'à présent. L'opposition à la fusion de nombreux élus de Languedoc-Roussillon n'avait pas encore permis d'engager le dialogue et les études communes.
La Camargue gardoise / Photo FB Gard Tourisme
La loi enfin votée, Martin Malvy est optimiste : «Je suis à la disposition de Damien Alary (ndlr : président de Languedoc-Roussillon) pour le rencontrer dans les jours qui viennent pour amorcer la réflexion et envisager la méthode !», lance-t-il.
Comment organiser la répartition territoriale des pouvoirs et l'intendance qui va avec ? «Le dialogue et la concertation, avec l'équilibre dans la répartition des pouvoirs sur le territoire, sont les clés de la réussite de cette réforme», souligne Martin Malvy.
Voilà pour l'esprit. Mais sur le fond, le président de Midi-Pyrénées identifie une autre clé : «L'un des enjeux majeurs de la fusion, ce sera l'harmonisation des politiques, explique-t-il. Il faudra au moins deux ans pour les harmoniser». Sur les aides aux économies d'énergie dans le logement, cela pourrait aller vite, mais ce sera, par exemple, plus long dans les domaines de la culture et du sport. D'autant que certaines politiques font l'objet d'engagement sur plusieurs années. Impossible de basculer d'un coup de baguette magique… Quid également de la politique du «TER à un euro» de la région Languedoc-Roussillon ?
Route des Hautes-Pyrénées en hiver / Photo FB CG 65
Dans les services, les fonctionnaires sont dans l'expectative, voire inquiets. Martin Malvy se veut rassurant : «Inutile d'affoler les personnels, dit-il. Le pilotage des politiques et les directions de service seront bien sûr unifiés. Mais pas l'organisation des services. Le service qui s'occupe des lycées à Toulouse restera à Toulouse et celui de Montpellier à Montpellier La notion de proximité est importante». De plus, ajoute-t-il, la mutualisation des moyens va permettre de faire face aux nouvelles compétences données par la loi. Un volet évidemment déterminant… mais qui n'a pas encore été débattu. Difficile donc d'anticiper. Reste une certitude pour Martin Malvy : «Il faut dès maintenant préparer le terrain de la fusion autant pour nos concitoyens que pour les élus de la nouvelle assemblée fin 2015».
L'hémicycle du conseil régional de Midi-Pyrénées / Photo DDM
Les services de l'Etat aussi…
Le gros travail de préparation de la réforme sur le terrain ne concerne pas seulement les conseils régionaux. Tous les services déconcentrés de l'Etat sont également en doublon. Y aura-t-il une seule ARS (Agence régionale de santé), un seul rectorat, une seule direction de l'agriculture, de la culture ? Personne ne se prononce encore publiquement car plusieurs missions d'étude sont en cours, explique la préfecture. Les arbitrages nationaux sont attendus pour le printemps 2015. Parallèlement, les préfets des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon ont pris l'initiative de se rencontrer dès le mois de novembre 2014 pour engager une réflexion commune. La décision a été prise de constituer des groupes de travail thématiques associant systématiquement des binômes de directeurs régionaux chargés de définir des scénarios d'évolution de leurs services.
D'une extrémité à l'autre :
De Ferrières en Hautes-Pyrénées…
Arbéost et Ferrières rattachées au pays de Nay / Photo DDM
Ferrières et au-dessus Arbéost se trouvent juste sous le col du Soulor… «confins» montagnards de la Bigorre face au Béarn, de Midi-Pyrénées avant l'Aquitaine. Ici, on est à 217 km de Toulouse par l'A64, à 457 de Montpellier et à 571 de… Barjac. Mais dans cette vallée isolée de l'Ouzom où la montagne et l'hiver pèsent immédiatement sur les routes, «on compte en temps, nous sommes déjà à 1 h 15 de Tarbes, la préfecture», rappelle Katty Brognoli, maire de Ferrières, 114 habitants, village où la classe unique compte désormais huit élèves lorsqu'autrefois, du temps de la mine, ils étaient une centaine dans les quatre sections de l'imposante mairie-école. L'école, enjeu récurrent, comme le «travailler et vivre au pays», dans cette zone pastorale réputée pour ses fromages.
Ce faisant «quelle que soit la future capitale régionale, ça ne changera rien pour nous. Nous devrons continuer à nous battre pour être reconnus», résume-t-elle, pointant «la peur de disparaître» à l'évocation de la nouvelle unité territoriale. Toute d'Oc, certes… mais regardant désormais vers PACA alors qu'ici, reste vivant le rêve de Gaston Fébus.
«On aurait trouvé plus logique d'unifier toutes les Pyrénées de l'Atlantique à la Méditerranée», soulignent ainsi Madame le maire et son adjoint, Jean-Claude Nougué-Debat (photo). Car pour Ferrières comme pour Arbéost, le col du Soulor fera toujours sa loi : plus facile de descendre vers le Béarn que de franchir la montagne pour rejoindre Arrens-Marsous au pied des lacets et, au-delà, Argelès-Gazost. «Nous nous partageons donc entre notre appartenance culturelle et administrative et notre bassin de vie tourné vers la plaine béarnaise. Nous sommes bigourdans, communes du futur canton de la vallée des Gaves, côté Hautes-Pyrénées, mais rattachés à la communauté de communes de Nay, dans les Pyrénées-Atlantiques depuis le 1er janvier 2014», précise Katty Brognoli, se félicitant au passage des projets communs rapprochant les deux départements, depuis que les deux communes des Hautes-Pyrénées travaillent avec leurs voisines du «64». Et d'analyser en conclusion : «à notre échelle, les dynamiques territoriales n'attendront pas après la région pour prendre en mains leur destin.»
…à Barjac dans le Gard
Grand rue Jean Moulin à Barjac / Photo Tourisme Barjac
Barjac, au nord du Gard provençal, n'a rien ressenti de la poussée tectonique parlementaire qui a scellé, hier le rapprochement définitif entre les plaques régionales Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. «Par les temps qui courent et qui ne sont pas favorables, il y a certainement plus urgent à faire en termes d'économie. C'est même dérisoire» s'étonne Bruno Forino, le buraliste, alésien de naissance, gardois d'identité. Le maire Edouard Chaulet, adore Toulouse. Pour dire les quais de la Garonne, Saint-Sernin, il prend les accents de Nougaro mais son ami de toujours, c'est le voisin Jean Ferrat qui dort pour toujours à une heure de voiture. Edouard Chaulet se gratte la tête pour trouver des rapprochements entre son Cotentin gardois (une échancrure territoriale en terre ardéchoise) et Midi-Pyrénées.
Il a trouvé le poète toulousain Bruno Ruiz dont les textes ont été lus dans la cour du château par Jean-Louis Trintignant. C'est un ami de la principauté de Barjac, 1606 habitants. Il y a le donjon du château édifié par un certain de Barjac qui fut lieutenant du comte de Toulouse. Mais c'est bien tout. «Midi-Pyrénées, territoire océanique, est aspiré vers l'Aquitaine inexorablement alors que ceux d'ici regardent Gorges de l'Ardèche, vallée du Rhône, Provence, pays nîmois mais sûrement pas Toulouse à plus de quatre heures de voiture. Lyon, Marseille et Montpellier sont à moins de deux heures de voiture. Ce qui nous attend, c'est un mariage arrangé qui ne permettra sans doute pas de faire des économies. Et nous, nous serons encore plus au bout du monde» affirme le maire.
Dans les belles rues de Barjac, la nouvelle ne fait pas traînée de poudre. Il faut expliquer pour faire comprendre le territoire nouveau, lointain. «Ce sera sans doute encore plus compliqué. Et cela n'arrangera rien pour nous» estime Georgette Giolbas, quarante ans de coiffure mixte en relation régulière avec la Région pour ses apprentis et qui devra changer ses habitudes. «Cela n'apportera rien de plus. Pas de richesse supplémentaire» commentent Régine la Parisienne d'Ardèche et Thierry le Gardois de Méjannes. Il n'y a guère que Pascal et Laurence les épiciers qui se demandent si ce nouveau territoire de fusion ne pourrait pas ramener des touristes de Midi-Pyrénées dans les gorges profondes de la Céze à la belle saison.
Publié le 18/12/2014 à 08:05 | La Dépêche du Midi | Rémy Pech
Une histoire de sang et de courage
La révolte des vignerons de 1907, ici une manifestation à Narbonne, comme un symbole de cette histoire commune./ DDM
Au moment où le nouveau découpage régional suscite un peu partout débats et contestations, la réunion du Languedoc-Roussillon et de Midi-Pyrénées, se présente favorablement.
Un rappel historique impose évidemment de se référer à la province du Languedoc, elle-même lointaine héritière de la Narbonnaise romaine.
Les périmètres : deux départements en moins et six en plus
Dans un copieux ouvrage récemment édité (1), les historiens de l'Université de Montpellier, évaluent la superficie de la province du Languedoc avant 1789 à quelque 42 000 km2. La seule région Midi-Pyrénées couvre aujourd'hui 45 000 km2 ! Et la nouvelle région avoisinera les 70 000 km2. Notons les discordances entre l'ancien Languedoc et la nouvelle région : le môle languedocien est constitué par les trois départements «viticoles» (Aude, Hérault, Gard), le Gévaudan devenu la Lozère, le Tarn, la Haute-Garonne et le Tarn-et-Garonne dans leur plus grande part.
En moins : l'Ardèche, rattachée aujourd'hui à Rhône-Alpes, sera rejoint par la Haute-Loire, partie de l'Auvergne.
En plus : outre le Roussillon, déjà uni au Languedoc actuel, s'ajouteront les territoires déjà accoutumés à vivre ensemble en Midi-Pyrénées : le Lot et l'Aveyron, l'Ariège, le Comminges, le Gers, la Lomagne, et les Hautes-Pyrénées.
L'espace défini présente une unité linguistique, celle de l'occitan. La permanence de la langue lui confère une cohérence culturelle, sensible à travers les traditions musicales du renouveau occitan depuis un demi-siècle. Les seules variantes observables sont le catalan et la fracture dialectale entre languedocien et gascon, qui va jusqu'au Val d'Aran.
Les Gorges du Tarn, en Lozère / Photo FB Lozère Tourisme
Les institutions : une autonomie relative
La Croisade contre les Cathares provoque le rattachement, en 1271, des domaines de la dynastie provençalo-toulousaine des Raymond, alors éteinte, à la couronne de France.
L'imbrication entre les différents pouvoirs apparaît de prime abord inextricable. Pour les 13 départements considérés, 22, puis 24 diocèses civils pour collecter les impôts. Ils ne coïncident pas avec les baronnies seigneuriales (22 au départ, puis 23). On compte pourtant une seule intendance, au rôle fiscal et administratif, siégeant à Montpellier. Le gouverneur militaire, et le Parlement, juridiction suprême siègent à Toulouse.
L'assemblée des États réunit les députés des trois ordres, clergé, noblesse et tiers état, issus respectivement des diocèses, des baronnies et des villes. Ils consentent à l'impôt royal, et décident depuis un édit de 1428, de sa répartition et de son utilisation.
La réunion annuelle des États manifeste une «puissance coactive (2)» avec l'autorité royale. Tocqueville, dans L'Ancien Régime et la Révolution Française salue encore en 1840 «la sagesse, l'équité et la douceur du gouvernement local en Languedoc».
Les domaines d'action des États sont multiples : ils réglementent les défrichements qui conditionnent les récoltes. Ils décident la construction des chemins et des canaux. En cas de disette, ils décrètent la taxation des denrées. Enfin ils encouragent le développement des industries.
Les réalisations des États structurent encore notre espace. Les routes royales, souvent encore bordées de platanes séculaires, jalonnées de ponts frappés de la croix héraldique, les canaux, dont celui des Deux-Mers, bâti en moins de vingt ans par le génial Paul Riquet (1662-81), les ports de Sète et de La Nouvelle ont été conçus par les États. La Révolution française entraîne la suppression des Parlements et des États et réalise d'emblée un nouveau découpage en départements, dirigés par les préfets dès 1800.
Des regroupements plus larges apparaissent, même s'il ne s'agit que de démultiplication du pouvoir central : ainsi les académies, les régions militaires, puis les Cours d'Appel, les directions des Postes, des Assurances sociales, de la répression des fraudes… Les chambres de commerce, se fédèrent régionalement en 1920. Déjà apparaît le besoin d'un cadre assez large pour établir études, rapports et projets.
Concert du Chœur des Hommes des Corbières à Port la Nouvelle / Photo DDM
Vichy, le gaullisme, les IVe et Ve Républiques
En 1941, Vichy crée les préfets régionaux, chargés de coordonner l'action administrative en matière de police et une économie dirigée rendue inéluctable. Cette première régionalisation est enrobée d'un discours traditionaliste… En réalité, il s'agit d'un projet technocratique et corporatiste.
Par une ordonnance de 1944, le général de Gaulle nomme des commissaires régionaux de la République dotés de pouvoirs «proconsulaires»….Mais les commissaires de la République sont supprimés dès 1946.
À Toulouse Pierre Bertaux avait mis en place en 1945 le Conseil économique régional ; il déclarait :
«La tradition jacobine, héroïque et sage en son temps, a fait son temps… le moment est venu d'un épanouissement, d'une déconcentration. Depuis 150 ans nous sommes crispés sur notre unité centralisée.». L'hostilité d'un patronat réticent envers l'économie dirigée, puis de l'ensemble des partis qui organisaient leur implantation dans des départements devenus — pour les 12 ans de IVe République- circonscriptions électorales de base, ont eu raison de ces initiatives porteuses d'avenir.
La loi Defferre de 1982 opère une véritable décentralisation puisque la tutelle de l'État a priori est supprimée, les transferts de compétence enclenchés et les pouvoirs fondés sur l'élection. Mais si elle a favorisé l'émergence des régions, cette loi a aussi renforcé les pouvoirs départementaux, en termes de compétences et de financements. Depuis, d'autres identités territoriales sont apparues : les pays, les parcs naturels, et surtout les communautés de communes, les agglomérations, les métropoles, avec des budgets propres mais sans la base démocratique de l'élection. La redéfinition des territoires et des pouvoirs va permettre une rénovation globale des territoires et de leur animation. Que ce regard sur le passé puisse, en mettant en perspective la réforme en cours, en repérer les écueils et en mesurer les chances !
(1) S.DURAND, A.JOUANNA, E.PELAQUIER, Des États dans l'État, Les États de Languedoc, de la Fronde à la Révolution, Genève, Droz, 2014, 983 pages.
(2) ibidem
Repères
Tomme d'Ariège / Photo FB Tourisme en Midi-Pyrénées
Quelques dates qui jalonnent le processus de régionalisation, qui date d'un demi-siècle.
1954. Création des régions de programme. En 1954, les comités régionaux d'expansion, d'initiative privée, sont officiellement agréés. Puis un décret du 30 juin 1955 crée vingt et une régions économiques de programme et un autre, du 7 janvier 1959, les transforme en circonscriptions d'action régionale, cadre obligatoire et unique de l'action décentralisée.
1963. Création de 21 régions administratives. Les décrets du 14 mars 1964 créent vingt et un préfets de région. L'institution régionale reste toutefois une structure administrative, dépourvue de toute légitimité démocratique.
1972. la région érigée en établissement public. Les circonscriptions d'action régionale acquièrent le statut d'«établissements publics régionaux», leur conférant ainsi la personnalité juridique et l'autonomie budgétaire. Les régions ne sont pas encore des collectivités locales.
Mars 1982. La décentralisation. Au terme d'une période de transition, jusqu'à l'élection au suffrage universel direct des conseils régionaux (1986), la région devient une collectivité locale de plein exercice. Le pouvoir exécutif départemental ou régional est transféré du préfet, fonctionnaire de l'État, aux présidents des conseils général ou régional, élus territoriaux.
Par Rémy Pech, Professeur émérite Université de Toulouse Jean-Jaurès
Huîtres de Bouzigues / Photo FB Plaisirs d'Hérault
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