Fusion des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon
Fusion des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon
Publié le 20/11/2014 à 07:55 | La Dépêche du Midi |
Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon : un pas de plus vers la fusion
L'article 1 qui prévoit une carte à treize régions a été adopté /Photo DDM
Hier dans la nuit, l'Assemblée nationale a adopté l'article de la réforme territoriale qui prévoit une carte à treize régions et la fusion Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon.
L'Assemblée nationale a voté la nuit dernière en deuxième lecture, le projet de loi sur la réforme territoriale créant treize régions. Les députés ont voté l'article 1, sans y apporter de changement.
Cet article dessine la nouvelle physionomie de la France des régions et consacre notamment la fusion de Midi-Pyrénées avec le Languedoc-Roussillon.
Ce mariage fait quelque peu «tiquer» certains élus du côté de l'Hérault et des Pyrénées-Orientales. Ainsi au nom de sept autres de ses collègues de ces deux départements, le socialiste Kléber Mesquida devait défendre un amendement visant à séparer les deux régions, voulant maintenir le Languedoc-Roussillon dans son autonomie, au nom «d'une réelle disparité» qui «existe entre les deux territoires». Mais cet amendement ne devait pas être retenu...
Publié le 18/11/2014 à 08:31 | La Dépêche du Midi |
Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon : ce qui nous rapproche
Narbonne, la Via Domitia / Photo Tourisme legrandnarbonne.com
L'Histoire
Les liens sont évidents entre les bords de la Garonne et la Méditerranée, au moins depuis les Romains, et «La Narbonnaise». L'entre-deux région devient ensuite le royaume des Wisigoths. Vers le Xe siècle, la «Septimanie» est rattachée au Comté de Toulouse, et l'on se retrouve avec un territoire qui va de Toulouse à la vallée du Rhône, bordé à l'ouest de la Garonne par la Guyenne et Gascogne et au sud par le royaume d'Aragon. L'Agenais, le Quercy, le Rouergue, l'Albigeois sont rattachés au Languedoc.
/ Photo FB Occitanie
La langue
La langue d'Oc ou occitan est évidemment la langue véhiculaire historique. Langue des troubadours au XIIe siècle, langue des scientifiques au XIIIe siècle, elle est utilisée couramment jusqu'au début du XXe siècle, du reste, bien au-delà des deux régions. L'occitan était parlé également en Aquitaine, en Auvergne, en Provence et dans le sud de Rhône-Alpes. Évidemment, il y a des nuances dans la langue occitane, entre le béarnais, l'aranais (Val d'Aran), le gascon, le limousin, le rouergat, ou le provençal. Certains linguistes estiment même que le catalan, parlé dans le Roussillon et certaines vallées de l'est de Pyrénées, est une langue que l'on peut rattacher à l'occitan. Sacrilège pour d'autres…
Gavarnie/ Photo FB Tourisme Midi-Pyrénées
Les Pyrénées et l'Espagne
Les montagnes sont bien là, bordent au sud les deux régions, et forment la frontière avec l'Espagne. Plusieurs sommets flirtent avec les 3 000 mètres côté Méditerranée, comme le Canigou (2 785 m), le Puigmal (2 910 m) ou le Carlit (2 921 m). Les plus hauts sont côtés Midi-Pyrénées avec le Vignemale (3 298 m), le Pic du Midi (2 872 m), le Néouvielle (3 091 m), le plus haut, l'Aneto (3 400 m), se trouvant en Espagne. C'est au Perthus que se fait le plus gros du trafic avec notre voisin, près de 60 000 véhicules par jours, moitié sur la nationale, moitié sur l'A9. Toujours en Languedoc Roussillon, à Puigcerda, 16 000 véhicules par jours transitent. En Midi-Pyrénées, le trafic est anecdotique : à Saint-Béat 5 000 véhicules/jour et 750 à Aragnouet-Bielsa !
D'un point de vue historique, les choses sont plus équilibrées. Les Républicains espagnols se sont répartis sur les deux régions, mais Toulouse a été la capitale de l'exil républicain, et ses attaches y sont encore très fortes, plus fortes sans doute que nulpart ailleurs.
/ Photo FB Les vins AOC de Saint-Chinian
La vigne
La vigne languedocienne bat tous les records ! Elle est connue depuis Thucydide, (2 400 ans !), s'étend sur près de 200 000 hectares et produit 10 millions d'hectolitres ! C'est la plus grande région viticole du monde, avec des appellations comme Faugères, Banyuls, Minervois, Corbières, Frontignan… Le vignoble de Midi-Pyrénées est quatre fois plus petit. Mais comporte des appellations prestigieuses, comme le cahors, le gaillac, le madiran, ou encore le marcillac, le fronton, ou le saint-mont. Un bel appui au leader mondial, non ?
Carcassonne - USAP / Photo FB USAP Officiel
Le rugby
Entre Midi-Pyrénées et Languedoc Roussillon, on est au cœur de l'Ovalie. Côté Languedoc, des clubs de légende, comme Béziers, Narbonne, Perpignan, Quillan, la même chose côté Midi-Pyrénées, avec Tarbes, Lourdes, Montauban, Graulhet, Albi… De nos jours, c'est un nouveau venu, Montpellier, qui s'impose en Top 14. Et côté Midi-Pyrénées, on retrouve l'incontournable Stade Toulousain et Castres. On pourrait faire un championnat, si on y ajoute les équipes de ProD2. À noter que bien des joueurs ont navigué dans les deux régions, à commencer par les frères Spanghero, Codorniou ou Galtier. C'est, enfin, la grande (et seule ?) région du rugby à XIII.
Manifestation des vignerons en 1907 / CPA
Le Midi rouge
Le surnom est né au milieu du XIXe siècle, et signalait tout une série d'insurrections, notamment pendant la Seconde République. Dans le Gard, l'Hérault, mais aussi le Tarn-et-Garonne, le Gers. Le Midi rouge s'est révélé aussi avec la révolte des vignerons au début du XXe, qui à l'époque étaient communistes, socialistes ou radicaux. Plus globalement, le territoire de l'ancien comté de Toulouse, de la Garonne au Rhône, et jusqu'au Quercy est un territoire qui depuis plus d‘un siècle et demi penche traditionnellement à gauche. Les anciennes terres cathares ou le Quercy – contrairement au Rouergue –, ont été des bastions du radicalisme et de l'anticléricalisme, le pendant du Grand Ouest, plus traditionnellement catholique. Enfin, les deux conseils régionaux sont dirigés par la gauche.
/ Photo FB Office de tourisme du Canal du Midi
Le Canal du Midi
Tout un symbole : ce monument vieux de plus de trois siècles relie Sète à Toulouse et traverse très exactement les deux régions. D'ailleurs, l'endroit où le Canal du Midi s'alimente, grâce à l'eau puisée sur la Montagne Noire, est exactement sur la frontière des deux régions, le seuil de Naurouze, un point de partage des eaux qui avait déjà été repéré du temps des Romains (et non point par Riquet, comme le dit la légende !) Le Canal du Midi a été pendant longtemps un lieu d'échange et de communication entre la Méditerranée et l'Atlantique. Aujourd'hui, son importance économique est marginale, uniquement liée au tourisme.
Publié le 18/11/2014 à 08:32 | La Dépêche du Midi |
Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon : ce qui nous sépare
Gruissan / Photo FB Gruissan
La mer
Tous les départements de Languedoc-Roussillon – à l'exception notable de la Lozère, ont un accès à la mer. Cela donne naturellement une autre culture : celle des ports, avec Collioure, Port-la-Nouvelle, Port-Vendres ou Sète et celle des plages, d'Argelès au Grau-du-Roi. Les villes de mer ont un rythme particulier. Midi-Pyrénées est strictement enclavé, pas la moindre côte maritime, et ses habitants lorgnent le plus souvent vers «leurs» plages, en bord de Méditerranée.
Épisode cévenol à Montpellier / Photo FB Météo Languedoc
Le climat
Midi-Pyrénées reste sous l'influence océanique. L'ensoleillement tourne autour de 2000 heures par an et la pluviométrie vers 650 mm par an à Toulouse. En Languedoc-Roussillon, c'est l'influence méditerranéenne qui se fait sentir. A Montpellier, l'ensoleillement est de 2 500 heures et les pluies de 630 mm. Certes, le climat de la Lozère se rapproche de celui de l'Aveyron, mais celui des Pyrénées-Orientales n'a rien à voir avec celui des Hautes-Pyrénées. Beaucoup de vents en Languedoc : tramontane, cers, agueil dans les Cévennes, albe dans le Roussillon. En Midi-Pyrénées, on connaît surtout le lancinant vent d'autan. Mais surtout, le Languedoc, l'Hérault, le Gard et dans une moindre mesure la Lozère et l'Aude sont sous la menace des fameux «épisodes cévenols», ces retours d'est qui peuvent parfois donner des précipitations énormes et des inondations soudaines et catastrophiques : c'était encore le cas le week-end dernier.
/ Photo FB Cassoulet Castelnaudary
Le cassoulet
Alors, à qui appartient le cassoulet ? A Midi-Pyrénées ou au Languedoc-Roussillon ? Actuellement, deux grandes écoles se partagent cette fameuse «cassole» en terre cuite, à l'origine du nouveau nom de l'estouffet. Le cassoulet de Castelnaudary est plutôt à l'oie, jarret, épaule de porc, saucisse et couenne. Le cassoulet de Toulouse, lui, se fait avec du confit de canard, de la saucisse de Toulouse et doit être recouvert de chapelure. Il existe une variante audoise, le cassoulet de Carcassonne où l'on peut même trouver du mouton. La fusion des deux régions va-t-elle faire fusionner les recettes ? C'est peu probable. Un gastronome languedocien du début du siècle, Prosper Montagné affirmait : «Le cassoulet, c'est le Dieu de la cuisine occitane ; Dieu le Père, c'est le cassoulet de Castelnaudary, Dieu le Fils c'est celui de Carcassonne et le Saint-Esprit celui de Toulouse.»
Sur les marchés estivaux / Photo FB Plaisirs d'Hérault
L'agriculture
Les climats proches donnant des cultures proches, on ne s'étonnera pas que la Lozère ressemble à l'Aveyron ou à l'est du Tarn avec une dominance de l'élevage. En revanche, les cultures sont très différentes de part et d'autre du seuil de Naurouze. A l'est, c'est la grappe qui domine, avec le plus grand vignoble du monde en Languedoc. Le Roussillon est plus diversifié, avec notamment une belle production de fruits et légumes.
N'oublions pas les produits de la mer : anchois de Collioure, Sète premier port de pêche de Méditerranée, huîtres du Bassin de Thau.
Midi-Pyrénées alterne les grandes cultures de blé, de maïs, ou de soja dans les plaines du Lauragais ou de Gascogne. Les zones montagneuses ou les causses sont centrées sur l'élevage. La vigne fait son trou mais ne domine pas. Les fruits sont chez eux dans les plaines, notamment le Tarn-et-Garonne.
Toulouse / Photo FB Toulouse tourisme
La concurrence Toulouse / Montpellier
Voilà deux métropoles qui aiment bien se comparer : normal, elles ont bien des points communs, mais aussi quelques rivalités. Ce sont toutes les deux des villes étudiantes : ils sont près de 100 000 à Toulouse, 70 000 à Montpellier, mais il s'agit de la plus ancienne faculté de médecine du monde, créée en 1289 ! Ces deux villes se «tirent la bourre» aussi en matière de recherche avec des laboratoires de pointe notamment dans le domaine médical.
Sur le plan industriel, Toulouse domine Montpellier avec l'aéronautique et 35 000 emplois rien que dans l'agglomération.
Du point de vue de l'architecture chaque ville a pris des chemins différents. Montpellier a conservé pour sa vieille ville sa structure médiévale. Toulouse a été marquée à la Renaissance par ses hôtels particuliers inspirés par Florence.
Tram montpelliérain / Photo FB Plaisirs d'Hérault
Ces dernières années, Montpellier a été entièrement remaniée et restructurée dans les années 80 sous l'impulsion forte de l'ancien maire Georges Frêche qui a confié les rênes de «la ville nouvelle» à l'architecte Ricardo Bofill. A la même époque, à Toulouse, le maire Dominique Baudis a préféré des rénovations cosmétiques au centre-ville. Ce n'est que depuis quelques années que Toulouse veut prendre une nouvelle impulsion architecturale, cette fois avec un autre urbaniste catalan, Joan Busquet.
Enfin, Montpellier et Toulouse peuvent se défier régulièrement sur les pelouses du Top 14 (avec deux des meilleures équipes de rugby françaises), mais aussi au handball et au football (dimanche prochain, le TFC joue à… Montpellier).
Publié le 21/11/2014 à 08:13 | La Dépêche du Midi | Daniel Hourquebie
Choisissez le nom de votre future région
L'Assemblée nationale a voté en deuxième lecture la carte à 13 régions intégrant la fusion Midi-Pyrénées- Languedoc-Roussillon. Le choix du nom du nouvel ensemble sera déterminant pour une identité partagée par les citoyens. La Dépêche du midi lance le débat.
Cette fois, c'est plié, même si la procédure parlementaire n'est pas encore à son terme. L'Assemblée nationale a fini par voter en deuxième lecture, dans la nuit de mercredi à jeudi, la carte à 13 régions de la réforme territoriale. Six heures de débats passionnés supplémentaires pour adopter une «carte du gouvernement amendée, discutée, transformée dans un dialogue allé à son terme», selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Pour ce qui est du grand sud, voilà donc la région Midi-Pyrénées mariée à sa voisine de Languedoc-Roussillon, l'hypothèse la plus probable a prévalu (cf. nos précédentes éditions).
Grotte de Clamouse / Photo FB Plaisirs d'Hérault
Quelle identité claire et partagée ?
Les difficultés commencent. Les administrations des deux régions vont devoir travailler concrètement aux rapprochements induits par la fusion. Du boulot à tous les étages. Et puis il faudra donner un nom au nouvel ensemble. La question du nom de la future région n'est pas anecdotique. Question d'identité justement. Il s'agit d'un enjeu majeur pour l'appropriation symbolique du nouveau territoire par les citoyens concernés. Et aussi pour son identification claire et efficace sur le reste du territoire français et dans le vaste monde. Pas simple ! D'autant que l'objectif affirmé du gouvernement est de «ni heurter ni gommer les identités locales», affirme le secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale André Vallini. Il faudra pourtant faire des choix. Personne n'imagine aujourd'hui que le nom définitif de la future région pourrait être à rallonge «Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon».
La Caroux, Parc Régional du Haut-Languedoc / Photo FB Plaisirs d'Hérault
«Je n'ai pas de nom à suggérer», confiait, Martin Malvy à La Dépêche début octobre. Une prudence toute politique que le président de Midi-Pyrénées maintient encore aujourd'hui (notre édition d'hier), une réserve également motivée par ce constat réaliste : «Il n'y a pas de nom qui s'impose d'emblée», relève Martin Malvy tout en traçant un chemin : «Je ne souhaite pas un sigle, il faut un nom qui symbolise la région, une marque qui recouvre l‘identité, l'histoire commune et l'avenir aussi».
Cirque de Gavarnie / Photo FB Tourisme Midi-Pyrénées
Plus grand dénominateur commun
Un débat prometteur que la Dépêche du Midi va refléter dans ses colonnes et sur internet en proposant aux lecteurs de voter pour le nom de leur choix. Un choix à partir de dix propositions élaborées sur les critères communément admis, notamment la géographie et l'histoire, nom simple ou composé, comme c'est déjà le cas aujourd'hui pour les deux régions concernées. Un bon nom de région, c'est comme un bon vin. Cépage unique ou subtil assemblage, maturation, vinification, le résultat doit être à la fois gouleyant et sans nul autre pareil. Une appellation d'évidence. Chacun a son idée. Il reste à trouver le plus grand dénominateur commun au vaste ensemble qui a déjà connu un territoire et des références communes durant les cinq siècles du comté de Toulouse.
Viaduc de Millau / Photo FB Tourisme Midi-Pyrénées
Rappelons que c'est d'abord le gouvernement qui choisira un nom provisoire. Mais la nouvelle assemblée élue des régions fusionnées (décembre 2015) aura ensuite six mois pour proposer un nom définitif. Il serait bon à l'heure où la démocratie participative tient pignon sur rue -ou sur internet- que les citoyens aient demain leur mot à dire sous une forme à définir par les élus. En attendant, La Dépêche lance le débat : quel nom pour la future région ?
http://natifs50-graulhet.wifeo.com/article-94347-choisissez-le-nom-de-votre-futur.html
Ce que pèseraient les nouvelles régions / Carte DDM
Sélection d'articles réalisée à partir du site : http://www.ladepeche.fr
Infographie Midi Libre 27.11.2014
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