Le brame du cerf en Grésigne
Publié le 21/09/2014 à 10:21 | La Dépêche du Midi | Florine Galéron
Tarn : Le brame de retour en forêt
Alain Massol et Benjamin Rubio anime les sorties./Photo DDM Florine Galéron
À peine avons-nous fait quelques pas dans la forêt que les cerfs commencent leur concert. Les cervidés sont postés à 300 mètres de là. Il est environ 19 h 30, le soleil est en train de se coucher au nord du Tarn sur la forêt de Grésigne. Comme tous les soirs, Alain Massol et Benjamin Rubio, deux guides agréés par l'ONF (office national des forêts) font découvrir aux novices les bruits des animaux majestueux.
«Le brame du cerf, c'est le cri rauque produit par les mâles de cette espèce en période de reproduction, décrypte Alain Massol. Sa puissance est telle que cela va déclencher chez la biche une ovulation. S'il n'y a pas de brame, il n'y a pas de fécondation puisque la fécondation n'a pas eu lieu.»
Le cerf a été réintroduit dans le Tarn en 1958. Photo DDM, JML
Concert de cerfs et de chouettes
Avant d'entamer la balade, pendant une heure et demie, deux guides nous donnent des repères sur les mœurs des cervidés et quelques conseils ...de survie. «Que faire si un cerf vous charge?»,s'enquiert Alain Massol. Les cerfs se déplacent à 70-80 km/h, inutile donc de courir, ils vont plus vite que vous. La meilleure solution c'est de s'accroupir.» Nous voilà prévenus.
Une fois dans la forêt, plus question de bavarder. Nous restons silencieux pour nous faire le plus discret possible. De temps à autre, Alain nous demande faire des pauses «Il faut diffuser notre odeur», explique Benjamin. «Tiens c'est un brame de saillie», chuchote soudain Alain. Viennent ensuite d'innombrables brames langoureux.
Mais les cerfs ne sont pas seuls ce soir dans la forêt. Les chouettes s'invitent au concert et répondent au brame «Ce sont les seuls animaux qui ne s'effacent pas face au cerf», poursuit Alain Massol.
Rencontre dans le secteur du col des Marrous (Ariège)…/ Photo DDM, Florent Raoul
«Un moment magique»
Autour de moi, Marianne et Guy, deux touristes bordelais sont sous le charme : «C'est une soirée magique, le soir tombe on descend dans la forêt et on entend les chouettes, raconte Guy. On a un peu peur parce que c'est un monde qu'on appréhende mal et subitement sorti des entrailles d'une grosse bête sort ce cri. Cela prend vraiment aux tripes, ça fait lever les poils sur les bras, c'est quelque chose que je recommande à tout le monde de vivre au moins une fois dans sa vie.»
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