Grand Sud : Bilan de la météo estivale

11/9/2014

Publié le 08/09/2014 à 07:50   | La Dépêche du Midi |   F.V.

C'est l'été le plus arrosé de ces vingt dernières années

Début août, un violent orage a fait d'importants dégâts sur la commune de Villemur-sur-Tarn./Photo DDM, archives Xavier de Fenoyl

L'été aura été frais et arrosé. En tout, il est tombé 238 litres par m2 sur la ville de Toulouse. Les températures n'ont pas été de la partie non plus avec un déficit de 2 °C par rapport la normale.

Dire que l'été 2014 a été pourri relève de l'euphémisme. Régulièrement, les Toulousains se sont plaints de ces écarts de températures, ponctués par des soirées orageuses et des averses fréquentes. Prévisionniste au sein de Météo France Toulouse, Pascal Boureau explique : «En plaine, on a relevé une vingtaine de jours avec des orages, 25 jours avec des pluies significatives et un cumul de 238 litres par m2 à Toulouse». Soit un excédent de 65 % par rapport à la normale.

Lagarde (09) : au moindre orage, l'eau monte allègrement jusqu'au pas de la porte de certains riverains.
/Photo DDM

Selon les observations de Météo France, l'été 2014 est le plus arrosé des vingt dernières années. Seul 1993 avait été plus humide avec un cumul de 259 litres. Le mois d'août n'a rien arrangé. Le cumul de pluie est, en temps normal, de 47 litres par m2 au mois d'août. Cette année, il atteint 109 litres par m2 à Saint-Gaudens, 88 litres à Francazal et 66 litres à Blagnac. Les orages ont été très fréquents en début de mois. On se souvient encore de la violence de la tornade de Fronton, la grêle et les pluies intenses en Comminges et en plaine toulousaine au début du mois d'août. Étonnamment, les températures ne suivent pas cette tendance. Entre juin et août, l'écart est à peine de 0,2 °C avec pour températures moyennes : 21,2 °C au lieu de 21,4 °C. Les Haut-Garonnais auraient-ils été victimes d'hallucinations ? Pas vraiment.

«Cet écart relativement faible est dû à un mois de juin particulièrement chaud et orageux», remarque Pascal Boureau. Le thermomètre est très différent quand on ne prend en compte que les deux derniers mois de l'été, juillet et août.
«Là, le déficit est de 2 °C par rapport à la normale, d'où la sensation bien réelle d'une certaine fraîcheur», concède le prévisionniste de Météo France. Pour trouver un été aussi frais, il faut remonter en 2002.


Des touristes à Auch sous la pluie./ Photo DDM, Sébastien Lapeyrère.

Le mois d'août a été aussi très froid
«Le mois d'août 2014 a été caractérisé par un temps souvent perturbé, avec une fraîcheur très marquée et des précipitations fréquentes», note Météo France.

De fait, avec une moyenne de 15,9 °C pour les minimales et de 25,5 °C pour les maximales à Toulouse, les températures sont nettement plus basses que la normale.
L'après-midi, le déficit de température atteint carrément les 2,4 °C. Un manque de chaleur qui fait du mois d'août 2014 le plus froid depuis 1982.

Ces valeurs restent cependant très proches des mois d'août 2002 et 2006 qui ont été, eux aussi, marqués par la fraîcheur.
«En août, la température n'a dépassé les 30 °C qu'à trois reprises. Le maximum a été de 31,5 °C le 8 août. La température dépasse en moyenne les 30 °C à dix reprises au mois d'août en plaine toulousaine», remarque Pascal Boureau.


Publié le 08/09/2014 à 07:53  
 | La Dépêche du Midi |  Océane Laparade

Aveyron : Agriculture, un bilan moins désastreux que prévu

Malgré des conditions de récoltes difficiles, les stocks restent «corrects» selon Bernard Teysseire./Photo DDM

L'été 2014 a été particulièrement pluvieux en Aveyron cette année. En juillet, les pluviomètres enregistraient 137,3 mm de pluie contre 62,1 l'an dernier à la même période. Quelles conséquences ont eu les intempéries sur les récoltes du département ? Bilan.

Suite aux conditions météorologiques particulières de cet été, la situation de l'agriculture en Aveyron pose question. En juillet, on relevait déjà 137,3 mm de pluie, 5 °C de moins en moyenne, et un temps d'ensoleillement de 197 heures, contre 319 l'été dernier, de quoi inquiéter les agriculteurs.

Maleville (12) : Au Mauron, c'est jour de battage
/Photo DDM

Moins de dégâts que prévu
Pour la plupart, la situation n'est pas aussi catastrophique qu'on aurait pu le penser. Pour Dominique Fayel, si «les moissons ont été terriblement compliquées», elles sont presque terminées aujourd'hui, excepté sur quelques zones hautes du département. Ce sont les céréales qui ont le plus pâti des précipitations. Les agriculteurs ne pouvant moissonner, parfois pendant plusieurs journées à cause du temps, les triticales, hybrides du blé et du seigle, ont eu tendance à germer sur pied. Il signale également un manque de paille. Quant aux maïs, «ils sont très beaux, car c'est une plante qui valorise bien l'eau». Bernard Teysseire, président de la coordination rurale (CR12), tient à peu de chose près le même discours. Selon lui, les maïs sont bien partis, «s'il ne gèle pas trop tôt les récoltes de maïs sont en bonne voie». 

Puisque les moissons ont eu environ un mois de retard, le rendement au niveau des céréales «est assez disparate». Comme Dominique Fayel il souligne la germination de certains plans, mais également qu'à certains endroits «l'herbe a tellement poussé à cause de la pluie qu'elle a empêchée des agriculteurs de moissonner». La pluie a également altéré les fourrages, «la paille est noire à cause de la pluie». Pourtant, dans l'ensemble, «les stocks restent corrects». Selon Laurent Reversat de la Confédération paysanne de l'Aveyron, le bilan est très partagé. Comme Dominique Fayel et Bernard Teysseire, il souligne les rendements normaux en céréales malgré les conditions de récolte particulièrement difficiles.

Les apiculteurs aveyronnais enregistrent de faibles miellées 
/Photo DDM

Un été catastrophique pour l'apiculture
En revanche, il se montre beaucoup plus inquiet quant à la situation de l'apiculture. Les apiculteurs aveyronnais enregistrent de très faibles miellées cette année. En effet, sous l'effet conjugué, d'une part de l'intoxication des abeilles par les pesticides, et d'autre part des intempéries, l'année 2014 est «une catastrophe pour l'apiculture. La production par rapport à l'an dernier est inférieure de 50 %, autrement dit, c'est 40 % de moins qu'une année normale». Par conséquent, une procédure des calamités agricoles a été engagée pour ce secteur.

Quel vin pour cette année ?
Côté vignobles, il est encore un peu tôt pour savoir quel impact aura eu la météo sur le vin. Kasper Ibfelt, directeur de la coopérative les Vignerons du Vallon, à Valady, rappelle que les vendanges n'ont généralement pas lieu avant le début du mois d'octobre. Par conséquent «le temps qu'il fera au moins de septembre sera sans doute déterminant. S'il continue comme ça, c'est de l'or».

Le Fel : Auguste Abeil prend soin depuis 37 ans de ses vignes escarpées dominant le Lot./Photo DDM BHSP.
 

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