A l'origine de notre site, les photos de classe

8/9/2014

Publié le 07/09/2014 à 07:18   | La Dépêche du Midi |   Sophie Vigroux

Toujours sages comme des images pour la photo de classe


Le chanteur Francis Cabrel se trouve sur cette photo (dernier rang, 4ème à partir de la gauche)

Etre le plus beau possible ! Le jour de la photo de classe, Alban, 6 ans, ne lésine pas sur le pot de gel pour discipliner sa jolie chevelure blonde. Cette année, le cliché immortalisera aussi la perte de ses premières dents de lait situées en première ligne de son sourire.

Devenues une véritable institution, les photos de classe sont de précieux sésames qui fixent le souvenir scolaire, année après année. Les revoir ne laissent jamais indifférent. Ainsi, Philippe, 51 ans, est tombé récemment sur sa photo de cinquième. Le choc puis la rigolade ! «J'avais une coupe au bol avec la frange en biais, un sous-pull qui gratte et l'air vraiment penaud ! Rien à voir avec un gosse de 12 ans d'aujourd'hui, relié aux écrans tactiles ! » Miroir de son époque par excellence, la photo de classe en dit long sur l'évolution des mœurs à l'école.


Petit séminaire de Zillisheim, 1885-1886 (Delcampe)

D'abord réservée à l'élite
Petit coup d'œil dans le rétroviseur : la photographie scolaire apparaît en 1865. Réservée dans un premier temps aux établissements d'élite ou privés, à partir de 1885, elle se diffuse dans toutes les structures scolaires. Dépourvues de fantaisie, les premières photos de classe montrent un groupe d'élèves sérieux et figés, en blouses sombres, massé autour d'un professeur autoritaire qui trône au centre de l'image. L'ambiance se détend à partir des années 70 avec l'abandon des blouses et du rapport hiérarchique entre enseignants et élèves.

CE2 école élémentaire de Crins, Graulhet, 1972 (?)

D'abord tournées vers le groupe, les photos de classe se doublent rapidement de portraits individuels d'élève. L'âge d'or de la photo de classe se situe entre 1950 et 1980 avec la généralisation de la photo couleur. Tolérée par le ministère de l'Éducation nationale, la pratique est cependant réglementée par des circulaires. Nelly, institutrice puis directrice d'école à Blagnac, retraitée depuis 7 ans, se souvient de ces séances qui venaient interrompre ses heures de classe. «Généralement, le photographe passait vers le 20 octobre. On était obligé de prévenir les familles pour leur demander l'autorisation.» Bien sûr Nelly figurait sur la photo «jamais au milieu, toujours sur le côté, heureusement parce que je suis assez grande et je n'aimais pas être photographiée. On devait regrouper les fratries pour les photos individuelles.»

École maternelle Gambetta, Graulhet, 1955

Les primaires sont naturels
A quoi tient l'ambiance qui se dégage d'une photo de classe ? Bien souvent à l'attitude du photographe qui doit ménager les susceptibilités des petits et grands. Basée à Beauzelle, la société de François Miquel, «Comme une image», photographie les gosses, tous les automnes, depuis 1996. «Le peigne dans la poche, c'est terminé. Aujourd'hui, on fait des photos plus décontractées», annonce François Miquel. Les classes qu'ils préfèrent ? «Les primaires parce que ce sont les plus naturels.» Et la photo de classe dont il est le plus fier ? «C'était à Franquevielle, près de Saint-Gaudens, dans une classe unique. J'ai photographié les gamins dans un champ de coquelicots, seules les têtes dépassaient», se souvient-il.

CE1 Barricouteau (?), Graulhet, 1969

En 18 ans de métier, François Miquel a vu évoluer la photo de classe avec notamment le passage au numérique. Les bobines des élèves se déclinent désormais sur de nombreux supports : magnets, porte-clefs, marque-pages... Le tout est proposé aux parents. Corinne, habitante de Launaguet, en Haute-Garonne, et maman de deux filles – Manon 13,5 ans et Fanny 11,5 ans –, les achète «systématiquement. Il faut compter 15 € par an et par enfant. Je suis fan de photos et on en offre à Noël aux papys mamys ». Longtemps, les portraits de ses filles tapissaient un mur du salon. On pouvait y voir les transformations physiques de Manon et Fanny. Fulgurantes ! (voir ci-dessous)

CP école Victor Hugo, Graulhet, 1994

Retrouvailles via Internet
Aujourd'hui avec internet, la photo de classe vit un regain d'intérêt. Pas moins de 15 millions de Français seraient membres de «Copains d'Avant», un site qui permet de retrouver des camarades avec lesquels on a usé ses fonds de culotte sur les bancs de l'école. Marylise, de Lautrec, dans le Tarn, a décidé d'entreprendre cette démarche, il y a 4 ans, via un autre site, Trombi. com. «Je me suis dit, tiens, ce serait intéressant de retrouver les copains du primaire, du collège ou du lycée.» Le site lui a permis de renouer les liens avec une camarade portugaise nommée Maria, rencontrée en primaire, à l'école Rochegude d'Albi, ainsi qu'avec une amie de colonie de vacances prénommée Anne-Marie. Comme quoi, les amitiés en culottes courtes, c'est du sérieux !

CE2 école Victor Hugo, Graulhet, 1966

(Photos locales extraites de la page FB "Tu es de Graulhet si...")
 

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