Aude & Hérault : l'A9 au coeur d'importants incendies

1/8/2014

Deux fois coupée, l’A9 maudite par le feu

235 soldats du feu, 40 véhicules, 7 bombardiers d'eau et 2 hélicoptères mobilisés sur le secteur de la Gardiole / Photo DDM Roger Garcia

Pour la deuxième fois en 24 heures, l'autoroute a été fermée pour cause d'incendie. Après le secteur de Peyriac (Aude), soixante hectares ont brûlé à Gigean (Hérault). Immédiatement, le trafic sur l'A9 a été coupé hier dans les deux sens pour une durée totale de quatre heures. (ML)


Publié le 31/07/2014 à 06:56  | La Dépêche du Midi |  AFP

Incendie maitrisé dans l'Aude, l'A9 coupée pendant 5 heures

Les automobilistes bloqués 4 sur l'A9 en raison d'un incendie de garrigue - Raymond Roig - AFP


Près de 300 pompiers de l'Aude, des Pyrénées-Orientales et de l'Hérault et des hommes de la sécurité civile ont dû combattre tout l'après-midi avec d'importants moyens aériens, avant de maîtriser un violent incendie de garrigue qui a provoqué la fermeture de l'autoroute A9 pendant 5 heures.
Selon les gendarmes et les pompiers, le feu s'est déclaré sur une zone accidentée proche de Peyriac-de-Mer (Aude) à la mi-journée, et a rapidement progressé, poussé par un fort vent du nord-ouest avec des rafales à plus de 100 km/h.

A 20H00, plus de 400 hectares de garrigue étaient détruits, selon les pompiers de l'Aude, qui ont mis huit heures pour "stabiliser la situation". Ce n'est qu'à la tombée de la nuit que le feu a été maîtrisé, a indiqué un responsable des opérations vers 23 heures.
Le vent, qui avait fléchi à 70km/h en début de soirée, est tombé autour de 40km/h une fois la nuit tombée, facilitant la tâche des secours. Ceux-ci ont réduit à 160 hommes environ les effectifs sur place pour surveiller d'éventuelles reprises pendant la nuit.

./Photo DDM 

En début d'après-midi, les flammes ont sauté par-dessus l'autoroute A9, qui a dû être fermée dans les deux sens pendant cinq heures de 14H20 à plus de 19h00 en raison d'une importante fumée interdisant toute circulation.
A force de rotations de bombardiers d'eau, les secours ont réussi en fin d'après-midi à desserrer l'étau des flammes. Seule une habitation isolée a été touchée ainsi que les trois véhicules qui étaient garés devant, ont précisé les pompiers.

Les progrès des pompiers ont permis de rouvrir l'autoroute à la circulation à partir de 19h00.
Selon l'exploitant Vinci Autoroutes, priorité a été donnée à la résorption des bouchons d'automobilistes bloqués sur l'autoroute pendant des heures, et la levée des interdictions d'accès a suivi progressivement au fil de la soirée, à partir de Béziers au nord, à Leucate en venant du sud et à Lézignan (autoroute A61) en venant de Toulouse.

Durant une bonne partie de l'après-midi, des bombardiers d'eau se sont succédé pour larguer des tonnes d'eau sur l'incendie./Photo DDM - Roger Garcia

Les bouchons ont culminé jusqu'à 17 km dans le sens nord-sud et 13 km dans le sens sud-nord en milieu d'après-midi, l'exploitant retenant les automobilistes à distance du sinistre, pour assurer leur sécurité.
Le terre-plein central de l'autoroute avait été ouvert un moment au nord et au sud du lieu du sinistre pour permettre aux automobilistes de faire demi-tour. A Narbonne, selon la préfecture, la commune a ouvert le parc des expositions pour leur permettre de se rafraîchir et de stationner sur le parking.

En revanche, aucune échappatoire n'était possible pendant tout l'après-midi car le réseau secondaire était également menacé par le feu.
Outre deux cents pompiers de l'Aude et une vingtaine d'hommes de la sécurité civile, les secours ont mobilisé sur le terrain au fil de l'après-midi une quarantaine de pompiers venus en renfort des Pyrénées-Orientales et autant de l'Hérault.

400 kilomètres carrés de garrigue étaient déjà partis en fumée, hier mercredi, en fin d'après midi./ Photo PQR

Ils sont venus avec une quarantaine de camions de lutte contre l'incendie pour combattre le feu dans une zone assez difficile d'accès.
Le nombre des bombardiers d'eau Canadair mobilisés est passé progressivement de quatre à six, auxquels se sont ajouté deux avions Trackers et un Dash déversant des produits retardants.

Dans un communiqué publié mercredi soir, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a "salué l'action de toutes les forces mobilisées dans l'Aude pour faire face au premier gros sinistre de l'été".
Le ministre a ajouté dans ce communiqué qu'il "tient à apporter tout son soutien aux sapeurs-pompiers qui depuis quelques jours sont mobilisés en Corse, dans le sud-ouest et dans le sud de la France".

L’incendie de Peyriac-de-Mer a piégé pendant plus de cinq heures des milliers d’ automobilistes sur l’A9. 10 avions et 300 pompiers ont été mobilisés./ Par Roger Garcia


Publié le 01/08/2014 à 10:12   | La Dépêche du Midi |

Sigean (11) - Premier grand incendie de l'été

Linda, prise au piège pendant plus de trois heures sur l'autoroute A9

Dans l'épaisse colonne de fumée, on aperçoit un Canadair. / Photo DDM


Il est 14 heures, ce mercredi 30 juillet, au rond- point de la Réserve Africaine de Sigean : la police interdit l'accès de l'autoroute A9 vers Narbonne. Plus loin, un bouchon s'étirant à l'infini a pris les usagers au piège. Au détour d'une courbe, une épaisse fumée a surgi sur les quatre voies, obligeant tous les véhicules à stopper net : on n'y voit plus rien! Dans une de ces voitures, Linda, qui tente de rentrer à Narbonne, raconte : «Mon mari a eu le réflexe d'allumer la radio, on a compris que nous venions de pénétrer dans une zone archi-fermée car un feu énorme s'était déclaré vers midi à Peyriac-de-Mer. Poussé par un vent très violent, il avançait vers la mer, coupant le trafic sur l'autoroute traversée par les flammes. Le réseau secondaire avait aussi dû être fermé. Nous avons stoppé les voitures dans un contexte impressionnant, seuls avec les flammes qui venaient vers nous. Nous allions être coincés pendant 3 heures au minimum».

Au bout d'un moment, les automobilistes ont fini par sortir des voitures, ils se promènent sous le soleil et dans le vent, sereins. On bavarde. On rit. On marche.

En bordure d'étang ./ Photo DDM Roger Garcia

«Un Espagnol propose de dévisser les boulons des barres centrales de sécurité pour repartir dans l'autre sens, poursuit Linda. Je prends des photos. Au loin, un Canadair au milieu de la fumée a des airs de jouet dans un feu allumé par des géants. Devant et derrière nous, la file de voitures va jusqu'au bout des deux horizons. Tant que l'A9 ne sera pas sécurisée, nous allons rester là, à regarder le ballet des cinq Canadairs, des deux Trackers et du Dash. La fumée semble sortir d'un couloir de garrigues. Vers 18h30, nous nous sommes mis à rouler. Vers le feu et sa fumée! Copieusement arrosés par trois Canadair qui vident leurs soutes sur les pins bordant l'autoroute, une pluie rouge et collante. Le temps de balayer le pare-brise et nous fonçons vers Narbonne sur une autoroute vidée tout à coup de ses milliers de prisonniers».

De l'autre côté, pour ceux qui s'étaient engagés joyeux sur la route de l'Espagne, le «film» recommençait....

./ Photo DDM Roger Garcia


Publié le 01/08/2014 à 07:36  | La Dépêche du Midi |

Languedoc-Roussillon : l'A9 à nouveau coupée hier à cause d'un incendie


Pour fixer le sinistre, les pompiers ont sectorisé le feu afin de le prendre comme dans un étau / Photo DDM

La circulation sur l'autoroute A9, coupée dans les deux sens entre Sète et Montpellier hier à 16 h 40, a repris en début de soirée, vers 20 h 30, selon les pompiers, qui ont réussi à fixer le feu de garrigue à l'origine de cette coupure.

Mercredi déjà, un incendie avait entraîné dans l'Aude une coupure pendant plus de cinq heures de cette autoroute très fréquentée, qui dessert notamment l'Espagne. Selon son exploitant Vinci, sur l'A9 circulent en moyenne 100 000 véhicules par jour autour de Montpellier, mais aussi 60 000 véhicules par jour entre Orange et Narbonne en temps normal et de 150 000 à 160 000 véhicules par jour en période de vacances.
Vers 20h, quelque 50 hectares avaient été parcourus par ce feu qui a été fixé par les pompiers malgré le basculement du vent de nord-ouest vers l'ouest. Le trafic devait reprendre dans la foulée dans l'autoroute, après le dégagement des barrières et des panneaux d'avertissement.

L'incendie de Peyriac ./ Photo DDM Roger Garcia

Au total, quelque 260 pompiers de l'Hérault et 40 camions étaient mobilisés. Les moyens aériens ont aussi été augmentés en fin de journée. Aux trois avions et à l'hélicoptère régionaux et aux quatre Canadair nationaux déjà sur place au départ, sont venus s'ajouter deux Trackers et un Dash nationaux pour déverser des produits retardants sur le feu.
Pour fixer le sinistre, les pompiers ont sectorisé le feu, par les flancs et par la tête, afin de le prendre comme dans un étau afin qu'il ne se propage plus.

La fermeture de l'A9 entre les sorties de Saint-Jean-de-Védas et Sète a entraîné d'importants embouteillages hier, longs de 8 km au sud de Montpellier et de 5 km au nord de la ville. Les automobilistes bloqués ont été autorisés à faire demi-tour par le terre-plein central.
La veille, près de 300 pompiers de l'Aude, des Pyrénées-Orientales et de l'Hérault et des hommes de la sécurité civile avaient dû combattre tout l'après-midi, avec d'importants moyens aériens.

L'incendie de Peyriac ./ Photo DDM Roger Garcia

 
Publié le 31/07/2014 à 07:38  | La Dépêche du Midi |

Avec les naufragés de l'autoroute


Les pompiers ont laissé 5 minutes à Frédéric Vidal et sa compagne pour évacuer leur habitation / Photo DDM

Frédéric a dû quitter précipitamment sa maison, menacée par les flammes. Valérie a été bloquée sur l'A 9 pendant cinq heures. La chanteuse Tal a été évacuée par hélicoptère.

La maison de la Sabine sur un écart de Peyriac de mer (Aude) n'existe plus. Au-dessus de la route Nationale et de l'autoroute A9, nichée dans la pinède elle a été la proie des flammes vers quatorze heures. Et les trois voitures stationnées n'ont pas résisté non plus. Hier soir le feu se consumait encore dans une dépendance. C'est la seule maison d'habitation qui ait été détruite par l'incendie qui a démarré hier vers 11 h 30 depuis le Pech Rascasse, et qui est descendu jusqu'aux portes de Peyriac pour courir sur 400 hectares. «Le feu a été littéralement propulsé par le vent, une violente Tramontane. Il a avancé à la vitesse impressionnante de 2000 mètres par heure. Dans un tel contexte, il nous a fallu protéger les habitations disséminées. C'était notre priorité, puis les deux axes routiers lorsque l'incendie est descendu. C'est la raison pour laquelle deux fronts de flammes ont pu avancer» raconte le commandant Piedecoq, du SDIS de l'Aude, qui a dirigé hier cette guerre du feu.

Peyriac : À l’heure du bilan, la superficie qui a réellement brûlé a été calculée à 300 hectares. / Photo MIDI LIBRE

«Cinq minutes pour déguerpir»
«Lorsque je suis arrivé à notre maison dans le hameau des Rouges, les pompiers m'ont donné cinq minutes pas une de plus pour attraper des affaires et déguerpir. J'ai pris les papiers et le chien. Et les flammes étaient déjà là. C'était impressionnant » ajoute Frédéric Vidal dont la maison a été protégée.

«J'ai préféré quitter l'autoroute»
«Sur l'A9, nous avons avancé de deux kilomètres en trois heures. Cela pouvait durer une éternité. J'ai préféré quitter l'autoroute et partir à pied» explique Mathilde, une jeune auto-stoppeuse, sac sur le dos, qui a fini son périple à Peyriac-De-mer (Aude), le village qui a vécu sous tension pendant cinq heures menacé par l'avancée du feu.

Hier soir vers 20 heures, dans une odeur prenante de suif et de charbon de bois, le chant des oiseaux a fini par remplacer les vrombissements incessants des Canadairs venus en sauveur écoper dans l'étang. Le vent est légèrement tombé avec la nuit. Les sapeurs-pompiers ont pu souffler un peu avant une nuit de haute vigilance à cause des risques de rafales et de reprise.

Peyriac : Cette maison a été la seule à être ravagée par les flammes. / Photo MIDI LIBRE

Tal, la star évacuée par hélicoptère
Parmi les milliers d'automobilistes piégés sur l'A 9, hier, la chanteuse Tal. L'idole des jeunes, rendue célèbre par l'émission «Danse avec les stars», devait se produire en concert hier à Argelès-sur-Mer. Afin de pouvoir arriver à temps pour son concert et ne pas décevoir ses fans, la jeune femme a quitté les embouteillages par la voie des airs. Un hélicoptère, sans doute dépêché par la production, est venu la chercher sur place.

«J'ai perdu dix-sept hectares»
«Je suis dégoûté. Je viens de perdre dix-sept hectares de pins et d'oliviers. Et la grange que vous voyez là près de la nationale a été léchée par les flammes» s'exclame encore cet habitant de Peyriac qui constatait hier soir le désastre.

Peyriac : Le courant n’a pu être rétabli que jeudi. / Photo MIDI LIBRE

 

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