Grand Sud : Tour de France, échos et anecdotes

27/7/2014

Carcassonne - Bagnères de Luchon - Saint Gaudens - Saint Lary Pla d'Adet - Pau - Hautacam - Maubourguet - Bergerac

Publié le 20/07/2014 à 09:55 | La Dépêche du Midi |  Michel Buc

Le Tour de France est fidèle à l'Ariège depuis 1910

En 2012, le difficile passage du Mur de Peguère./Photo DDM, F.R.

Le Tour représente une véritable institution dans le département. Les Ariégeois y sont très attachés. Présente dès 1910, la manifestation ne leur a pas fait faux bond depuis 2001.

Chaque année, alors que la Grande Boucle approche des Pyrénées, on ne se lasse pas l'écrire : entre l'Ariège et le Tour de France, c'est une longue et belle histoire d'amour. Elle s'est construite au fil du temps et des reliefs escarpés, des sommets orgueilleux du département qui font se surpasser ou parfois tomber les champions. Cette histoire a commencé en 1910, «avec un premier passage comprenant l'ascension du col de Port dans l'étape Luchon/Perpignan… une étape de près de 300 km, de celles qui ont inscrit la montagne dans le Tour», explique le correspondant de «La Dépêche du midi» André Chaxel, qui se passionne pour cet incontournable rendez-vous cycliste estival. Ses premières haltes datent des années trente. Ax- les-Thermes abrita les coureurs au cœur même de la cité où ils revinrent plusieurs fois avant d'être accueillis, bien des années plus tard, sur la station d'Ax- les-Trois-Domaines.

La première arrivée d'étape en altitude eut lieu en 1984, à Guzet-Neige, gagnée par l'Écossais, Robert Millar. Et puis il y eut 1995, l'année qui vitn toujours à Guzet-Neige, la victoire dans le brouillard de l'Italien Marco Pantani et qui vécut le lendemain un véritable drame dans la descente du col du Portet d'Aspet avec la chute mortelle de son compatriote, Fabio Casartelli. Ses amis ariégeois ne l'oublient pas : chaque année, avec Rosa et Sergio, les parents de Fabio, ils se retrouvent pour lui rendre hommage.

Dans le Port de Balès / Photo FB Le Tour de France

Fidèle compagnonnage
La Grande Boucle est repartie ; on retiendra qu'en 98, elle a fait sa première montée jusqu'au plateau de Beille avec à nouveau Pantani pour vainqueur ; depuis, cette montée constitue régulièrement l'ascension finale d'une étape. Le lendemain de cette première, les coureurs se rebellent au départ de Tarascon-sur-Ariège : pour protester contre les contrôles antidopage, ils mettent pied à terre à hauteur du garage Verdier…

Avec l'avènement du XXIe siècle débute le fidèle compagnonnage entre le département et le Tour… «une histoire d'amitié entre des hommes qui partagent les valeurs du sport et les émotions qu'il génère» explique Henri Nayrou, conseil général, l'un des grands artisans avec les directeurs Jean-Marie Leblanc et Christian Prudhomme de ces «années Tour» en Ariège. Depuis 2001, en effet, pas une année sans voir le long ruban roulant traverser les magnifiques paysages des Pyrénées ariégeoises que sait si bien restituer «France 2» sur nos petits écrans. Les arrivées à Beille, Ax-les-Trois domaines et Guzet-neige sont toujours spectaculaires ; Foix, Pamiers, Saint-Girons, Lavelanet ont, toutes, accueilli le peloton, la caravane, le village de départ ou d'arrivée et le cortège des journalistes venus du monde entier ; l'Ariège détient même un record : Lézat-sur-Lèze en 2005 est la plus petite cité à jamais avoir hébergé cette grosse machine pour un départ (vers Saint-Lary-Soulan).

Partout le long des routes, sur les cols, aux arrivées ou aux départs, la même ferveur, le même engouement populaire. La cité comtale s'en souvient, qui en 2001, 2007, 2008 et 2012 a offert ses allées de Villote inondées de soleil et noires de monde aux seigneurs de la route. Comme en 2006, le Tour ne fera cette année que passer en Ariège, mais quel passage : 97 kilomètres sur les 237 de l'étape Carcassonne/Bagnère-de-Luchon, ce qui laissera le temps aux téléspectateurs d'admirer Le Mas- d'Azil, le palais des Évêques à Saint-Lizier, Antichan, l'église romane de Luzenac-Moulis et le laboratoire du CNRS, l'église d'Audressein…


Publié le 20/07/2014 à 08:09   | La Dépêche du Midi |  J.-F Lardy-Gaillot

Mardi et mercredi, c'est notre Tour

Tour de france.Deux étapes en Comminges. Arrivée à Luchon et départ à Saint-Gaudens

Chouchou du public, Thomas Voeckler, vainqueur en 2010 et 2012 sur les allées d'Etigny, espère bien s'imposer une troisième fois. Ce serait un exploit phénoménal, mais ce sera très compliqué. Tous les favoris tiennent à cette étape de prestige./ Photo DDM, Jal.

Le Tour de France revient sur ses terres chargées d'histoire. Alors que des régions entières ont été oubliées, le Comminges sera roi pendant deux jours, à Luchon puis Saint-Gaudens.

Frustrés l'an dernier - un simple passage par Revel, puis par les cols du Portet d'Aspet, Menté et Peyresourde-, les fans de vélo attendent avec impatience mardi et mercredi. Le Tour de France revient dans ses pénates historiques. Un grand classique. Arrivée à Luchon, départ de Saint-Gaudens le lendemain.

La fièvre monte en Comminges. De plus en plus de cyclos dans les cols. Les camping-cars arrivent au redoutable port du Balès. Dans une trentaine de villages, on se prépare à accueillir ce fugace barnum médiatico-sportivo-publicitaire. Les deux villes ont prévu quelques animations pour égayer le séjour des dizaines de milliers de supporters attendus.

Photo FB Le Tour de France

Pas un mètre de plat
Mardi, après la pause de la veille, l'étape, la plus longue du Tour, ne sera pas de tout repos : 237, 5 km, un menu épicé, le Portet d'Aspet et le port de Balès bien sûr, mais aussi le col des Ares et la côte de Siradan, pas si faciles. «C'est un final pour les grands descendeurs» prédit l'ancien pro tarnais, Cédric Coutouly, qui a dessiné le tracé. Après celle du Portet d'Aspet, où, 19 ans après, chacun aura une pensée pour le regretté Fabio Casartelli, la plongée vers Luchon par Bourg d'Oueil et par le bas de Peyresourde sera vertigineuse. Loin d'être un vélléitaire, Voeckler, victorieux à Luchon en 2010 et 2012, tentera la passe de trois, s'il a les bonnes jambes. Pas gagné...

Mercredi, ce sera l'étape la plus courte du Tour : à peine 124,5 km. Les coureurs vont apprécier la grasse matinée : départ à 13h35. «Mais ça va rouler vite dès le début, sans doute dans le vent, pour attraper une échappée» prédit Philippe Mauduit, le patron du team Saxo-Tinkoff. Et après Saint-Béat, Lès et Bossost (où personne ne s'arrêtera pour acheter des clopes), il n'y aura plus un mètre de plat : Portillon, Peyresourde chez nous, puis Val Louron-Azet et Pla d'Adet chez nos voisins des Hautes-Pyrénées. Aussi terrifiant qu'alléchant.

Le chiffre : 52 fois> à Luchon. Malgré ses 2800 habitants, Bagnères-de-Luchon a déjà été 52 fois ville-étape du Tour, un des records de l'épreuve. En 2010, Luchon est entrée dans l'histoire en accueillant l'arrivée et le départ des deux premières étapes de montagne du Tour, d'où son surnom de la «Reine des Pyrénées». Saint-Gaudens est ville-étape pour la 14è fois. Bartali, Gaul, Darrigade ou Ocana s'y sont imposés.


Publié le 21/07/2014 à 07:56| La Dépêche du Midi |

Nicolas Loth, le nouveau speaker

Nicolas Loth et Daniel Mangeas, en duo sur la Route du Sud 2014. / Photo DDM

La venue du Tour de France à Carcassonne aujourd'hui et demain, aura une saveur particulière cette année pour le Villemoustaussou Trapel Vélo. En effet, Daniel Mangeas, la voix du Tour depuis 1974, a souhaité mettre un terme à sa carrière dans le Tour de France au terme de cette édition 2014, après 40 de présence sur les podiums. Dès cette année, c'est un nouveau speaker qui officie lors des «Villes Départs».

Ce speaker, Nicolas Loth, sera donc chargé d'animer le podium à Carcassonne lors du départ de l'étape mardi. Avec cette particularité qui le lie fortement à la ville et sa région : le jeune speaker est licencié au club de Villemoustaussou Trapel Vélo.

Au terme de sa carrière de coureur amateur, Nicolas avait fait le choix de venir rejoindre le club de son ami François-Xavier Valiente. Leur amitié est née au fil des courses dans lesquelles ils se côtoyaient, le premier en tant que coureur et le second en tant que directeur sportif. Quand Nicolas a fait le choix de mettre un terme à sa carrière de coureur, pourtant prometteuse, qui eût cru qu'il ferait quand même le Tour de France, d'une autre façon, quelques années plus tard?
Pour ces deux jours, le voilà donc propulsé «régional de l'étape»!


Publié le 22/07/2014 à 07:43| La Dépêche du Midi |

50 minutes de direct sous la pluie

Pendant près d'une heure une joyeuse ambiance a envahi la place Carnot ./ Photos DDM, Roger Garcia.

En direct de Carcassonne ! Entre deux giboulées dignes du mois de mars, Laurent Luyat a conduit à bon port l'émission «Village Départ du Tour de France» diffusée sur France 3. La foule devrait être plus dense aujourd'hui sur les boulevards pour assister au départ de la caravane publicitaire et des coureurs qu'autour du plateau télévisé sur la place Carnot. Cinquante minutes d'émission bon enfant durant lesquelles l'animateur, ses invités, et les techniciens ont joué au chat et à la souris avec les éclaircies et les trombes d'eau. Qu'importe le moral était au beau fixe.

Témoin de cette bonne humeur, Corinne Teyssandier avait fait en début de matinée une visite aussi inattendue que remarquée à la boucherie Coluzo où la cuisinière de l'émission s'est approvisionnée en aiguillettes de canard préparées marinées devant les caméras, accompagnées d'un confit d'oignons. Rien ne vaut le réconfort de l'estomac pour faire face aux caprices du ciel. L'émission s'est achevée comme elle avait commencé, sous une pluie battante. Sans empêcher Jane Manson, Patrick Fiori, Daniel Guichard, Pauline Ester, David Carrera de chanter pour leurs fans. Avec mention pour les Carcasssonnais qui ne sont pas restés de marbre sous la pluie et qui ont joué le jeu pendant cinquante minutes.


Publié le 22/07/2014 à 07:49  | La Dépêche du Midi |  Véronique Bavencove

Luchon, reine du Tour

Bagnères-de-Luchon (31) - Arrivée de l'étape cet après-midi à Luchon. Une aubaine pour la ville thermale

Luchon envahie par des milliers de passionnés de vélo / Photo DDM

La pression est montée d'un seul coup. Depuis hier, la cité thermale est envahie par des milliers de passionnés de vélo, venus assister à l'arrivée de l'étape du Tour.

La réservation est tombée sur le mail de l'hôtelier, quelques jours à compter du 25 décembre, pour un couple de Sunshine Beach, Australie. «Le Tour de France, c'est cela, une image qui, grâce aux nombreux médias étrangers, nous fait connaître partout dans le monde» constate le professionnel de l'hébergement.

En ville, la pression est montée d'un coup. Si la météo de dimanche, chagrine, a jeté un coup de froid sur les Allées d'Etigny, le soleil d u lundi est le témoin d'une foule qui heure après heure, s'installe. L'office du tourisme de désemplit pas. Les vélos se font plus nombreux et en terrasse, l'anglais a remplacé l'accent du sud.


Étape Carcassonne - Luchon / Photo FB Le Tour de France

«Le Tour vient au secours de la saison»

«Hier soir, j'ai eu une quarantaine de réservations, uniquement des étrangers», se réjouit Rabia, propriétaire du Glacier.

«J'espère que le Tour va nous permettre d'enclencher une saison estivale vraiment difficile, poursuit un hôtelier restaurateur. Le début du mois de juillet a vraiment été déprimant, il est temps de pouvoir un peu travailler». Des commerçants heureux de voir le Tour de France. «C'est vraiment un très bon moment pour notre ville, poursuit Michel Montsarrat, président du bureau local de l'UMIH, l'union des métiers de l'industrie hôtelière. Tous les hôtels sont complets, les gens sont là, c'est super. Nous mesurons tous les retombées médiatiques qu'économiques. Malgré le début de saison difficile que nous vivons, il faut garder le moral et être bien présents pour accueillir nos hôtes étrangers. Nous ferons le bilan de la saison fin septembre».

«Sur le plan économique, ASO annonce un coefficient de 3 concernant les retours du Tour de France, atteste le maire de Luchon, Louis Ferré. Sur notre ville, il est bien plus élevé. Il est de 9 avec des effets qui perdurent bien plus que les deux jours d'accueil du Tour. Et j'ai pu le constater en me rendant à Harrogate, la ville de Luchon est vraiment considérée comme une terre de cyclisme».

Étape Carcassonne - Luchon / Photo FB Le Tour de France

«Nous venons sur le Tour de France car c'est la plus belle course de vélo au monde, conclut dans un large sourire Julie, de Floride. J'ai avec moi six amis et nous refaisons les étapes du Tour, c'est quelque chose d'énorme pour nous!».

Reine d'histoire
Le saviez-vous ? C'est à Luchon, en 1910, que le Tour est arrivé pour la première fois dans les Pyrénées. En 1947, Albert Bourlon a remporté l'étape ... Carcassonne-Luchon après 253 km d'échappée. Un record qui n'est pas près d'être battu. L'étape d'aujourd'hui, la plus longue de ce Tour, ne fait «que» 237,5 km. Une association vient d'être créée pour que le nom de ce champion ne soit pas oublié. Elle milite pour qu'une stèle soit posée dans la cité thermale. Albert Bourlon est décédé fin 2013. C'était le plus ancien coureur du Tour de France en vie.


Publié le 22/07/2014 à 08:06  | La Dépêche du Midi |

Les 40 ans de Raymond Poulidor et Daniel Mangeas


Saint-Lary-Soulan (65) - 17e étape. La 10e arrivée du Tour de France à Saint-Lary, mercredi

Raymond Poulidor et Daniel Mangeas, deux stars du Tour qui recevront les honneurs de Saint-Lary, ville d'arrivée de la 17 e étape./Photo DDM.

Il y a quarante ans, le 15 juillet 1974, Raymond Poulidor, dit «Poupou», remportait l'étape du Tour de France au Pla-d'Adet, à l'âge de 38 ans. La dernière de ses 6 étapes sur l'épreuve, en mettant en difficulté Eddy Merckx.

Le même jour, Daniel Mangeas remplace au pied levé le speaker principal, il deviendra le speaker officiel en 1976. Au micro du Tour seront également fêtés, puisque c'est au Pla-d'Adet, lors du Tour de France 1974, qu'il a commencé, ses 40 ans de carrières. Deux ans plus tard, confirmé dans ses fonctions, il était là pour commenter, cette fois, la victoire en solitaire du Belge Lucien Van Impe, qui mettait un terme à sa lutte avec Joop Zoetemelk pour la conquête du titre.

Quarante ans après, le Tour a choisi de faire étape à nouveau au Pla-d'Adet, une occasion de fêter l'anniversaire de la victoire de «Poupou» et les 40 ans de carrière de Daniel Mangeas.
ASO célébrera cet anniversaire sur le podium protocolaire à l'issue de la cérémonie de remise des maillots.
Michel Pélieu, président du conseil général, prépare une surprise pour Raymond Poulidor et Daniel Mangeas sur le plateau de Gérard Holtz, avec la complicité de ce dernier.


Publié le 22/07/2014 à 08:04  | La Dépêche du Midi |  J.-P. Lapeyrade

Le Port de Balès comme porte d'entrée en Bigorre

Ambiance. Ils sont des milliers sur le premier col bigourdan que le Tour emprunte aujourd'hui

En bas du Balès, ces amis s'activent pour décorer au mieux les abords de la montée./ Photo Laurent Dard.

Aujourd'hui, le Tour de France fera un crochet en Bigorre. Une boucle qui verra les coureurs rentrer par Saléchan pour ressortir 27 km plus loin, lorsqu'ils basculeront en haut du Port de Balès pour rejoindre l'arrivée à Bagnères-de-Luchon.

Mais depuis quelques jours déjà, les amateurs de la Grande Boucle ont «débarqué» sur les pentes des cols bigourdans.
«El Diablo», lui, a choisi les premiers hectomètres du Port de Balès pour poser sa fourche. Hier, il se préparait à accueillir les coureurs en peinturlurant la route d'un vélo à son prénom…

Plus haut, au-dessus de Ferrère, un groupe d'amis venus de Venerque (31) s'affairait à décorer le bord de la route. «On est arrivé mardi matin et chaque année, on vient sur une étape pour faire la fête», expliquait la famille Baron.
Au-dessus des chalets de Saint-Néré, Christophe et Monique, venus de Bègles, étaient tranquillement installés entre deux virages, prêts à manger un bout après avoir fini leur apéritif.

Plus haut encore, à 6,5 km du sommet, Philippe, Lisiane, Hélène et Robert, deux couples camping-caristes venus de Lorient et Plouveney-Mouedec, avaient pris place et décoré tout un virage. «On est passionnés de vélos. On vient chaque année dans les Pyrénées et on suit le Tour un peu partout. Cette année, on a fait les Vosges. Là, on est arrivé samedi soir et dès demain, on repart vers Bergerac», commentait Philippe avant de poser pour une photo souvenir avec son chien paré d'un maillot Europcar.

Les camping-caristes ont envahi le Port de Balès au détriment, parfois, des règles de sécurité./ Photo Laurent Dard.

Entre fête… et grand «n'importe quoi»
À moins de 3 km du sommet, c'est un groupe venu de Saturargues qui s'est installé, histoire de faire la fête et de s'oxygéner avant les fêtes locales, fin août prochain.

La folie, on vous l'a gardée pour le sommet du Port de Balès. Car malgré une organisation bien huilée, les camping-caristes n'en font qu'à leur tête, forçant le passage pour aller chercher une place ou, mieux, se lançant dans une descente plus que périlleuse dans ces routes escarpées. «C'est tous les ans comme ça, les gens font n'importe quoi, conduisent n'importe comment…», commente Jacques, en train de regarder ce camping-cariste lyonnais forcer le passage tout en vociférant, histoire d'arriver plus vite jusqu'au sommet.

Les 20 km de ce Port de Balès seront donc bien «gavés» de monde, comme les autres cols des Pyrénées. Et aujourd'hui, c'est peut-être ce premier sommet «hors catégorie» des (Hautes) Pyrénées qui ouvrira les hostilités, avant deux arrivées au sommet qui s'annoncent déjà plus que passionnantes.


Publié le 23/07/2014 à 08:18  | La Dépêche du Midi |  P.A.

Cochonou et ses célèbres 2CV ont fait étape zone de Sautès

Sur le parking de l'hôtel Evasion, l'équipe Cochonou et leurs célèbres 2CV. / Photo DDM

Durant trois semaines, ils empruntent les mêmes routes qu'eux sans jamais les voir : tous les suiveurs de la caravane publicitaire partent avant les cyclistes du Tour de France et rejoignent leur hôtel dès l'arrivée, alors même que les premiers coureurs n'ont pas encore franchi la ligne. Les quelque trente ambassadeurs de Cochonou font partie de ceux-là. Lundi soir, ils ont trouvé le gîte et le couvert à l'hôtel Évasion, dans la zone de Sautès, chez Cathy et Greg. Habitué des lieux puisqu'il y était déjà descendu il y a deux ans, Raphaël, le relation presse de la marque de saucisson aux célèbres couleurs Vichy, détaille le job des jeunes femmes et hommes durant la Grande Boucle : «Pendant le tour, ils distribuent 430 000 sachets de minisaucissons, 1 700 saucissons entiers coupés, soit 7 tonnes de charcuterie, 115 000 bobs et 5 000 cabas. Nos collaborateurs sont des passionnés, nous avons des étudiants mais aussi une juriste, un ostéopathe, un fonctionnaire territorial, qui prennent sur leurs congés pour être là».

De retour de Narbonne où ils avaient passé la journée, hôtesses, chauffeurs, mécanos et animateurs ont rallié Trèbes avec un peu de retard lors de cette journée de repos. Ici, tout le monde ne se repose pas : sur les sept 2CV emblématiques de Cochonou, l'une avait rendu l'âme en arrivant la veille dans la capitale de Septimanie. Stéphane, l'homme qui a lancé ces «deucholes» stars de la caravane depuis dix-sept ans, raconte : «Elles ont toutes une trentaine d'années et nous les choyons comme des enfants. Si l'une nous a lâchés, nous avions heureusement un moteur de remplacement. Nous avons dû également changer l'embrayage d'une autre». Hormis ces avatars, à l'arrivée c'est toujours le même rituel : nettoyage des voitures, chargement des «goodies» et préparation du panier-repas pour le lendemain midi. Un moment de convivialité tous les soirs, le repas pris en commun afin de resserrer les liens et se raconter les péripéties de la journée. Extinction des feux de bonne heure, le lendemain à 7 heures c'est une nouvelle journée qui commence et ne s'achèvera que fort tard.


Publié le 23/07/2014 à 07:29  | La Dépêche du Midi |   Cyrille Marqué

Tarbes : Les hôtels déjà en course

Un groupe de coureurs amateurs de Londres est venu plusieurs jours au RexHôtel à l'occasion de l'étape du Tour./Photo Rachel Barranco.

Pour accueillir l'équipe Canondale et son leader Peter Sagan, le RexHôtel a mis en place une organisation spécifique pour répondre au cahier des charges précis de l'équipe.

Depuis quelques heures, l'effervescence règne dans le hall d'accueil du RexHôtel. «Nous sommes complets pendant trois jours et ce depuis un an», explique Doriane Jan, chef de réception. Depuis hier soir, l'établissement le plus prestigieux de Tarbes accueille des journalistes italiens, allemands et néerlandais et à partir de ce soir, l'équipe cycliste professionnelle Canondale et son leader Peter Sagan, maillot vert du Tour de France. «Le hasard fait qu'on les a accueillis il y a deux ans», souligne modestement Doriane. Le RexHôtel a mobilisé deux étages de l'établissement, soit 28 chambres, pour héberger les 40 coureurs et membres du staff de l'équipe. «Pour des raisons évidentes de commodité, ils souhaitent tous être au même étage. Nous avons fait au mieux pour les répartir sur deux étages. L'équipe demande que les masseurs disposent des plus grandes chambres pour le côté pratique. Le cahier des charges est très précis.
Par exemple, il faut 13 serviettes par jour pour les massages, 20 kg de glace le matin avant chaque étape.» 

Une partie de la rue du Régiment-de-Bigorre à l'arrière du RexHôtel est neutralisée par arrêté municipal pour permettre le stationnement des véhicules et du matériel de l'équipe. Mais c'est le moment du repas qui exige le plus d'attention. Leurs horaires sont réglés comme un départ de contre-la-montre. «Leur cuisinier doit avoir accès aux cuisines pour contrôler les menus qui sont préparés par notre prestataire extérieur, Jardins et Saveurs. Il vérifie tous les aliments au gramme près. Pour les repas du soir, il demande 300 g de légumes par coureur, 180 g de volaille, des féculents, un buffet de crudités en entrée, du yaourt, du fromage blanc et du riz au lait. Au petit déjeuner qui doit avoir lieu au moins deux heures avant le départ de l'étape, les coureurs consomment beaucoup d'œufs, du blanc de dinde, du jambon découenné, du riz au lait, du fromage blanc, de la salade de pâtes, beaucoup de fruits frais et du jus pressé dans le quart d'heure précédant.»

Bien entendu, l'établissement est tenu d'observer la plus grande discrétion autour de l'équipe pour assurer à ses coureurs calme et repos, loin du tumulte des supporters. «Un détail important encore : la direction de l'équipe nous demande de mettre du champagne au frais en cas de victoire.»

Le Campanile à nouveau retenu
L'hôtel Campanile affiche également complet pour trois nuits. L'établissement accueille des membres de la caravane du Tour et l'équipe Cofidis. «Cela représente environ 200 personnes. économiquement, ce n'est pas neutre. Nous mettons à leur disposition eau et électricité. Nous préparons les dîners à la demande : protéines, sucres lents, viandes blanches, voilà la base des repas. Juste avant le Tour, nous avions reçu le Tour de France amateur. Puis, il y a trois semaines, les équipes Sky et Tinkoff. Notre établissement a acquis une notoriété dans le monde du vélo car on est sélectionné chaque année pour le Tour de France», explique Christophe Robin, directeur du Campanile.


Publié le 23/07/2014 à 07:40  | La Dépêche du Midi |  Viktoria Telek

Campan : Une statue pour «le Vieux Gaulois»

Le «Vieux Gaulois» dévoilé devant de nombreuses personnalités et un public enthousiaste./Photo V.T.

Le vendredi 18 juillet, la statue Eugène Christophe a été inaugurée à Sainte-Marie-de-Campan par Michel Pélieu, président du conseil général des Hautes-Pyrénées ; Gérard Ara, maire de Campan ; Jacques Brune, président de la CCHB et de HPTE, et Claude Christophe, petit-fils de ce grand champion cycliste qui, le 9 juillet 1913, répara seul sa fourche brisée dans la descente du Tourmalet lors de l'étape Bayonne-Luchon du Tour de France. Car «on n'abandonne jamais un travail qu'on a commencé», disait «Cri-Cri».

«La volonté est la seule drogue que je connaisse», répondit-il à un adversaire lui demandant pourquoi il n'abandonna jamais, même dans les pires circonstances. Désormais gravée sur le socle de la statue, cette phrase pourrait être la devise de tous ceux qui ont contribué, d'une manière ou d'une autre, à l'hommage consacrant légitimement ce sportif d'exception.

C'est cette volonté infaillible qui animait Jean-Paul Rey à aller au bout de ses recherches sur Christophe, lui permettant de retrouver son petit-fils Claude. Un travail minutieux que Jean-Paul Rey a mis au service du conseil général qui a voulu rendre hommage à cette légende en célébrant son centenaire, l'été dernier, et en offrant cette statue aux futures générations. Ce même conseil général qui, après les inondations de juin 2013, a employé les gros moyens pour reconstruire une vallée dévastée par les crues et dont le président a su convaincre les organisateurs du Tour d'offrir cette année quatre étapes à notre département.

Quant au sculpteur Yves Lacoste, sa volonté d'achever cette statue monumentale attribuant à Christophe la reconnaissance suprême a été relayée par celle de la commune de Campan de s'associer à cet hommage en acceptant notamment de déplacer la croix du village afin de laisser place à la statue et en ouvrant son école pour accueillir l'exposition pour la deuxième année.

«C'est à nous, Haut-Pyrénéens, qu'il revenait d'assurer sa postérité», a déclaré Jean-Pierre Dubarry, président de l'ODS. «Il fallait un monument à la mesure du mythe. Lui rendre hommage c'est saluer sa carrière, mais c'est aussi marquer notre attachement aux valeurs qu'il a sublimées, courage, combativité, abnégation et respect des règles.»


Publié le 23/07/2014 à 07:48  | La Dépêche du Midi |  Jean-Patrick Lapeyrade

Un Pla (d'Adet) bien garni ?

Ambiance. Il restait pas mal de places, hier après-midi, dans la montée du Pla-d'Adet.

Ces «socios» de la Pena Euskadi ont pris place à moins de deux kilomètres du sommet du Pla -d'Adet./ Photo Laurent Dard.

Aujourd'hui, le Pla-d'Adet va accueillir les coureurs du Tour et sa belle caravane bariolée.
Et pourtant, hier, à quelques heures de l'arrivée de la Grande Boucle, ce n'était pas la grande affluence sur les 10 km de la dernière montée de cette étape reliant Saint-Gaudens au Pla-d'Adet. Chacun vaquait bien à ses occupations, mais de bas en haut, il restait de la place, beaucoup de places, même au point que les postes de «régulations» mis en place dans les derniers kilomètres laissaient passer les véhicules voulant accéder vers l'arrivée.

Dans le virage Raymond-Poulidor, les agents de services de la commune de Saint-Lary, aidés des agents du conseil général, accrochent les panneaux aux effigies des grands champions ayant marqué la montée finale.
Plus loin, les fans d'Europcar et Cofidis «se disputent» les virages, agrémentant les camping-cars de drapeaux et posters aux couleurs de leurs «favoris».

Affluence à la télécabine, appréciée par le public comme moyen de transport pour accéder au Pla d' Adet../ Photos Rachel Barranco

Entre ping-pong, buvettes et apéros
Plus haut, ce sont trois Gersois qui s'occupent dans un tournoi de ping-pong. Et alors que les joueurs du COS terminent d'installer leur buvette avant le virage d'Espiaube, plus haut, les Basques se sont installés.

Même si Contador n'est plus là et que l'équipe Euskaltel-Euskadi a disparu des tablettes du Tour, ces «socios» de peña Euskadi, venus de Bilbao, sont désormais en place (et en plein apéro) à moins de 2 km de l'arrivée.

Une arrivée où tout restait à faire, où chacun aujourd'hui voudra trouver la meilleure des places, pour applaudir son favori, avec pourquoi pas, au bout des 110 m de la dernière ligne droite, un Français les bras levés au sommet d'un Pla-d'Adet qui devrait de toute façon s'enflammer…


Publié le 23/07/2014 à 07:49  | La Dépêche du Midi |  S.C.

Barèges : Une descente suivie «à fond»

Pierre, Marcelle, René, Bernadette et sa petite fille Sophie, à fond./ Photo S.C.

Protections installées, enrobé des chaussées refait et sécurisé, et le chantier du parking du Tournaboup livré hier : le tapis rouge a été déroulé à Barèges pour le Tour de France, qui y descend le 24 juillet. «Le bassin de décantation a été couvert et on a gagné de la place au niveau du Tournaboup. On est prêt à accueillir encore plus de camping-caristes», argue le premier adjoint au maire, Marc Richard. La route a été testée et approuvée par les cyclos durant l'étape du Tour, mais pas seulement… «On revient du Tourmalet, s'enorgueillissaient, hier, Alain et Line Mercier, deux retraités vendéens. Mais avec un vélo électrique. On servait d'entraîneurs !» Installés depuis deux jours sur le parking du Tournaboup, ces camping-caristes trouvent l'ambiance très calme. Mais ils tenaient à venir à Barèges, voir une descente. Le 24 juillet, ils vont s'installer dans un lacet reliant le Tourmalet pour voir défiler les coureurs à près de 100 km/h. «On va encourager le petit sprinter qui se défend bien», lâche Line. Malgré les chèvres qui s'invitent aux repas, l'accueil est trois-étoiles au pied des remontées mécaniques de Barèges.

«C'est la première fois qu'une municipalité nous met une cuve pour les caissettes des W.-C.», reconnaît Alain. Et ils sont ravis du paysage, malgré les stigmates de la crue. «On n'est pas trop choqué, en Vendée, on a connu Xynthia…» Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'une chèvre revient à l'assaut. Et elles vont de camping-car en camping-car, parmi la quinzaine garée à cet endroit. Au milieu des barbecues, on retrouve des curieux. Les Perpignanais Claude et Michèle se sont retrouvés sur une étape par hasard. Seul point commun avec les amateurs de vélos : «L'apéro est de rigueur».

D'autres ne perdent pas le Nord. C'est le cas de Marcelle et René Capelle et de leurs amis Pierre et Bernadette Bouchary, tous retraités. Assis dans leurs chaises pliantes, ces «Nordistes» se demandent où ils vont acheter un drapeau pour encourager les coureurs. «On était hier au Hautacam, mais c'est plein. On a préféré rejoindre nos amis à Barèges», raconte Marcelle. Ces retraités ont bravé 1.200 km pour crier les noms de «Thomas» ou «Roland». Mais le Tour, c'est aussi des vacances sportives. «3 km pour aller chercher le pain», lâche Bernadette. Après l'effort, le réconfort. Bernadette concocte son punch dont elle a le secret, alors que les hommes restent fidèles au jaune. «On ne roule pas, on peut boire», se défend René avec un sourire malicieux. Pour eux, la fête du Tour a déjà commencé à Barèges.


Publié le 23/07/2014 à 07:54 | La Dépêche du Midi |   C.V.

À Lescure, «Ariège Pyrénées» s'est écrit en lettres d'or

Un «09» animé par une chaîne humaine a complété les mots «Ariège Pyrénées» / Photo DDM, Bélit Portier

Danièle a le poignet dans le plâtre, mais elle tenait tout de même à participer à l'événement. Hier, elle a fait partie des 200 volontaires venus représenter l'Ariège sous les caméras du Tour de France. Accueillis sur le stade de Lescure en milieu de matinée, des jeunes mais surtout des mois jeunes ont enfilé un T-shirt jaune et ont été placés en forme des lettres «Ariège Pyrénées 09» sur la pelouse.

«On est le point sur le “i” !» Il est 11 h 30, l'heure de la répétition générale. Cinq enfants assis en rond lèvent les bras en même temps, «pour rendre la scène plus vivante», explique au micro Nicolas Hubert, l'organisateur du jour.

Sous un beau soleil, les volontaires sont tous là pour la même raison. «On participe pour représenter notre département. Le Tour de France permet de faire connaître les petits coins du pays. C'est une fête qu'on ne veut pas louper», explique Michel venu de Saint-Girons. La maire de Lescure savoure le moment : «J'ai accepté sans hésiter quand le conseil général a proposé à Lescure d'organiser l'événement. Cela rassemble tout le monde, c'est festif. Et en même temps, cette journée nous permet d'inaugurer ce nouveau stade.»

À 13 h 45, tout le monde est en place, allongé en forme de lettre ou debout pour faire tourner le «09». Le terrain est survolé par les hélicoptères de France Télévision. «On va passer à la télé !», s'écrient les enfants. Au même moment, 200 mètres plus loin, les coureurs du peloton passent dans le virage à toute vitesse.


Publié le 23/07/2014 à 08:25  | La Dépêche du Midi |

10 h 45, Carcassonne placée sous le regard du monde

Le maire de Carcassonne Gérard Larrat a donné le départ de la 16e étape du Tour de France. / Photo DDM

«Soixante secondes… trente, vingt, dix, neuf, huit… Carcassonne faites du bruit…» Hier, 10h45, boulevard Barbès, le speaker officiel du Tour de France égraine les secondes qui séparent les coureurs du départ de la 16e étape entre Carcassonne et Bagnères-de-Luchon, la plus longue du Tour 2014 avec ses 237,5km.

C'est au maire de la ville Gérard Larrat que revient l'honneur de lancer les premiers coups de pédales des 171 coureurs alignés devant des milliers de spectateurs regroupés derrières les barrières pour assister à ce départ fictif.

En première ligne, les maillots distinctifs de Vincenzo Nibali (jaune) et Romain Bardet (blanc) font un tabac. Comme le passage des Français Thibaut Pinot, Jean-Christophe Péraud et Pierre Rolland, tous dans le top 10 du classement général. La magie du Tour opère. Les spectateurs se sont levés aux aurores pour ne rien louper de cet événement planétaire qui se déroule sous leurs fenêtres. Ils encouragent les coureurs, font un triomphe aux anciens champions présents sur la ligne de départ ou aux abords, comme les deux Bernard (Hinault et Thévenet), comme Gilbert Duclos-Lassale ou encore le toujours populaire Raymond Poulidor. «On se régale, c'est vraiment une belle fête», ce couple de retraités installé aux premières loges ne donnerait sa place pour rien au monde. Tout comme ces bambins vêtus du maillot vert ou du maillot à pois récupérés sur le Village du Tour. Des images de bonheur diffusées devant des millions de téléspectateurs qui auront aussi apprécié la beauté des remparts de la Cité avec les images filmées par les hélicoptères de «France Télévision». Pour Carcassonne en particulier, et pour l'Aude en général, ce coup de pub est phénoménal.


Publié le 23/07/2014 à 08:28  | La Dépêche du Midi |

Le Tour show grand public

Ambiance Boulevard Barbès pour le départ de la 16e étape du Tour de France, Carcassonne-Bagnères-de-Luchon / Photo DDM

«Ici Radio Tour, dans 8 minutes départ !» Un à un les motards du Tour de France enfourchent leur machine. Sur la ligne de départ, une foule compacte se presse tandis que le village départ se vide de ses invités du jour. Rodée comme une montre suisse, la machinerie du Tour s'apprête déjà à quitter Carcassonne, ville départ, hier et ville repos avant-hier. Deux heures plus tôt, la caravane publicitaire et ses singuliers véhicules avaient donné le «la» de la matinée. Une matinée partagée entre les amateurs de vélo et tous les curieux. «T'as vu ces vélos !» s'enthousiasme un cycliste en cuissard venu de Mazamet, et, qui pour rien au monde n'aurait raté le départ de la 16e étape menant le peloton de Carcassonne à Bagnères-de-Luchon. Son compagnon de galère qui avoue avoir sué sang et eau dans la montée de la Montagne Noire depuis le versant tarnais se surprend à lui répondre. «Je ne suis pas sûr que je serai monté plus vite !» Tandis que les derniers coureurs retardataires signent la feuille de départ, les véhicules des équipes se glissent entre les barrières de sécurité.

Bob à l'effigie Skoda vissé sur la tête, une petite fille songeuse et espiègle juchée sur les épaules de son père s'interroge : «Pourquoi ils mettent des vélos sur le toit des voitures ?»
«Je t'expliquerai plus tard, lui répond-il, regarde les coureurs vont arriver !».
Franchissant la ligne de départ la silhouette de Raymond Poulidor ne passe pas inaperçue. Un spectateur lui lance : «Salut, Raymond !» Poulidor se retourne et lui tend la main. Le Tour s'est déjà volatilisé.


Publié le 24/07/2014 à 07:37 | La Dépêche du Midi |   Andy Barréjot

Lanne (65) : Le vélo géant des Jeunes Agriculteurs en plein champ

Sous le soleil, les JA s'activaient aux derniers préparatifs, mardi après-midi./Photo Rachel Barranco.

À l'occasion du passage du Tour par Lanne, les Jeunes Agriculteurs du canton Grand Tarbes ont dressé un vélo géant sur les terres de la famille Liarest.

«Les Jeunes Agriculteurs du canton d'Ossun, fiers de vous nourrir.» Voilà les mots que vous pourrez lire, ce jeudi, sur la route du Tour de France, à l'entrée de Lanne. Ou dans l'objectif des caméras aériennes de France Télévisions puisque la banderole est assortie d'un immense vélo, sur près de 40 m, élevé donc par la relève des champs, sur le terrain d'un des leurs, Damien Liarest.

Depuis dimanche, les JA du canton se relaient pour donner vie à cette sculpture de paille qui cumule plus de 60 bottes, rondes et carrées, qu'il a fallu, pour certaines, enrubanner à la main. Quant aux roues et au pédalier, ils se mettront en mouvement à l'approche des hélicoptères, matérialisés par près d'une trentaine de tracteurs et de tondeuses. «Nous serons une quarantaine, jeudi, pour faire tourner le vélo, sourit Sylvain Andrieux, le responsable départemental des JA. On veut profiter de la notoriété du Tour pour communiquer sur nos pratiques agricoles, surtout sur des étapes de montagne qui rencontrent un fort audimat.»

Les Jeunes Agriculteurs ont répondu à la sollicitation de la mairie de Lanne, fortement mobilisée pour le passage du Tour. En tant que village gourmand, Lanne s'est paré de bicyclettes jusque sur ses lampadaires. Sculptures, maillots, figurines, rien n'est trop beau pour séduire les gourmets du peloton. «Cette manifestation participe à l'émulation de la commune.» Mobilisés à Lanne, les agriculteurs seront aussi en selle à Orincles où la FDSEA y va de sa création plein champ. «Normalement, c'est une période dense pour nous, poursuit Sylvain Andrieux. Mais les conditions climatiques nous laissent du temps pour ces distractions puisqu'il n'est guère nécessaire d'irriguer et les foins sont quasiment terminés. C'est un événement intéressant qui contribue à souder les liens entre les jeunes et les villageois. Ce côté fédérateur, c'est aussi ce qui nous motive.»


Publié le 24/07/2014 à 07:57  | La Dépêche du Midi |

Saint-Girons : Des milliers de spectateurs sur les bords du Salat

Des centaines de personnes massées devant l'écran géant attendent l'arrivée des coureurs./Photo DDM, Patrice Haberman

Entre Saint-Girons et la Grande Boucle, c'est une véritable histoire d'amour. Après avoir été ville-départ l'an dernier, la capitale du Couserans a une nouvelle fois accueilli le peloton du Tour mardi, à l'occasion du sprint intermédiaire qui s'est déroulé sur le boulevard Frédéric-Arnaud, lors de la seizième étape, entre Carcassonne et Bagnères-de-Luchon. Et les Couserannais étaient bien évidemment au rendez-vous de l'un des événements sportifs les plus retransmis sur la planète avec les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde de football. Impossible de les compter ! 

Toujours est-il qu'ils étaient des milliers à chaque carrefour, sur les avenues, sur les berges du Salat, en passant par Aulot et l'avenue Maréchal-Foch, pour applaudir la caravane et voir défiler ces irréductibles «avaleurs d'asphalte». «J'ai compris depuis bien longtemps qu'il fallait laisser son appareil photo à la maison, nous a confié Victor, 77 ans, qui n'en est pas à son premier Tour de France. Les coureurs passent à une vitesse phénoménale; le temps de prendre un cliché et voilà, c'est fini. Cette année, sans mon numérique, j'ai eu la chance de reconnaître les baroudeurs qui étaient dans l'échappée du jour, notamment Thomas Voeckler, toujours dans les bons coups, qui décidément semble apprécier nos belles Pyrénées.»

Autour du Tour, de nombreuses animations ont réjoui les visiteurs, notamment grâce au partenariat du maillot à pois, l'équipe Belkin, les éleveurs de viande bovine ariégeoise et bien d'autres.


Publié le 24/07/2014 à 08:00  | La Dépêche du Midi |

Pennautier (11) : La «vie de château» pour les coureurs de la FDJ

Thibaut Pinot au château de Pennautier. / Photo DDM

Journée de repos à Pennautier pour les coureurs du Tour de France de l'équipe de la Française des jeux. Les coureurs devaient récupérer pour bien attaquer les étapes pyrénéennes mais tout de même conserver de l'activité musculaire. À cet effet, la salle de la Tour, mise à disposition par la municipalité, s'est transformée en salle d'entraînement : l'équipe avait installé ses s, sur lequel les champions ont pu pédaler de manière à ne pas casser brusquement le rythme de la course. Une journée de repos ? Pas tant que cela vu l'intensité du pédalage et la transpiration des coureurs. Dans les salons du château de Pennautier, les coureurs se sont ensuite prêtés gentiment aux questions des nombreux journalistes présents, comme Thibaut Pinot, alors 4e du classement général et qui conserve toutes ses chances de podium sur les Champs-Elysées.


Publié le 24/07/2014 à 08:01  | La Dépêche du Midi |

Le Mas-d'Azil (09) : Le village a fait la fête au Tour

Les premiers coureurs passent au centre du village avec un peu d'avance/Photo DDM, Michel Buc.

Pour ajouter encore un peu plus de fête à la fête qu'apporte le Tour de France, le village et diverses associations se sont mobilisés pour animer cette journée exceptionnelle. Toujours aussi populaire, la course cycliste draine une foule considérable et fait sortir de sa tanière le plus casanier. Les minivélos accrochés aux lampadaires, des guirlandes de bric et de broc réalisées par le centre de loisirs, sur le podium le DJ G-Rom, de Saint-Girons, faisant tourner ses platines à plein régime, la pétanque derrière les fourneaux, qui concoctait des tapas arrachées entre la caravane et le peloton. Et sur le bord de la route, chaque image renvoyait le cliché déjà vu : les casquettes à pois sur les têtes, le parasol planté, le fauteuil de camping déplié et la table pour taper le carton en attendant les coureurs. L'ambiance était donc le dénominateur commun. Mais une ambiance responsable avec la participation de la commune à l'opération «Témoins de sécurité», une des quarante communes sélectionnées en France, qui consistait à rappeler au public les règles essentielles de prudence.

Et puis, entre le stationnement des deux camions de France Télévisions qui déversaient les motos et ses cadreurs, Frédéric Moncassin, qui a posé ses sacoches au village de Camarade tout proche, venait ainsi en «touriste» se noyer dans le public. Mais peut-être est-ce sa présence qui a incité certains journalistes, dont Nicolas Geay, à s'arrêter au Mas-d‘Azil et partager souvenirs et assiette de tapas avec Raymond Berdou, maire du village ? Certainement.


Publié le 24/07/2014 à 07:57   | La Dépêche du Midi |
 
Audressein (09) : Les cloches ont salué le passage du Tour de France

Les sonneurs de cloches, dans le campanile, attendent le signal pour les faire tourner./Photo DDM.

Dès que les vingt et un coureurs échappés de l'étape Carcassonne-Luchon ont pris la route du col du Portet-d'Aspet, à Carrerat, vers 14 h 15, et traversé le village, les onze sonneurs de cloches de Notre-Dame-de-Tramesaygues (entre deux eaux), célèbre chapelle romane du XIe siècle, classée au Patrimoine mondial de l'humanité, sur la route du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, ont commencé à les faire tourner à toute volée, pendant que le cameraman de la moto n. 549, de «France 2», filmait la scène durant toute la durée du passage du Tour de France, c'est-à-dire plus d'un quart d'heure car le peloton avait plus de neuf minutes de retard sur les échappés. Tout cela était à voir sur le petit écran car l'hélico a également filmé ce monument historique.


Publié le 24/07/2014 à 08:13  | La Dépêche du Midi |  Guillaume Béars

International col d'Azet

La magie du Tour opère au-delà de nos frontières puisque ce groupe de touristes est venu de loin pour encourager le Chinois Cheng Li./Photo Joël Boyé

Le monde entier avait les yeux braqués sur les Pyrénées, en ce jour d'étape de haute montagne. Mais le monde entier s'était donné rendez-vous sur les bords de la route menant au col d'Azet. Dès les premiers hectomètres de la montée, les camping-cars de la France entière côtoyaient ceux qui viennent d'Allemagne, d'Espagne ou encore des Pays-Bas. On aurait pu penser que les Espagnols seraient moins nombreux que les années précédentes, suite à la non-participation de l'équipe basque Euskaltel-Euskadi. Mais pas du tout. La magie du Tour de France opère encore une fois.

Ils descendent de Cognac et de Bretagne pour se retrouver
De nombreux cyclistes profitent du beau temps et de l'occasion pour s'offrir une montée du col, en famille ou entre amis. Là aussi, toutes les nationalités se mélangent. Sur le bitume, les coureurs sont encouragés par de jeunes filles de Lannemezan qui distribuent des tracts pour du VTT. Elles s'amusent à courir derrière eux, sous le regard vigilant des gendarmes qui sont postés tous les cinquante mètres. Tous les ans, nous nous amusons à croiser la famille Chollet-Gauvoireaud-Boeuf-Bouedec, qui garde le même emplacement depuis des années. Ils descendent de Cognac et de Bretagne pour se retrouver, à chaque fois que le Val Louron est mis à l'honneur. Au sommet du col, le comité des fêtes d'Azet a pris ses quartiers et cuisine pour tous les gourmands. Une télévision a été mise en place à la buvette par les membres du comité pour permettre aux plus assidus de suivre la course en direct.

/ Photo FB Le Tour de France

Ils viennent encourager leur chouchou chinois, Cheng Ji
En questionnant les passionnés, tous s'accordent à dire que les Français offrent un spectacle incroyable et que les jeunes coureurs seront les grands de demain. Plusieurs amis se sont retrouvés au col pour venir encourager leur chouchou chinois, Cheng Ji. Pour l'occasion, ils se sont maquillés et ont acclamé leur idole lors de son passage.

Une drôle de délégation débarque en haut du col, avant le passage des coureurs. Tout le monde reconnaît le «Blaireau» national Bernard Hinault. Ce dernier, accompagné d'un jury, est venu déguster des madeleines préparées par les habitants d'Azet. M. le maire, Jean-Michel Carrot, est fier de présenter les recettes de ses concitoyens. S'ils venaient à remporter le concours de la meilleure madeleine du Tour, plusieurs ordinateurs seront offerts pour les enfants de l'école.

Lors de passage de la caravane publicitaire, c'est la guerre parmi les spectateurs. Chacun veut ramener un souvenir, quitte à s'étriper avec son voisin ! Mais rassurez-vous, tout le monde a eu sa babiole. Arrivés au sommet, les professionnels sont acclamés par la foule venue en nombre. Ce lieu pourrait être renommé «la fournaise azétoise».


Publié le 24/07/2014 à 08:14   | La Dépêche du Midi | Jean-Patrick Lapeyrade

Un bon Pla au menu

En attendant les coureurs ./ Photo Laurent Dard

À chaque jour son site. Le tour n'était pas revenu au Pla-d'Adet depuis 2005. Une superbe fenêtre météo s'est ouverte pour l'accueillir. Une valeur ajoutée en images. De quoi ravir conjointement Michel Pélieu et Jean-Henri Mir ; le maire de Saint-Lary, ravis de l'aubaine. Et le président du CG 65 d'apprécier : «Profitons au maximum de telles journées. Elles sont rares». Un plus pour concrétiser de longs mois de préparation dans la cité auroise.

Parmi les actifs, l'Asso du Pla et ses 240 adhérents qui, comme nous l'indique sa présidente Pascale Cardona : «Que faire après le ski ? Nous voulons aussi redynamiser le Pla toute l'année par diverses manifestations». Motivée, la restauratrice de la galerie marchande ! La veille et le jour de l'arrivée, le DJ Jérôme a contribué à cette réussite jusqu'à l'heure légale. De quoi ravir un public chauffé et servi à domicile d'un copieux menu par la caravane publicitaire. Dans les résidences Armazan, Guadeloupéens supporters de Kévin Réza, Anglais nostalgiques de Cavendish, Catalans «sang et or» et Français ont affiché leurs couleurs dans le meilleur esprit sportif. Répartis à tous les étages, ils ont réservé le meilleur accueil au Polonais Rafal Majka qui a mis un peu plus de «pois» sur son maillot de meilleur grimpeur.

Combien étaient-ils à jouir d'une si belle issue tout là-haut ? Répartis à tous les étages aux flancs de ce pan des Pyrénées, ces spectateurs se souviendront longtemps de ce retour au sommet.

/ Photo FB Le Tour de France

L'heure de la grande distribution au Pla-d'Adet !
Chaque jour, c'est le même rituel. Plus d'une heure avant l'arrivée des coureurs, le manège des partenaires du Tour se met en route. Les grandes marques, sponsors de la Grande Boucle, distribuent à tout va. Cela va du stylo en passant par les bobs, les casquettes, les cabas, des bonbons et des sacs… Toute la panoplie pour afficher les marques sur les caméras des télévisions du monde entier… Alors là, dans les 200 m vers la ligne d'arrivée, chacun joue des coudes pour espérer ramener un précieux souvenir de ce Tour de France. Il y a là les organisés, qui ont des casquettes et même des parapluies «inversés» pour en récupérer le maximum. Il y a ces petits groupes qui se divisent sur les quelques hectomètres et changent ensuite de place pour aller chercher quelques gadgets supplémentaires. Et pour cette chasse au trésor, la lutte fait parfois rage, entre générations, même… Alors, patiemment, les jeunes chargés de la distribution se prennent au jeu, faisant grimper la température… pour finalement distribuer de la main à la main.

La fièvre grimpe un peu plus
Puis, la caravane arrive et là, c'est l'incompréhension sur les derniers hectomètres, car si l'on voit bien plus bas les casquettes et autres gadgets distribués à tour de bras, là, plus rien… «Pourquoi ils ne jettent rien, pourquoi ils passent sans rien lancer ?», lâchent quelque peu abattus deux jeunes enfants. La réponse est simple, c'est que dans les derniers hectomètres, rien ne doit pouvoir faire chuter les coureurs, pas même ces quelques bouteilles d'eau que s'empressent de ramasser les gendarmes postés sur le bord du tracé.

Dans la vallée, les hélicoptères se font entendre, les coureurs arrivent enfin. La caravane, elle, est passée…


Publié le 24/07/2014 à 08:16  | La Dépêche du Midi |  J.- Ch. T.

Des chansons, de la joie et des vélos à Saint-Gaudens

Belle affluence hier matin sur le village départ et ses stands./ Photo DDM, JAL

Le départ de Saint-Gaudens, hier matin, ne s'est pas limité au village du Tour. C'est toute la ville, emplie de milliers de personnes qui a vibré à l'unisson.

Cet observateur venu d'une grande ville de la Haute-Garonne, n'en revenait pas hier midi en buvant son café sur la place de la collégiale : «Qu'est ce que c'est sympa ici par rapport à chez nous!» lançait-il. Et il est vrai que, hier, Saint-Gaudens l'a jouée avec panache, désinvolture feinte et élégance. Une braderie qui s'est déployée dans toutes les rues piétonnes. Des animations sportives et ludiques à chaque coin de rue. La musique du podium de l'émission “Village départ” qui s'est répandue dans toute la cité grâce aux choristes du jour (Jean-Pierre Mader, Cookie Dingler, Début de soirée, Patrick Hernandez…) réinterprétant ensemble “Le chanteur” de Balavoine. Et des élus qui ont décidé de la jouer sympa et près des gens, tels le maire Jean-Yves Duclos ou le conseiller régional Michel Perez se promenant dans les rues tranquillement à l'heure du déjeuner pour féliciter les gens des services techniques (mairie et communauté confondues) pour le travail accompli et le bon déroulement de toute cette opération si lourde à gérer.

Toutes les nationalités se sont croisées hier sur le boulevard Charles-de-Gaulle. Et pour La Dépêche du Midi avec ses stands, Danielle Renard, chargée de la diffusion, n'hésitait pas à se réjouir qu'Allemands, Australiens et même Chinois aient acquis notre titre en souvenir de cette belle journée.

Car loin des quelques «people» auxquels l'accès au village départ était réservé, c'est vraiment une foule amatrice de vélo, de chansons et de fête ensoleillée qui s'est massée dans la ville. Et pour tous ceux qui ne la connaissaient pas, la liesse fut belle.
Très vite, tout a été remis en bon ordre et la cité a retrouvé son air quotidien d'un mois de juillet ensoleillé. Mais à ce mois de juillet, ceux qui ont vécu cette matinée remarquable, ont ajouté des étoiles qui resteront longtemps suspendues dans les cieux saint-gaudinois.


Publié le 25/07/2014 à 08:07 | La Dépêche du Midi |  Andy Barréjot

Mythique Géant

Avant que la brume ne couvre le Géant, le sommet fut le théâtre d'un fracas métallique avec plusieurs centaines de cyclistes embouteillés en haut. / Photo DDM

Bagnères tout juste dans le rétro, et déjà les camping-cars défilent, farandole insouciante de couleurs, de cultures et de chaleur. À Ste-Marie de Campan, la statue d'Eugène Christophe s'impatiente à l'aune de sa première Grande Boucle, insensible à la nuée de coureurs qui se lancent à l'assaut du Géant. «Le Tourmalet, c'est mythique, assure Xavier qui était la veille à St-Lary avec ses compagnons barcelonais Ruben et Pau.Ça fait partie de l'histoire. Tout le monde en Espagne le connaît. C'est le plus célèbre.» Et pour sa première, Xavier n'est pas effrayé par la montée. «C'est plutôt la descente qui m'inquiète depuis que j'ai fait deux graves chutes.»

Face à la fontaine assaillie par les cyclos, la boutique du Tour a dressé un poste avancé stratégique. «Tous les bus s'arrêtent ici avant de monter en vélo. C'est le carrefour parfait. Regardez le monde.» A peine 10h30 et, en effet, les produits dérivés s'arrachent déjà. À prix d'or. À pied, à deux-roues, en tricycle, tous gagnent les premièr penchantsdu Tourmalet. La foule est dense, les rencontres singulières. Le torse nu recouvert d'une fourrure, le crâne coiffé de cornes, Theodor, Martin et Christopher, les Vikings, même loin des fjords, montent grand train. «De 11 heures à 5 heures, tout le monde regarde le Tour en Norvège. C'est extrêmement populaire. L'Alpe d'Huez, le Tourmalet ou l'Aubisque sont les sites les plus connus.» Quant aux Pyrénées, «si rien ne bat leurs montagnes scandinaves», le trio reconnaît «la beauté du décor».

/ Photo FB Le Tour de France

Tour… de Babel
Sur 17 kilomètres d'ascension, des grappes cultivent l'internationalisation de l'événement autant que du site. Australiens, Américains, Britanniques, Tchèques, Canadiens, les bannières cohabitent dans une harmonie que jalouserait l'ONU. La Mongie abandonnée, les Basques bondissent. enfin. «Ça fait 20 ans que je viens dans les Pyrénées, glisse Koldo, un œil sur son écran, l'autre sur Asier et Duarte. Le problème c'est qu'il manque les Euskaltel. Et du coup, les Basques ne viennent plus. Mais moi je suis un passionné de cyclisme. Je supporte tous les coureurs.» Et spécialement les dix Basques dispersés dans le peloton. Le Basque n'est pas docile. À côté, le drapeau nippon s'est invité dans la fête. «Nous sommes une vingtaine. les autres sont partout dans le col, lâchent timidement Shuko et Shusa. Les paysages sont magnifiques. Rien à voir avec le Japon.»

À quelques mètres du sommet, les sonorités commingeoises tombent du haut de la crête et accompagnent les derniers dans leur ascension. Jusqu'à ce que les gendarmes n'éteignent les velléités des retardataires. À 400 m du sommet, la sentence est cruelle. Mais dans le protocole, le chrono est roi. Qu'importe, d'aucuns trouvent une place une fois avoir posé pied à terre.

Dans cette tour de Babel, le Français trône toujours. «C'est notre quatrième étape. D'une année sur l'autre, on retrouve des gens devenus des amis, confient Alain et Mauricette, bicyclettes sur le nez. On était dans le Tourmalet en 2010 pour les 100 ans. on y avait vu Fignon pour la dernière fois. Hier nous sommes allés au Pic du midi à pied. Avec les lamas on avait l'impression d'être au Pérou. Ça nous change de la Sologne !» En face, Claude et Jo ont amené Mélène leur petite-fille depuis Poussan dans l'Hérault. «Nous sommes arrivés dimanche de l'Isoard. D'habitude on fait plusieurs étapes mais avec trois jours en Angleterre, le compte n'y est pas. Dès qu'on peut, on vient au Tourmalet. Il y a vraiment une bonne ambiance.» Que la brume, qui vient étouffer le Géant alors que les coureurs l'escaladent, ne refroidit guère. Kadri et Nieve pointent déjà. Un Français et un Espagnol, le défilé sera chaud…


Publié le 25/07/2014 à 08:08  | La Dépêche du Midi |  Jean-Patrick Lapeyrade

Qu'il était beau ce Hautacam !

Thibaut Pinot a pu compter sur le soutien du public français dans la montée du Hautacam./ Photos Laurent Dard.

Oh qu'elle était belle cette montée du Hautacam, toute bariolée, vivante… Et cette belle vallée de Luz a répondu présente à l'appel du Tour de France. Depuis quelques jours déjà, les premiers camping-cars avaient élu domicile sur les sommets de Tramassel.

«On est là depuis mardi, et depuis jeudi soir, cela passe sans discontinuer. Je ne sais pas où ils vont les mettre» explique Maryse, venue de Charentes. Du monde, il en monte. À pied, à vélo, avec des poussettes, car dès le pied de la montée, la gendarmerie veille au grain, c'est la grande transhumance, la montée vers les sommets. Car désormais, seuls les véhicules accrédités ont le droit d'accès sur les 13 derniers kilomètres de l'étape. Un peu plus haut, sur le côté gauche, les joueurs de Vic et de Bazet ont élu domicile, prenant la pause photo avec leur «copine caoutchoutée» d'un soir, sous le regard éberlué de la brigade motorisée.

Car le Tour, c'est la fête, et à voir le nombre de buvettes dans cette montée finale vers le Hautacam, la fête est belle…Et tout se passe dans la plus grande convivialité. Un peu plus haut encore, Sylvie, Céline et Claire se sont installées sous un parasol, juste au dessous de l'Arrioutou. Ces trois locales jouent les touristes dans le Hautacam. «On a même répondu à un questionnaire pour touriste» lâche Sylvie…

Jusqu'au sommet, les passionnés de vélos et les amoureux de la Grande Boucle sont bien là, sur cette dernière étape des Pyrénées, on a bien envie de dire enfin !

/ Photo FB Le Tour de France

Le Hautacam prend feu pour Pinot
Alors, on s'amasse devant les télévisions, près des buvettes comme à côté de celle tenue par «Note à Note» et «VTT Pyrénées Cimes», pendant que de l'autre côté de la route, sous la grande tente du Thomson bike tour, un groupe fait danser les touristes. Des klaxons, des clameurs arrivent alors de la vallée, la caravane est là, dans les lacets de dessous. Dès les premières voitures, on est reparti comme sur les autres étapes, à la chasse aux «cadeaux». Tour à tour les sponsors de la Grande Boucle passent dans ce virage, à 1 kilomètre 200 de l'arrivée.

Et la grande bagarre commence. Bobs, porte-clefs, casquettes, tee-shirts et autres bonbons, font le bonheur des petits et des grands. Par contre, durant ces quelques minutes, on n'est plus ami, et ça joue des coudes pour ramener ces cadeaux. Le long serpent de la caravane passe, réchauffant quelque peu l'ambiance dans ce dernier sommet des Pyrénées.

Plus haut, on entend la sono du Tour délivrer les infos de Daniel Mangeas, mais voilà les hélicos, là-bas tout au fond de la vallée. «Ils arrivent, ils arrivent». Ceux qui avaient décidé de faire une petite sieste en attendant les coureurs se lèvent enfin, s'approchant de la route pour encourager leurs protégés. «Ils sont là, ils sont là…», s'exclame Antoine, venu avec papi et mamie de Charentes encourager Voeckler. Les motos, la voiture d'ASO, et là juste devant, c'est Nibali et sa tunique jaune qui passe devant leurs yeux. Puis les clameurs se font plus fortes encore quand Pinot passe au kilomètre, pour finir seconde de l'étape dans un Hautacam de feu.

«Thomas est loin, c'est fini pour cette année» continue le papi. Les groupes défilent, puis le peloton, et le groupetto. Ça y est, les Pyrénées, c'est fini pour cette année, mais tous ont déjà pris rendez-vous pour l'an prochain. Car les Pyrénées, «ça reste les Pyrénées, c'est magique !».


Publié le 26/07/2014 à  09:10  | La Dépêche du Midi |  C.C. et H.N.

Le Tour a traversé l'Albret entre les gouttes

Les cyclistes ont traversé la bastide de Vianne./Photo, AFP.

Même les conditions météo défavorables n'ont pas rebuté les plus fervents supporters de la Grande Boucle. Certains, pourtant, ont jeté l'éponge après le passage animé de la caravane publicitaire à cause de l'orage qui a vite éclairci les barrières de sécurité.

Devant l'hôpital local, les seniors des EHPADS de la cité, abrités, étaient aux premières loges. Fernande Vitriat, une résidante du service des Violettes, était ravie : «C'est formidable, depuis bien longtemps que je le voyais à la télévision, je peux enfin voir passer le Tour de près !». La petite laveuse du Petit-Nérac, dans sa vie, n'avait en effet pas eu l'occasion de voir d'aussi près cette manifestation sportive.

Les touristes présents, se mêlant au public, ne perdaient pas l'occasion de prendre des photos ou de récupérer les gadgets généreusement distribués à la volée par les voitures publicitaires.

Il a fallu attendre 14 h 34 pour voir les premiers cyclistes franchir les portes de la ville. Cyril Gauthier et ses camarades d'échappée ont précédé de deux minutes le peloton. «Allez Cyril ! Allez Cyril !», ont fusé à son passage le long des allées d'Albret. Valait mieux être réactif pour voir Vincenzo Nibali et sa garde rapprochée sous peine de ne voir que leurs dossards filer à vive allure vers Lavardac.

/ Photo FB Le Tour de France

Perturbations minimum
Durant une bonne partie de la journée, la cité néracaise fut coupée en deux mais sans conséquences, de l'avis de la présidente des commerçants et artisans, Corine Tortelli : «Il est vrai que le Tour passe en même temps que notre traditionnelle braderie, mais nous nous sommes organisés en conséquence. C'était plus délicat pour les artisans qui avaient à organiser leur journée d'un côté ou de l'autre de la ville. Dans l'ensemble, cette manifestation ne nous pose pas de problèmes».

Ce samedi soir, à 19 heures, place Charles-de-Gaulle, il y aura un nouveau tirage de la tombola organisée pour la sardinade de l'association. Passage du Tour oblige, les premiers lots sont des vélos !

Dans la lucarne de France Télévision
L'Albret n'a pas eu droit aux images filmées par hélicoptère en raison de la météo exécrable. Cependant, sur France 2, les commentateurs ont évoqué les productions de fruits et en particulier de la fraise lorsque le peloton s'est approché de Nérac. Lors de la traversée de Vianne, Jean-Paul Ollivier a évoqué l'église Saint-Christophe et ses quatre portes d'entrée. Barbaste a eu droit à quelques images filmées avant la compétition sur le moulin des Tours et son pont roman. Buzet a été évoqué grâce à son célèbre vignoble et le tonneau d'entrée de ville avec la mention «Buzet» a été longuement filmé.


Publié le 26/07/2014 à 08:41 | La Dépêche du Midi |   J.M.

Le Tour de France est passé

Le Tour de France a parcouru le Gers en empruntant par les routes du réseau secondaire, comme ici à quelques pas de Lagardère./ Photo DDM J.M.

Apocalyptique ! Dantesque ! Les spectateurs gersois risquent de se souvenir longtemps du passage du Tour de France 2014. Non pas grâce aux exploits sportifs de l'Italien Vincenzo Nibali, probable vainqueur de cette édition, ni des échappées menées par les coureurs français. Mais à cause des conditions météorologiques exécrables qui ont sévi jusqu'en début d'après-midi dans le Gers. Bourrasques, orages, pluies diluviennes. Un déchaînement des éléments qui n'a pas douché l'enthousiasme des amateurs de la petite reine. Et du premier d'entre eux, Philippe Martin, présent sur le stand improvisé par la coopérative Silos Vicois, hier, à quelques encablures de Lagardère. 

Le long de la RD112 reliant Vic-Fezensac à Valence-sur-Baïse, l'ancien ministre de l'Écologie a eu l'agréable surprise de voir s'arrêter les pontes du grand tour cycliste. En l'occurrence Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, et Bernard Hinault, ancien grand champion cycliste français des années 1980. Précédant les coureurs d'une bonne dizaine de minutes, les organisateurs de la Grande Boucle ont eu le temps d'échanger quelques mots avec le président du conseil général et le public, avant de se laisser tenter par une dégustation de foie gras «Made In Gers». Une éclaircie qui aura permis aux plus téméraires d'attendre quelques minutes supplémentaires avant le bref passage des 169 sportifs.


Publié le 26/07/2014 à 09:19  | La Dépêche du Midi |  Mickaël Llamas

Christian Prudhomme : «Merci Maubourguet !»

Jean Nadal a remis à Christian Prudhomme quelques souvenirs de Maubourguet et du pays du Val d'Adour./ Photo Laurent Dard.

«Maubourguet a toute sa place dans le Tour de France, c'est la beauté de cette France-là, de la France de la ruralité. Il y a des grandes villes mais il faut aussi des villages, il faut que les petits rêvent aussi de Tour de France. Je vous redis merci Maubourguet.» Sur le podium protocolaire de ce Tour de France 2014, Christian Prudhomme venait de rendre hommage à cette cité du Val d'Adour qui a désormais inscrit son nom dans le grand livre d'or du Tour de France.

Juste avant, c'est Jean Nadal, maire de Maubourguet, qui avait pris la parole, rendant hommage à la volonté de son prédécesseur, Jean Guilhas, d'accueillir la Grande Boucle. «Nous sommes très fiers d'accueillir le Tour, cela restera à jamais gravé dans nos mémoires. Nous avons tout mis en œuvre pour une belle fête. Maubourguet, c'est une commune rurale, mais nous sommes fiers de l'être, et très attachés à ce territoire. La présence du Tour à Maubourguet, c'est grâce à Jean Guilhas, moi je n'en récolte que les fruits»…

«Un cru 2014 exceptionnel»
Michel Pélieu, président du conseil général 65, venait, lui, exprimer la «grande fierté» d'avoir pu amener le Tour de France à Maubourguet. «C'est un grand moment de l'histoire de Maubourguet que vous vivez. Merci à vous tous de vous être appropriés ce départ, merci à Christian Prudhomme pour ces quatre jours dans les Hautes-Pyrénées, merci pour ce cru exceptionnel, tant par l'impact médiatique que sportif.»

Mais tout cela n'aurait pu se faire sans les bénévoles du Val d'Adour qui ont mis tout en œuvre pour que Maubourguet soit prêt le jour «J».

«Cette réussite est aussi pour tous ces gens qui nous ont aidés, pour ces 176 bénévoles, pour les associations qui se sont mobilisées. Je remercie tous les Maubourguétois, les services techniques qui ont travaillé d'arrache-pied, et j'espère que cette journée restera dans les esprits de notre ville. Je crois qu'on a répondu présent, on a fait jeudi soir une belle soirée d'avant-Tour, la Grande Boucle amène toujours son succès populaire et la journée devrait se poursuivre sur une belle fête populaire», terminait Pierre Manhès, adjoint aux sports de Maubourguet.

Alors, petit à petit, après les signatures et sous les yeux d'une foule des grands jours, le peloton a rejoint la ligne de départ.
Et pour rentrer dans l'histoire du Tour, c'est Jean Guilhas, à l'initiative de la demande de ville départ, qui a donné de départ de l'étape entre Maubourguet et Bergerac. Tout un symbole…

/ Photo FB Le Tour de France

Près de 15.000 au départ…
Le calme du paisible village de Maubourguet a laissé place au Tour de France et à son organisation draconienne, ainsi qu'à sa ferveur sans pareil. La population bigourdane a répondu présent. Le traditionnel balai des caravanes publicitaires et leurs échantillons jetés dans la foule. Sacs, porte-clefs, bobs, font l'unanimité chez les badauds qui ont, pour certains, attendu plusieurs heures pour être le mieux placé. Quelques privilégiés ont, eux, pu entrer dans le village départ où se côtoient anonymes et anciennes gloires du cyclisme français et international. Cet espace de convivialité est pensé pour être le plus agréable possible avec la présence de café et autre service de restauration rapide, coiffeur, boutiques où l'on peut s'acheter la parure de ses héros ou la panoplie du parfait supporter du Tour.

Les Bigourdans ne sont pas les seuls entassés sur la place Centrale, des centaines de touristes venus de toute l'Europe sont aussi présents pour acclamer les coureurs. à la descente du podium des signatures, certains coureurs s'arrêtent pour quelques photos et autographes. Les coureurs apprécient ce bain de foule et si, pour certains, le masque de la concentration ne laisse pas de place au sourire, le public est aux anges, applaudissant à pleines mains. à ce petit jeu de l'applaudimètre, c'est le maillot jaune Vicenzo Nibali qui est le lauréat, non loin devant les Pinot, Bardet, Démare et Voeckler, qui reste malgré tout le chouchou des Français. Les plus chanceux rapporteront la griffe de leurs stars, les autres devront se contenter des photos et des présents des caravanes publicitaires. Mais, à n'en pas douter, chacun gardera des images plein la tête de ce moment parmi les étoiles…


Publié le 26/07/2014 à 09:19  | La Dépêche du Midi |  Andy Barréjot

Tarbes : Les Cofidis, côté coulisses 

Dernier dîner à Tarbes pour les Cofidis avant d'entamer la remontée vers les Champs-Élysées./Photo A. B.

L'équipe française a été hébergée deux jours durant à l'hôtel Campanile de Tarbes. Les coureurs et leur staff d'une vingtaine de personnes nous ont ouvert leurs portes, entre deux étapes.

Sur le parking, les Cofidis sont partout. Du rouge sur les voitures, le bus, les camions où tournent frénétiquement les machines à laver. À côté du poids lourd où s'entassent les montures des coureurs, inspectées, réparées le cas échéant et nettoyées à grandes eaux, le staff goûte un moment de décompression. Saucissons, chips, quelques bières pour savourer la fin des Pyrénées, dernier écueil d'envergure avant la remontée vers Paris à laquelle deux coureurs feront défaut seulement, dont le leader espagnol Dani Navarro. «Ce n'est pas tous les soirs comme ça, tempère le manager Yvon Sanquer. Mais pour certains, comme moi, ça fait huit semaines avec Le Dauphiné, les championnats de France, le Tour, que l'on est parti. On a un peu besoin de se retrouver.»

Car les Pyrénées ont été éprouvantes. Mercredi, l'équipe n'a rallié son hôtel qu'à 20 heures. Jeudi, vers Hautacam, la journée fut plus favorable, avec notamment Nicolas Edet à l'avant, même si la victoire échappe encore à l'équipe française (la disette dure depuis 2008). Pour autant, si le staff s'offre une petite parenthèse, les coureurs demeurent concentrés. «On est satisfait de voir le bout, décrit Adrien Petit. C'est un grand moment de passé, mais il faut rester dans sa bulle sur ces étapes qui ne payent pas de mine.» «Et puis, sur le chrono, il faudra être à bloc pour finir dans les délais, poursuit Luis Angel Mate Mardones. On n'est pas à l'abri d‘une feuille d‘un rouleur comme Toni Martin.»

ASO/X.Bourgois

Voilà pourquoi, sitôt la ligne franchie au sommet d'Hautacam, les rescapés ont été pris en charge par le docteur et les cinq kinés. «Dès l'étape terminée, on commence la récupération pour optimiser la performance du lendemain, détaille Jacky Maillot, le médecin. C'est une course contre la montre. Il s'agit de se réhydrater et de compenser les pertes énergétiques par des collations liquides, d'abord, puis solides. On essaie de limiter les pertes de poids à moins de 2 % de la masse des coureurs. Mais parfois, ça va jusqu'à 4 %, soit 3 kg par jour.» Les coureurs sont ainsi pesés avant et après chaque étape. «À l'arrivée à l'hôtel, on fait un examen par bio-impédancemètre, pour vérifier leur hydratation. Ils peuvent perdre jusqu'à 0,7 l par heure, et doivent donc boire jusqu'à 8 l par jour.» Le trajet qui les mène à l'hôtel est l'occasion pour les coureurs d'entamer la récupération avec des appareils de pressothérapie et de cryothérapie. Avant de passer sur la table de massage pendant quarante-cinq minutes minimum, préalable incontournable au dîner. «Nous avons notre propre cuisinier pour disposer de menus adaptés, qualitatifs et quantitatifs, poursuit le doc. L'équilibre doit être assuré entre les éléments nutritifs. C'est assez contraignant pour les coureurs dont on surveille la masse grasse qui est autour de 6 % en début de Tour et ne doit pas descendre sous les 4,5 %.»

7.000 calories par jour
Si l'extinction des feux est variable, le réveil se fait environ quatre heures avant le départ. Passage obligé chez le docteur pour un examen médical. Puis direction le restaurant pour un petit déjeuner costaud, mêlant protéines et sucres lents. Omelettes, jambon, müesli, riz, pâtes de bon matin… «A l'hôtel, les gens nous font les gros yeux quand ils nous voient engloutir nos assiettes de riz ou de pâtes, sourit Reint Taramae, l'ancien Palois propulsé leader des troupes. Mais on en a besoin !» Sur un jour, les coureurs peuvent consommer jusqu'à 7.000 calories. «On est impatients de gagner Paris, anticipent les coureurs entre deux bouchées. Mais après avoir été entourés pendant trois semaines, on va se retrouver seul. Sans cette vie de groupe, ça va faire drôle. Sans parler de la nourriture. Après le Tour, l'estomac crie famine en permanence. à nous de le gérer car l'effort n'est plus le même.» C'est le prix d'un repos mérité…


Après l'arrivée à Hautacam :
Publié le 25/07/2014 à 08:16    De notre envoyé spécial, P.Louis

Thibaut deux et «Jicé» trois, pour l'instant…

Péraud-Pinot, les deux sur le podium à Paris ? / Photo AFP

Les traits si doux du Toulousain viennent de se durcir sous la violence des efforts répétés. Thibaut Pinot dans la forme de sa vie maltraite le quatuor à l'approche du sommet. Il roule, il donne tout, il se met minable en pensant à cette putain de montre qui pend, menaçante, entre les coupoles de Périgueux. S'il veut ce podium et par la même occasion le maillot blanc longtemps porté par Romain Bardet, le Vosgien doit mettre le plus de temps possible entre lui et Valverde. Il va même bouffer Makja, le roi de la montagne, pour une deuxième place d'étape qui va le conduire, aussi, à la deuxième place du Tour… «Jicé» bouche ouverte, gueule de gargouille torturée, ne laisse filer que cinq petites secondes sur le sommet maudit de Hautacam (Riis, Otxoa, Armstrong, Cobo… les casseroles pendent ici plus qu'ailleurs, c'est comme ça…) La bonne opération, c'est peut-être l'ingénieur qui vient de la réaliser. S'il est à l'heure demain sur son tableau de marche, il sera bien dans le tiercé sur les Champs. Pour l'instant, Valverde n'est qu'à deux secondes derrière lui (attention, le Murcian n'est pas un fer à repasser dans l'effort solitaire, il est même champion de son pays), et Pinot treize devant.

«Au moral, je n'avais pas les jambes…»
Épuisé mais toujours bien vivant, une serviette autour du cou, son éternelle casquette AG2r sur le front, le leader de Lavenu résume sous le ciel gris de la station. «J'ai été comme les autres surpris par l'attaque de Nibali, si tôt dans la dernière montée, mais de toute façon, je n'avais pas les jambes pour le suivre. Ensuite, quand Thibaut a accéléré, je n'étais pas beaucoup mieux, mais j'y suis allé au courage en me disant que le podium passait par là… C'était vraiment dur, heureusement il y avait du vent, parfois de face, et ça me permettait de récupérer un peu…»

Sauf improbable coup de grisou dans la traversée du Gers, du Lot-et-Garonne et de la Dordogne aujourd'hui, son équipe est assurée d'enlever (et au complet) le classement par équipes auquel Vincent Lavenu tenait tant. Un classement qui reflète à merveille le bel été des Savoyards et des… Toulousains.

/ Photo FB Le Tour de France

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