Lavillenie : record du monde en salle de Bubka battu !
Publié le 16/02/2014 à 08:48 | La Dépêche du Midi
Saut à la perche : Lavillenie dans les étoiles !
Donetsk. 6,16m, il a battu, 21 ans après, l'un des records mythiques de Sergeï Bubka. / Photo AFP
Il l’avait promis, il l’a réussi ! Le Charentais de Clermont, qui affirmait depuis plusieurs semaines se sentir capable de dépasser Bubka, est entré dans l’Histoire par la grande porte en franchissant 6,16m dès le premier essai. Nouveau record du monde en salle !
L’Ukrainien avait sauté 6,15 m en 93 en salle et 6,14 m en 94 en plein air. Son successeur est donc bel et bien devenu l’homme le plus haut du monde, même si pour être homologué comme tel, il devra rééditer cet exploit hors de l’atmosphère protégée d’une salle.
Se prenant la tête à deux mains en descendant du tapis en courant, hilare, celui que ses fans surnomment «Airlavillenie» pouvait jubiler et se féliciter d’avoir changé de perche au milieu du concours…
Photo Sud-Ouest
«J'ai beaucoup de sympathie pour ce gars»
Bubka, la légende vivante de la perche mondiale, présent au meeting Pole Vault Stars en costume-cravate, a été parmi les premiers à féliciter le Français, regardant avec admiration la barre désormais de référence : «Une nouvelle ère dans cette discipline est arrivée» a-t-il commenté «Nous nous attendions à cet événement et nous sommes ravis que cela se soit passé précisément ici, à Donetsk. J’ai beaucoup de sympathie pour ce gars. Je suis sûr que ce n’est pas le dernier sommet qu’il atteint et que d’autres succès brillants l’attendent».
Lavillenie a ensuite tenté une barre à 6,21 m devant une salle entièrement acquise à sa cause.
Photo Le Dauphiné Libéré
Le champion olympique avait déjà amélioré son record par deux fois en janvier, effaçant 6,04 m à Rouen puis 6,08 à Bydgoszcz (Pologne). Et, sûr de ses qualités, le perchiste de poche (1,77 m/72 kg), était obsédé par la performance du monstre physique qu’était Bubka.
«Je suis une pile qui ne se décharge jamais. Pour la moto, le tennis, le basket, la piscine, le ping-pong… Dès que je fais quelque chose je m’y mets à fond.»
Âgé de 27 ans, il est d’ores et déjà monté sur tous les podiums depuis 2009, l’année de son éveil international, et conquiert avec ce record la légitimité des géants. Ne lui manque que l’or des Mondiaux en plein air. Troisième en 2009, il dut encore se contenter de cette place en 2011 puis l’an dernier à Moscou.
Photo Le Dauphiné Libéré
Le grand-père déjà…
Sa brillante carrière s’inscrit dans un riche pedigree familial : chez les Lavillenie, on est en effet perchiste de génération en génération. Le grand-père entraînait déjà le père, et Renaud conseille son frère cadet Valentin, déjà un des meilleurs de la discipline dans l’hexagone.
Renaud Lavillenie a laissé tomber, après le sacre olympique, l’entraîneur qui l’avait fait éclore, Damien Inocencio, pour Philippe d’Encausse, fils d’Hervé, N° 1 français dans les années soixante. Un choix délicat mais qui a manifestement porté ses fruits. Hier soir, les réactions abondaient sur les réseaux sociaux pour saluer cette performance majuscule : «Record du Mooonnndeeee ! Chapeau l’Artiste», a notamment écrit sur Twitter Stéphane Diagana.
Photo métronews
Le chiffre : 5 sauts > Au-delà de six mètres. En franchissant 6,16m, Renaud Lavillenie a dépassé pour la 5e fois, en salle, la «marque» mythique des 6m (contre 12 à Bubka). En plein air, l’Ukrainien détient les 9 meilleurs perfs (de 6,14m à 6,06m). Lavillenie (6,02m) est 7e performer derrière Bubka, Tarasov, Markov, Walker, Britts et Hartwig.
Photo Libération
«C'est comme aller plus vite que Bolt»
Il ressemble à un homme ordinaire au physique commun. Mais il est bel et bien entré dans le gotha. Adoubé par le Tsar lui-même, Sergueï Bubka, qui l’a pris dans ses bras. Et par l’ancien numéro un français Jean Galfione, qui le couvre d’éloges : «Il est épatant. Il fait partie des gens auquel on est incapable de donner les limites. Faire mieux que Bubka c’est comme aller plus vite qu’Usain Bolt, avoir de meilleures stats que Michael Jordan. Il détrône une légende».
Sûr de lui au point d’en paraître parfois hautain, Lavillenie s’est imposé à force de travail, cultivant sa vitesse de course et son explosivité, pour compenser un gabarit «quelconque» (1,77 m-72 kg) : «Il n’est pas le plus fort, pas le plus grand, pas le plus rapide. Mais avec une perche, il est le plus fort» résume encore Galfione.
Photo Républicain Lorrain
«Je suis animé par la passion de la perche, pas par la destinée d’être champion» assurait pour sa part l’athlète l’an passé.
Une passion qui court dans ses veines, et ce n’est même pas une image éculée. Car c’est bien là, la marque de fabrique de la famille Lavillenie, où l’on pratique la discipline de génération en génération. Et quand d’autres font un simple barbecue en famille le dimanche après-midi, les Lavillenie, eux, l’agrémentent d’un concours de perche sur le sautoir installé dans le jardin de Renaud.
Et sa compagne, Anaïs Poumarat, est également perchiste ! Il n’y a qu’à voir son visage se fermer les soirs de défaite, pour comprendre que l’homme souffre terriblement dans ces (rares) défaites. Un athlète qui ne manque jamais de rappeler sa fierté de représenter son pays, et qui est à l’opposé de ce qui a longtemps constitué le mal français : la peur de gagner.
Photo L'Équipe
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