Publié le 13/01/2014 à 09:10 || La Dépêche du Midi | Vincent Vidal
Tarn : Bilan météo de l'année 2013, plus de pluie, moins de soleil
L'année 2013 a été marquée par une pluie abondante et un déficit d'ensoleillement.
Le bilan de Météo-France confirme le ressenti des Tarnais. L’année 2013 a été très pluvieuse avec un déficit sensible d’ensoleillement. Quant aux températures, on constate une baisse par rapport aux valeurs moyennes enregistrées depuis plusieurs décennies.
L’année 2013 dans le Tarn rime avec pluie, fraîcheur et manque d’ensoleillement. Ce ressenti des habitants du département est aujourd’hui une certitude mathématique. Les données du centre départemental de météo-France confirment le sentiment général.
Lavaur : Le ciel est tombé sur la tête des agriculteurs ; dans les champs, les pieds dans l'eau./Photo DDM, R.Sch.
Le printemps très pluvieux
«Après trois années de déficit, les réserves en eau se sont refait une belle santé, particulièrement lors des six premiers mois et plus particulièrement en mars et mai» confirme la prévisionniste du site météo-France d’Albi, Marie-Bénédictique Bernard. Les chiffres sont là pour confirmer ce printemps pourri. «De mars à mai, les précipitations ont été exceptionnelles . Cette période a été la plus pluvieuse depuis 30 ans à Lacaune et au troisième rang à Albi derrière 1998 et 2008» analyse la prévisionniste.
Ajoutons à ce printemps, un mois de novembre très excédentaire en pluie.
«Sur l’année 2013, le cumul de précipitations affiche un excédent de 16% sur Albi et de 9% sur les Monts de Lacaune» réplique Marie-Bénédicte Bernard.
Au total, on note un nombre de jours de pluie (plus de 1mm de précipitation) largement supérieur aux valeurs normales. Imaginez: Il a plu 132 jours à Albi (contre 102 en moyenne) et 155 jours à Lacaune (contre 130 en moyenne).
Les vacances de Toussaint ont commencé mais les tenues d'été sont encore à l'honneur dans les rues d'Albi. / Photo DDM, Jean-Marie Lamboley
Déficit d'ensoleillement
Qui dit pluie exceptionnelle dit manque de soleil.«L’ensoleillement est en déficit. Albi a perdu 181 heures d’ensoleillement cette année, par rapport aux valeurs moyennes (1828 heures au lieu de 2113). Seuls les mois de juillet, août et décembre ont été généreux en luminosité et chaleur» confirme-t-on à Météo-France.
De fortes rafales de vent ont balayé la montagne tarnaise, en particulier les Monts d’Alban. / DDM
Températures en baisse
Passons aux températures. Là aussi, les données sont médiocres comme le décrit l’analyste de Météo-France.
«Les minimales sont conformes aux moyennes avec 3 jours inférieurs à -10° à Lacaune et 6 jours inférieurs à -5° à Albi.» Les records de froid de 1985 n’ont pas été battus (lire ci-contre). Rappelons que cette année-là, le thermomètre était descendu le 18 janvier à -20,4° à Albi et -22,5° à Lacaune.
Pour les températures maximales , elles sont en baisse de -0,7% par rapport aux valeurs moyennes.
«Les six premiers mois de l’année sont déficitaires et il faut attendre juillet et août pour retrouver de la chaleur. Seuls les mois d’octobre et de décembre sont plus chauds que la normale» conclut Marie-bénédicte Bernard.
Fraîcheur, pluie, manque de soleil. L’année 2013 confirme sa morosité. Vivement 2014 que l’on espère tout simplement plus lumineuse, plus belle, plus chaude.
Novembre : Entre 10 et 50 cm de neige sur l'Est du département / DDM
L'année en chiffres
Les jours les plus arrosés :
Le 5 mars : A Murat-sur-Vèbre avec 165 mm. / Le 30 mai : 86 mm à Castres et 105 mm aux Montagnès.
Les températures les plus froides :
le 18 janvier : A Lacaune , -13,4° et -7,3° à Albi.
Les températures les plus chaudes :
Le 25 juillet : 36,6° à Albi. / Le 31 juillet : 31° à Lacaune.
Vent violent :
Le 5 mars : Le vent d’Autant a soufflé en tempête à 115 km/h de Tanus et à Fraïsse-sur-Agout.
La récolte des céréales en retard dans le Tarn ; la faute à un printemps et à un début d’été beaucoup trop arrosés. / Photo DDM
Publié le 11/01/2014 à 09:12 | G.D.
Graulhet : 25 ans à noter précipitations et phénomènes
Alain Berthomieu ne rangera pas son pluviomètre pour autant. Trop habitué à le contrôler depuis plus de 25 ans. / Photo DDM.G.D.
Après 25 années de relevés quotidiens pour Météo France dont il aura été l’observateur attitré sur la ville, Alain Berthomieu vient de cesser ses fonctions avec le passage à 2014. L’ancien de la DDE qui a pris sa retraite voilà quelques années, a donc noté un quart de siècle de précipitations et de phénomènes divers. Sept d’entre-eux ont retenu son attention au moment des bilans. A commencer par les 35 cm de neige -en plaine c’est un fait rare- de janvier 81.
Ambiance orageuse sur Graulhet à la fin du printemps 2013
Suivent la tempête avec le vent d’Autan à plus de 120 km/h du 6 novembre 82, la grand froid et un -20° en janvier 85, les 96 mm d’eau en 20 minutes lors des trombes du 24 août 90, la tempête avec le vent à plus de 120 km/h de fin décembre 99, la canicule et un record à 40,9° le 13 août 2003 et enfin, la tempête du 24 janvier 2009, avec du vent d’Ouest à plus de 100 km/h. «Des sautes d’humeur de la météo, vécues au plus près par le fait de mon métier qui m’a envoyé sur le terrain presque à chaque fois, pour réparer les dégâts».
Un Dadou au fort débit en mai
2013, année paradoxale
Pour ce qui est de l’année 2013, Alain Berthomieu la classe deuxième depuis 1973, en terme de précipitations. «Il est tombé sur Graulhet, 999,6 mm d’eau en douze mois. C’est juste derrière la mémorable année 92 pour laquelle j’en avais comptabilisé 1214. Lors du premier semestre il en est tombé 650 mm. Il a fait très frais en juin et 36,5° comme record de chaleur le 25 juillet. Au titre de paradoxe, j’ai noté le première gelée le 11 octobre et un 24° neuf jours plus tard». Pour clore le chapitre, il a aussi noté sept petites chutes de neige en février-mars.
7 petites chutes de neige sur Graulhet pendant l'hiver 2013 / Photos SR : Simon Rodier