Publié le 23/09/2013 à 09:00 | | La Dépêche du Midi | Jean-Pierre Harispuru
La France de Tony Parker au sommet de l'Europe
Euro - Finale : Les Lituaniens n'ont résisté que dix minutes aux Bleus.
C’est pratiquement l’équipe bis qui a remporté ce titre européen. Ce sont bien les Pietrus, Petro, Diot, De Colo et Batum qui ont pris les choses en mains à la fin du premier quart, et lors du deuxième. Gelabale était sur le banc avec ses deux fautes, avec Ajinça, fébrile et maladroit, et Parker, malmené physiquement par les Baltes (merci Maciulis !). Kleiza avait défrayé la chronique avec ses 16 points. Vincent Collet envoya sa réserve sur le parquet. Et là…
Le shoot de Diot !
Nicolas Batum servit d’exemple. Il marquait, à gauche, en face. Autour de lui, les Bleus se battaient. Les Lituaniens ne récupéraient plus un ballon, et pire, leur taux de réussite chutait (Kleiza était sorti) pendant que Batum, Petro (mais oui !) ou Pietrus ajoutaient les points aux points. De 31-31, le score passait à 45-34 puis à 50-34 au buzzer de la mi-temps, sur un panier incroyable de Diot de 12 mètres sur une remise en jeu de Batum à moins d’une seconde de la fin !
L’euphorie avait gagné cette équipe. Que pouvait-il donc lui arriver ?
Diaw se déchaîne
Le cinq «majeur» revenait en jeu, pour écœurer un peu plus les Baltes, malgré la solidité de Lavrinovic. Kleiza écopait de sa 3e faute, Kalnietis était absent. Et le capitaine, Boris Diaw se déchaînait. À en décourager la défense de zone d’en face, alors que les «Vert et Jaune» avaient tenté de durcir le combat physique.
La France dépassait même les vingt points d’avance (64-42, 27e) et stabilisait l’écart à 18 points.
Le plus rassurant était quand même la domination des Bleus dans les airs (30 rebonds à 13).
68-50, et plus que dix minutes à jouer. Tony Parker ne battait pas son record de points, mais ce n’était pas le plus important. Il fallait surtout empêcher les Lituaniens de marquer. Pas facile. Mais même TP faisait don de son corps.
Il ne restait plus qu’à marquer quelques points supplémentaires pour assurer le coup. Diaw et Parker le faisaient. À cinq minutes de la fin, la France menait de 20 points (74-54). Les Lituaniens baissaient les yeux, comme s’ils avaient compris que l’issue était inéluctablement défavorable.
Le titre ne pouvait plus échapper à ces Bleus incroyables, que l’on pointait du doigt lors des deux premiers tours tellement leur inconstance était désespérante, et qui ont trouvé un sens à leur jeu à partir des quarts de finale.
Mais avec un Tony Parker au-dessus du lot, le sacre était promis à la France. Tony Parker l’a voulu. Il l’a eu.
France 80 - Lituanie 66
«Ça n’a rien à voir avec mes titres NBA. Là, c’est toute la nation». Tony Parker
Le chiffre : 7 Pays qualifiés > Pour le Mondial. La Serbie a obtenu le dernier billet réservé aux équipes européennes pour la Coupe du monde 2014 avec la France, la Lituanie, la Croatie, la Slovénie, l’Ukraine et l’Espagne (qui a pris la 3e place, hier, face à la Croatie 92-66) en tant que pays organisateur.
«En six jours on a trouvé une équipe»
Nando de Colo : «Tout le monde a été monstrueux ce soir, tout le monde a été présent, en 6 jours on a trouvé un collectif, une équipe qu’on n’avait pas depuis le début, on a montré à beaucoup de monde qu’on était capable de faire quelque chose et avec le caractère que l’équipe a, et bien, on a réussi».
Nicolas Batum : «Enfin ! C’est exceptionnel ce qu’on a su faire, on a eu des hauts et des bas durant toute la compétition. Et voilà, on le mérite amplement ce trophée. Elle était à nous cette finale, on a trop galéré depuis 10 ans, on a cravaché pour être à ce stade de la compétition, on a tout fait pour l’avoir, on l’a eue et c’est tant mieux pour nous».
Tony Parker : «C’est génial pour le basket français, pour tous les anciens, pour les filles du basket, pour ma famille, mes amis, tous ceux qui me soutiennent, c’est pour tout le monde cette victoire, pour toute la France, tout le sport. C’est incroyable, on rentre dans l’histoire et le premier titre c’est toujours le plus beau. ça n’a rien à voir avec mes titres NBA avec San Antonio, rien à voir, là c’est toute la nation. Le plus important c’est qu’on soit champions. J’ai essayé d’être le leader de l’équipe. J’ai essayé de montrer la voie, et la grosse victoire contre l’Espagne en demi-finale nous a donné beaucoup de confiance pour ce match-là, toute l’équipe a participé ce soir, c’est la victoire de l’équipe et c’est ça qui est génial».
Alexis Ajinça : «Je suis revenu de loin, je suis très content. Merci au basket français de nous suivre. On a tout mis sur le terrain. J’ai eu des contacts avec des franchises NBA, mais je vais savourer cette victoire.»
Vincent Collet : «On a fait notre meilleur match aujourd’hui. Depuis les quarts, on monte de niveau. Je suis aussi content que les joueurs. L’équipe avait envie. On a trouvé des relations de passes. On a marqué des points, on a fait un match plein.»
En demi-finale, l'équipe de France avait éliminé celle d'Espagne : 75-72 (a.p.)