Tarn, été 2013 : Orage sur le Mazamétain
Publié le 24/07/2013 à 07:52 | La Dépêche du Midi | R.R.
Le Mazamétain frappé par la grêle
Devant la mairie, le quai Charles-Cazenave en pleine bourrasque./Photo DDM
Il était environ 17 heures hier, lorsqu’un violent orage de pluie et de grêle s’est abattu sur le Mazamétain, touchant principalement les communes de Mazamet, Aussillon et Aiguefonde. Trente minutes durant, des grêlons d’une taille d’une balle de ping-pong ont saccagé la végétation, endommagé plusieurs toitures et obstrué des grilles d’évacuation des eaux pluviales provoquant de nombreuses inondations de caves et de points bas. Didier Houlès, maire d’Aussillon commentait ainsi les premiers dégâts : «Les toitures de la crèche halte-garderie, de l’école Jules-Ferry, des ateliers municipaux ont été touchées. De nombreux commerces de la Falgalarié, ont été inondés pourtant ce quartier ne l’avait pas été depuis plus de 20 ans». Le maire ajoutait : «Le bassin tampon situé en amont du quartier n’a quasiment pas fonctionné car en tombant la grêle et les feuilles ont bouché les avaloirs et l’eau n’a pu s’écouler. Je crois que demain matin (ce matin, N.D.L.R.) on appréciera mieux l’étendue des dégâts. Les assureurs vont avoir de nombreuses visites».
«Un lit de feuilles»
A Mazamet cette habitante du quartier de La Lauze (est de la ville) évoquait «un orage terrible, mon jardin est entièrement haché, je n’ai plus de camélia ni de géranium». Du côté des bâtiments publics le premier adjoint Philippe Bancal listait les zones touchées : «La végétation a énormément souffert, le Jardin des promenades c’est un lit de feuilles, ne parlons même pas des massifs de fleurs (Mazamet à 3 fleurs au palmarès des villes fleuries, N.D.L.R.) entièrement saccagés. On a eu 25 cm d’eau dans la salle d’exposition de l’espace Apollo, autant à la médiathèque, même les sapeurs-pompiers ont été inondés. Au palais des congrès, ajoute l’élu, on a constaté quelques dégâts sur la toiture, le hall d’accueil a aussi pris l’eau. Demain (aujourd’hui, N.D.L.R.) on fera un tour complet des écoles». Dans le quartier des Bausses, les grêlons ont perforé des volets roulants, des portails et des bancs en PVC.
Trois gouttes à Lacabarède
À première vue l’orage s’est surtout concentré sur Mazamet, Aussillon et un peu Aiguefonde dans le secteur de Fontalba où hier en fin d’après-midi un habitant balayait la grêle, épongeait sa cave et pleurait ses tomates. À Labruguière, l’orage a frappé mais sans grêle. À Payrin-Augmontel, une toiture endommagée a été protégée par les sapeurs-pompiers. A Lacabarède, il a fait «trois gouttes et quelques grondements de tonnerre», selon une habitante. À Pont-de-l’Arn, le maire Christian Carayol n’enregistrait pas de dégâts sur les bâtiments communaux. «Nous sommes intervenus très rapidement pour déboucher les grilles et permettre à l’eau de partir. On a évité quelques inondations».
Bien sûr toutes ces constatations ne sont forcément que partielles, ce matin, un bilan plus complet sera établi dans chaque commune. Nul doute que les assureurs seront beaucoup sollicités car, outre les dégâts sur les bâtiments et ceux causés par les inondations, certains véhicules ont également été grêlés.
Publié le 25/07/2013 à 08:32 | R.R et G.L
Mazamet : Orage de grêle, le jour d'après
Un lit de feuilles recouvrait le Jardin des promenades où se dresse le podium du rallye. /Photo DDM, R.R
Le bassin mazamétain en a vu d’autres : inondations meurtrières en 1999, orage de grêle (déjà) en 2011, alors hier matin la vie dans la commune et dans celle voisine d’Aussillon, ne s’est pas arrêtée pour autant. Bien sûr l’orage de la veille et la taille des grêlons étaient de toutes les conversations et les pelles, balais et tas de feuilles beaucoup plus nombreux qu’à l’ordinaire mais comme le faisait très justement remarquer le capitaine des sapeurs-pompiers Patrick Cante «on a eu des grêlons, du vent, de l’eau mais pas de victime». Une trentaine de sapeurs-pompiers de Mazamet, Lavaur, Gaillac, Castres et Graulhet ont cependant été mobilisés pour principalement assécher des locaux.
Le parquet flottant gondole
La grosse activité d’hier matin consistait à balayer les feuilles déchiquetées qui jonchaient le sol. Le Jardin des promenades était vert et le podium d’arrivée du 34e rallye de la Montagne noire, déjà installé, maculé de points verts. À la médiathèque de l’Apollo, on affichait «Fermé». La directrice Martine Brunelle s’activait autour des rayonnages, balai-brosse et seau à la main. «On a eu près de dix centimètres d‘eau, les grêlons frappaient les vitres, on a essayé de surélever le maximum d’objets». Juste à côté, le parquet flottant (sic) de la salle d’exposition du rez-de-chaussée de l’Espace Apollo gondole de partout. Au Café de la Paix, place Olombel, l’eau n’est pas entrée mais la grêle a détruit l’enseigne «et le toit de la véranda a souffert» confirme la serveuse.
«On est noyé»
À Négrin, les potagers ont également souffert. Alexandre Prades, bénévole aux jardins du cœur confirme : «L’eau a emporté la terre et toutes les tomates sont hachées, heureusement la couverture des serres a résisté». La grêle n’a pas endommagé que la végétation, les véhicules ont aussi souffert. «On est noyé, expliquait Sébastien Dissane, carrossier à Pont-de-l’Arn, ce matin ça n’arrête pas on a dû rentrer 30 à 40 voitures, je sens que pendant quinze jours ça va défiler». ça défilait aussi chez les assureurs. «Par téléphone, par mail ou à physiquement on n’arrête pas, soulignaient Claudine et Cathy à l’agence Allianz de Patrick Ruiz, on a fait au bas mot plus de 50 déclarations de sinistre surtout des voitures bosselées et des volets roulants percés».
«Un geyser dans la réserve»
À Aussillon, des murs et des plafonds se sont effondrés à la salle Costis, aux ateliers municipaux, à l’école Jules Ferry, au centre Social ou encore à la bibliothèque de l’école Bonnecousse qui a été inondée. Les volets roulants de la mairie ont été impactés.
Autre souci, le chemin piétonnier de la rue Joseph Poursines en aval du village où le tout-venant est allé sur la route. C’est à la Falgalarié, (halle du marché) que la montée des eaux a été la plus importante «on a essayé de maintenir l’eau à l’extérieur, expliquait Marie-Christine Albert, gérante du tabac-presse, heureusement elle n’a pas atteint les rayonnages ni le matériel informatique, mais dans la réserve j’avais un geyser qui sortait de la bouche d’évacuation». «Aujourd’hui (hier, NDLR), ça défile à la mairie, les gens cherchent des informations. L’heure est à la constitution des dossiers et des évaluations» indique l’adjoint au maire José Gallizo.
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