Yannick Jauzion met un terme à sa carrière de joueur
Publié le 27/06/2013 à 07:42 || La Dépêche du Midi | Propos recueillis par Philippe Lauga
Yannick Jauzion, retour sur la carrière d'un géant
Yannick Jauzion / Photo DDM
Il y a près de deux mois, dans un entretien qu’il nous avait accordé avant son dernier match à Ernest-Wallon, Yannick Jauzion avait laissé entendre que la petite mort sportive - comme l’évoquent les retraités du rugby - approchait: «Il faut bien se résoudre à ce qu’un jour, cela se termine. Il faut être sage. Le corps a ses limites. Il faut bien basculer à un moment donné.»Hier, le centre international a mis les petits plats dans les grands pour officialiser au cours d’une conférence de presse sa fin de carrière. Retour sur plus de 15 ans de carrière.
Le club de Graulhet
«C’est ce club qui m’a éduqué, m’a appris d’une certaine façon à aimer le rugby sur le terrain ou en dehors. Des gens comme Chistian Delfaut ou Henri Auriol m’ont permis de franchir une étape supplémentaire pour aller à Colomiers.»
La période Colomiers
«C’était le tremplin idéal pour accéder au haut niveau. Il y avait encore cet esprit amateur. On jouait les premières places du championnat mais la plupart des joueurs travaillaient. On s’entraînait en midi et 14 heures. J’ai fait mes premières gammes par l’intermédiaire de Michel Bendichou, Gilbert Floureusse, Serge Milhas et Jean-Philippe Cariat qui se sont intéressés à moi quand je jouais à Graulhet.Et je les remercie.»
Les années Stade
«C’est dans ce club dirigé de main de maître par Guy Novès que j’ai appris le goût de la compétition. J’ai vraiment eu beaucoup de complicité avec les joueurs toulousains et cela restera un très grand souvenir.Dans ce club, j’ai appris à me remettre en question, à avoir cette humilité nécessaire dans le sport de haut niveau.C’est pour cela que le Stade arrive à durer.»
Bernard Laporte
«J’ai eu la plupart des sélections avec Bernard Laporte. C’est quelqu’un de charismatique que je tiens à remercier.»
L’équipe de France
«Cela aura toujours constitué un challenge sportif. Arriver à gagner les duels avec les meilleurs joueurs au monde. Des sélections donnent toujours de la confiance supplémentaire en club. Mais on a plus d’affinités en club hormis pour les Coupes du Monde.»
Pourquoi arrêter?
«Cela devient de plus en dur pour se préparer, se maintenir à ce niveau. C’est vrai que je peux être performant sur une période de la saison mais pas sur toute la saison comme je l’étais auparavant. J’ai eu des opportunités de continuer ailleurs en Top 14 mais c’était plus sage pour moi de m’arrêter sur une belle saison.»
La reconversion
«J’ai une possibilité de reconversion au sein de la Société Générale avec qui j’ai toujours gardé des liens au cours de ma carrière. Sur le long terme, je suis impliqué dans une filière de création de ginseng (ndlr: une plante considérée comme un stimulant) et j’ai des liens plus directs avec le milieu agricole.»
Sa vie, son œuvre
- Né le 28 juillet 1978 à Castres
- Clubs successifs: Graulhet (1997-2000), Colomiers (2000-2002), Stade Toulousain (2002-2013)
- 73 sélections en équipe de France: la première le 16 juin 2001 à Johannesburg contre l’Afrique du Sud (23-32); la dernière le 12 mars 2011 contre l’Italie à Rome (21-22).
- 103 points inscrits en équipe de France (20 essais, 1 drop)
- Nombre de matches au Stade Toulousain: 304 (225 matches de championnat, 76 de Coupe d’Europe et 3 de challenges).
- Premier match dans l’élite: le 23 septembre 2000 avec Colomiers contre Montferrand (30-10).
- Palmarès international: 2 demi-finales de Coupe du monde (2003, 2007) ; 3 Tournois de six nations (2004, 2007, 2010) dont 2 Grands Chelems (2004, 2010)
- Palmarès en club: 3 Coupes d’Europe (2003, 2005, 2010)
- 3 boucliers de Brennus (2008, 2011, 2012)
- Distinctions: meilleur international français en 2004 et 2005; meilleur joueur du Top 16 en 2005
- Meilleurs souvenirs: La finale de la Coupe d’Europe contre le Stade Français en 2005 et le premier titre de champion de France en 2008 parce que «j’attendais le Brennus depuis mon arrivée au Stade.»
- Plus mauvais souvenir: la finale 2005 perdue contre Biarritz: «Je l’ai un peu en travers.»
- Mais aussi: il a eu des opportunités de jouer en Angleterre (Leicester et Gloucester lui avaient fait des propositions).
Tana Umaga est le joueur qui l’a le plus marqué à son poste. - Il aurait aimé: «avoir un peu plus de vitesse à l’image de certains ailiers ou arrières.»
Le chiffre : 3 trophées > par compétition disputée. C’est le tarif de Yannick Jauzion vainqueur à trois reprises du championnat de France, de la Coupe d’Europe et du Tournoi des Six Nations.
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